Lindsey Collen est une personnalité publique, artistique et politique qui se passe de présentations. Au sein de Lalit, au sein duquel elle milite depuis plusieurs décennies, elle n’a de cesse de relancer des débats et des propositions autour des enjeux à la fois d’ordre national, régional et international, qui affectent et impactent les Mauriciens autant que la vie qui s’y déroule. Dans le sillage des dernières élections, auxquelles Lalit a participé dans deux circonscriptions, Lindsey Collen livre sa lecture de ce qui se passe, avec la composition d’un nouveau gouvernement. Elle exprime, de même, ses appréhensions et inquiétudes. Autant qu’elle fasse des propositions pour une île Maurice meilleure…
Quelle est votre réaction à ce 3e 60-0 de l’histoire politique de l’île Maurice ?
C’est un fait intéressant que sur un total de 12 élections générales depuis l’indépendance, autant que trois d’entre elles ont débouché sur un résultat de 60-0 ! Cela représente un quart de fois où l’électorat a totalement évincé le gouvernement sortant. Cela démontre, aussi, un assez haut niveau de politisation parmi la masse. Les gens suivent de près ce qui se passe, font leur choix et changent souvent de parti. À Rodrigues également, le gouvernement regional a été balayé.
Il n’y a pas que ces trois 60-0. Dans deux autres élections, le gouvernement sortant fut balayé d’une façon qui frôla un 60-0 ! Ce qui veut dire que dans presque la moitié des élections générales, le peuple a mis l’ancien régime K.-O. Évidemment, le système électoral First-Past-The-Post exagère cette tendance vers un 60-0. Et lorsqu’il y a un 60-0, le système électoral se rabat, bizarrement, sur sa composante Best Loser communal pour galfat enn lopozision !
Est-ce que les trois 60-0 représentent le même type de ras-le-bol politique ?
Le premier 60-0 en 1982 était bien différent des deux autres, donc en 1995 et en 2024. Les élections de 1982 suivirent directement deux grandes mobilisations: d’abord, l’immense mouvement de grève au niveau national en août 1979, qui fut la plus grande mobilisation de la classe ouvrière de l’histoire du pays; suivie par la grande mobilisation de masse une année après, en septembre 1980. Mo krwar zame nou tinn temwin enn mobilizasion imans koumsa ! Ni avant, ni après.
Donc, les élections de 1982 reflétaient une mobilisation de la classe ouvrière, l’immense majorité dans le pays, contre la classe patronale, une très petite classe sociale. Le MMM remporta ces élections. Son partenaire, le PSM, n’apporta pas grand-chose, si ce n’est les germes de l’éclatement du MMM, neuf mois après ce 60-0 du MMM-PSM, premier dans l’Histoire de notre pays.
Et à partir du moment où le MMM trahit en 1981 en adoptant le Nouveau Consensus Social et en faisant alliance avec le PSM, qui était de fait une aile droite au sein du PTr, la politique de classe dans le pays commença à se trouver marginalisée. C’est justement cela qu’il nous faut changer de nouveau. Et c’est justement cela notre but dans Lalit.
Quelles différences donc avec les scrutins qui ont refait carton plein des 60 – 0, après ?
Les élections de 1995 et de 2024 sont différentes. Ces deux élections ont balayé le MSM du pouvoir parce que ses régimes respectifs ont eu recours à une politique de répression, y compris contre la liberté d’expression, et à une politique communale.
Pour 2024, il y a d’autres facteurs, qui deviennent plus clairs lorsque nous les comparons aux élections de 2014.
En 2014, le PTr et le MMM n’arrivaient pas à s’unifier, en dépit de leur alliance. Ils découvrirent amèrement que lorsqu’on ajouta les 40% de l’électorat qui était pro-Travaillistes aux 40% de l’électorat qui était pro-MMM, cela n’arriva pas à 80%, mais à… 39%!
