Phersu's Marching Band
     
 
   



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Notes de la rubrique "Spicilège et Sérendipité":

mercredi, 23 juin 2004

  Grève de blogage

Je viens de découvrir un nouvel instrument de procrastination légèrement plus "intersubjectivement utile" que ce Blog, en l'occurrence donner des contributions à Wikipedia (en l'occurrence surtout à version française).

Et finalement le Wiki est plus amusant qu'écrire en html.

Wikipedia est une encyclopédie libre qui réalise les rêves d'auto-organisation et de gratuité de Linux. Les informations sont très inégales (et parfois incroyablement mis à jour puisque j'ai déjà trouvé des entrées sur des phénomènes célestes qui venaient d'être observés).

Il a aussi listé les Articles les plus bizarres, et aussi les articles retirés pour délires.

Cette entrée sur la Cathédrale Saint Denis aurait très bien pu faire illusion pour moi.

Bon, je retourne faire des entrées...


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Auteur: Phersu


 
 

  Hésitations

  • L'Europe est un des domaines où je reconnais avoir une totale incohérence.

    Pour appuyer là où ça fait mal, je défends de manière dite un peu "conservatrice" (au sens où l'entendent des réactionnaires) certains acquis sociaux et républicains (l'Etat-providence, les services publics et la laïcité) mais j'accepte aussi des réformes libérales venues de la mondialisation et de l'intégration européenne sur certains points où la concurrence peut ne pas être profitable seulement à une oligarchie d'actionnaires, en de nombreux domaines hors de celui des assurances et de la santé (même si les avantages des dénationalisations pour les transports ferroviaires par exemple ne m'apparaissent absolument pas).

    L'Europe est un domaine politique où depuis l'échec de la Communauté européenne de Défense on voit particulièrement s'addtionner les contraires et, comme le dit le cliché, "les divisions dépasser le clivage gauche/droite". Dans les années 50, les nationalistes de droite et les anti-américains de gauche s'opposaient à une armée européenne parce qu'il la trouvait trop supra-nationale et/ou trop atlantiste. A présent, on a un euroscepticisme contradictoire où s'addtionnent à la fois le nationalisme qui juge qu'il y a trop de Super-Etat fédéral socialiste et la gauche qui juge qu'il n'y a pas assez d'Europe sociale, d'Europe puissance et donc pas assez d'Europe fédérale interventionniste.

    A cause de cette contradiction, j'ai toujours cédé à la facilité du chantage du Centre pro-européen, de la coalition de Chrétiens-démocrates et de Sociaux-démocrates symbolisée par le Mouvement européen, préférant le compromis actuel quel qu'il soit à céder à cette addition des contraires qui serait toujours analysée plus comme une victoire des anti-fédéralistes et notamment des conservateurs nationalistes.

    Mais à présent, alors que le Royaume-Uni réussit à vider la Constitution de sa substance et va ensuite réussir à empêcher son application de toute manière en gardant le véto, on obtient le paradoxe que les europhobes auront beau jeu de dire que cette Constitution est inutile alors que les europhiles seront démobilisés et déçus (selon le chiasme habituel rappelé par l'un des Duhamel).

    L'idéal serait de réussir enfin à désolidariser le projet économique de Marché commun qui est la seule chose intéressant la plupart des pays et une plus modeste intégration politique et fédérale qui ne risque d'intéresser au plus, comme le disait le microscopique Parti fédéraliste, que les membres fondateurs, Allemagne, Bénélux, France et peut-être l'Italie si elle se remet un jour de son berlusconisme et si le Pontife n'excommunie pas le projet. L'élargissement a mis fin à l'aprofondissement mais un "noyau dur" d'avant-garde en parallèle semble peu probable pour l'instant.

    Reconnaissons à Bush un grand mérite, il a réussi à mettre fin à un obstacle majeur du noyau dur qui était la politique résolument plus pro-américaine de l'Allemagne de l'après-guerre. Cette évolution de Schröder contre "l'hégémonie bienveillante" n'est parfois analysée que comme une démagogie à court-terme mais il se pourrait que cela préfigure un changement plus profond de la diplomatie allemande alors qu'elle gagne en assurance. Il se pourrait aussi alors qu'elle s'émancipe qu'elle perde toute envie d'une telle Europe.

