COMMÉMORATION : Deux activités pour marquer l’arrivée des Tamouls bâtisseurs

Devarajen Kanaksabee

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Cette année marque le 289e anniversaire de l’arrivée des Tamouls bâtisseurs à Maurice. Pour annoncer cet événement national, des défenseurs du patrimoine de la société civile se sont réunis récemment à Trou-Fanfaron à Port-Louis pour déposer des fleurs au pied d’un vieux lilas de Perse. Déjà, depuis 2022, est apposé sur cet arbre centenaire un écriteau sur lequel est mentionné le débarquement tamoul en ce lieu. Depuis cette date, ce devoir de mémoire est observé chaque octobre de chaque année en cours.

Une fleur, et ensuite plusieurs, pour rendre un hommage religieux à ces grands bâtisseurs venus de loin pour mettre en exergue leur génie architectural avec pour but de fonder un chef-lieu militaire à la manière de Bertrand François Mahé de La Bourdonnais. D’où le premier arsenal pour veiller sur cette partie côtière de l’île se trouvant tout près de ce grand et un des premiers débarquements. Ce n’est nullement une coïncidence que la rue faisant face au Tamil Landing Spot porte le nom Arsenal.

Yejily Pillay Mooneesamy

Une enseigne avec la fleur de lys sur un arbre, c’est se souvenir de ce premier panneau de débarquement avec trois fleurs de lys de 1715 sous le capitaine Guillaume Dufresne d’Arsel et une rue est nommée après lui vis-à-vis de ce Tamil Landing Spot.

Le dimanche 27 octobre, dans la cour du Plaza, a eu lieu la deuxième activité marquant la commémoration du 289e anniversaire de l’arrivée des Tamouls bâtisseurs, présidée par Yejily Pillay Mooneesamy. Au début, l’hymne national par les T-Sisters, instrumentistes du MVB, a été joué, suivi juste après de Tamize Tarte Vargetou.

Plusieurs personnes ont pris la parole pour raconter un pan de l’histoire de Maurice qui ne serait pas respecté par l’État mauricien. Coomarah Chengan, président en exercice de la Fédération des temples tamouls de Maurice, a fait un appel pour que les Tamouls et leur histoire soient reconnus au même titre que ceux des travailleurs engagés et des esclaves.

Sada Reddi

Sada Reddi, ancien chargé de cours en histoire, a procédé à un brillant exposé du passage des Tamouls aux 18e et 19e siècles. Il a fait mention d’un manuscrit en tamoul d’une déposition en 1677 ayant un lien avec le Fort Frederick Hendrick, ce document précieux se trouvant actuellement en Afrique du Sud. Il a aussi expliqué en détail la science de l’argamasse des anciens Tamouls qui est toujours d’usage. Il a fait référence à la récente restauration d’un édifice mauricien par un de ces connaisseurs en argamasse. Il a expliqué le pourquoi de la présence tamoule travaillant dans les deux docks.

Jocelyn Chan Low, historien et politologue qui s’est fait excuser, a envoyé un texte relatant la présence tamoule en 1677 à travers le Ceylan Néerlandais sous l’occupation hollandaise. Il a aussi mis en valeur la grande contribution de cette section de la population dans tous les domaines de la vie sociétale mauricienne.

Brinda Narryanen

Ce texte a été lu par Brinda Narryanen qui entreprend des recherches actuellement sur la présence des indigènes tamouls via les bibliothèques australiennes. Selon Chan Low, le commissaire de police de l’époque, Archibald Anson, a rédigé ses instructions en trois langues, y compris le tamoul, ce qui présuppose un nombre significatif d’officiers tamouls au sein de la force policière alors.

Marie Noëlle Veeren de l’Indo Mauritian Catholic Association a interprété une chanson en tamoul avec sa voix mélodieuse. On n’a pas eu d’autres chanteurs malgré notre appel. Or, on tient à remercier Sidick Naudeer qui a voulu chanter une chanson en tamoul.

Dans un discours improvisé, j’avais fait un tour d’horizon sur l’aspect historique de l’architecture, de la médecine, de la langue tamoule, de la zoologie et la botanie tamoules. Un plaidoyer a été fait pour un retour de nos terres au triangle de Réduit pour la construction des centres culturels où seront exposées des oeuvres de cette vieille civilisation datant avant l’avènement du christianisme. La toute dernière actualité sur ce sujet parle d’elle-même. Constatant le niveau des textes de recherche soumis à cette occasion, cette commémoration a pris la forme d’une mini-conférence.

 

On remercie l’ancien ministre et speaker adjoint de l’Assemblée nationale, M. Pritviraj Auroomooga Putten, pour sa présence. Nos remerciements vont également à notre ami Dharmarajen Veerasamy, qui était du National Art Gallery, pour venir honorer nos ancêtres.

Dharmarajen Veerasamy

Comme la tradition l’exige, un dépôt de fleurs au pied du Silambou par tous ceux présents pour cette belle occasion mémorable a été le clou de l’événement.

Rendez-vous l’année prochaine pour le 290e anniversaire de l’arrivée des Tamouls bâtisseurs.

 

 

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