L'ATELIER de Gérard SévinArtiste peintre affilié à la MDA n° S564418. Siret n°50971950600016. blog consacré à mes peintures
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Date de création : 20.04.2018
Dernière mise à jour :
04.11.2024
178 articles
Issu des Beaux-arts de Douai et Lille en section architecture, après une courte carrière chez les bâtisseurs, je me consacre à la peinture depuis le milieu des années 1980. Après quelques années de classicisme, une rencontre décisive dans le milieu de l’art m’a poussé à me libérer des contraintes académiques, pour explorer de nouveaux horizons.
Comme des pense-bêtes, deux citations sont épinglées à l’entrée de mon atelier. Elles sont à mettre en pratique journellement. La plus ancienne : « dans mes oeuvres, j’ai toujours tenté d’inclure une émotion à partager avec le spectateur… » La seconde est rapportée par Michel Onfray : « Une œuvre de qualité parvient à équilibrer deux forces : la force plastique et la force du message. Ce qui est vu subjugue, ce qui est dit convainc. ». Les vœux sont pieux… La tâche est rude et je ne cesse d’essayer... Les toiles au rebut, ressuscitées en étendards, sont les preuves de mes échecs et de mon obstination. ( Je les avais découpées, taillées, arrachées de leurs châssis, puis cousues, retravaillées et suspendues en bannières pour la PAIX, en oriflammes pour que : « Plus jamais ça » ) Imprégnée de ces deux mantras, l’inspiration principale de mon œuvre se nourrit d’architecture sacrée, de divine proportion, d’art roman et de son bestiaire ; des mystères cachés dans la pierre ; de l’art gothique jusqu’à l’art funéraire. Le mysticisme est de mise et va de pair avec le symbolisme et les grands thèmes comme : la Création ; Armageddon ; la mythologie et les créatures légendaires. Les sujets sont vastes et inépuisables. Le maître qui m’inspire avant tout autre, c’est « Gustave Moreau ». Ses toiles symboliques et mystiques me sont… familières… Je garde en tête la citation d’un visiteur lors de l’une de mes expositions personnelles : « J’aime beaucoup ce mysticisme « contemporain », ce goût pour ces formidables valeurs anciennes, peut-être du néo-symbolisme ? ». Du "néo-symbolisme, « teinté d'un soupçon d'amertume tempérée qui rend celui-ci profond et goûtu. Pourrais-tu aller à l'encontre ? Je crois que c'est ton ADN », a ajouté dernièrement mon ami Jean-Pierre Leclercq.
Retour d'expo du 31 mars au 6 avril 2023 à la Malterie dans la salle des colonnes, rue des Marronniers à Aix-Noulette, accompagné des peintres Jean-Pierre Leclercq et Francis Moreeuw. Tous les trois, nous avons travaillé sur un même thème : "L'Art naît de l'Art". 3 peintres, 30 toiles, 3 styles différents, mais une même envie : celle de surprendre.
Retour d'expo du 21 au 26 septembre 2024 à la maison des associations rue du four à MAROEUIL, 62161.Les mêmes peintres, le même thème : "L'art naît de l'Art".Outre les nombreux visiteurs, nous avons eu le grand plaisir d'accueillir 12 classes des écoles "Youcenar" et "Sainte Bertille". De la maternelle au CM2 les enfants ont ainsi investi l'exposition et commencé un travail pédagogique. Leurs travaux ont d'ailleurs été mis en valeur lors d'une exposition dite "de restitution", le mardi 15 octobre à l'espace des Trois rivières.
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« LA GUERRE OU LA PAIX CETTE UTOPIE »
d'après GUERNICA de Picasso. Je me suis inspiré de cette œuvre plus dans l’intention du peintre que dans le résultat de son travail.
***
GUERNICA est une peinture d’histoire exécutée en noir et blanc, avec un camaïeu de nuances de gris. C’est une peinture de style cubiste et expressionniste qui utilise notamment le clair-obscur.
« La guerre d'Espagne est la bataille de la réaction contre le peuple, contre la liberté. Toute ma vie d'artiste n'a été qu'une lutte continuelle contre la réaction et la mort de l'art. Dans le panneau auquel je travaille et que j'appellerai Guernica et dans toutes mes œuvres récentes, j'exprime clairement mon horreur de la caste militaire qui a fait sombrer l'Espagne dans un océan de douleur et de mort.
Picasso, mai 1937 »
« LA GUERRE OU LA PAIX CETTE UTOPIE »
« Enserrés entre le ciel noir de suie ou tournent les condors et l’abîme obscur, les strates du sous-sol de la ville laissent apparaître les horreurs guerrières : s’y superposent les couches de sang, les ossements et les ruines. Seul le chêne sacré conserve la vie. La colombe à l’aile brisée, seul élément emprunté à l’œuvre de Picasso, vient en surimpression donner l’espoir d’une paix blessée mais survivante… Est-ce une utopie ? »
dimensions : 60/60cm Prix : 380 €
« ÉGAILLEMENT de COLOMBES ÉCARLATES ayant Brisé les Barbelés de la Haine ».
