Le
problème OVNI
Interview
du Dr Stanton Friedman
Transcription
de l'interview du physicien atomiste et ufologue le Dr Stanton
Friedman accordée à la télévision européenne ARTE en 1992 au Texas.
Présentons
l'auteur. Le Dr Stanton Friedman[1]
est né dans le New Jersey le 29 juillet 1934. Il reçut ses
diplômes B.S. et M.S. en Physique de l'Université de Chicago en
1955 et 1956 et compta Carl Sagan parmi ses collègues de classe.
Docteur en physique, Stanton Friedman travaillera durant 14 ans pour
de grandes sociétés privées telles que General Electric, Westinghouse,
General Motors, TRW, Aerojet General Nucleonics et McDonnell Douglas.
Il se passionna pour les OVNI dans les années 1950. C’est en effet à cette époque,
âgé d’une vingtaine d’années, qu’il acheta par
correspondance l’ouvrage d’Edwart Ruppelt, "Report on
Unidentified Flying Objects".
Stimulé par cet ouvrage émanant d’un officiel du Ministère de
la Défense, il lut une quinzaine d’autres ouvrages sur le sujet
et finit par en parler à ses collègues professionnels. En quelques
années, il rassembla tant de données et de magazines, parfois des
canulars, qu’il finit par être convaincu de la réalité du phénomène
OVNI.
Le Dr Friedman donna sa première conférence sur les OVNI en
1967. En l’espace de 8 ans il donna plus de 400 conférences dans
47 états des Etats-Unis et dans quatre provinces du Canada. Le
titre de sa conférence était invariablement : “Les OVNI sont réels”.
Déjà en 1978 le Dr Stanton Friedman était "convaincu, fort
disait-il de ses nombreuses preuves, que la planète Terre était
visitée par des véhicules contrôlés intelligemment à distance".
Reprenant ses propres mots, "en d’autres termes, CERTAINS
OVNI sont des vaisseaux spatiaux appartenant à quelqu’un. Je suis
de plus convaincu qu’il existe un intérêt énorme de la part du
public, couplé à une grande angoisse d’ignorance".
Le
Dr Stanton Friedman est décédé le 13 mai 2019.
Voici le compte-rendu de son interview accordée à ARTE en 1992 qui nous permet de dresser
le portrait de ce personnage.
Que pensez-vous des OVNI
En tant que scientifique dit Friedman, je me sens obligé de dire
ce qui est. On est sûr de quatre choses, au bout de trente-huit ans
d'études et d'enquêtes.
Premièrement, il est évident que la Terre est visitée par des
vaisseaux extraterrestres intelligents. En d'autre termes, certains,
"certains" souligné 27 fois, certains OVNIS sont des
vaisseaux extraterrestres, la plupart n'en sont pas. La plupart des
isotopes ne sont pas fissiles, et ne m'intéressent pas...
Deuxièmement, les soucoupes volantes sont une sorte de
"Watergate" cosmique. Par là je veux dire qu'il y a un
petit nombre de personnes dans les gouvernements des Etats-Unis, de
France, de Grande-Bretagne, du Canada, d'Allemagne, qui savent sans
aucun doute depuis 1947 - et je ne parle pas du second crash qui a
eu lieu un peu à l’ouest d'ici (Nouveau-Mexique) ni de la raison
pour laquelle je m'y suis intéressé - quelques personnes donc,
dans ces gouvernements, ont su que la planète était visitée. On
ne garde pas un secret en le divulguant. Le besoin de savoir est
incoercible.
Troisièmement, aucun des arguments hostiles aux deux premières
conclusions émis par les grands "démystificateurs",
comme Carl Sagan, mon camarade de l'université de Chicago, ne résiste
à un examen scrupuleux. Leur argument sonnent très bien, mais face
aux preuves, ils s'écroulent.
Et enfin, quatrièmement, c'est la plus grande histoire du millénaire
: la visite de la Terre par des vaisseaux extraterrestres, la
dissimulation réussies des preuves majeures, épaves et corps,
depuis presque cinquante ans.
Qui êtes-vous Dr
Friedman pour oser dire cela ?
"Pourquoi cela vous intéresse-t-il ?", lui demanda le
journaliste qui le questionnait. "Qui êtes-vous pour savoir
tant de choses et pour sembler croire à toutes ces histoires
?".
Friedman lui répondit avec son assurance habituelle et sur un ton
non moins affirmatif :
- Bien... J'ai passé quatorze ans dans
l'industrie à travailler sur des programmes financés par le
gouvernement qui, dit-il en souriant, ont tous été abandonnés :
avions nucléaires, fusées à fission, fusées à fusion nucléaire,
centrales nucléaires spatiales[2].
J'ai été très tôt intéressé par les techniques de pointe,
les technologie avancées, les voyages dans l'espace et des choses
comme cela... et j'ai travaillé sur des programmes comme... on a
fait fonctionner des fusées nucléaires d'une puissance de 4000 mégawatts,
dit-il en souriant, on a fait tourner des moteurs d'avions à l'énergie
nucléaire dit-il en écarquillant les yeux.
Et vers 1961, à la bibliothèque de l'université de Californie
à Berkeley, une très grande bibliothèque dit-il en écartant les
bras, je suis tombé sur une version publiée à titre privé du
"Project Blue Book, special report number 14", la plus
grande étude scientifique officielle jamais entreprise pour l'U.S.
