Itinera Electronica
Du texte à l'hypertexte

CYPRIEN, Des spectacles

Chapitre 7

  Chapitre 7

[7] Ce n est pas assez pour la passion de profiter des maux présents, il faut que, dans un spectacle éhonté, elle s’approprie encore les turpitudes anciennes. Non, le répète, il n’est pas permis aux chrétiens de se mêler à de semblables réunions. Il ne leur est pas permis non plus de prêter l’oreille à ces artistes trop bien instruits dans les arts de la Grèce qui promènent partout leur funeste science. L’un avec la trompette imite les rauques clameurs de la guerre; l’autre avec la flûte reproduit les sombres mélodies des tombeaux. D’autres, mêlant leurs voix à celle des choeurs, poussent des cris aigus, arrêtent ou précipitent leur respiration, frappent sur leur bouche pour produire des sons brisés: travail à la fois ridicule et offensant pour celui qui leur a donné une langue. Que dire de la vanité de la comédie? Que dire des folies des acteurs tragiques? Quand ces spectacles ne seraient pas consacrés aux idoles, un chrétien ne devrait pas se les permettre. A défaut de crime, la vanité en fait tout le fond; or la vanité est indigne d’un chrétien. [7] VII. Non est libidini satis malis suis uti praesentibus, nisi suum de spectaculo faciat in quo etiam superior aetas errauerat. Non licet, inquam, adesse Christianis fidelibus, non licet omnino, nec illis quos ad delinimenta aurium ad omnes ubique Graecia instructos suis uanis artibus mittit. Clangores tubae bellicos alter imitatur raucos, alter lugubres sonos spiritu tibiam inflante moderatur, alter, cum choris et cum hominis canora uoce contendens spiritu suo, quem de uisceribus suis in superiora corporis nitens hauserat, tibiarum foraminibus modulatur; nunc effuso, et nunc intus occluso atque in aerem pro certis foraminum meatibus emisso, nunc in articulo sonum frangens, loqui digitis elaborat, ingratus artifici qui linguam dedit. Quid loquar comicas et inutiles curas? quid illas magnas tragicae uocis insanias? quid neruos cum clamore commissos? Haec etiamsi non essent simulacris dicata, adeunda tamen et spectanda non essent Christianis fidelibus; quoniam, etsi non haberent crimen, habent in se maximam et parum congruentem fidelibus uanitatem.


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Dernière mise à jour : 4/11/2010