  • D'après la Carte des Grands électeurs, Bush a réussi à nouveau à avoir l'avantage, en reprenant la majorité en Floride (27 grands électeurs), en Ohio (20), au Michigan (17), au Névada (5), en Virginie occidentale (5), au New Hampshire (4), ce qui lui donne 285 contre 253 pour Kerry (Kerry reprenant le Wisconsin, le Nouveau Mexique et l'Arkansas, l'Etat de Clinton).

    Les choses restent très fluides puisqu'aux sondages précédents, on avait encore 302 pour Kerry contre 232 pour Bush, avec le New Hampshire à 50/50, et que les scores se sont déjà inversés deux fois en un mois.


»08:15     »Pas de Commentaires     »0 TrackBack(s)     »Envoyer la Note    

Auteur: Phersu


 
 
mardi, 22 juin 2004

  Pas trop la peine de sauver Ryan

Pauvre Jack Ryan.

Il était bien parti. Ce jeune et beau candidat républicain conservateur aux Sénatoriales de l'Illinois succédait à un Républicain (dans un pays où le taux de réélection atteint les 90% - mais moins aux Sénatoriales, il est vrai) contre Barack Obama.

Surtout Ryan avait un nom génial pour faire de la politique aux USA, puisque John "Jack" Ryan est aussi le nom d'un personnage d'une série de romans de thriller pseudo-géopolitiques (du missile-porn) de Tom Clancy adaptés au cinéma avec Alec Baldwin, Harrison Ford puis Ben Affleck. D'après ce site, le personnage apparaît au premier plan ou à l'arrière plan des romans Without Remorse, Patriot Games, The Red Rabbit, The Hunt for Red October, The Cardinal of the Kremlin, Clear and Present Danger, The Sum of All Fears, Debt of Honor, Executive Orders, Rainbow Six, The Bear and the Dragon, The Teeth of the Tiger.

En plus, il était marié à Jeri Lynn Zimmerman Ryan, qui est certes inconnue en France mais qui est célèbre chez les Trekkies pour son rôle de Seven of Nine la Borg (et j'ai l'impression en lisant les Républicains USS Clueless ou Lileks que les Trekkies forment une faction non négligeable dans les Primaires du GOP, malgré l'utopie marxiste de cette série où tous semblent post-religieux et post-capitalistes, à part quelques barbares).

Et aujourd'hui, via Julia, on apprend pendant le divorce Jack/Jeri que le candidat des Valeurs familiales aurait conduit Jeri à des actes d'exhibition dans des clubs parisiens.

Bien que cette actrice soit moins intéressante que Nicole de Boer (Ezri Dax) par exemple, je me demande vraiment quel peut être ce fameux "avant garde nightclub in Paris, which was more than either one of us felt comfortable with"...

(mmh, Clancy plus Trek, cette note a atteint le seuil maximal de Geekitude pour la semaine)


»16:26     »Pas de Commentaires     »0 TrackBack(s)     »Envoyer la Note    

Auteur: Phersu


 
 

  Abolition

Les élections présidentielles américaines de 2004 vont avoir une originalité, pour la première fois depuis 16 ans un des deux candidats majeurs va être opposé à la peine de mort (je ne crois pas qu'il soit utile de préciser que ce n'est pas George "le Massacreur à la Tronçonneuse du Texas").

Le 13 octobre 1988, le débat des élections avait donné lieu à un échange devenu célèbre qui compromit la cause des abolitionnistes.

Bernard Shaw (journaliste de CNN pas G. Bernard Shaw qui aurait eu 132 ans pendant ce débat) demanda au Gouverneur du Massachusetts Michael Dukakis : "Gouverneur, si Kitty Dukakis était violée et assassinée, seriez-vous alors en faveur d'une peine de mort irrévocable pour l'assassin."

Dukakis (visiblement glacé par la question) "Non, Bernard. J'ai été contre la peine de mort toute ma vie. Ce n'est pas dissuasif et il existe des manières plus efficaces de lutter contre les crimes violents."