J’ai puisé cet égaillement de colombes dans les profondeurs du tableau ci-dessous :
LA GUERRE (1952) de PICASSO
« Le génie de la guerre porte des crânes dans sa hotte. Il brandit un glaive ensanglanté et déverse sur la terre une coupe grouillante d’insectes nuisibles : l’ennemi. Les chevaux d’un char de guerre piétinent un livre en flammes : destruction de la civilisation. Derrière, des ombres armées sont agressives. Le défenseur de la paix tient, avec sa lance, les balances de la justice et un bouclier blanc sur lequel apparaît la colombe et où se devine en transparence le visage de la paix. Il protège les blés et arrête la progression du char. »
Dans ce chef-d’œuvre, je me suis intéressé à ce guerrier de la Paix, qui, portant les attributs de la Justice, stoppe l’avancée du char de guerre. Et plus particulièrement à son bouclier dont la forme hexagonale enferme une colombe, le symbole universel de la Paix.
Ce sont les angles vifs et piquants de cet hexagone qui m’ont d’abord interpelé. Il m’a semblé qu’ils enfermaient l’oiseau dans une cage de barbelés.
Dans mon tableau, les oiseaux de la paix à force de sacrifices sanglants ouvrent une brèche hexagonale dans les barbelés de la haine.
Problématiques :
Le tableau dans le tableau : l’oiseau dans le bouclier.
Processus et technique : travail des barbelés à la seringue et des plumes au couteau.
dimensions : 73/92cm Prix : 660 €
« SÉVIN MES MAINS de Grünewald à Soulages. Dextre ».
Pour ce tableau, mon choix s’est porté sur le célèbre retable d'Issenheim.Parcourir des yeux « LA CRUCIFIXION » de Mathias Grünewald est un long et beau voyage. Les miens se sont arrêtés sur la dextre du crucifié. Cette main aux mouvements plus adroits que l’autre…
Puis, d’une œuvre du peintre PIERRE SOULAGES en rouge et noir dans laquelle j’ai cru discerner les doigts d’une main...
Problématiques :
Le tableau dans le tableau : la main droite du crucifié.
Le réel et l’imaginaire : ce que l’artiste propose à voir, ce que le regardant voit.
Processus et technique : travail de la peinture avec les doigts, à la fourchette, au peigne…
Dimensions : 73/92 cm Prix : 660 €
« SÉVIN MES MAINS de Grünewald à Soulages. Senestre ».
Pour ce second tableau portant le même titre, mon regard, de la main droite du crucifié — je vous rappelle que nous parcourons des yeux la « la Crucifixion » de Mathias Grünewald —, suit le patibula : cette poutre horizontale à laquelle le Christ est cloué, puis s’arrête sur la main gauche du crucifié. On l’appelle senestre : il est vrai que l’on est moins habile avec elle et cause de sinistres…
De même, de l’œuvre du peintre PIERRE SOULAGES, je me suis intéressé au travail de la matière : en l’occurrence, la peinture noire. Plus précisément à ses « Outrenoirs » comme il les a baptisés.
« Soulages ne vise pas la valeur noire en elle-même mais la lumière qu’elle révèle et structure à travers la déclinaison des nuances et des aspects de la matière picturale. L’artiste cherche à traiter la lumière comme une matière ».
« Un noir, ça peut être transparent ou opaque, ça peut être brillant ou mat, lisse ou grenu ».
Processus et technique : travail de la peinture avec les doigts, à la fourchette, au peigne, au couteau, à la seringue, etc.
Dimensions : 73/92 cm Prix : 660 €
« LA PAIX CETTE UTOPIE DE MOSSOUL À PALMYRE », triptyque inspiré :
D’OTTO DIX pour le fond, avec GRAFFITIS du Street-Art et de la Culture Hip-Hop par-dessus.
Dans mon triptyque — inspiré de celui d’Otto Dix, qu’il intitule « LA GUERRE », et dans lequel l’artiste dépeint l’horreur, la mort, la barbarie de la grande guerre —, j’ai transposé cette boucherie humaine à la destruction, l’effacement des sites historiques d’Irak et de Syrie inscrits au patrimoine architectural mondial de l’UNESCO. Ces exactions ont été qualifiées de véritable génocide culturel.
Travail des trois toiles dans des tons pastel, mais dans les couleurs sombres, ternes et sales d’Otto Dix où la dominante est le brun : celle de la terre des tranchées.
