Avec très probablement l’ancien Chief Executive Officer de la Mauritius Investment Corporation Limited, Jitendra Bissessur, de retour dans les locaux de l’Anti-Money Laundering Unit du Central CID en cette fin de semaine, l’opération Savat Dodo, visant à faire la lumière sur la Pulse Analytics Saga, pourrait prendre une nouvelle tournure. Ainsi, ce même Jitendra Bissessur, qui avait lors de l’étape initiale de l’enquête fait état de pressions exercées From Higher Quarters en faveur du tandem Stéphane Vincent Adam et Queenie Adam, Mastermind derrière les sondages électoraux fictifs en faveur de Pravind Jugnauth 3.0., sera confronté aux éléments versés dans le dossier à charge cette semaine. L’une des Pieces of Unrebutted Evidence n’est autre que la signature du même Jitendra Bissessur sur le chèque de USD 1 million (Rs 48 millions) scellant le deal avec Menlo Parks Ltd, l’Ultimate Beneficiairy Onwer de Pulse Analytics.
Des recoupements d’informations effectués par Le Mauricien de sources concordantes indiquent que l’étau se resserre sur l’ancien Chief Executive Officer (CEO) de la Mauritius Investment Corporation (MIC) après le passage de Stéphane et Mary Queenie Adam dans les locaux de l’Anti Money Laundering Unit (AMLU) du Central CID à la Sterling House mardi. L’équipe de l’ASP Dussoye est en présence de la First Hand Confirmation que c’est le premier nommé qui avait signé le chèque de USD 1 million en faveur de Menlo Parks Ltd.
Jitendra Bissessur devra ainsi s’expliquer sur cet acte alors qu’il avait évoqué des pressions de la part de l’ex-gouverneur de la Banque de Maurice (BoM), Harvesh Seegolam. Le fait d’avoir signé ce document, qui constitue une Prime Exhibit, le met dans une fâcheuse posture, car il pourrait sortir du statut de témoin pour se retrouver en tant que suspect dans ce volet de l’opération Savat Dodo. D’ailleurs, des enquêteurs au Central CID se demandent pour quelle raison il n’avait pas démissionné de son poste pour réintégrer son Established Post à la Banque de Maurice s’il subissait des pressions en haut lieu.
De leur côté, Stephane Adam et sa sœur, Mary Queenie Adam, ont fourni des explications jugées satisfaisantes pour les enquêteurs de l’AMLU, sous la supervision de l’assistant commissaire de police, Harry Krishna Rajaram. Ils ont expliqué qu’ils avaient mis sur pied une plateforme, nommée Lucky Dodo, engagée dans l’intelligence artificielle (IA).
Ils avaient souhaité étendre leurs opérations sur le marché africain, tout en affirmant qu’ils ont une Technology Licence du Dubai International Financial Centre. Lucky Dodo génère des revenus à travers les publicités auprès de Third Parties, des Data Analytics pour des clients, mais aussi du marketing par SMS. Lucky Dodo disposerait d’un fonds de USD 700 000 pour mener ses activités au Moyen-Orient et en Afrique.
Les Adam ont expliqué avoir soumis une demande auprès de la MIC pour bénéficier de facilités bancaires afin d’étendre leur projet d’IA alors que Menlo Parks Ltd a été incorporée à Maurice pour des raisons pratiques. Des sources proches du dossier avancent que l’Investment Committee de la MIC aurait recommandé que l’entreprise lève des fonds de l’ordre de USD 5,2 millions afin de prouver sa Sustainability. Il y avait aussi d’autres conditions rattachées, alors que le projet présenté par les Adam avait été qualifié de Highly Risky. La demande avait de fait été rejetée.
Stéphane et Mary Queenie Adam ont fait comprendre aux enquêteurs de l’escouade menée par l’ASP Balmick Dussoye qu’ils avaient retravaillé le dossier et apporté des modifications à leur plan initial. Puis, ils ont fait une nouvelle demande d’emprunt à la MIC. Ils affirment ne pas savoir ce qui s’est déroulé en interne au sein de cette entité, filiale de la Banque de Maurice, ou s’il y a eu quelconque pression.
Avec cette nouvelle tentative, cette fois l’Investment Committee de la MIC a pris en compte l’AI Project, considérant que la Banque de Maurice avait lancé un Innovative Hub en septembre de l’année dernière. Le concept Innov8 avait en effet été inauguré par Renganaden Padayachy, alors ministre des Finances, en présence de Harvesh Seegolam, ancien gouverneur à la BoM Tower.
Des indications disponibles auprès du Central CID laissent voir que le comité avait demandé à la MIC de considérer un investissement maximum d’un USD 1 million en termes de Convertible Redeemable Bonds pour une période de trois ans, avec un taux d’intérêt de 3,50%. C’est ainsi que Menlo Parks Ltd a obtenu un prêt de USD 1 million sur son compte bancaire local. Et cela à la veille des dernières élections générales. Et la coïncidence a voulu que c’était au même moment du dernier sondage, donnant L’Alliance Lepep victorieuse au scrutin du 10 novembre 2024.
Les enquêteurs n’ont pas abordé la question des Rs 10,2 millions ayant fait l’objet de retraits peu après de ce compte local. Des sources aux Casernes centrales font état de transfert de ces fonds à Dubaï. Mais en l’absence d’un Forensic Audit Trail, l’AMLU n’est pas en mesure de confirmer cette information pour le moment. En tout cas, le prochain interrogatoire de Jitendra Bissessur devra apporter davantage d’éclairage sur ce qui s’est passé Behind The Curtain autour du projet des Adam, et si toutes les recommandations de l’Investment Committee, faisant partie du Term Sheet, ont été suivies à la lettre avant le décaissement des Rs 48 millions (USD 1 million).