Cette fois-ci en 2024, par contre, le « collage » a réussi. Et cela, c’est peut-être le fait de Rezistans ek Alternativ et sa présence au sein de cette alliance. ReA a “béni” cette alliance. Et cette bénédiction a agi comme la « colle » qui maintient le PTr et le MMM ensemble.
Avec le recul, quelle est votre lecture des élections de 2019 ?
En 2019, il y eut une lutte à trois : PTr, MMM et MSM. Donc, avec le First-Past-The-Post, les résultats étaient assez imprévisibles et le MSM remporta plus de deux tiers des sièges, mais avec 37% de suffrages. En 2024, cependant, nous avons eu à la fin une lutte à deux: entre l’Alliance du Changement et l’Alliance Lepep, Linion Reform n’ayant pas réussi à décoller. Cette dernière alliance, incohérente, s’était concrétisée à la dernière minute.
Remarquez cependant que le score du MSM avec 27% des suffrages est quand même comparable aux suffrages obtenus chacun de leur côté par le MMM et le PTr en 2019.
Il fait aussi noter que partout à travers le monde, les régimes au pouvoir pendant la pandémie du Covid-19, qui avait nécessité des mesures sanitaires comme le Lockdown, ont perdu le pouvoir lors des élections qui ont suivi cette période.
Parlons de la promesse électorale du « 14e mois ». Quel est votre avis sur cette question et quels sont vos conseils aux Mauriciens ?
Généralement, la classe ouvrière ne reçoit pas la valeur entière de son travail. C’est cela la définition même du système capitaliste.
L’autre partie de la valeur qu’ils produisent, elle va contribuer à créer un stock d’argent immense – ce qu’on appelle « capital », et qui est accaparé par une très petite classe, allons dire 1% de la population de chaque pays. Et la classe sociale qui contrôle ce « capital », c’est elle qui exerce le pouvoir politique.
C’est ce système-là que Lalit veut changer. Nous voulons en finir avec le système capitaliste lui-même. Aucun autre parti politique ne veut changer le système dans ce sens-là.
Par contre, la masse de travailleurs ordinaires veut en finir avec ce système. Ce qui fait que tous les partis politiques commencent à utiliser cette expression : Nou pou sanz sistem. Sauf qu’ils en font une confusion totale – des fois ils font référence au système de dynasties où le pouvoir politique va de père en fils (papa-piti), des fois ils font référence au système communal en politique, et des fois ils ne savent même pas de quoi ils parlent ! Ils utilisent ce genre d’expression aujourd’hui parce qu’ils savent que la masse populaire est très éveillée sur la nécessité de renverser le système capitaliste.
En revanche, ce que Lalit préconise, elle est simple. Mais pas facile.
Entre-temps, un 14e mois, il est bien mérité pour chaque personne qui vend sa force de travail pour vivre.
Mes conseils à la population ? C’est de vous joindre à vos pairs au travail, dans vos quartiers, au sein d’un parti comme Lalit, et planifier comment effectuer ce travail simple et pourtant pas facile : évincer de la production, les patrons. Et remplacer leur système par un système démocratique. C’est cela qui n’est pas facile: comment organiser le travail d’une manière démocratique ? Comment le faire ?
Nous avons été tellement habitués à obéir aux ordres que des fois nous préférons dire : Abe, zis donn mwa mo kas, pran responsabilite, ou-mem, Misie. Mais étant donné la gravité de la situation, nous ne pouvons continuer à dire cela. Nous sommes obligés d’apprendre comment notre site de production fonctionne et nous préparer à en prendre le contrôle et à le faire fonctionner de manière démocratique. Donc, mon conseil c’est de viser la démocratie sur le site de travail !
Revenons au score de 60-0 : cela représente évidemment des dangers, dans les contextes différents. Lesquels cette fois?
Comme dans tout pays il existe différents intérêts de classe, il est difficile de garder un parti unifié s’il représente différentes classes sociales ou s’il ne sait pas vraiment qui il représente. Sous ce rapport, si le MMM-PSM était un « panier à crabes », alors là cette alliance PTr-MMM-Rezistans-Nouveaux Démocrates, elle est beaucoup plus qu’un panier à crabes !
