[21] C. Mélissus, né à Spolète, de parents libres, qui l’abandonnèrent par suite de leurs querelles, reçut, par les soins de celui qui l’éleva, une instruction solide, et fut donné en pur don à Mécène, comme grammairien. Ayant gagné sa faveur et se voyant traiter par lui comme son ami, il voulut, quoique réclamé par sa mère, rester dans cet état de servitude, et préféra sa situation présente à sa condition véritable. Aussi fut-il bientôt affranchi, et il s’insinua dans les bonnes grâces d’Auguste, qui le chargea du soin d’ordonner les bibliothèques du portique d’Octavie. Il était, comme il le dit lui-même, dans sa soixantième année, quand il se mit écrire ses petits volumes de Facéties, qui portent maintenant le titre de Plaisanteries. Il en composa jusqu’à cent cinquante, auxquels il en ajouta quelques autres d’un genre différent. Il composa aussi un nouveau genre de pièces, dont les personnages n’étaient pas seulement romains, mais de ceux qui pouvaient porter la trabée.
| [21] C. Melissus, Spoleti natus ingenuus, sed ob discordiam parentum expositus,
cura et industria educatoris sui altiora studia percepit, ac Maecenati pro
grammatico muneri datus est. Cui cum se gratum et acceptum in modum amici
uideret, quanquam asserente matre, permansit tamen in statu seruitutis
praesentemque condicionem uerae origini anteposuit; quare cito manumissus,
Augusto etiam insinuatus est. Quo delegante, curam ordinandarum bibliothecarum
in Octauiae porticu suscepit. Atque, ut ipse tradit, sexagesimum aetatis annum
agens, libellos Ineptiarum, qui nunc Iocorum inscribuntur, componere instituit,
absoluitque C et L, quibus et alios diuersi operis postea addidit. Fecit et
nouum genus togatarum inscripsitque trabeatas.
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