Consommation – Deepak Benydin : « Nous patientons jusqu’à la fin de janvier pour un soulagement  »

« Le ministre du Commerce lui-même reconnaît que le prix du baril de pétrole est à la baisse. Nous comprenons le contexte économique hérité de l’ancien gouvernement et nous patientons. Mais nous n’allons pas patienter indéfiniment », déclare Deepak Benydin, porte-parole de la Consumer’s Union au sujet des prix des produits de consommation.

- Publicité -

Il affirme que le nouveau gouvernement a pris les rênes du pouvoir il y a déjà deux mois. « Nous accordons au gouvernement un délai de grâce avant de soulager les consommateurs qui ont encore des difficultés à vivre. L’espoir qu’il nous a donné pour redresser l’économie et pour que chaque famille puisse redresser sa situation ne doit pas être vain », dit-il.

En ce début d’année, le syndicaliste note une tendance des consommateurs à « dépenser un peu à tort et à travers depuis la période festive ». Il invite ces derniers, notamment ceux qui étaient éligibles au 14e mois à ne pas faire d’extravagances « car des jours difficiles nous guettent. Avec la guerre au niveau international, les prix flambent encore en effet. Quand nous allons à la boutique tous les jours, nous constatons que les prix ne sont pas en train de baisser ! »

Commentant les explications du ministre du Commerce, Michael Sik Yuen, à l’effet que le gouvernement établit des contacts avec des pays en vue de trouver des produits à de meilleurs prix et selon lesquelles par ailleurs, une éventuelle baisse des prix dépendra des négociations avec ces pays, Deepak Benydin affirme que « la baisse des prix et le contrôle des prix ne sont visiblement pas pour demain ». Il regrette que rien n’a progressé jusqu’ici en ce qui concerne la baisse de la TVA et le fonds qui « devait subventionner les denrées alimentaires. Pour nous, il y a là un manque à gagner. »

Le syndicaliste réitère sa suggestion de trouver des marchés plus proches du pays, en l’occurrence l’Afrique, voire l’Inde, pour de meilleurs prix car avec la guerre, les bateaux ayant à faire des détours impactent le fret. « Nous attendons donc de pied ferme le discours-programme du gouvernement du Changement pour qu’il dévoile ses stratégies prioritaires. Il ne faut pas que les discours demeurent au stade de campagne électorale permanente critiquant l’ancien régime », fait-il comprendre.

Deepak Benydin dénonce en passant le fait que « des consommateurs n’aient pas eu, ne serait-ce que la moitié de leur 14e mois, dont des retraités de compagnies d’État comme la Sicom, la MHC (environ 62), La Poste (400 retraités). Or, le coût de la vie est encore extrêmement cher. Le prix d’une boîte de fromage a atteint Rs 110 ! Je me souviens que l’actuel ministre du Commerce disait qu’il est inconcevable de voir des prix aussi exorbitants. Aujourd’hui qu’il est ministre… ».

S’agissant de la compensation salariale de Rs 610 pour tous les salariés touchant moins de Rs 50 000, le porte-parole de la Consumer’s Union estime que les salariés de plus de Rs 50 000 sont pénalisés une fois de plus après le non-paiement du 14e mois.
Pour lui, dans le sillage du rapport sur le State of the Economy, il importe de solliciter l’aide des institutions internationales comme Mo Ibrahim. « Il ne faut pas tout mettre sur le dos du gaspillage, il faut distinguer entre les investissements dans des développements qui auront des retours et le gaspillage. Il faut une analyse concrète sans parti pris pour mener le pays à bon port », fait ressortir Deepak Benydin.

Toujours compte tenu de la situation économique « catastrophique » dont a hérité le gouvernement, le porte-parole de la Consumer’s Union dit « accorder un temps au gouvernement pour respirer avant de redresser l’économie ». Il revendique une Carer’s Allowance au cas par cas et estime que la promesse de révision à la hausse de cette allocation à Rs 10 000 aurait dû avoir déjà été réalisée.

« Nous espérons que dans les mois à venir, les promesses faites dans le manifeste électoral comme le salaire minimum, la pension pas moins de Rs 21 000, la Carer’s Allowance de Rs 10 000 – qui pour moi en tant que travailleur social n’est pas suffisante car une personne alitée a besoin souvent de deux ou trois Carers 24/7 – soient mises en œuvre. Je lance un appel pressant au ministre Subron de se pencher sur ce problème. Si un Carer reçoit un salaire minimum, c’est donc 3 x Rs 17 000. Il faut voir au cas par cas, au cas contraire, ces personnes alitées vivant seules seront condamnées. Nous ne pouvons laisser à l’abandon les aînés qui ont travaillé au développement du pays », s’appesantit le syndicaliste.

Pour le porte-parole de la Consumer’s Union, la TVA aurait pu être revue à la baisse comme dans d’autres pays, soit 5% sur les produits de consommation et 14% pour les articles de luxe. « Nous ne mettons pas le couteau sous la gorge mais nous donnons au gouvernement jusqu’à la fin de janvier pour que la situation des consommateurs s’améliore », conclut Deepak Benydin.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -