HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Le Politique, dialogue complet

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[292] (Ξένος) δημοκρατίας γε μήν, ἐάντ' οὖν βιαίως ἐάντε ἑκουσίως (292a) τῶν τὰς οὐσίας ἐχόντων τὸ πλῆθος ἄρχῃ, καὶ ἐάντε τοὺς νόμους ἀκριβῶς φυλάττον ἐάντε μή, πάντως τοὔνομα οὐδεὶς αὐτῆς εἴωθε μεταλλάττειν. 581. (Νεώτερος Σωκράτης) ἀληθῆ. 582. (Ξένος) τί οὖν; οἰόμεθά τινα τούτων τῶν πολιτειῶν ὀρθὴν εἶναι τούτοις τοῖς ὅροις ὁρισθεῖσαν, ἑνὶ καὶ ὀλίγοις καὶ πολλοῖς, καὶ πλούτῳ καὶ πενίᾳ, καὶ τῷ βιαίῳ καὶ ἑκουσίῳ, καὶ μετὰ γραμμάτων καὶ ἄνευ νόμων συμβαίνουσαν γίγνεσθαι; 583. (Νεώτερος Σωκράτης) τί γὰρ δὴ καὶ κωλύει; 584. (292b) (Ξένος) σκόπει δὴ σαφέστερον τῇδε ἑπόμενος. 585. (Νεώτερος Σωκράτης) πῇ; 586. (Ξένος) τῷ ῥηθέντι κατὰ πρώτας πότερον ἐμμενοῦμεν διαφωνήσομεν; 587. (Νεώτερος Σωκράτης) τῷ δὴ ποίῳ λέγεις; 588. (Ξένος) τὴν βασιλικὴν ἀρχὴν τῶν ἐπιστημῶν εἶναί τινα ἔφαμεν, οἶμαι. 589. (Νεώτερος Σωκράτης) ναί. 590. (Ξένος) καὶ τούτων γε οὐχ ἁπασῶν, ἀλλὰ κριτικὴν δήπου τινὰ καὶ ἐπιστατικὴν ἐκ τῶν ἄλλων προειλόμεθα. 591. (Νεώτερος Σωκράτης) ναί. 592. (Ξένος) κἀκ τῆς ἐπιστατικῆς τὴν μὲν ἐπ' ἀψύχοις ἔργοις, (292c) τὴν δ' ἐπὶ ζῴοις, καὶ κατὰ τοῦτον δὴ τὸν τρόπον μερίζοντες δεῦρ' ἀεὶ προεληλύθαμεν, ἐπιστήμης οὐκ ἐπιλανθανόμενοι, τὸ δ' ἥτις οὐχ ἱκανῶς πω δυνάμενοι διακριβώσασθαι. 593. (Νεώτερος Σωκράτης) λέγεις ὀρθῶς. 594. (Ξένος) τοῦτ' αὐτὸ τοίνυν ἆρ' ἐννοοῦμεν, ὅτι τὸν ὅρον οὐκ ὀλίγους οὐδὲ πολλούς, οὐδὲ τὸ ἑκούσιον οὐδὲ τὸ ἀκούσιον, οὐδὲ πενίαν οὐδὲ πλοῦτον γίγνεσθαι περὶ αὐτῶν χρεών, ἀλλά τινα ἐπιστήμην, εἴπερ ἀκολουθήσομεν τοῖς πρόσθεν; 595. (292d) (Νεώτερος Σωκράτης) ἀλλὰ μὴν τοῦτό γε ἀδύνατον μὴ ποιεῖν. 596. (Ξένος) ἐξ ἀνάγκης δὴ νῦν τοῦτο οὕτω σκεπτέον, ἐν τίνι ποτὲ τούτων ἐπιστήμη συμβαίνει γίγνεσθαι περὶ ἀνθρώπων ἀρχῆς, σχεδὸν τῆς χαλεπωτάτης καὶ μεγίστης κτήσασθαι. δεῖ γὰρ ἰδεῖν αὐτήν, ἵνα θεασώμεθα τίνας ἀφαιρετέον ἀπὸ τοῦ φρονίμου βασιλέως, οἳ προσποιοῦνται μὲν εἶναι πολιτικοὶ καὶ πείθουσι πολλούς, εἰσὶ δὲ οὐδαμῶς. 597. (Νεώτερος Σωκράτης) δεῖ γὰρ δὴ ποιεῖν τοῦτο, ὡς λόγος ἡμῖν προείρηκεν. 598. (292e) (Ξένος) μῶν οὖν δοκεῖ πλῆθός γε ἐν πόλει ταύτην τὴν ἐπιστήμην δυνατὸν εἶναι κτήσασθαι; 599. (Νεώτερος Σωκράτης) καὶ πῶς; 600. (Ξένος) ἀλλ' ἆρα ἐν χιλιάνδρῳ πόλει δυνατὸν ἑκατόν τινας καὶ πεντήκοντα αὐτὴν ἱκανῶς κτήσασθαι; 601. (Νεώτερος Σωκράτης) ῥᾴστη μεντἂν οὕτω γ' εἴη πασῶν τῶν τεχνῶν, ἴσμεν γὰρ ὅτι χιλίων ἀνδρῶν ἄκροι πεττευταὶ τοσοῦτοι πρὸς τοὺς ἐν τοῖς ἄλλοις Ἕλλησιν οὐκ ἂν γένοιντό ποτε, μή τι δὴ βασιλῆς γε. δεῖ γὰρ δὴ τόν γε τὴν βασιλικὴν ἔχοντα ἐπιστήμην, [292] (L’ÉTRANGER) Quant à la démocratie, que la multitude commande de gré ou de force à ceux qui possèdent, qu’elle observe exactement les lois ou ne les observe pas, dans aucun cas, on n’a l’habitude de rien changer à ce nom. (SOCRATE LE JEUNE) C’est vrai. (L’ÉTRANGER) Mais