Votre père a défendu ses idéologies et principes. Est-ce le même état dâesprit qui vous anime aujourdâhui ?
Oui, câest le même ! Nous avons grandi dans cet état dâesprit, câest-à -dire être droit et honnête. Nous nâallons pas dévier de ce que nous pensons être bon. Nous poursuivons notre lutte avec cette manière dâêtre. Nous préserverons le patrimoine quitte à en déplaire à certains.
Vous ne craignez pas comme une sanction contre vous et le musée ?
Nous ne disons que la vérité, que les faits. Câest comme ça aujourdâhui : il ni dâaide ni maintenance. Les collections sont en train de disparaître. Je ne peux pas être responsable de comment les personnes accueilleront cette information. Il nây a rien de personnel dans tout cette histoire. Donc, non je nâai pas peur des répercussions. Sâil y en a, je nâai dit que la vérité.
De quel renouvellement avons-nous besoin au niveau du système ?
Câest un changement de mentalité quâil nous faut et câest extrêmement difficile à réaliser. Jâai 30 ans aujourdâhui et jâai voté deux fois dans ma vie, mais jamais pour un parti traditionnel.
Même là , jâai été profondément déçu par un gars qui sâappelle Oliver Thomas. Je lui ai accordé mon vote aux dernières élections parce quâil est venu dans mon village, à Albion et il a dit quâil voulait faire de la politique autrement. Quâil faut se débarrasser de lâEstablishement et donner la chance aux jeunes dâinvestir le Parlement, car ce nâest quâainsi quâon pourra changer les choses. Donc jâai voté pour lui. Et puis au lendemain des élections il a rejoint le MSM. Quel espoir il y a pour les jeunes ? On a envie de changer les choses et il y a un gars qui arrive et qui prétend quâil va le faire. Tu lui fais confiance, et puis il te déçois.
Si les rêves et aspirations des jeunes pour lâavenir de notre île nâarrivent pas à être portés au Parlement, quâadviendra-t-il des générations suivantes ?
Ma génération est déjà foutue. Même nos enfants ne pourront rien faire, dans ce contexte où il y a toujours cette affaire de « ti kopin ». Parce quâun jour le grand-père dâun jeune de maintenant a eu un travail grâce à lâintervention dâun politicien, toute sa famille jusquâà présent vote pour le même parti. Et ce, suivant la logique que « si to vot pou mwa, mo fer twa gagn enn travay, enn kontra ». Si on continue comme cela, tourne-vire ce sera tout le temps travailliste, MSM, MMM.
Le gouvernement dit quâil travaille et quâil fait ce quâil dit. Qu’en pensez-vous?
Quâon le veuille ou non, quand quelque chose de négatif survient dans le pays, « akoz gouvernman sa ». Mais peu importe ce qui se passe, les gens ont besoin de ressentir que le gouvernement est derrière eux.
Toutefois, en ce moment, les prix sont en train de monter. Le fret est multiplié par beaucoup. Ce nâest pas à cause du gouvernement ! Mais ça se répercute dans le panier de la ménagère. Qui allons-nous blâmer ? On va blâmer le gouvernement parce qu’il gaspille notre argent dans dâautres projets, alors que nous on souffre. Câest ça qui fait chier en fait !
Câest flagrant que le gouvernement jette de lâargent ailleurs, alors que ça aurait pu servir à aider la population. Voilà ce qui se passe dans le pays. Jâai lu un billet sur Scope (Ndlr : Nous, les vrais démocrates) qui dit cela : on les met devant des faits accomplis, mais ce nâest jamais de leur faute. Câest tout le temps un fonctionnaire qui a mal fait son travail, câest tout le temps X ou Y. Selman bann-la gagn kas mem.