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meslivres
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c'est tea time : on se pose et on lit ;) Et surtout : on donne son avis!!
Catégorie :
Blog Littérature
Date de création :
10.05.2011
Dernière mise à jour :
04.02.2015

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vivement jeudi

Publié le 04/02/2015 à 15:58 par meslivres Tags : vie monde bonne chez

"Il faut frapper trois fois chez Madame Q pour entendre une petite voix fluette répondre délicatement d'entrer. Elle est assise près du téléphone, un miroir face à elle, un morceau de Sopalin plié en quatre avec la date du jour griffonnée sous ses doigts. Jamais la bonne.
Ca sent la laque à pleins nez, elle s'en asperge à longueur de journée. C'est qu'il faut tenir quinze jour avant la prochaine visite de la coiffeuse. "Nous sommes bien Jeudi 30 Janvier? Non, nous sommes le Jeudi 29 aujourd'hui...Oui, donc, Jeudi..."...
Le Jeudi, c'est le jour de Philippe pour Madame Q. Un Philippe, c'est un monde à part, un verbe, un nom, un adjectif. Ne dît-on pas qu'un soleil de printemps est "philippe" ; qu'un chocolat chaud est "philippe" ; qu'un jour de vacances est sacrément "philippe"? N'est pas "philippe" qui veut.
Le Jeudi est donc "Philippe" pour Madame Q. Sauf qu'il est 15h49, que c'est bientôt l'heure du goûter et que, normalement, c'est le déjeuner qui est "philippe". Elle s'étonne : "Vous le connaissez?" Chaque fois c'est pareil. Elle regarde son téléphone, s'imagine la sonnerie, se reprend, recommence et a oublié l'heure du déjeuner. Alors elle reprend son Sopalin, griffonne à nouveau la date, celle du jour supposé, forcement un Jeudi car la vie désormais n'est faite que de Jeudi pour Madame Q. Elle corrige et, ho, un coup de laque au cas où.
"Sacré philippe, il n'est pas venu pour déjeuner alors?... Ça va être l'heure du goûter vous voulez que je vous amène dans la salle à manger?" Mais la salle à manger n'est pas "philippe" pour Madame Q : "trop de vieux là dedans!".
Elle me dit que sa vue baisse, je lui prends ses lunettes pour les lui nettoyer. " Ah, c'est bien mieux comme ça, je recommencerai." Je lui économise une séance chez l'ophtalmo encore une fois. Madame Q va chez l'ophtalmo tout les deux mois, sa vue baisse à mesure que la crasse s'accumule. Ça me fait rire. Alors, sans comprendre pourquoi, elle se met à rire à son tour. Ça, c'est "philippe"!
Elle reprend son Sopalin : 'Nous sommes bien Jeudi aujourd'hui? Oui, le 29... Vous connaissez Philippe?" Non, je ne connais aucun Philippe, pas même le sien, l'absent. "C'est bientôt Vendredi alors? Oui madame... Alors, c'est vite fait d'arriver Jeudi!" Et là encore je souri. Elle est optimiste la vieille depuis qu'elle voit mieux.
Philippe ne viendra pas évidemment. Philippe, c'est l'hôpital, les reins malades, les machines. Mais c'est pas marqué sur le Sopalin. Décidément, la vie n'est pas toujours "philippe", mais bientôt...c'est Jeudi!"

madame L

Publié le 25/01/2015 à 17:45 par meslivres Tags : moi monde chez enfants belle travail nuit voyage bande air

"je suis vieille. Je le sais. Je sais aussi que je ne sais plus mon âge. Quelle importance. Elle ne me connaît pas. Je sais aussi que je suis dans une maison de retraite mais je ne sais pas où. Je ne suis pas prête à aller en maison de retraite, je peux encore rester seule. Chez moi. Elle n'a pas l'air de comprendre. Elle ne sait rien. Elle est venue me chercher en courant comme si j'étais dans une prison. Je sais pourtant que j'habite rue Bourdin. Elle ne connait pas. Elle me répète que nous sommes en Charentes maritimes, je ne suis quand même pas venue ici sans m'en souvenir. J'essaie de lui expliquer. Mes enfants sont loin d'ici , ils ont beaucoup de travail et s'occupent beaucoup de leurs petits enfants, ils ne peuvent pas venir me voir à Épinal. Tant pis, je me débrouillerai toute seule. Elle me répète doucement que nous sommes en Charentes maritimes à côté de mes enfants.