C’est une alliance de deux partis qui ont trahi la classe ouvrière, soit le PTr bien avant l’indépendance et le MMM depuis 1981 et qui représentent aujourd’hui la classe capitaliste, un parti qui vient d’une cassure au sein de Lalit (rappelez-vous qu’Ashok Subron a été membre de Lalit pendant 20 ans et ensuite il est parti dans une mouvance qui l’a mené vers le PTr-MMM), et enfin il y a les Nouveaux Démocrates, nés d’une cassure au sein du PMSD; soit un parti qui représente la grande bourgeoisie.
Donc, lorsqu’on aura à décider au sujet de la fermeture de la base militaire de Diego-Garcia, qui probablement contribue déjà au génocide contre le peuple palestinien, ce ne sera pas facile non plus. Lorsqu’on discutera de « ciblage » des prestations sociales dans le but de diminuer les dépenses de l’État: donc, pas facile non plus.
Déjà, avant même la prestation de serment des députés, le Premier ministre avait déjà nommé son commissaire de police et son gouverneur de la Banque Centrale et a même commencé à négocier au sujet de la souveraineté sur les Chagos.
Vit-on dans une démocratie parlementaire ? Le Cabinet des ministres est censé être une émanation du Parlement? La réalité est que le PM agit toujours comme un monarque. Ce manque de démocratie fera-t-il l’unanimité ? Ou est-ce qu’il mènera à l’éclatement ?
Tout cela pour dire que le 60-0 n’est pas vraiment LE grand danger. C’est juste que ce gouvernement ne tiendra pas ensemble facilement.
Lalit était présent dans deux circonscriptions aux dernières élections. Parlez-nous de cette expérience de vos membres…
Lalit a présenté des candidats mais nous avons limité notre participation à seulement deux circonscriptions, une en région urbaine et une en région rurale. Je vais expliquer la raison derrière notre décision.
À travers le monde, et y compris chez nous, il y a des problèmes existentiels très graves, et tout le monde en est conscient. Durant la campagne, dans tous les coins et recoins de ces deux circonscriptions où nous avions des candidats, nous avons reçu confirmation de ce que nous, au sein de Lalit, nous étions déjà conscients : une immense majorité de gens (peut-être 80%) connaissent et comprennent à différents degrés, la situation dangereuse à laquelle nous faisons tous face. Nos compatriotes sont troublés. Et ils reconnaissent l’immensité du danger.
Pouvez-vous être plus spécifique ?
Il y a un danger de dérèglement climatique. Cela, tout le monde en est conscient. Et tout le monde sait aussi que cela vient du fait que pendant les 200 dernières années, le système capitaliste a occasionné des pillages et causé toutes sortes de pollutions.
Il y a aussi le danger d’une nouvelle guerre mondiale, incluant le nucléaire. Le gouvernement US de Joe Biden a utilisé l’Ukraine dans le cadre de son projet visant à encercler la Russie. De cela aussi, beaucoup de personnes en sont conscientes.
Ces deux premiers dangers précités se combinent pour créer deux autres dangers : celui d’une nouvelle pandémie. Avec le changement climatique, de nouvelles maladies virales risquent de se répandre.
Puis, il y a la menace lorsque la marine marchande ne fonctionne pas, que la nourriture manque, que les prix explosent, ou que les stocks se vident. Ou qu’il n’y ait plus du tout de souveraineté alimentaire. Tout le monde, au cours de nos conversations, est conscient de cela. Chacun est d’ailleurs très inquiet.
`Chaque Mauricien est conscient que le gouvernement doit obliger les établissements sucriers à s’engager dans la production et le Processing de produits alimentaires. Que le gouvernement mette sur pied une industrie de pêche durable est une autre priorité de chacun.
La guerre entre Israël et les Palestiniens est tout aussi bien une grosse source de préoccupations. Pourquoi ?
