HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Timée

Page 71

  Page 71

[71] (71a) τὸ κράτιστον καθἡσυχίαν περὶ τοῦ πᾶσι κοινῇ
καὶ ἰδίᾳ συμφέροντος ἐῷ βουλεύεσθαι, διὰ ταῦτα ἐνταῦθἔδοσαν αὐτῷ τὴν τάξιν.
εἰδότες δὲ αὐτὸ ὡς λόγου μὲν οὔτε συνήσειν ἔμελλεν, εἴ τέ πῃ καὶ
μεταλαμβάνοι τινὸς αὐτῶν αἰσθήσεως, οὐκ ἔμφυτον αὐτῷ τὸ μέλειν τινῶν ἔσοιτο
λόγων, ὑπὸ δὲ εἰδώλων καὶ φαντασμάτων νυκτός τε καὶ μεθἡμέραν μάλιστα
ψυχαγωγήσοιτο, τούτῳ δὴ θεὸς ἐπιβουλεύσας αὐτῷ τὴν ἥπατος (71b) ἰδέαν συνέστησε
καὶ ἔθηκεν εἰς τὴν ἐκείνου κατοίκησιν, πυκνὸν καὶ λεῖον καὶ λαμπρὸν καὶ γλυκὺ καὶ
πικρότητα ἔχον μηχανησάμενος, ἵνα ἐν αὐτῷ τῶν διανοημάτων ἐκ τοῦ νοῦ
φερομένη δύναμις, οἷον ἐν κατόπτρῳ δεχομένῳ τύπους καὶ κατιδεῖν εἴδωλα
παρέχοντι, φοβοῖ μὲν αὐτό, ὁπότε μέρει τῆς πικρότητος χρωμένη συγγενεῖ, χαλεπὴ
προσενεχθεῖσα ἀπειλῇ, κατὰ πᾶν ὑπομειγνῦσα ὀξέως τὸ ἧπαρ, χολώδη χρώματα
ἐμφαίνοι, συνάγουσά τε πᾶν ῥυσὸν καὶ τραχὺ ποιοῖ, (71c) λοβὸν δὲ καὶ δοχὰς πύλας τε
τὸ μὲν ἐξ ὀρθοῦ κατακάμπτουσα καὶ συσπῶσα, τὰ δὲ ἐμφράττουσα συγκλείουσά τε,
λύπας καὶ ἄσας παρέχοι, καὶ ὅταὖ τἀναντία φαντάσματα ἀποζωγραφοῖ πρᾳότητός
τις ἐκ διανοίας ἐπίπνοια, τῆς μὲν πικρότητος ἡσυχίαν παρέχουσα τῷ μήτε κινεῖν μήτε
προσάπτεσθαι τῆς ἐναντίας ἑαυτῇ φύσεως ἐθέλειν, γλυκύτητι δὲ τῇ κατἐκεῖνο
συμφύτῳ πρὸς αὐτὸ χρωμένη καὶ πάντα (71d) ὀρθὰ καὶ λεῖα αὐτοῦ καὶ ἐλεύθερα
ἀπευθύνουσα, ἵλεών τε καὶ εὐήμερον ποιοῖ τὴν περὶ τὸ ἧπαρ ψυχῆς μοῖραν
κατῳκισμένην, ἔν τε τῇ νυκτὶ διαγωγὴν ἔχουσαν μετρίαν, μαντείᾳ χρωμένην καθ
ὕπνον, ἐπειδὴ λόγου καὶ φρονήσεως οὐ μετεῖχε. μεμνημένοι γὰρ τῆς τοῦ πατρὸς
ἐπιστολῆς οἱ συστήσαντες ἡμᾶς, ὅτε τὸ θνητὸν ἐπέστελλεν γένος ὡς ἄριστον εἰς
δύναμιν ποιεῖν, οὕτω δὴ κατορθοῦντες καὶ τὸ φαῦλον (71e) ἡμῶν, ἵνα ἀληθείας πῃ
προσάπτοιτο, κατέστησαν ἐν τούτῳ τὸ μαντεῖον. ἱκανὸν δὲ σημεῖον ὡς μαντικὴν
ἀφροσύνῃ θεὸς ἀνθρωπίνῃ δέδωκεν· οὐδεὶς γὰρ ἔννους ἐφάπτεται μαντικῆς ἐνθέου
καὶ ἀληθοῦς, ἀλλ καθὕπνον τὴν τῆς φρονήσεως πεδηθεὶς δύναμιν διὰ νόσον,
διά τινα ἐνθουσιασμὸν παραλλάξας. ἀλλὰ συννοῆσαι μὲν ἔμφρονος τά τε ῥηθέντα
ἀναμνησθέντα ὄναρ ὕπαρ ὑπὸ τῆς μαντικῆς τε καὶ ἐνθουσιαστικῆς φύσεως,
[71] et laissât la partie meilleure délibérer en paix sur les intérêts communs
à tous et à chacun, c’est pour cela que les dieux l’ont reléguée à cette place.
Et parce qu’ils savaient qu’elle ne comprendrait pas la raison et que, même si
elle en avait d’une manière ou d’une autre quelque sensation, il n’était pas
dans sa nature de s’inquiéter des raisons, et que jour et nuit elle serait