Je ne sais pas comment je serai arrivée là!

J'ai toute ma tête, elle n'a pas l'air de vouloir me croire. Pourquoi parle t-elle toujours de "ma" chambre, je ne veux pas habiter là. Pas déjà. Je la corrige, qu'elle parle de "la" chambre encore, mais certainement pas la mienne. Et où sont donc toutes mes affaires? C'est un piège, on m'a enfermé là. Je lui demande si je peux sortir à présent, rentrer chez moi. Elle me répond "non" , "non", "non". Pourquoi s'acharne t-elle à me faire croire que mes enfants vont venir me voir. J'ai toute ma tête enfin! Elle me parle d'une infirmière, pour me "rassurer". Bigre, qu'elle est donc sotte! Elle n'y comprend rien. Nous sommes à Épinal, ils ont du m'endormir pour m'enfermer là. Bon. J'accepte qu'elle m’amène à "la" chambre. Si c'est ici chez moi, je ne vois rien qui m'appartienne. Mes affaires ont du rester rue Bourdin. Probablement. Elle me propose d’appeler mon fils pour "me rassurer". Encore ce mot. Elle est têtue et méchante, ou bien réellement stupide. Pourquoi s'acharne t-elle à me garder là, avec elle. De quoi me parle t-elle? Quel est donc l'intérêt de me faire croire que j'ai fait six heures de voyage comme ça, comme par magie pour me retrouver là, en "Charentes maritimes". Elle ne se rend pas compte que mon fils a du travail, autre chose à faire à cette heure ci! Elle me tend pourtant le téléphone. Je suis assise sur un lit avec une couverture marron. Le lit est mal fait. Il y a un transistor sur une table de nuit. Une vieille plante fanée dans un coin. Et puis rien d'autre. J'avoue que c'est propre. Qu'est ce qu'elle veut que je dise au téléphone, qu'elle parle, elle! Elle met le haut parleur "oui, c'est votre belle mère, elle croit qu'elle est encore à Épinal...Jean Marie est venu la voir hier? Non, elle ne s'en souvient pas...Mais, Mamie, vous êtes là depuis deux ans, c'est vous qui avez voulu venir près de la maison. Vous êtes en Charentes Maritimes..."

Mamie laisse tomber le combiné. Mamie est prise au piège. Quel bande de crétins. Pourquoi tout le monde fait semblant de ne pas comprendre. Vais je enfin trouver quelqu'un qui me connaisse ici? Mamie est fâchée. Tous des imbéciles...Jean Marie, quand même je m'en souviendrai s'il était venu hier...Six heures de route, pensez donc, pour venir jusqu'à Épinal...Il a autre chose à faire mon fils.

Et voila qu'elle veut partir. Bon, je vais attendre un peu. J'en parlerai avec Jean Marie quand il aura deux minutes pour me rappeler. Il faut qu'on décide pour la maison de retraite. Je ne suis pas prête pour aller là bas. Je préfère la rue Bourdin!"

la meteo de mes silences

Publié le 18/01/2015 à 09:47 par meslivres Tags : vie heureux bleu aimer oiseau

 

Bleu.
Je n'aimais pas cette couleur avant
Mais ça, c'était avant.
Ensuite il y eut le nuage blanc, tiède
Ensuite il y eut un signe de croix sans prière
Un souffle d'âme, un soupir, une étreinte de bonheur
J'ai d'abord pris sa main par sollicitude
Puis j'ai reçue la joie
Avec surprise enfin, sidération même
Et encore heureux, je n'ai rien cherché
Les silences sont devenus bleus
Un baiser sur mon front, de simples sourires
J'ai revu l'oiseau, j'ai entendu mon souffle
Avant, je n'aimais pas le bleu, jusqu'à ce qu'il m'étouffe pour la première fois
Non pas qu'avant tout fut noir, mais la vue ne m'était pas permise
Un mur teigneux mâchait mes mots,
Tordait mes souvenirs
Un bruit permanent fabriquait la fatigue et l'ennui
J'en oubliais de créer
Puis, ce nuage blanc, en forme de crocodile peut-être
Mais lumineux, certes
Ca a commencé avec mes yeux,
De l'encre à flot, beaucoup de lumière
Bon sang! Je voyais sans magie
Rien de moins surnaturel qu'un silence bleu quand il étrangle une vie de bonheur
Puis les oreilles, et l'envie d'une mélodie
J'ai fouillé les souvenirs de cette mémoire abimée par la maladie
Au début. Aujourd'hui j'ai cessé.
Les silences de cette amnésie sont divins. Savoureux. Et si amusants!
N'empêche! Le bleu montait jusqu'à ma gorge
Ma voix se fit entendre et je n'avais de cesse de jouir de nouveaux oui
Encore.
Pardi!
Je m'étranglais de la couleur de mes silences
Je sanglotais des morceaux de nuages
Interminables et précaires bouts de bleu
J’apprenais sans le savoir à aimer être heureuse
Sans peu de souvenir
Me voila étouffée par l'envie
Ombre bleue
Silhouette bleue
Extase bleue
J'explose de renaissance et j'en oublie d'oublier demain
Nullement rassasiée d'aujourd'hui

la meteo de mes silences

Publié le 18/01/2015 à 09:35 par meslivres Tags : vie heureux bleu aimer oiseau

la météo de mes silences

Bleu.
Je n'aimais pas cette couleur avant
Mais ça, c'était avant.
Ensuite il y eut le nuage blanc, tiède
Ensuite il y eut un signe de croix sans prière
Un souffle d'âme, un soupir, une étreinte de bonheur
J'ai d'abord pris sa main par sollicitude
Puis j'ai reçue la joie
Avec surprise enfin, sidération même
Et encore heureux, je n'ai rien cherché
Les silences sont devenus bleus
Un baiser sur mon front, de simples sourires
J'ai revu l'oiseau, j'ai entendu mon souffle
Avant, je n'aimais pas le bleu, jusqu'à ce qu'il m'étouffe pour la première fois
Non pas qu'avant tout fut noir, mais la vue ne m'était pas permise
Un mur teigneux mâchait mes mots,
Tordait mes souvenirs
Un bruit permanent fabriquait la fatigue et l'ennui
J'en oubliais de créer
Puis, ce nuage blanc, en forme de crocodile peut-être
Mais lumineux, certes
Ca a commencé avec mes yeux,
De l'encre à flot, beaucoup de lumière
Bon sang! Je voyais sans magie
Rien de moins surnaturel qu'un silence bleu quand il étrangle une vie de bonheur
Puis les oreilles, et l'envie d'une mélodie
J'ai fouillé les souvenirs de cette mémoire abimée par la maladie
Au début. Aujourd'hui j'ai cessé.
Les silences de cette amnésie sont divins. Savoureux. Et si amusants!
N'empêche! Le bleu montait jusqu'à ma gorge
Ma voix se fit entendre et je n'avais de cesse de jouir de nouveaux oui
Encore.
Pardi!
Je m'étranglais de la couleur de mes silences
Je sanglotais des morceaux de nuages
Interminables et précaires bouts de bleu
J’apprenais sans le savoir à aimer être heureuse
Sans peu de souvenir
Me voila étouffée par l'envie
Ombre bleue
Silhouette bleue
Extase bleue
J'explose de renaissance et j'en oublie d'oublier demain
Nullement rassasiée d'aujourd'hui

brune

Publié le 08/11/2013 à 12:43 par meslivres Tags : nuit neige paysage amour voyage coeurs

J'ai tout passé à la centrifugeuse

mon âme du jour n'est pas rieuse

elle tourne, elle tourne , la valse des peurs

quand son visage découvre l'aigreur

c'est un vieux personnage

elle n'a de nom que sa prison

alors, je me pardonne cet abandon

je l'ai connu joyeuse, cette porcelaine

nuit de Chine, précieuse neige

je l'effleurais de mille douceurs

osant à peine, toucher, chuchotter mes douleurs

son théatre aujourdh'ui laisse l'odeur du refus

ce non, je l'avoue, est sans concession

s'il faut grandir, allons!