Aujourd’hui, à l’heure où nous écrivons, se déroule sous nos yeux, en Live Stream sur nos écrans tous les jours, un génocide. L’armée israélienne est en train de massacrer les Palestiniens. Un autre restant barbare du projet colonial occidental. Cela aussi, beaucoup de Mauriciens en sont conscients !
Et dans notre République, après une très grande victoire dans les instances internationales aux Nations-Unies, on a vu l’ancien PM Pravind Jugnauth, à la veille des élections, entreprendre de détruire tout cela en allant signer une espèce de « mémo » avec le PM de la Grande-Bretagne Starmer, pour permettre à la Grande-Bretagne « d’exercer la souveraineté mauricienne » sur les Chagos dans sa totalité pour tout ce qui concerne la base américaine à Diego! Et maintenant Navin Ramgoolam est en train de poursuivre ces mêmes négociations, dangereuses, qui sont en train de remplacer la loi internationale par des « négociations bilatérales ».
Je fais mention de tout cela dans le but de faire comprendre le fait que, malgré l’ampleur des problèmes dont la classe des travailleurs connaît l’existence, aucun des autres partis, à part Lalit, ne prend le temps de “address” ces problèmes dans leurs programmes politiques.
Tous ont préféré faire campagne sur des slogans violents et sexistes comme « BLD », ou les épisodes titillants de « Missie Moustass », où le contenu est complètement troublant mais est présenté comme une farce, sans aucun témoin qui vienne de l’avant – jusqu’à maintenant. Ou alors par des chansons exhortant à remplacer « Raja ». Nou bi sete pou expoz diferans ant lezot challenge kont rezim Jugnauth ek nou prop challenge.
Comment avez-vous trouvé l’ambiance sur le terrain, lors des dernières élections générales ?
Dans ces deux circonscriptions où Lalit était présent, tant au No. 1 qu’au No. 13, nous avons trouvé la masse assez calme durant la campagne électorale, et ce malgré la gravité des problèmes réels et malgré la stupidité d’une campagne sans des programmes à la mesure des grands problèmes de société !
Et j’avais noté la même chose dans la rue où j’habite, à Bambous. Un calme remarquable. Je ne parle pas de ces foules qui, à la veille du « counting », risquaient de mettre en péril les élections en elles-mêmes en attaquant des fonctionnaires et en créant une hystérie à nouveau autour de eleksion kokin. Je parle de cette autre masse, composée d’un million de personnes.
Que pensez-vous du nouveau gouvernement ? Trouvez-vous que « the right people are at the right places »?
Généralement, nous pouvons dire qu’il n’y a pas de meilleurs députés que le tandem Rajesh Bhagwan-Joanna Bérenger à nommer comme ministres pour mettre de l’ordre à Mare-Chicose !
Ashok Subron et Kugan Parapen à la Sécurité sociale sont bien placés pour empêcher l’introduction du ciblage généralisé que le patronat et le FMI ont l’habitude d’exiger.
La ministre Arianne Navarre-Marie a déjà assumé la responsabilité du ministère des Droits de la Femme, donc elle pourra reprendre ce beau travail pour rétablir ce « protocole » avec le ministère de la Santé et le commissaire de police pour que les victimes d’agression sexuelle puissent aller directement à l’hôpital, où une Unit spéciale serait mise en place. De cette façon, la victime (femme, enfant ou homme) n’aura pas à aller dans cette institution patriarcale qu’est le poste de police mais directement à l’hôpital.
Et votre regard en général ?
Ce qui importe que le nouveau gouvernement fasse, c’est de lancer et d’ouvrir des débats nationaux sur tous les sujets prioritaires.
Au sein de Lalit, nous avons pensé que dans chaque salle des municipalités, chaque Village Hall, centre social, centre de femmes ou de la famille, chaque « mess room » des entreprises, chaque salle de cinéma et tout autre espace non-communal et non-religieux, on devrait lancer et ouvrir des débats.