Par-dessus :
— La sentence « PLUS JAMAIS ҪA ! » barre le triptyque en grosses lettres de sang. Est-ce une utopie ?
— Autour et partout, le mot PAIX et ses traductions dans différentes langues sont travaillés en GRAFFITIS suivant le courant artistique appelé ART HURBAIN ou STREET-ART. Ces mêmes lettres sont transparentes et usées par le temps.
— Un Étendard, aux lignes bleues et blanches, symbolise la privation de liberté, la maltraitance et l’extermination. Il rappelle la folie humaine…
— Trois mains souillées de sang raclent le mur de la honte...
Les Designs, inspirés par ceux de graffeurs célèbres comme : Jérome Mesnager, Jef Aérosol, ou Speedy Graphito, sont bridés par les contraintes dues au besoin de transparence…
Les lettrages principaux sont notamment : le bubble Style ou Throw-Up, le block Letters, le Old School, Panel Piece, Whole car, Leaning Letters…
Dimensions : 3 toiles de 70/100 soit : 210 cm/100 cm Prix : 980 €
« NID de RONCES AUX FILS BARBELÉS » inspiré d’un tableau abstrait :
« MONOCHROME aux FILS BARBELÉS de HA CHONG-HYUN » Artiste coréen
Sur fond monochrome crème, des fils barbelés tendus horizontalement zèbrent la toile. Intitulé en anglais Conjunction, suivi d'un numéro de matricule.
La peinture de Ha Chong-Hyun naît de la méditation et de la contemplation, certes, elle est pour son auteur : inquiétante, angoissante, tyrannisante et parfois désespérante, mais elle ne peut advenir sans le plaisir qui la met au monde.
Toute la difficulté consiste donc, pour le peintre, à préserver malgré tout (et tous) ce plaisir, à ne pas sombrer dans la monotonie ; à ne pas (se) masquer son désarroi ou son ennui sous des effets décoratifs.
Or, il y a dans les œuvres de Ha Chong-hyun, en dépit de leur élégance et de leur beauté austère, quelque chose de répétitif donnant le sentiment d'être face à un objet raffiné mais purement formel et décoratif. Ce sont les résultats d'une méditation, soit, mais sans que l'on distingue la source de cette méditation —le « paysage intérieur » si cher à Baudelaire se nourrit toujours du réel. Aussi peut-on comprendre le fil de fer barbelé enserrant la toile monochrome crème comme la métaphore d'un art cloîtré dans son idéologie conceptuelle.
NID de RONCES AUX FILS BARBELÉS ouLA FABRIQUE
Mon projet se situe juste avant que l’artiste Ha Chong-Hyun ne tende le premier fil… Pour lui faciliter la tâche, j’ai imaginé, en aval de sa toile crème, une fabrique : une fabrique à barbelés. Mieux encore, un véritable « nid », à l’intérieur duquel des ronces fécondes aux aiguillons acérés donnent naissance à des fils de fer barbelés qui, d’instinct, se placent en rangs serrés avant de zébrer la toile de l’artiste coréen.
Problématiques :embus sur la peinture noire du fond réalisés pour accentuer le contraste des couleurs avec le vert du feuillage. Si je veux éclaircir une couleur, je fonce celle d’à côté
Dimensions : 80/80 cm Prix : vendu
Mon « TOUR DE CARTES » est inspiré d’une célèbre partie :
« LA PARTIE de CARTES » de Fernand Léger/1917
Dans La Partie de Cartes, si l’on retrouve les trois couleurs primaires, la couleur dominante est le noir accompagné des nuances de gris. Les formes géométriques du tableau ne sont jamais entièrement coloriées d'une même couleur, et le blanc est présent dans chacune d'elle.
Ici tout est angoisse. La peinture de Fernand Léger est parfois qualifiée de « tubulaire » avec un « déboitage » des corps.
Les soldats sont dénués de physionomie et de regard. Les visages sont taillés en dures facettes. Les membres se décomposent en cônes, tiges, pyramides, cylindres en « tubes de canon » métallisés, mains rigides aux longs doigts tubulaires mécanisés, reflets métalliques des képis.
L’affrontement des puissants : la guerre est pour les généraux, un jeu de cartes ou d’échecs. Il faut abattre ses atouts : jeter les soldats dans la bataille au bon moment... tricher au besoin.
Mon TOUR de CARTES
Partant des deux cartes centrales du tableau de Fernand Léger, en l’occurrence l’as et le neuf de carreau, je ferai de cet assemblage tubulaire accompagné de ses remarques littéraires un véritable tour de cartes au sens propre comme au figuré. Reprenant les couleurs primaires, les nuances de gris, le noir et le blanc, chaque carte s’enroulera en cylindre ou tube à canon.
