Rentrée scolaire 2025 : note salée pour les parents !

  • Budget minimum de Rs 5 000 pour les uniformes/sacs/chaussures par enfant
  • Manuels de l’Upper Secondary dans la fourchette de Rs 800 à Rs 1 200

Comme chaque année, une fois les fêtes terminées, les parents se ruent dans les librairies et les magasins pour acheter manuels et uniformes pour la rentrée scolaire. Pour certains parents, surtout ceux dont les enfants préparent les examens de School Certificate et de Higher School Certificate, le compte pèse lourd dans la balance. Car les prix des manuels scolaires ont connu une hausse considérable et sans compter qu’il faut aussi prévoir les nouveaux tarifs pour les leçons particulières.

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Ce n’est pas encore la grosse affluence de la veille de la rentrée scolaire, prévue pour le 13 janvier, mais de nombreux parents se sont quand même rendus dans les librairies et les magasins d’uniformes pour compléter les préparatifs. C’était le cas hier dans la capitale. La file d’attente devant la librairie Bourbon donnait d’ailleurs un aperçu de la principale préoccupation des parents en cette première semaine après les fêtes du Nouvel An.
Pour certains, la note a été salée, comme en témoigne le gros sac porté par Dev, qui quitte une librairie de la capitale en compagnie de son épouse et de sa fille. « Bann liv-la bien ser », soupire-t-il. Sa fille passe cette année en Grade 11. Elle prendra part aux examens de School Certificate en octobre prochain. « Le manuel le moins cher coûte Rs 800 et le plus cher que nous avons acheté jusqu’ici est à Rs 1 200. Tous ne sont pas encore disponibles. Il faudra également prévoir pour les leçons particulières. »

Ce père de famille concède que même si cette année il y a eu le 14e mois, il a fallu prévoir un budget spécial pour le matériel scolaire. « 14e mois ou pas, j’ai toujours pris l’habitude de mettre de l’argent de côté pour l’école. J’ai deux enfants, et parfois le budget peut dépasser les Rs 10 000 rien que pour les manuels », dit-il.

Ce que confirme Manuella, dont la fille intègre le cycle secondaire cette année. « Rien que pour les uniformes, les chaussures et le sac, il a fallu un budget de Rs 5 000 environ », confie-t-elle. Pour ce qui est des manuels scolaires, elle peut encore respirer pour le moment. « Ma fille entre en Grade 7, et donc elle aura la majorité des manuels gratuitement au collège. J’ai eu toutefois à acheter quelques livres supplémentaires, comme les dictionnaires, Bescherelle, etc., qui m’ont coûté Rs 250 l’unité », ajoute-t-elle.
Frédéric, dont le fils est en Grade 9, se dit, lui, soulagé que les manuels soient disponibles cette année. « Même si les prix sont en hausse, je suis satisfait de voir qu’au moins, cette année, les manuels sont disponibles. L’année dernière, par exemple, ce n’était pas évident. Je suis passé par là. Il a fallu attendre plus d’un mois après la rentrée pour avoir les livres », fait-il comprendre.

14e mois tombé du ciel…

Pour ce qui est des prix, le père de famille relativise. « Je crois que les parents ne peuvent pas trop se plaindre. Cette année, nous avons eu le 14e mois. C’était sans doute une promesse électorale, mais ça tombe bien quand même, car cela nous aide dans nos dépenses », avoue-t-il. Selon lui, tout parent responsable doit d’abord mettre de côté le budget du matériel scolaire avant de s’engager dans des dépenses pour autre chose. « L’école, c’est important. On ne peut pas faire autrement, même si les affaires coûtent cher, il faut bien les acheter. »