dis-moi : pensons-nous que le vrai gouvernement soit un de ceux que nous venons de définir par ces termes un, quelques-uns, beaucoup ; richesse ou pauvreté ; contrainte ou libre consentement, lois écrites ou absence de lois ? (SOCRATE LE JEUNE) Et qu’est-ce qui l’en empêcherait ? (L’ÉTRANGER) Suis-moi par ici pour y voir plus clair. (SOCRATE LE JEUNE) Par où ? (L’ÉTRANGER) Nous en tiendrons-nous à ce que nous avons dit en commençant, ou nous en écarterons-nous ? (SOCRATE LE JEUNE) De quoi parles-tu ? (L’ÉTRANGER) Nous avons dit, je crois, que le commandement royal était une science. (SOCRATE LE JEUNE) Oui. (L’ÉTRANGER) Et pas une science quelconque, mais bien une science critique et directive, que nous avons relevée entre les autres. (SOCRATE LE JEUNE) Oui. (L’ÉTRANGER) Et dans la science directive nous avons distingué une partie qui s’exerce sur les oeuvres inanimées, et une autre, sur les êtres vivants, et, divisant toujours de cette manière, nous en sommes arrivés ici, sans perdre de vue la science, mais sans pouvoir définir nettement ce qu’elle est. (SOCRATE LE JEUNE) C’est exact. (L’ÉTRANGER) Dès lors, ne comprenons-nous pas que la distinction entre les formes de gouvernement ne doit pas être cherchée dans le petit nombre, ni dans le grand nombre, ni dans l’obéissance volontaire, ni dans l’obéissance forcée, ni dans la pauvreté, ni dans la richesse, mais bien dans la présence d’une science, si nous voulons être conséquents avec nos principes. (SOCRATE LE JEUNE) Quant à cela, nous ne pouvons pas faire autrement. (L’ÉTRANGER) XXXII. — Il est dès lors indispensable d’examiner maintenant dans laquelle de ces formes de gouvernement se rencontre la science de commander aux hommes, la plus difficile peut-être et la plus importante à acquérir. C’est en effet cette science qu’il faut considérer, afin de voir quels hommes nous devons distinguer du roi sage, parmi ceux qui prétendent être des hommes d’Etat et qui le font croire à beaucoup de gens, bien qu’ils ne le soient en aucune façon. (SOCRATE LE JEUNE) C’est, en effet, ce qu’il faut faire, comme la discussion nous l’a déjà indiqué. (L’ÉTRANGER) Or te semble-t-il que dans une cité la multitude soit capable d’acquérir cette science ? (SOCRATE LE JEUNE) Comment le pourrait-elle ? (L’ÉTRANGER) Mais, dans une cité de mille hommes, est-il possible que cent d’entre eux ou même cinquante la possèdent dans une mesure suffisante ? (SOCRATE LE JEUNE) A ce compte, ce serait le plus facile de tous les arts. Nous savons bien que, sur mille hommes, on ne trouverait jamais un pareil nombre de joueurs de trictrac supérieurs à tous ceux que renferme la Grèce, encore moins un pareil nombre de rois. Car l’homme qui possède la science royale,


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Dernière mise à jour : 7/06/2007