À peine la mission confiée à l’Attorney General, Gavin Glover, qui a débarqué à Londres, hier, que les indications ayant transpiré sont que Maurice et le Royaume-Uni sont sur le point d’accorder de manière définitive leurs violons en vue de la signature prochaine d’un traité bilatéral sur l’archipel des Chagos avec le bail de Diego-Garcia pour le maintien de la base militaire et nucléaire des Américains.
En effet, les recoupements d’informations effectués par Le-Mauricien de sources concordantes et sûres confirment que la demande formulée par le Premier ministre, Navin Ramgoolam, dans ses derniers Counter-Proposals du 30 décembre aux Britanniques, pour un Frontloading du loyer pour le bail de la base de Diego Garcia, a été agréée par le Premier ministre, sir Keir Starmer. Les modalités et les détails de ce Frontloading de ce versement d’au moins £ 500 millions (Rs 30 milliards), représentant un minimum de cinq ans de loyer de la base de Diego Garcia, si ce n’est plus, devront faire l’objet de discussions serrées avec la mission Glover actuellement à Londres.
Les premiers éléments, menant à un dénouement du Standoff politique et diplomatique entre Londres et Port-Louis sur les Chagos, ont été révélés dans une dépêche publiée par le Financial Times sur son Website en début d’après-midi d’hier. Et en un clin d’œil, l’aile conservatrice de la presse britannique s’est emparée de ce détail critique et crucial sur le montant du loyer pour essayer d’ameuter le gang des anti-Chagos Deal.
À l’Hôtel du Gouvernement, en marge de la ligne de communications avec la mission Glover fonctionnant à plein régime, l’on préfère attendre la conclusion de cette étape cruciale et l’accord de principe menant à la signature du traité bilatéral, confirmant la restitution de la souveraineté de Maurice sur l’archipel des Chagos et le bail de Diego Garcia avant de faire toute déclaration officielle. Même si la demande acceptée pour un Frontloading du loyer de Diego-Garcia représente la carte maîtresse des ultimes demandes de Maurice.
« C’était important d’arracher un accord pour immuniser le montant du bail agréé contre toute érosion due à l’inflation. Cette demande pour un Frontloading est une composante majeure, préservant les intérêts vitaux de Maurice. Nous arrivons à comprendre difficilement comment le précédent gouvernement n’avait pas cru nécessaire d’obtenir de telles garanties contre les répercussions négatives du taux de change et de l’inflation. Avec ce Frontloading, cela ne veut pas dire que le pays ne continuera pas à bénéficier de loyer annuel pour Diego-Garcia », laisse-t-on entendre du côté de Port-Louis.
En tout cas, l’information publiée par le Financial Times, le principal quotidien économique et financier de Londres, est des plus sobres. « The UK government has offered to frontload a tranche of payments to Mauritius in order to finalise the draft deal over the sovereignty of the Chagos Islands, according to people familiar with the talks. Britain is offering to pay Mauritius about £90 million a year for the initial 99-year lease of Diego Garcia, the main atoll in the Indian Ocean archipelago, which hosts a strategically crucial UK-US military base », affirme ce quotidien, qui ajoute que « London has issued a new proposal to pay an initial tranche covering several years’ worth of payments as a sweetener to finalise the stalled deal before Donald Trump’s inauguration on January 20. »
Cette décision est présentée comme un compromis de la part des Britanniques, dans la mesure où il ne sera nullement question de réviser à la hausse le montant du loyer arrêté pour Diego-Garcia. « It is seen as a compromise between the new Mauritian administration’s demand to increase the financial settlement underpinning the draft agreement, and the UK government’s refusal to increase the overall cost of the 99-year lease », poursuit le Financial Times, faisant comprendre que montant global de ce « final financial settlement agreed between the two nations may never be made public, on the grounds of national security given it relates to a military base. »
De son côté, la Shadow Foreign Secretary, Dame Priti Patel, a réagi au tour de quart en affirmant que « Labour’s disgraceful Chagos giveaway continues at an enormous cost to British taxpayers. »
Elle va jusqu’à accuser sir Keir et le Foreign Secretary David Lammy de « eroding our national security, surrendering UK sovereignty and undermining Britain’s standing in the world. »
Toutefois, le Financial Times prend le soin de conclure son article en avançant que « the Foreign, Commonwealth and Development Office did not immediately respond to a request for comment. »