Cela, un gouvernement peut l’organiser. Il aura à décider des thèmes et ouvrir l’espace pour les débats. On parle là de débats réels, face-à-face, en présentiel, bien entendu. On peut aussi imaginer en « livestream » mais il faut que les gens se rencontrent. C’est très important que les Mauriciens soient libres de parler et d’échanger.
Par exemple, le gouvernement devrait annoncer que désormais tout fonctionnaire, excepté peut-être quelques hauts fonctionnaires, aurait le droit d’exprimer son opinion politique en public, pourquoi pas ?
Il faudrait également introduire une loi qui rendrait les contrats de travail illégaux s’ils bâillonnent les employés en les empêchant d’être actifs politiquement et de s’exprimer en public !
Quelles devraient être les priorités du nouveau gouvernement ?
D’abord, le ministre Arvin Boolell et le Junior Minister Fabrice David devraient obliger les établissements sucriers à cultiver des produits alimentaires sur, allons dire, 25% de leurs terres, et devraient coordonner la préservation et l’exportation de tout surplus. Cela créerait des emplois et assurerait des entrées de devises. Le gouvernement devrait commencer par créer une petite flotte de bateaux de pêche.
Les Seychelles pourraient aider à la mise sur pied. Et nous pourrions prendre en priorité les familles des pêcheurs pour y travailler. Une façon de démarrer une économie qui sortirait à la fois de nos océans comme de nos terres.
L’autre priorité est de fermer la base militaire de Diego. En tant que peuple, c’est nous qui sommes responsables, avec les Chagossiens déplacés, de cette partie de notre territoire. La Cour Internationale de Justice (CIJ) a déjà tranché. Nous ne pouvons continuer à permettre que des crimes contre l’humanité soient perpétrés à partir de notre territoire – ni le génocide contre le peuple palestinien par Israël, ni la guerre nucléaire que les États-Unis recherchent contre la Russie et la Chine.
D’autre part, la base militaire de Diego est de loin le plus grand pollueur au sein de notre République !
Lalit a toujours inscrit ses actions dans la durée et le temps, et autour du citoyen, et non particulièrement dans une échéance électorale. Pensez-vous devoir revoir vos priorités après les dernières élections ?
Après les dernières élections, au niveau de Lalit, nous avons plutôt confirmé nos priorités. Nous avons pu voir qu’à la base, la masse des travailleurs est déjà bien consciente des véritables problèmes et ils réalisent que c’est le système capitaliste qui en est responsable. Mais il faut en discuter ouvertement et non pas l’étouffer par l’autocensure. Certains craignent d’affronter le véritable pouvoir : la bourgeoisie. Un « régime », elle paraît détenir le pouvoir. Et sa police et sa bureaucratie, elles ont effectivement beaucoup de pouvoirs. Mais tout ce pouvoir-là, elle est, en fin de compte, au service de la classe capitaliste. C’est cela qu’il nous faut changer.
Comment comptez-vous présenter certaines des priorités de votre parti comme la démilitarisation de la zone océan Indien avec le démantèlement de la base de Diego-Garcia, et le génocide à Gaza actuellement, aux partis au pouvoir afin d’avoir un coup de main en ce sens ?
Nous avons déjà écrit au nouveau Premier ministre pour lui rappeler qu’il avait déjà exprimé son accord pour que la République de Maurice rejoigne l’Afrique du Sud dans son cas contre Israël pour génocide. D’autre part, nous avons averti le nouveau Premier ministre sur le piège que les Britanniques sont en train de lui tendre. Ces derniers ont déjà concédé qu’il y a une « décision » qui est déjà « binding » en loi internationale contre eux. Il faut s’en tenir. Il faut insister sur le droit international et non pas retomber dans le piège des « négociations bilatérales », même si c’est en échange d’argent. L’argent en échange d’une base militaire illégale, c’est « lamone disan ».
Propos recueillis par
Husna Ramjanally