Dans les domaines de la pensée et de lâaction, il est souvent difficile dâemprunter les bonnes voies. Dans le premier nommé, choisir celle de lâobjectivité. Et, dans lâautre, celle de la générosité et du désintéressement.
Lâhomme, souvent hélas, et à cause de sa nature sûrement, abandonne ces voies-là au profit dâautres, subjectives et égoïstes malheureusement. Et plus on monte dans la hiérarchie sociale, plus sâavère ce comportement. Et câest en effet une partie de cette élite, crème de la société devant montrer aux autres la voie, qui souvent hélas sâégare.
On le trouve, bien sûr, à lâÃle Maurice aussi, dans certains cercles sociaux et politiques, journalistes et dirigeants en particulier, dâautant plus sâils font partie de ce clan dâopposants absolus à la majorité qui gouverne. Pour des intérêts politiques, ou tout simplement personnels, ils sâévertuent à dénigrer systématiquement tous ceux qui ne sont pas de leur bord, si bien quâà les écouter on pourrait croire que rien ne va plus dans le pays. Alors que, pour des observateurs au-dessus de la mêlée, tout indique que lâÃle Maurice est aux antipodes de ces critiques acerbes, et fait partie de ces rares pays où le développement est bien là , où la paix règne en maître, et où il fait bon vivre.
Câest ce que je vais tenter de démontrer ici, et jâai choisi, pour le faire, deux domaines importants qui touchent notre vie sociale et économique : les rapports entre communautés, et la réussite économique du pays.
Je vais donc tâcher, en quelques lignes, de procéder dans ces deux champs-là à un inventaire restreint, mais non moins révélateur pour autant, de lâétat actuel des choses.
Vivant, depuis quelques années déjà , la vie des gens simples qui voyagent par autobus, et nâhésitent pas à engager la conversation avec autrui lorsque lâoccasion se présente â les circonstances font parfois bien les choses â je crois pouvoir, de par ce fait même, porter un jugement assez objectif sur les relations qui existent actuellement entre les différentes communautés qui composent la société mauricienne, et qui sont empreintes, je lâaffirme, de tolérance et de respect. Il existe, bien sûr, des exceptions à relent politique, mais elles ne font que confirmer la règle. En voici trois exemples.
à un des derniers pèlerinages de Mahashivratri, organisé en lâhonneur du dieu Shiva, conquis par lâenthousiasme de la foule, je me suis mis à marcher avec les pèlerins sur une dizaine de kilomètres. Et, malgré la couleur de ma peau, et la religion quâelle impliquait sans doute pour la majorité des gens qui mâentouraient, je fus accueilli à bras ouverts. Qui, mâoffrait des fruits, qui dâautres, des « Faratas » et autres « Dol pourri ». Et tout cela, avec tant de spontanéité et de générosité, quâelles me mirent du baume au cÅur.
Au tombeau du Bienheureux Père Laval, le jour de sa fête en particulier, les communautés se confondent dans une telle ferveur unanime, quâon les distingue à peine. Il nây a plus quâun seul élan du cÅur, commun à tous les pèlerins, et que lâon peut résumer en deux mots : lâoffrande et la prière.
à Grand-Baie, enfin, le jardin de la chapelle « Saints-Anges-Gardiens » est ouvert aux fidèles de la mosquée dâen face afin quâils puissent y garer leurs voitures. Ce nâest pas étonnant quand on sait que le curé de cette paroisse nâest autre que lâabbé Philippe Goupille, Président du Conseil des Religions, organisme qui apporte tant à lâharmonie entre les différentes confessions religieuses, et qui constitue de ce fait un rempart contre toute dérive sectaire à laquelle pourraient se laisser tenter certains fanatiques de tout bord.
Je pourrais bien multiplier ces exemples, mais il mâest impossible de le faire dans le cadre dâun article de presse. Jâespère, malgré tout, quâils suffiront à encourager ces gens remarquables dont jâai tenté de brosser le portrait à poursuivre leur action, et à inviter les autres à la réflexion. Quand je dis « les autres », je pense aussi, bien évidemment, à certains de nos dirigeants qui, pour des raisons de politique politicienne, jouent parfois sur la corde communale, avec toutes les fausses notes quâelle engendre et la dissonance, voire les troubles sociaux, quâelles pourraient provoquer au sein même de notre société. Ils nâont tout simplement pas le droit de faire courir ce risque au peuple mauricien qui, pacifiste dans lââme, est en quête dâharmonie et non pas de violence.
Venons-en à présent à lâaction du gouvernement de la législature actuelle.