Shaw : "Ah, oui ? Ah, oui ? Et si, mettons, l'assassin-violeur était aussi un Martien démoniaque à tentacules, qu'il arrachait les yeux de votre petite Kitty, KITTY, je vous dis, Michael en vous retirant les paupières pour vous forcer à regarder pendant qu'il arrosait ses plaies de jus de citron très très acide qui pique et en cisaillant sa chair avec une lame ébréchée et pleine de tétanos, cela ne vous toujours ferait pas changer d'avis, espèce de foie jaune de poule mouillée, cot, cot, cot ?"

Dukakis : "... Non... Bernard... "

Shaw : "Même si, toujours par hypothèse il faisait tout cela en vous forçant tous les deux à écouter du Céline Dion ?"

Comme les journalistes américains semblent croire que la question de Bernard Shaw était "sensée", on peut s'attendre qu'ils la reposent à ce Yankee de Kerry, qui contrairement aux Sudistes Clinton et Gore, croit aussi que la peine de mort est une peine injustifiable et que la justice ne s'assimile pas au lynchage.

Que devrait-il répondre pour satisfaire leur soif de sensationnel, pour paraître humain sans trahir ses principes ?

Je suppose que Kerry s'est déjà préparé (de même que tout étudiant de Science Po ou de l'ENA apprend par cœur les prix des tickets de métro et de cartes Orange depuis que Giscard ou Mitterrand s'étaient faits avoir sur cette question dans les années 70).

Wolf Blitzer : "Sénateur, si Kitty Dukakis était violée et assassinée, seriez-vous alors en faveur d'une peine de mort irrévocable pour l'assassin ?"

John Forbes Kerry : "Pardon ?

Blitzer (relisant ses notes) "Heu, je veux dire, si Teresa Heinz-Kerry était violée et assassinée aussi avec Kitty Dukakis... et avec vos filles Alexandra et Vanessa, seriez-vous alors en faveur d'une peine de mort irrévocable pour l'assassin ?"

Kerry (prenant un air de John Wayne, dur, simulant une colère contenue alors qu'Athéné le pousse à garder son épée au fourreau): "Hé, bien, Wolf, je serais furieux et plein de haine contre l'assassin. Je ferais tout mon possible pour le retrouver avec le Punisher, Inigo Montoya et l'Inspecteur Dirty Harry, qui semblent être vos références en éthique.

Mais la justice n'est pas les passions d'un individu. La justice, Wolfie, n'est pas le Talion et les anciennes lois d'une époque révolue.

Je serais plein de ressentiment et ma haine m'aveuglerait. Mais je ne veut pas que la justice soit aveuglée par la haine. Et je voudrais une peine juste et la protection de la collectivité, pas la satisfaction de mes propres bas instincts.

Et le suspect qui serait arrêté, comment être sûr qu'il est bien le coupable ? Pense à cela, Wolf, pense à ces innombrables innocents envoyés à la chambre à gaz ou sur la chaise électrique avant de demander si facilement le sang des accusés !
"

Ok, je sais, ma réponse n'est pas terrible.

Connaissant les Américains, il ne se servira pas de Beccaria mais plutôt de références religieuses sur le pardon et des trucs de ce genre (ce qu'on pourrait appeler la "Défense Darth Vader" par la rédemption, par référence à la célèbre "Défense Chewbacca").
Ce serait en effet plus judicieux.

»14:41     »2 Commentaires (0 )     »0 TrackBack(s)     »Envoyer la Note    

Auteur: Phersu


 
 
lundi, 21 juin 2004

  Le Terminal

Zut, le nouveau film de Spielberg, The Terminal se passe entièrement dans un aéroport.

Encore un autre projet de roman-comme-métaphore-de-notre-époque-mondialisée que je dois abandonner.
Plus la peine d'interroger les vendeuses de Relay H des Aéroports pour faire de la documentation...

Cela dit, ce n'était pas très neuf.

Il y avait déjà eu Tombés du ciel (titre anglais : Lost in Transit) qui ressemble beaucoup à Terminal.

Il y avait aussi eu le film Décalage horaire, qui avait aussi certaines ambitions sur la mondialisation et la notion de frontière mais ne parvenait pas vraiment à un discours très cohérent.


»18:08     »2 Commentaires (0 )     »0 TrackBack(s)     »Envoyer la Note    

Auteur: Phersu


 
 
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