surtout séduite par des images et des fantômes, les dieux, pour
remédier à ce mal, composèrent la forme du foie et la placèrent dans
la demeure où elle est. Ils firent le foie compact, lisse, brillant et doux et amer
à la fois, afin que la puissance des pensées qui jaillissent de l’intelligence allât
s’y réfléchir comme sur un miroir qui reçoit des empreintes et produit des
images visibles. Elle pourrait ainsi faire peur à l’âme appétitive, lorsque,
faisant usage d’une partie de l’amertume qui lui est congénère, elle se
présente, terrible et menaçante, et que, la mêlant vivement à travers
tout le foie, elle y fait apparaître des couleurs bilieuses, qu’en le
contractant, elle le rend tout entier ridé et rugueux, et qu’en courbant
et ratatinant le lobe qui était droit et en obstruant et fermant les
réservoirs et les portes du foie, elle cause des douleurs et des nausées.
Mais, lorsqu’un souffle doux, venu de l’intelligence, peint sur le foie
des images contraires et apaise son amertume, en évitant d’agiter et
de toucher ce qui est contraire à sa propre nature, lorsqu’il se sert
pour agir sur l’âme appétitive d’une douceur de même nature que
celle du foie, qu’il restitue à toutes ses parties leur attitude droite,
leur poli et leur liberté, il rend joyeuse et sereine la partie de l’âme
logée autour du foie et lui fait passer honorablement la nuit en la
rendant capable d’user, pendant le sommeil, de la divination, parce
qu’elle ne participe ni à la raison ni à la sagesse.
C’est ainsi que ceux qui nous ont formés, fidèles à l’ordre de leur
père, qui leur avait enjoint de rendre la race mortelle aussi parfaite
qu’ils le pourraient, améliorèrent même cette pauvre partie de notre
être en y mettant l’organe de la divination, pour qu’elle pût toucher
en quelque manière à la vérité. Ce qui montre bien que Dieu a donné
la divination à l’homme pour suppléer à la raison, c’est qu’aucun
homme dans son bon sens n’atteint à une divination inspirée et
véridique ; il ne le peut que pendant le sommeil, qui entrave la
puissance de l’esprit, ou quand sa raison est égarée par la maladie ou
l’enthousiasme. C’est à l’homme dans son bon sens qu’il appartient
de se rappeler et de méditer les paroles prononcées en songe ou dans
l’état de veille par la puissance divinatoire ou par l’enthousiasme,


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site NIMISPAUCI |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 4/11/2005