Dans les magasins d’uniformes, on se presse également pour trouver les tenues nécessaires pour la rentrée. Là également, les prix ont été réajustés par rapport à l’année dernière. Pour une robe ou un pantalon, il faut compter entre Rs 500 et Rs 550. Pour la chemise et le short, à partir de Rs 250 et Rs 400 respectivement. Rubina, dont le fils est en Grade 10, avance : « il lui faut au moins quatre chemises et deux shorts. Rien que pour cela, il me faut environ Rs 2 000. Et c’est pour un seul enfant. »
D’autre part, il faudra également prévoir, à la rentrée, pour le sweat-shirt/blouson du collège, ainsi que la tenue pour les classes d’éducation physique. « Jusqu’à la fin du mois de janvier, tout l’argent va passer dans le budget scolaire. Car il y aura encore d’autres livres à acheter, surtout pour les leçons particulières », reconnaît-elle.

Les parents se disent tout de même soulagés qu’ils n’aient pas à prévoir pour les frais d’examens en fin de cycle secondaire. Ils souhaitent quand même que les prix se stabilisent sur le marché, car le 14e mois n’est pas garanti pour les années à venir…

Rémi et Marie de nouveau en librairie
Surprise et nostalgie pour certains parents qui se sont rendus à la librairie ces jours-ci. Les manuels de leur enfance, dont Rémi et Marie, Robin and Rita ou Enfance Mauricienne, sont de nouveau disponibles en librairie. Ils sont en vente à Rs 125, Rs 150 et Rs 250 respectivement.

Sollicitée à ce sujet, la préposée indique qu’il s’agit de manuels neufs, réédités. « Ces livres ne sont pas au programme scolaire, mais il y a des personnes qui en achètent comme souvenirs. Il y en a d’autres qui font du travail social. Ils utilisent ces manuels pour aider les enfants en difficultés. »
Elle précise toutefois que la librairie Bonanza n’en est pas l’éditeur, mais revendeuse.

Yashvin Hassamal (Éditions de l’Océan Indien) : « Le fret et la dépréciation de la roupie ont impacté les prix »

Pour le directeur des Éditions de l’Océan Indien, il n’y a pas de gros souci concernant la disponibilité des livres scolaires cette année. « 95% des manuels sont déjà disponibles. Il nous manque quelques titres qui seront disponibles incessamment. »
Pour ce qui est des prix, il concède qu’il y a eu des augmentations cette année, surtout en raison du coût élevé du fret et la dépréciation de la roupie. « L’année dernière, quand nous avons passé les commandes, la livre sterling était à Rs 55, et cette année, c’est presque à Rs 60. Idem pour le dollar américain, qui a pris l’ascenseur. Forcément, cela a eu un impact sur nos commandes », justifie-t-il.

Le fret, ajoute-t-il, pèse également très lourd dans la facture. « C’est une situation spécifique à Maurice, car nos compétiteurs portuaires, en Afrique de l’Est par exemple, n’ont pas des coûts aussi élevés. C’est sans doute le résultat de la politique adoptée dans le port ces dernières années. » Il souhaite que la situation évolue. Concernant le prix du papier, Yashvin Hassamal indique qu’il y a eu une légère baisse cette année, ce qui explique qu’il n’y a pas eu de majoration pour les cahiers.

Il n’empêche que les librairies doivent faire face à une baisse au niveau de la demande depuis que le gouvernement a offert les manuels gratuits jusqu’en Grade 9. « C’est une décision qui a été prise à la veille des élections 2019. Les librairies ont été très affectées, et certaines ont même dû fermer. Aujourd’hui, les parents ont compris que rien n’est gratuit. Nous attendons de voir comment cela va se passer avec le nouveau gouvernement », dit-il.
Yashvin Hassamal plaide pour que les ministères de l’Éducation et de la Culture trouvent des solutions pour soutenir les librairies. « Les librairies représentent la culture et les valeurs du pays. Il faut promouvoir la lecture et soutenir la littérature mauricienne. J’espère qu’il y aura des actions concrètes et pas seulement des promesses sans suite comme dans le passé. »

Il se dit toutefois optimiste, étant donné le Feel Good Factor dans le pays. « J’espère que cela se reflétera également dans notre secteur. »

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