Air Mauritius – Lane ale, Lane vini… : Encore des décisions incongrues sous le règne de Charles Cartier

Chez Air Mauritius, lane ale, lane vini, c’est la même chose et les affaires se multiplient au sein de la compagnie d’aviation nationale. 2025 a en effet démarré sous les auspices du pigeon voyageur Charles Cartier, fermement ancré aux commandes, convaincu qu’il n’est pas un nominé politique, alors que ses liens avec Lakwizinn sont connus de tous. Il a été protégé par le MSM pendant de nombreuses années depuis son passage à l’Economic Development Board, où il était également grassement payé, et où là aussi son bilan est peu reluisant… À ce stade, le gouvernement semble tolérer ce CEO, traînant de nombreuses casseroles, décrié par le personnel, les représentants syndicaux et même par les professionnels du secteur.

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Le mois dernier, nombreux ont été interloqués de voir celui qui avait installé toute sa famille en classe Affaires animer une conférence de presse aux côtés d’un ministre dans le cadre d’un prochain voyage en Inde pour participer au Pravasi Bharatiya Divas (PBD). Décidément, c’est le règne de l’anarchie… Cramponné à ses privilèges, Charles Cartier bénéficierait-il d’une protection occulte ?

Air Mauritius est au bord de la faillite, puisqu’il y a encore quelques semaines ce même Cartier en personne se promenait dans différents départements pour évoquer avec légèreté, l’éventualité d’une deuxième mise sous administration… Depuis, on parle publiquement de pertes colossales de Rs 1 milliard pour la compagnie gérée sous le MSM par celui qui est décrit comme un « néophyte de l’aérien » par la presse spécialisée en France. Malgré une gestion financière calamiteuse et une politique de copinage exacerbée, qui a conduit la compagnie au bord du gouffre – pour la deuxième fois depuis le Covid –, elle continue de pomper l’argent public, ayant bénéficié des milliards de la MIC. Et son déficit s’est détérioré davantage depuis 2020, atteignant quelque Rs 16 milliards. Mais Charles Cartier n’a toujours pas l’intention de démissionner et se sent toujours légitime.

Après une fin d’année décadente pour la compagnie nationale avec ses problèmes syndicaux, sa mauvaise gestion et la protection des nominés du MSM, d’autres décisions incongrues continuent d’être prises par la direction, comme celle de supprimer un vol sur Genève. Normalement, il y a deux vols par semaine sur la ville suisse, offrant une certaine flexibilité aux voyageurs, mais la compagnie a décidé d’annuler un de ces vols pour janvier et février. Le hic, c’est que cette décision est non seulement incompréhensible, mais a été prise sur un coup de tête, et sans même prévenir les partenaires suisses.

Cette décision fera baisser le nombre de touristes suisses qui viennent à Maurice et incommode les autres, car ils se verront obligés de formater leurs vacances. Elle soulève le courroux des tours-opérateurs en Suisse. Le plus gros TO suisse serait vraiment agacé par la « manière de faire » de la compagnie nationale. Certains tours-opérateurs déclarent : « On ne nous a pas prévenu. On a pris cette décision dans notre dos et à la dernière minute. »

Cette suppression de vol engendre une perte de visibilité et, surtout, une perte de confiance sur le marché touristique suisse. Au sein d’Air Mauritius, certains s’interrogent sur les conséquences – non seulement pour les touristes suisses et européens –, mais aussi en termes de frais additionnels que cela implique sur le plan de la prise en charge des membres d’équipage, qui seront contraints de rester une semaine en Suisse dans des hôtels, au lieu de repartir par le deuxième vol.

Selon des renseignements, neuf vols sur Genève prévus pour le lundi auraient été supprimés jusqu’au 31 mars, sauf ceux du 24 février et du 3 mars. Dans les milieux touristiques locaux, de nombreux hôteliers ne comprennent pas ce changement, qui tombe comme un cheveu sur la soupe.

Un hôtelier dénonce : « ils réduisent les vols sur des destinations qui amènent des touristes, comme Genève, et n’ont pas été de l’avant avec le vol sur Rome, qui aurait fourni davantage de touristes italiens. Par contre, nous avons ouï dire que la direction veut introduire un vol sur Bangkok, mais l’objectif d’Air Mauritius n’est-il pas d’aller chercher des touristes étrangers pour les emmener à Maurice ? Ce projet est un non-sens pour le secteur touristique et l’économie mauricienne, car il n’y a pas de touristes thaïlandais qui viennent à Maurice. »

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