marcher ainsi face au paysage,

sans colère enfin,

lamer ne porte pas l'amertume

Le voyage ne déçoit personne

amoureuse des coeurs parfaits,

elle hurle, seule, sa vérité

image

Publié le 18/10/2013 à 07:55 par meslivres Tags : moi chez voyage monde mort

Les images transportent le récit du voyage

les objets tissent leur lien d'héritage

Ils rappellent l'odeur même de celui d'avant

celle qui prie à voix haute, l'oreille sourde pourtant

Les photographies vieillissent plus vite encore

la tapisserie comme illustre décors

les empreintes enfantines tiennent lieu de trésor

Je ne veux pas de tout cet or

je dors mal dans le souvenir des morts

Et, quand le Lilas dehors, me sauve de cette tombe

je respire l'odeur d'un monde

où le Printemps enfin est le même Printemps

où chacun se croît dernier des vivants

Les richesses, fortunes singulières et autres présents

mefont peur, àme croire mort vivant

Remplis pourtant du même sang,

l'héritage du vide semble bien moins pesant

Je n'emporterai rien, sauf le poids de l'instant.

à maud

Publié le 15/10/2013 à 09:46 par meslivres Tags : automne air hiver bonne neige

l'automne résonne,

la peau,

frissonne

Le cri chuchotte

lebouillon d'absence

et pourtant, je mpe débats

dans cette baignoire, engloutie,

confortable et chaleureuse

le silence m'emprisonne.

Si je m'attendais à cela!

L'air est déplacé

les mots tombent goutte à goutte

c'est l'odeur du calcaire

du vieux propre

La campagne silencieuse

rougie et grelottante

me fait signe

La solitude rêvée se fait un manteau

de cette porcelaine fine et fragile

je déploie mon corps long et osseux

Ja m'appuie, et m'extirpe de la chaleur de cette eau savoureuse

La brume chantonne

Le matin s'épaissit

L'aurore s'éloigne

L'hiver est là, ma main à froid

Je grandis encore

pour atteindre la plafond

Courbée, tel un géant de solitude

j'attrape une à une les couleurs

et les fixe à l'horizon

Je suis trop grande pour cette maison

rien n'est à la bonne taille

J'ai le crâne si sale qu'un paillasson

à force d'essuyer mes pieds sur mes idées

La solitude demande un lourd pardon

fait face  tant d'espérances et de désolations

Dévotion forcée et flots de frustrations

fussent à jamais effacées par ton nom

Solitude automnale, boule de sensations

éclatée comme la neige sur la fenêtre de ma raison

colline aux crocodiles

Publié le 14/10/2013 à 09:04 par meslivres Tags : nuit danse automne oiseaux voyage paysage bleu heureux voyages douceur

Pour le plaisir retrouvé, j'ai usé de paillettes

Dorée comme un soleil, j'ai luit dans ma noirceur

Pour qui veut écouter, les mots s'enchaînent

Douce euphorie du retour, le volant dans les mains

Je trace une longue courbe comme un cil bien peint

Je parle au kilomètre quatre vingt trois

et dans ma tête seulement, j'invente un long débat

Je voudrai tant que la route soit sans fin

pour eux aussi d'ailleurs que le costume accompagne

Le retour est égréable, débarrasé de fars et de protocoles

le discours est allégé, comme la jupe qui s'envole

Un mariage! Si ce n'est pour la rime qui va avec courage

je choisis maintenant d'enlever tous les nuages

La fête est dans la nuit seulement

la famille réunie s'enmêle et, en joie fausse ou nouvelle

glisse un menu billet dans la sainte corbeille

Nulle prière pourtant à la cérémonie

nulle courbette enfin, ils s'en remettent à la folie

Cet instant d'aurore me surprend grâce au cop

qui, de tout bon matin, réveille celle qui gigotte

Je n'ai plus de limite à ma gourmandise

le café noir colore mes ardeurs

Nous sommes Dimanche, celui du retour

Nous somme en ce jour ou ma joie danse encore

J'ai ôé mon soleil et remis mes chaussures

c'est la colline aux crocodiles qui acceuille mes toujours

Il est là, il m'écoute

apaisé de fatigue, il a l'oreille attentive et la parole vive

Parce que le vent porte loin les pourquoi,

la lumière embellit l'Automne

Le silence glisse sur la route

Au kilomètre quatre vingt  trois le crocodile a mangé les tracas

Nous sommes réunis dans les observations, perdus dans les prénoms, repus d'analyse et de psychanalise, grisés d'impressions, excités d'ambition, remplis de chansons

Celle des oiseaux dans leur cage dessine le voyage

L'arrêt est un beau paysage

Nous nous aimons,c 'est sûr

Nous somme deux paraît-il!

