Échiquier politique — Quatre semaines après le scrutin du 10 novembre : Étape symbolique à Petit-Gamin pour le nettoyage des écuries d’Augias

   Jean-Michel Lee Shim fait face à un nouveau Soy, soit l’interdiction d’embarquer ces jours-ci la cargaison d’une trentaine de chevaux de courses d’Afrique du Sud

Quatre semaines, ou trente jours, après le scrutin pour les législatives du 10 novembre dernier, le gouvernement de l’Alliance du Changement, mené par Navin Ramgoolam, a franchi une étape constitutionnelle majeure. Le nouveau président de la République, Dharam Gokhool, et le vice-président, Robert Hungley, sont en poste. Toutefois, le vaste chantier politique qui sera défini dans le prochain discours-programme, dont la lecture au Parlement sera l’une des premières fonctions officielles du président Gokhool, attend d’être défriché. D’aucuns affirment que la descente des lieux d’une équipe pluridisciplinaire de fonctionnaires, venant de l’Agro-Industrie, de l’Environnement et de la Santé, au complexe hippique de Petit-Gamin ne peut être symbolique de l’opération de nettoyage des écuries d’Augias envisagée.

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Dans le cas précis des affaires de Jean-Michel Lee Shim, avec sa parenthèse Soy au Champ-de-Mars, la directive formelle au ministre Arvin Boolell se résume tout simplement à un No Retreat No Surrender contre celui qui fut le Betting King sous le Prime Ministership de Pravind Jugnauth. Dans d’autres secteurs gangrénés par les recettes politiques des Top Chefs de Lakwizinn du Prime Minister’s Office, le mot d’ordre identique est appliqué, même si la résistance au changement s’avère coriace, comme c’est le cas à la tête de la compagnie aérienne nationale, Air Mauritius, ou encore à la Mauritius Revenue Authority, organisation étatique impliquée corps et âme dans la chasse aux sorcières, sur le plan fiscal, des cibles de Lakwizinn du PMO, aujourd’hui démantelée (Voir texte en encadré).

Des recoupements d’informations effectués par Week-End dans des milieux bien informés indiquent que les jours de Jean-Michel Lee-Shim dans le monde hippique à Maurice, que ce soit au Champ-de-Mars ou ailleurs, sont bel et bien comptés.

Une des dernières décisions, pour ne pas dire interdictions, est tombée en fin de semaine écoulée. Le magnat des paris et grand propriétaire de coursiers pour le turf mauricien n’est pas autorisé à faire embarquer sa dernière cargaison de plus d’une trentaine d’unités d’Afrique du Sud. En principe, ces chevaux étaient attendus à Maurice ces jours-ci.

Ce développement est intervenu suite à une visite, vendredi, des facilités disponibles au centre équestre de Petit-Gamin sous le contrôle de Global Equestrian Limited (GEL) du même JMLS.

Une équipe de fonctionnaires avait reçu des instructions pour un contrôle des dispositions de quarantaine en vue de la réception de ces nouveaux chevaux. Le premier constat est que les conditions laissent nettement à désirer avec des risques potentiels pour les 196 chevaux déjà entassés dans des installations qui s’apparentent à des écuries.

À ce stade, les autorités compétentes, notamment le ministère de l’Agro-Industrie, sont en présence des premiers constats physiques par rapport au mauvais traitement infligé aux chevaux. Et cela, même si jusqu’à l’heure, aucune voix parmi ceux qui luttent pour l’Animal Welfare ne s’est élevée à l’encontre de Jean-Michel Lee Shim à ce chapitre. D’autre part, avec une soixantaine de travailleurs étrangers vivotant dans des semblants de dortoirs à Petit-Gamin, le ministère du Travail et des Relations industrielles se verra dans l’obligation de revoir le dossier des autorisations d’importation de la main-d’oeuvre accordées à la société Global Equestrian Limited.

Zone d’ombre à élucider

Des sources avisées avancent que le plat de résistance du dossier de JMLS porte sur le volet de l’organisation des paris, que ce soit aux courses à Maurice ou encore sur toute autre activité sportive à l’étranger, entre autres. Cet audit des relations entre le Betting King et la MRA relève de la responsabilité du ministère des Finances, porte-feuille tombant sous la responsabilité du Premier ministre, Navin Ramgoolam. L’authenticité des déclarations à la MRA, au terme des dispositions de la Gambling Regulatory Act, constituera une première zone d’ombre à élucider.

Mais du côté de l’Hôtel du Gouvernement, l’on fait comprendre que le nettoyage devra se faire par étape avec, entre autres, une injection de sang nouveau au sein des différentes instances, que ce soit à la Gambling Regulatory Authority, à la Horse Racing Division ou encore parmi les commissaires des courses, jusqu’ici handpicked par l’entourage de JMLS.

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