Le ministère des Transports terrestres et du Métro léger, en collaboration avec la police et l’Unité de gestion du trafic et de la sécurité routière, a lancé une nouvelle campagne nationale de sensibilisation axée sur la conduite en état d’ivresse et sous l’influence de drogues. Le ministre Osman Mahomed, accompagné de Devi Seewooruthun, Supervising Officer, de G. Veerasamy, surintendant de police, et de Harvindradas Sungker, directeur par intérim de l’unité concernée ont expliqué que cette initiative qui succèdent à d’autres lancés par le précédent gouvernement s’appuie sur un constat alarmant de la hausse des comportements irresponsables sur la route.
Lors de son intervention, le nouveau ministre Osman Mahomed a insisté sur l’urgence de responsabiliser les usagers de la route face à la recrudescence des accidents. Il a mis en avant le rôle majeur de la consommation d’alcool, de drogues, de l’excès de vitesse et de l’usage du téléphone portable comme facteurs aggravants.
Les statistiques présentés à l’occasion révèlent une augmentation alarmante des infractions routières à Maurice entre 2023 et 2024 (jusqu’à fin novembre).
Une montée en flèche des contraventions
Ces chiffres témoignent d’un problème persistant de non-respect des règles de sécurité routière, avec des conséquences potentielles graves pour les usagers de la route.
En 2023, la police a enregistré 263 348 infractions routières. Ce chiffre, déjà préoccupant, a grimpé à 286 410 en 2024, soit une augmentation de près de 9%. Parmi les infractions les plus fréquentes, l’utilisation du téléphone mobile au volant a bondi de 4 047 cas en 2023 à 5 739 en 2024, une hausse de plus de 40%. Ce comportement dangereux reste l’une des principales causes de distraction au volant, augmentant considérablement le risque d’accidents.
Les excès de vitesse, quant à eux, continuent de dominer les statistiques. En 2024, 30 072 infractions ont été relevées par des radars portatifs et 36 761 par des radars fixes. Ces chiffres montrent que malgré des amendes élevées allant jusqu’à Rs 10 000 pour les excès de plus de 25 km/h, certains conducteurs persistent à ignorer les limitations. La conduite sous l’influence de l’alcool ou de drogues reste également une préoccupation majeure. Les cas de conduite en état d’ébriété sont passés de 2 962 en 2023 à 3 193 en 2024, tandis que ceux liés à la consommation de drogues ont augmenté de 870 à 993 sur la même période. Ces chiffres traduisent une tendance inquiétante à prendre le volant malgré les risques encourus. Face à cette recrudescence, les autorités rappellent les sanctions en vigueur. Les amendes pour excès de vitesse et utilisation du téléphone au volant varient entre Rs 2 500 et Rs 10 000, selon la gravité de l’infraction. Mais ces mesures, bien qu’importantes, semblent insuffisantes pour dissuader certains conducteurs. Ces statistiques soulignent l’urgence de renforcer les campagnes de sensibilisation et d’éducation routière.
Elles appellent également à un contrôle accru des comportements à risque. La sécurité routière doit rester une priorité nationale pour réduire ces infractions et, surtout, préserver des vies. En attendant, chaque usager de la route est appelé à faire preuve de responsabilité pour contribuer à un environnement plus sûr pour tout bien que le ministre n’a pas manqué d’évoquer que parc automobile a connu une croissance exponentielle, passant de 450 000 véhicules en 2014 à près de 700 000 aujourd’hui.
Selon lui, cette densité accrue de la circulation a aussi amplifié les défis pour maintenir la sécurité routière et éviter les accidents. En vue des fêtes de fin d’année, la police prévoit des contrôles intensifiés sur l’ensemble du territoire, y compris dans des zones habituellement moins surveillées. Des actions de sensibilisation seront également menées sur le terrain, avec des conseils donnés par les forces de l’ordre lors des contrôles de routine. Le ministre Mahomed a rappelé que la sécurité routière est une responsabilité partagée. Il a exhorté les conducteurs à respecter les réglementations pour protéger leur vie et celle des autres usagers. « Respecter le Code de la route, c’est éviter des drames familiaux et communautaires », a-t-il martelé.
Cette campagne, qui s’étendra sur plusieurs semaines, vise non seulement à renforcer la sensibilisation, mais aussi à initier un changement durable dans les comportements des usagers de la route. Les autorités espèrent ainsi réduire le nombre d’accidents et sauver des vies.