Allons, les mariés étaient beaux

le tramway grisé, métallisé ou bleu

les lumières fusent de la parole des heureux

Aussi j'immortalise en fermant les yeux

les crocodiles ont l'appétit des curieux

J'aime les voyages parce qu'ils ont un retour

A vrai dire, je suis gavée d'ailleurs

le bonheur porte une sourde douleur

Je reste sur ma colline

Nous y serons bien mieux

La douceur assassine le rêve des envieux.

jour d'éluard

Publié le 14/10/2013 à 08:56 par meslivres Tags : art voyage mer merci livre amour fleurs heureux

Pour l'art d'être malheureux

mes yeux se sont ouverts

pour un temps de voyage

j'ai posé mon bagage.

Mon âme , vagabonde, chasse mon nuage.

C'est à la saint Fabrice que vient Mr Brouillard

C'est à la saint Supplice que nous chassons mes cafards.

Merveilleuses catharides, merci à Paul Eluard

Je ne sais si demain l'enfance sera si claire

Peut être qu'enfin je lis mon livre

Ma quête sédentaire d'amour se nourrit

Comme chacun je crois savoir

Mais dans mon sac, j'accpete aujourd'hui de coller des vignettes, de tamponner des fleurs

Enfin

Je découvre la pluie, je rougis d'intelligence

Je salue mon génie

Dès à présent je lis, et "deviens qui je suis"

Chut, c'est Picasso qui me l'a dit

Je découvre que n'est celui qui luit mais bien celui qui lit

Fascinée de surréalité, je colle mes vérités

Ma traduction est incertaine, elle évolue pardis

mais enfin je choisis. Heureux soit aujourd'hui

L'enfance n'est mystérieuse que pour celui qui veut ne jamais apprendre son archéologie

Voila pourquoi donc le passé est d'importance

qu'elle est bien vaine la quête de notre enfance

Je me régale de ces biographies

infini passé, inépuisables tragédies

Ma foi, oui, tout est écrit. Non : pas de déstinée

C'est dans le passé que notre futur naît et,

d'une banalité j'ouvre mon appétit

Voila Monsieur Brouillard. Voila pourquoi j'écris.

apnée

apnée

 

J'attendais qu'il me prenne par la main. Il devait être guadeloupéen ou un truc du genre, enfin c'était sur : il venait des îles. Tout dans son allure semblait tranquille, rangé à sa place. Il prenait le temps, celui de m'inviter à m'asseoir, celui de dire une phrase où l'on entendait bien le point final, celui de me tendre la boîte à mouchoirs et de me donner un verre d'eau, celui de me sourire sans desserrer les lèvres, de me dire que rien n'était grave avec ses yeux. Non, je n'allais pas mourir. Voilà ce qu'il me disait, doucement, précautionneusement en refermant une grande chemise couleur crème où une étiquette portait mon nom. J'en voulais encore, des couvertures de mots, de ceux que je voulais entendre, ceux qui arrêtaient mes larmes, de belles paroles qui me montrait subrepticement un horizon ou plutôt qui me rappelait que que demain existerait, en mieux. J'attendais le miracle et il était Dieu à cet instant précis. Évidemment Dieu ne sauve pas, il aide, il tend la main, il te donne la force d'y croire et d'avancer. Je me répétais ces paroles maternelles en boucle dans ma tête en serrant un chapelet que j'avais glissé dans la poche gauche de mon jean. Cela devait bien faire deux mois que je portais ce même pantalon tout déformé. Il était facile à mettre, à enlever, à remettre, il ne paraissait pas sale et cela me rendait bien service. J'étais devenue incapable de changer de pantalon. J'en était là. Je faisais encore mine de me débarbouiller un peu, histoire d'éviter la puanteur, un effort par dessus un autre effort. Il fallait sans cesse demander à Dieu ou à ma mère de m'accompagner dans ces gestes quotidiens parce qu'ils n'étaient pour moi plus qu'un souvenir. Je ne mangeait plus ou alors je me goinfrais, du goût à vomir, du sel par pincée, du sucre à croquer, j'essayais juste de ne pas tomber encore plus .Je ne voulais pas les rende tristes. Pour moi seule, il n'y avait plus de raison d'être propre, de sentir bon, de se régaler de petits plats. Puisque je ne savais plus rire, que le sourire était l'introduction de mes pleurs, j'avais arrêté la machine. Et cela faisait déjà trop longtemps. Je ne savais plus tenir debout, je ne savais plus penser avec tendresse, plus je vivais, plus je me flagellais d'horreur et de punitions. Il me fallait l'autorisation d'un tiers pour sentir un instant le nœud disparaître ; n'importe qui, même un enfant avait ce pouvoir de me dire mes droits. Je reprenais alors, pour un instant, une grande bouffée d'espoir que je mâchais et remâchais des jours, des mois entiers. Je vivais en apnée et l'on osait me crier qu'au moins je vivais. Il n'y a pas de vie à cette heure là madame, juste un cœur qui bat et des reins qui fonctionnent. Je suis un kit d'organes vivants et mes cellules meurent et naissent à chaque instant, mais pardonnez votre ignorance : je ne vis pas.

