Arianne Navarre-Marie a du pain sur la planche ! La nouvelle ministre de l’Égalité des genres a annoncé la tenue d’Assises nationales pour un état des lieux, et gageons des mesures pour la protection de nos enfants, dans les court, moyen et long termes. Car l’heure est grave. La série noire s’allonge.
Les disparitions d’enfants dans des circonstances les plus dramatiques, sur fond de violences, sévices, abus et agressions barbares, sont frais dans nos cœurs et mémoires. Chaque Mauricien est ahuri, consterné, dépité et révolté devant ces atrocités commises, parce que nul n’ignore qu’un enfant est un être sans défense qui mérite toutes les protections et ne devrait en aucun cas faire les frais des actes d’adultes irresponsables. Les deux derniers cas ne font pas qu’interpeller.
Maurice entière a pleuré avec les parents et proches d’Élodie Kathalea Gaspard, 7 ans. Les parents, Mauriciens, se remettaient à peine de la disparition, survenue dans une situation extrême et brutale, d’une autre petite fille : Esteer Enaëlle Jolicoeur, âgée de seulement 18 mois. Et depuis que Jean Edique Cupidon, père du bébé, a évoqué ses doutes, plus d’un se pose des questions sur le décès de Léanne Elliana Cupidon, 3 ans, décédée en septembre dernier à Rodrigues, et à qui Eloïse Raffin a aussi donné naissance.
Alan Ramborough, 32 ans, et Eloïse Raffin, 22 ans, désignés coupables respectifs des disparitions d’Élodie Kathalea Gaspard et d’Esteer Enaëlle Jolicoeur sont unanimement condamnés dans les cœurs et les têtes des Mauriciens. Même quand nous apprenons qu’Eloïse Raffin a été victime d’abus sexuels dans son enfance. Nul ne peut ressentir ni savoir les dégâts que provoquent de tels crimes sur le cerveau et le corps d’un enfant, et les répercussions, psychologiquement et physiquement, sur ces victimes. Personne, à part d’autres victimes de sévices et abus similaires évidemment. Ce qui n’excuse ni ne justifie en rien l’acte d’Eloïse Raffin.
Il est clair cependant que le problème est beaucoup plus complexe qu’il ne paraît. Et l’on ne peut que souhaiter que tous ceux qui sont concernés par la protection de nos enfants aient comme priorité de s’investir pleinement dans un projet solide, efficace et concret qui assurera la sécurité de nos enfants. Il est question d’une approche holistique, car il ne s’agit pas que de mettre en place des mesures et des conditions restrictives. Il y a toute une éducation et une sensibilisation à faire auprès de toute notre population. Les données ont beaucoup (et radicalement dans certains cas) changé. Les paramètres d’il y a deux décennies sont caducs. Arianne Navarre-Marie, en politicienne rodée, car ce n’est pas la première fois qu’elle occupe ce poste et étant une personne de proximité, saura, avec le soutien d’organisations et de ressources humaines efficaces, nous l’espérons sincèrement, dégager un projet qui donnera des résultats probants. Au nom des Élodie Kathalea Gaspard, Esteer Enaëlle Jolicoeur et, avant elles, tous ces enfants qui ont péri sous les coups d’adultes qui n’ont pas respecté ces petits êtres sans défense.
La décision du commissaire de police Rampersad Sooroojbally d’interdire le concert Mystik Gardens, ce samedi 7, au Maritim Hotel, où devaient être présents parmi le line-up deux groupes d’artistes israéliens, est diversement commentée. Salué par ceux qui font pression, dénonçant le génocide perpétré par l’armée et le gouvernement israélien sur les Palestiniens, et rejeté par ceux qui brandissent le non-respect de la liberté d’expression. Il est clair que la police a préféré agir par souci de précautions, peut-être parce que le temps fait défaut pour mettre en place des conditions adéquates pour que ce festival se déroule sans anicroche.
Tant pour nos enfants que la tenue d’événements artistiques ayant une connotation supplémentaire que l’unique but de divertir, et plein d’autres éléments touchant à notre quotidien, l’idée serait que des débats et des échanges soient organisés afin que chaque citoyen ait son droit à la parole. Comme cela se passe dans toute démocratie qui se respecte. Et pour se défaire des mauvaises pratiques qui ont eu cours sous le régime de Pravind Jugnauth, où répressions, intimidations et censures régnaient.
Husna Ramjanally