Problématiques : les cartes s’agrandissent au fil des tours… Aucune n’est égale à sa suivante.
Processus et technique : la matière épaisse de chaque carte est travaillée au peigne et dans des sens différents. Les nuances de gris rabattent les couleurs primaires : c’est la guerre…
Pendant la Grande Guerre, on distribuait aux soldats des feuilles cartonnées contenant 32 cartes à découper suivant les pointillés. Le jeu s’appelait : le piquet des tranchées.
Dimensions : 80/80 cm Prix : 640 €
Comme son titre l’indique, « AU CŒUR DE L’EXPLOSION » se trouve bien au centre du tableau ci-dessous. Un centre presque délimité par les pointes aiguës des longs éclats noirs.
D’après EXPLOSION D’OBUS » de Christopher Nevinson/1915
LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE ET LA PEINTURE
Christopher Richard Wynne Nevinson, né en1889 et mort en 1946 à Londres, est un peintre de paysage et un portraitiste anglais. Il est également graveur et lithographe.
Dans ses œuvres, il exprime l'idée que la guerre moderne doit être peinte de manière moderne. Pour lui, il est impossible de représenter les explosions des obus, ou le déchaînement de l’artillerie : il ne faut plus imiter, il faut transcrire. Pour exprimer la déshumanisation et la violence de la guerre, ces peintres vont briser les lignes, délaisser le détail, pour faire éclater les couleurs.
« AU CŒUR DE L’EXPLOSION »
Pour Christopher Richard Wynne Nevinson : il est impossible de représenter les explosions des obus. Pourtant dans ma toile, j’ai tenté de représenter le cœur même de l’explosion. Bien au centre. Là, on parle d’explosifs à fort pouvoir brisant, de la fragmentation d’une enveloppe d'obus, de jet de métal en fusion, de mercure de plomb, de perchlorate, de cordite. La détonation d'un obus de 105 mm produit plusieurs centaines d'éclats à grande vélocité (1 000 à 1 500 m/s) et une onde de surpression mortelle dans un court rayon…Les éclats, l’onde mortelle, c’est ce que j’ai tenté de représenter…
Problématiques :
Le fragment et le tout. Expansion. Connu et inconnu. Fini, pas fini, l’infini…
Processus et technique : inclusion dirigée.
Dimensions : 80/80 cm Prix : 640 €
« LES HAMADRYADES ou LES ARBRES des FORÊTS... » « NUIT »
Les arbres des forêts sont des femmes très belles
Dont l’invisible corps sous l’écorce est vivant.
Les arbres des forêts sont des femmes debout
Qui le jour portent l’aigle et la nuit le hibou
Puis les regardent fuir sur la terre inconnue…
Ce poème ci-dessus de Pierre Félix Louis dit ; Pierre Louÿs (1870/1925) — dont voici un court extrait — a engendré une peinture titrée : « NUIT ».
J’ai ensuite transposé « NUIT » à l’œuvre du peintre Giovanni Segantini intitulée : « Les mauvaises mères »
« LES MAUVAISES MÈRES (1894) de GIOVANNI SEGANTINI 1858/1899»
« Les Mauvaises Mères » est le 1er d'une série de quatre tableaux dans lesquels Segantini reprend le motif de la « Femme dans l'arbre». Dans une contre-vibration à la flexion de l'arbre, la femme plane devant l'arbre. La forme de l’arbre et du corps dessine un cœur.
« Les Mauvaises mères » est une œuvre qui me parle depuis longtemps. Je ne me lasse de la scruter cherchant l’anamorphose cachée. Je reste fasciné devant cette échevelée, si belle les épaules dénudées, accrochée dans les branches torturées d’un arbre isolé. Au loin, les pics et sommets donnent le vertige des grandes solitudes. Sur l’alpage enneigé, le corps bandé comme un arc de la dame reste pétrifié à jamais.
« LES HAMADRYADES ou LES ARBRES des FORÊTS sont des femmes très belles » NUIT
Dans cette toile titrée NUIT, le bleu indigo s’impose, celui de la nuit… Seuls, deux yeux perçants veillent. Au loin, un rayon lunaire éclaire les ruines antiques. Trois hamadryades, les nymphes des arbres, comme prises sur le vif, sont figées à jamais. Petit à petit, leurs racines s’étalent, leurs rameaux s’élancent vers le ciel, leurs écorces les couvrent d’un voile verdâtre. C’est l’heure, l’heure des forces maléfiques cachées dans les entrailles de la terre qui remontent à la surface, l’heure où la pierre inerte et lisse se transforme en faunes poilus, pan, sylvains, chèvre-pieds et autres gnomes difformes et hideux.
Problématiques : dans le bleu nuit du tableau, les clairs-obscurs doivent être perceptibles.