Itinera Electronica
Du texte à l'hypertexte

CYPRIEN, Des spectacles

Chapitre 2

  Chapitre 2

[2] Eh quoi! des fidèles, fiers à juste titre du nom de chrétiens, n’ont pas honte de légitimer par l’Écriture des spectacles où le paganisme déploie toutes ses superstitions! Ils osent autoriser l’idolâtrie! car, ne vous y trompez pas, en assistant à des fêtes organisées par les païens en l’honneur d’une idole, vous faites acte d’idolâtrie et vous foulez aux pieds la religion du Dieu véritable. J’ai honte de citer les autorités dont ils se servent pour excuser leur conduite. Quand donc, disent-ils, l’Écriture a-t-elle parlé contre les spectacles? quand les a-t- elle prohibés ? Au lieu de cela, nous voyons Élie emporté sur un char et David danser devant l’arche; partout dans l’Écriture nous trouvons des harpes, des trompettes, des tambours, des flûtes , des cithares, des choeurs de musiciens. L’apôtre se transforme en lutteur! il nous parle de ceste, de lutte, de combat contre les esprits de malice. Il nous parle aussi de stade et fait briller à nos yeux la couronne destinée au vainqueur. S’il est permis aux auteurs sacrés d’écrire ces choses, pourquoi serait-il défendu aux chrétiens de les regarder? Je commence par dire qu’il vaudrait bien mieux ne pas savoir lire que de lire de la sorte. On se sert pour autoriser le vice de paroles et d’exemples qui ne sont dans l’Écriture que pour nous porter à la vertu. [2] II. Non pudet, non pudet, inquam, fideles homines et christiani sibi nominis auctoritatem uindicantes, superstitiones uanas gentilium cum spectaculis mixtas de Scripturis coelestibus uindicare et diuinam auctoritatem idololatriae conferre. Nam, quomodo id quod in honore alicuius idoli ab ethnicis agitur a fidelibus Christianis spectaculo frequentatur, et idololatria gentilis asseritur, et in contumeliam Dei religio uera et diuina calcatur? Pudor me tenet praescriptiones eorum in hac causa et patrocinia referre. Ubi, inquiunt, scripta sunt ista, ubi prohibita? Alioquin et auriga est Israel Helias, et ante arcam Dauid ipse saltauit. Nabla, cynares, aera, tympana, tibias, citharas, choros legimus. Apostolus quoque dimicans cestus et colluctationis nostrae aduersus spiritalia nequitiae proponit certamen. Rursus, cum de stadio sumit exempla, coronae quoque collocat praemia. Cur ergo homini Christiano fideli non liceat spectare quod licuit diuinis Litteris scribere? Hoc in loco non immerito dixerim longe melius fuisse istis nullas Litteras nosse quam sic Litteras legere. Verba enim et exempla quae ad exhortationem euangelicae uirtutis posita sunt, ad uitiorum patrocinia transferuntur; quoniam non ut spectarentur ista scripta sunt, sed ut animis nostris instantia maior excitaretur in rebus profuturis, dum tanta est apud ethnicos in rebus non profuturis.


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Dernière mise à jour : 4/11/2010