 

J'étais venue de moi même, en voiture, en pleurant, en hurlant de douleur, en rampant. J'attendais tout de lui, qu'il me dise, qu'il me sauve, qu'il m'ordonne des contritions libératrices. Je voulais bien croire en Dieu, alors pourquoi pas en vous monsieur chaleur, monsieur espoir, monsieur délivrance.

 

Je ne m'attendais tout de même pas à Ca ! Et pourtant au fond de moi, j'en crevais d'envie. Les craintes étaient au bout de mes lèvres et traversaient mon corps de spasmes réguliers mais j'avais pris l'habitude, la sordide habitude de me contenter de souffrir un tout petit peu moins des fois. Je voulais prendre la fuite, que quelqu'un me lave, qu'un autre me fasse manger, que je dorme pour me réveiller dans les bras d'une mère imaginaire, en dehors de toute ma douleur.

 

J'avais pris ma voiture pour ne pas me tuer, j'avais encore cette force de vie et les mots des autres pour combattre l'injustice de la maladie. Seule. Ils avaient tous essayé de me sauver, je les avait usé jusqu'à leur dernière parole, derniers gestes, de leur réassurance j’avais fait le tour. Je m'étais appliqué jusque là à exercer l'espoir. J'étais assise sur un tabouret la tête penchée vers le sol et je regardais la flaque de larmes se former à mes pieds. Je vomissais ce que je ne savais pas dire. J'aurai tellement voulu avoir mal quelque part, qu'une putain de bactéries pourrisse mon sang, être une malade ordinaire avec sa batterie d'examens et d'amis qui soutiennent. Cette maladie est invisible et impénétrable. Je m'épuisais à la mettre en mots pour qu'ils puissent m'en sortir, que leurs mains tendues ne se balancent pas dans mon vide.

 

Une 205 break, le seul endroit où j'avais encore un peu chaud. Avec une voiture on va toujours quelque part, et mes trajets ne me menaient que vers de potentiels guérisseurs, c'était bel et bien le seul lieu où l'espoir me faisait vivre.

 

« Bien » dit il, « je vous propose de rester ici un moment , je crois que vous avez besoin de repos». Dans ma tête j'avais cette image blanche et aseptisée du repos qu'il me proposait là. Un drôle de désespoir : j'étais donc comme eux ? Il ne pouvait donc pas me sauver là maintenant, tout de suite ? Il ne pouvait donc pas me garder avec lui, me bercer, m'arracher ma souffrance, pourquoi pas m'opérer, m'ouvrir là, au niveau du ventre et sortir la boule puis fouiller un peu du côté de la boîte crânienne ? Ce n'était donc pas encore pour tout de suite ! Je devais apprivoiser encore demain et après demain ce monde atroce d'un mental décharné. Il voulait que j'aille là bas quelque temps. Je refusais d'attendre davantage. Je luttais pour que tout soit terminé en sortant de ce bureau. Je ne voulais pas de ce voyage, de cette immersion au pays des souffrants, au pays des malades et des médicaments, aux pays des blouses blanches et des piqûres dans les fesses. Je voulais maman, je voulais un miracle et j'étais prête à sacrifier des années de vieillesse contre ça. « Si vous voulez nous allons visiter les lieux, vous allez voir que ce n'est pas si terrible ». Encore une main qui se tend, à sa façon. Une main que je n'ai pas les moyens de refuser.

