HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Le Politique, dialogue complet

Page 285

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[285] (Ξένος) γὰρ ἐνίοτε, Σώκρατες, οἰόμενοι δή τι σοφὸν (285a) φράζειν πολλοὶ τῶν κομψῶν λέγουσιν, ὡς ἄρα μετρητικὴ περὶ πάντ' ἐστὶ τὰ γιγνόμενα, τοῦτ' αὐτὸ τὸ νῦν λεχθὲν ὂν τυγχάνει. μετρήσεως μὲν γὰρ δή τινα τρόπον πάνθ' ὁπόσα ἔντεχνα μετείληφεν, διὰ δὲ τὸ μὴ κατ' εἴδη συνειθίσθαι σκοπεῖν διαιρουμένους ταῦτά τε τοσοῦτον διαφέροντα συμβάλλουσιν εὐθὺς εἰς ταὐτὸν ὅμοια νομίσαντες, καὶ τοὐναντίον αὖ τούτου δρῶσιν ἕτερα οὐ κατὰ μέρη διαιροῦντες, δέον, ὅταν (285b) μὲν τὴν τῶν πολλῶν τις πρότερον αἴσθηται κοινωνίαν, μὴ προαφίστασθαι πρὶν ἂν ἐν αὐτῇ τὰς διαφορὰς ἴδῃ πάσας ὁπόσαιπερ ἐν εἴδεσι κεῖνται, τὰς δὲ αὖ παντοδαπὰς ἀνομοιότητας, ὅταν ἐν πλήθεσιν ὀφθῶσιν, μὴ δυνατὸν εἶναι δυσωπούμενον παύεσθαι πρὶν ἂν σύμπαντα τὰ οἰκεῖα ἐντὸς μιᾶς ὁμοιότητος ἕρξας γένους τινὸς οὐσίᾳ περιβάληται. ταῦτα μὲν οὖν ἱκανῶς περί τε τούτων καὶ περὶ τῶν ἐλλείψεων καὶ ὑπερβολῶν εἰρήσθω, φυλάττωμεν δὲ μόνον ὅτι δύο γένη (285c) περὶ αὐτὰ ἐξηύρηται τῆς μετρητικῆς, καὶ φαμεν αὔτ' εἶναι μεμνώμεθα. 479. (Νεώτερος Σωκράτης) μεμνησόμεθα. 480. (Ξένος) μετὰ τοῦτον δὴ τὸν λόγον ἕτερον προσδεξώμεθα περὶ αὐτῶν τε τῶν ζητουμένων καὶ περὶ πάσης τῆς ἐν τοῖς τοιοῖσδε λόγοις διατριβῆς. 481. (Νεώτερος Σωκράτης) τὸ ποῖον; 482. (Ξένος) εἴ τις ἀνέροιτο ἡμᾶς τὴν περὶ γράμματα συνουσίαν τῶν μανθανόντων, ὁπόταν τις ὁτιοῦν ὄνομα ἐρωτηθῇ τίνων ἐστὶ γραμμάτων, πότερον αὐτῷ τότε φῶμεν γίγνεσθαι τὴν (285d) ζήτησιν ἑνὸς ἕνεκα μᾶλλον τοῦ προβληθέντος τοῦ περὶ πάντα τὰ προβαλλόμενα γραμματικωτέρῳ γίγνεσθαι; 483. (Νεώτερος Σωκράτης) δῆλον ὅτι τοῦ περὶ ἅπαντα. 484. (Ξένος) τί δ' αὖ νῦν ἡμῖν περὶ τοῦ πολιτικοῦ ζήτησις; ἕνεκα αὐτοῦ τούτου προβέβληται μᾶλλον τοῦ περὶ πάντα διαλεκτικωτέροις γίγνεσθαι; 485. (Νεώτερος Σωκράτης) καὶ τοῦτο δῆλον ὅτι τοῦ περὶ πάντα. 486. (Ξένος) που τὸν τῆς ὑφαντικῆς γε λόγον αὐτῆς ταύτης ἕνεκα θηρεύειν οὐδεὶς ἂν ἐθελήσειεν νοῦν ἔχων, ἀλλ' οἶμαι τοὺς πλείστους λέληθεν ὅτι τοῖς μὲν τῶν ὄντων ῥᾳδίως (285e) καταμαθεῖν αἰσθηταί τινες ὁμοιότητες πεφύκασιν, ἃς οὐδὲν χαλεπὸν δηλοῦν, ὅταν αὐτῶν τις βουληθῇ τῷ λόγον αἰτοῦντι περί του μὴ μετὰ πραγμάτων ἀλλὰ χωρὶς λόγου ῥᾳδίως ἐνδείξασθαι, [285] (L’ÉTRANGER) Oui, Socrate ; car ce qu’on entend parfois dire à beaucoup d’habiles gens, persuadés qu’ils énoncent une vérité profonde, à savoir que l’art de mesurer s’étend à tout ce qui devient, c’est justement cela même que nous disons à présent. En effet, tous les ouvrages de l’art participent à la mesure en quelque manière. Mais, parce que les gens