[8] M. Pompilius Andronicus était Syrien de nation. Son goût pour la doctrine d’Épicure lui fit négliger l’enseignement de la grammaire, et il ne put soutenir longtemps son école. Voyant qu’à Rome on lui préférait non seulement Antonius Gniphon, mais d’autres encore qui ne le valaient pas, il s’en fut à Cumes, y vécut tranquille et y composa beaucoup. Mais il tomba dans un tel dénuement, qu’il fut forcé de vendre pour seize mille sesterces son principal ouvrage, l’Examen des Annales d’Ennius. Orbilius nous dit avoir racheté ces livres menacés de l’oubli, et les avoir fait publier sous le nom de l’auteur.
| [8] M. Pompilius Andronicus, natione Syrus, studia Epicureae sectae desidiosior
in professione grammatica habebatur minusque idoneus ad tuendam scholam. Itaque
cum se in urbe non solum Antonio Gniphoni, sed ceteris etiam deterioribus
postponi uideret, Cumas transiit ibique in otio uixit et multa composuit; uerum
adeo inops atque egens, ut coactus sit praecipuum illud opusculum suum annalium
Ennii elenchorum XVI. milibus nummum cuidam uendere, quos libros Orbilius
suppressos redemisse se dicit uulgandosque curasse nomine auctoris.
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