 

« Allo papa ? Oui, j'y vais. Je ne peux plus l'éviter, je donnerai tout pour guérir et s'il faut en passer par là et bien j'y vais, tu comprends ? » Oui, il comprend, mes pleurs l'envahissent d'angoisse, je l'entend bien trembler de l'intérieur. Oui, ils sont de mon côté, avec moi. Je n'aurai pas le droit de leur parler pendant au moins trois jours, ils n'avaient d'autre choix que d'accepter cet étrange décalage horaire avec leur peurs et leurs émois, ils n'avaient d'autres choix que d'y croire à leur tour pour supporter la nouvelle.

 

J'ai suivi sa voiture jusqu'à l'unité Est. J'avais de la chance, il restait une place !Le voyage avait déjà commencé. Je n'avais pas trente ans. Je me collais à lui pour me rassurer, il était mon repère et ce qu'il dirait me rendrait les lieux moins effrayants. Tout le monde peut les imaginer ces couloirs avec ses reproductions de Van Gogh accrochées aux murs. Pourquoi lui ? Pourquoi un fou au pays des fous ? Je trouvais ça stupide et malvenu. Elle, je l'ai trouvé morte vivante dans le premier couloir, elle semblait avoir du mal à respirer, elle cherchait des larmes dans un gémissement perpétuel. Il fallait que ce soit elle la première que je vois derrière la porte ! La plus abîmée ? La plus morte ? Elle arpentait les couloirs à tous petits pas , terrorisée. Elle tremblait à cause de tous les médicaments qu'on devait lui donner et puis à cause de sa peur aussi. J'avais la trouille, vite quelqu'un d'autre de plus vivant à voir sinon je vais m'enfuir ! Mes pieds ne parlaient pas le même langage, ils suivaient les dédales, toujours collés derrière ceux de mon guide.

 

Il m'a présenté des gens au sourire médical, à la douceur apprise, aux mots doux. Petit à petit je me suis mise d’accord avec moi même pour ce premier voyage chez personne. Parce que l'hôpital, ça n'est personne. A dire vrai, à ce premier contact avec les autochtones, je ne m'en suis pas rendu compte immédiatement. Je savais qu'ils ne faisaient que leur métier mais ils le faisaient avec suffisamment de foi qu'ils m'ont convaincu de faire parti de l'équipage.

 

Je n'avais même pas une culotte propre pour un potentiel demain dans ma maison de vacances. J'ai acheté de l'orangina,du chocolat milka qui croustille et des magasines de déco. Ce que j'aimais avant que la maladie ne commence. J'allais leur faire confiance et me retrouver, trouver un moi tout court. J'avais droit à une demie heure pour chercher des affaires. Je pleurais, je hurlais, j'étais sale. J'étais partie. J’étais moche. J’étais comme l'on dit le fantôme de moi même. Et cette maladie, personne n'était là pour me dire son nom, que je puisse en vouloir quelqu'un, que je puisse comprendre pourquoi je me faisais tant souffrir avec ma bosse au front à force de me cogner la tête contre le mur.

 

J'ai dit à Eric que je le laissais seul, que je n'avais plus le choix. Il m'a aidé à faire mes bagages, mettre dans la valise des choses qui servent. Je ne pouvais plus le regarder, je le laissais faire. Il me souhaita bon voyage, me conseilla de bien profiter du paysage et du service en cabine.

 

Partout et tous allaient me sauver, j'étais plus calme dans la voiture. Mes larmes avaient juste le goût du départ, de l'inconnu, mais Dieu que j'y croyais alors ! J'en étais maintenant convaincu, il ne s'agissait que d'une histoire de quelque jours ! Je serais obéissante maman, je te le promet. Plus de téléphone, pas de courrier. On vient vérifier vos bagages et noter un par un ces petits bouts de vous même. Je trouve un petit mot qu'avait fourré Eric au milieu de ce tas de fringues . L'effroi me reprend, une goutte de l'extérieur, un souffle d'amour auquel je ne peux rien répondre. C'est l'inventaire. Je reste silencieuse. C'est l'hiver dehors, dans quatorze jours j'ai trente ans. Ma naïveté me fait croire qu'enfin ce premier voyage sera le dernier. Le dernier parce qu'il n'y a pas pire. Aujourd'hui je connais le chemin par cœur ! Eric n'est plus là. Il n'y a plus personne dehors. Il fait trop froid.