ne sont pas habitués à diviser par espèces les choses qu’ils étudient, ils réunissent tout de suite dans la même catégorie des choses aussi différentes que celles-ci, parce qu’ils les jugent semblables, et ils font le contraire pour d’autres choses, parce qu’ils ne les divisent pas en leurs parties, alors qu’il faudrait, quand on a d’abord reconnu dans plusieurs objets des caractères communs, ne pas les abandonner avant d’avoir découvert dans cette communauté les différences qui distinguent les espèces, et, inversement, quand on a vu les différences de toute sorte qui se trouvent dans une multitude, il faudrait ne pas pouvoir s’en détourner et s’arrêter avant d’avoir enclos tous les traits de parenté dans un ensemble unique de ressemblances et de les avoir enveloppés dans l’essence d’un genre. Mais j’en ai dit assez là-dessus, comme aussi sur les défauts et les excès ; prenons seulement garde que nous y avons trouvé deux espèces de l’art de mesurer, et rappelons-nous en quoi nous avons dit qu’elles consistaient. (SOCRATE LE JEUNE) Nous nous le rappellerons. (L’ÉTRANGER) XXVI. — Après ce discours, donnons audience à un autre qui touche à la fois l’objet même de nos recherches et tous les entretiens où l’on discute de telles matières. (SOCRATE LE JEUNE) De quoi s’agit-il ? (L’ÉTRANGER) Supposons qu’on nous pose cette question : quand on demande à un écolier qui apprend à lire de quelles lettres se compose tel ou tel mot, doit-on croire qu’on lui fait faire cette recherche en vue d’un seul mot, le mot en question, ou pour le rendre plus habile à lire tous les mots qu’on peut lui proposer ? (SOCRATE LE JEUNE) C’est pour tous les mots évidemment. (L’ÉTRANGER) Et notre enquête actuelle sur le politique, est-ce en vue du politique lui-même que nous nous la sommes proposée ? n’est-ce pas plutôt pour devenir meilleurs dialecticiens sur tous les sujets ? (SOCRATE LE JEUNE) Il est évident aussi que c’est pour cela. (L’ÉTRANGER) On peut bien assurer qu’il n’y a pas un homme sensé qui voudrait se mettre en quête d’une définition de la tisseranderie pour la seule tisseranderie. Mais il y a, ce me semble, une chose qui échappe au vulgaire, c’est que, pour certaines réalités, il y a des ressemblances naturelles qui tombent sous les sens et sont faciles à percevoir, et qu’il n’est pas du tout malaisé de les faire voir à ceux qui demandent une explication de quelqu’une de ces réalités, quand on ne veut pas se donner de peine ni recourir au raisonnement pour l’expliquer ;


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Dernière mise à jour : 7/06/2007