Il est navrant de constater les critiques systématiques, et parfois mêmes virulentes que font certains membres de lâOpposition à lâendroit de ce gouvernement alors que ces mêmes donneurs de leçon devraient, pour avoir la plupart dâentre eux déjà exercé le pouvoir avec les dérives que lâon sait, faire acte dâun peu plus dâhumilité. Mais cette qualité-là nâétant pas courante chez les politiques, loin sâen faut, il faut sâattendre à ce que, quelles que soient les décisions quâa pu prendre le gouvernement actuel, et quâil prendra à lâavenir, elles seront dénigrées par cette Opposition-là sans autre forme de procès. Des bonnes, elle nâen parlera même pas, ou trouvera toujours des failles là où il nây en a pas. Et pour les moins bonnes, jamais aucune circonstance atténuante, même sâil en existe, ne sera évoquée ; comme dans le cas de la BAI, par exemple. Il était impératif de sauver de la ruine tous ces gens modestes qui, par ignorance sans doute, sâétaient laissé séduire par des serments dâivrogne, mais lâopposition sâest contentée de qualifier cette démarche de précipitée et de désordonnée.
Aussi, nous, citoyens de lâÃle Maurice, ne resterons pas les bras croisés devant cette attitude, pour dire le moins, négative. Comme nous ne nous soumettrons pas non plus aux propagandes de cette partie de la presse, partisane parce que soumise au diktat de lâopposition pour des raisons obscures, qui fait systématiquement écho au lynchage de cette Opposition, tout en y ajoutant son grain de sel. Car le journalisme politique se doit, par définition, dâêtre objectif. Or, force est de constater que cette presse-là ne lâest pas.
Aussi est-il donc de notre responsabilité, et ce avec la collaboration dâune presse plus honnête, de remettre les pendules à lâheure et dâéveiller les consciences. Lâopinion publique finit toujours, un jour ou lâautre, par triompher. Et câest bien pour cela que jâai décidé dâapporter ma petite pierre à ces combats, que je souhaite constructifs certes, mais non moins pugnaces pour autant. Et, quâaprès lâavoir fait au début de cet article, contre le sentiment communaliste, injustement prêté parfois à lâensemble de la population mauricienne, je me propose de le faire maintenant pour les actions entreprises jusquâici par le gouvernement actuel et les résultats obtenus, car elles méritent notre adhésion et notre reconnaissance. Allons-y, et droit au but :
1. La construction dâune nouvelle centrale thermique de 60MW installée à St-Louis en temps record et sans dépassement budgétaire;
2. La constitution dâune équipe intègre et motivée qui ne sâépargne aucune peine pour redresser la CWA qui en a bien besoin;
3. Les investissements étrangers (ces fameux FDI) en augmentation de 25% pour les neuf premiers mois de lâannée par rapport à 2016;
4. Une capitalisation boursière elle aussi en croissance de 25%, signe bien réel de confiance en notre économie;
5. Des investissements jamais encore atteints dans le port afin de positionner Port-Louis comme un véritable Hub dans la région;
6. Une industrie touristique qui se porte à merveille, avec des taux de remplissage pour nos hôtels en hausse constante:
7. Le développement de nos services financiers, malgré le recadrage du traité avec lâInde;
8. Et, enfin, nos autoroutes à nouveau éclairées.
Ces exemples suffisent à démontrer que lâÃle Maurice prend aujourdâhui lâallure dâun vaste chantier au sein duquel de louables réalisations sont patentes, et les perspectives de développement économique et, par ricochet, social, on ne peut plus prometteuses.
Arrivé au terme de cet article, je ne peux quâespérer avoir contrecarré cette sinistrose intentionnellement entretenue, pour les raisons déjà évoquées, par des semeurs de zizanie patentés (câest bien là le cas de le dire).
Enfin, permettez-moi de préciser â même si vous lâaviez sans doute compris â que ce nâest pas par angélisme que jâai fait ici lâéloge de lâÃle Maurice, mais bien parce que jâai pensé quâil était préférable, pour le moral de mes compatriotes, de regarder le verre comme étant à moitié plein plutôt quâà moitié vide, dâautant plus que je crois sincèrement quâil lâest à bien plus quâà moitié.
Et câest aussi ce qui mâinvite à remercier non seulement certains dirigeants du secteur public, comme celui du privé, qui ne sâépargnent aucune peine pour le développement du pays, mais aussi cette majorité silencieuse qui sont les principaux artisans du climat dâentente et de paix qui règne chez nous. Oui, câest grâce, aussi et surtout, à tous ces gens de bonne volonté quâil fait si bon vivre dans notre île, merveilleusement décrite par le poète français Paul-Jean Toulet comme un
« Jardin quâun dieu sans doute a posé sur les eaux, â¨Maurice, où la mer chante, et dorment les oiseaux. »
GEORGES-ANDRÃ KOENIG