Air Force. Il y avait des informations sur 3200 sites prospectés
par des professionnels à plein temps : classement par catégories,
mesures qualitatives, tableaux, graphiques, cartes... 240 documents
! J'étais au paradis ! Car vous savez, les informations, c'est mon
truc, j'aime les rassembler et leur donner du sens.
Que pensez-vous de
l'incident de Roswell ?[3]
J'ai rencontré à deux reprises M.Santilli en Angleterre. J'ai
participé à l'émission de Fox TV aux Etats-Unis, j'ai vu et revu
le film, et je me suis rendu compte chaque fois que j'ai vérifié
les dires de M.Santilli, qu'il ne disait pas la vérité.
Dans la première interview, il disait qu'on voyait clairement Harry Truman
dans le film : personne n'y a jamais vu le président Truman. Il a
aussi dit qu'il était établi que Truman était à Dallas au moment
de l'autopsie. Avait-il vérifié à la Bibliothèque Truman ?
"Oui", m'a-t-il répondu. Alors j'ai vérifié, et selon
la bibliothèque, Truman n'a été ni au Texas ni au Nouveau-Mexique
de juin à octobre 1947.
La deuxième fois, lorsque j'ai confronté M.Santilli avec ces
faits, il m'a dit que c'était lié à ce voyage à Ottawa. Ottawa
est la capitale du Canada, au nord de Washington, DC.; Dallas est à
1800 km au sud-ouest.
Le voyage à Ottawa s'est effectué en train
en juin et tout s'est fait publiquement : Truman descendait du
train, il a été au Parlement canadien, etc.
Comme vous le savez, un chercheur français, Nico Maillard, a éclairci
l'histoire de Jack Barnett. Car lors de la première rencontre avec
M.Santilli, il m'a dit que le cameraman s’appelait Jack Barnett.
Il avait filmé Elvis Presley et c'est pour cette raison que
Santilli l'avait rencontré, et Barnett lui aurait dit : "J'ai
autre chose...". En bref, les premières images d'Elvis ont été
tournées par Jack Barnett. Il était opérateur pour Movietone
News, puis pour NBC. Il n'a jamais été dans l'armée, comme le dit
l'histoire. Il est mort en 1967; j'ai une copie de son acte de décès.
Donc, tout cela n'est pas vrai ! M.Santilli n'a pas acheté les
droits du film à Jack Barnett, il les a acheté au propriétaire du
film qui est maintenant avocat. Puis, à San Marino, on m'a dit :
"Le vrai nom, c'est Jack Barrett..."
M.Maillard a remonté la piste jusqu'à M.Barrett : il avait
travaillé 35 ans à Hollywood et avait été dans l'armée, alors
que M.Barnett n'a jamais été militaire, même si l'histoire dit le
contraire depuis des années. Quoi qu'il en soit, M.Barrett n'était
pas cameraman, il a été démobilisé en décembre 1945, et est
mort en août 1992, ce qui n'empêche pas les gens qui ont gonflé
toute l'histoire de dire qu'il vont interviewer le cameraman.
Friedman conclu : J'ai fait tout mon possible, j'ai discuté avec
beaucoup de gens, j'ai été en Angleterre, et je ne trouve aucune
raison d'aucune sorte de faire le lien entre ce film et les corps
trouvés dans les soucoupes volantes écrasées à Roswell. J'ai
deux témoins visuels des corps, tous deux disent : "petits,
grosses têtes, presque pas de nez, de bouche, d'oreilles, grands
yeux, quatre doigts, pas de pouce..." Vous reconnaîtrez que le
corps présenté dans le film est lourd, ce n'est pas un petit type,
on voit bien les oreilles, le nez et la bouche, il y a six doigts et
il y a un plan où on dirait que la main a été coupée, c'est-à-dire
rattachée, il y a un espace là...
Maintenant, le récit de M.Santilli a évolué. Maintenant, il dit
que le cameraman lui a dit, qui que puisse bien être ce mystérieux
cameraman, et à condition qu'il soit encore en vie, que le crash a
eu lieu le 31 mai au Nouveau-Mexique, vers Socorro, Nouveau-Mexique,
à 250 km de Roswell ! Quoi que nous ayons ici,... je crois... qu'il
s'agit d'une supercherie. Quelqu'un essaie de faire croire à son
film. Je ne sais pas si ce qu'on voit est un terrien avec un défaut
génétique quelconque, ou si c'est un effet spécial d'Hollywood,
poursuit-il en souriant. Il y a des gens qui fabriquent des corps,
c'est leur métier. Huit ou neuf d'entre eux m'ont dit que c'est un
corps artificiel, ils savent comment on les fabrique. Quelle réponse
est la bonne, je ne sais pas encore. Ca pourrait être l'autopsie
d'un terrien bizarre dans une école de médecine.
Mais il y a certainement une chose, ou plutôt deux, qui me dérangent
: j'ai travaillé dans la sécurité pendant quatorze ans, et je ne
peux pas croire qu'un cameraman aurait eu l'autorisation d'emporter
un paquet de bobines. La sécurité ne fonctionnait pas de cette
manière. Deuxièmement, comme physicien, je ne peux pas croire que
des gens qui auraient pour la première fois l'occasion d'autopsier
un corps extraterrestre ne feraient aucune mesure. Il n'y a pas d'échelle,
aucun instrument de mesure, ils font ça tranquillement. C'était
une occasion unique ! Et pourquoi ces costumes ?
Ce ne sont pas des appareils respiratoires... Cela empêche juste
d'identifier les supposés docteurs. Pourquoi cet homme est-il derrière
cette vitre, censément à l'abri de ce qui doit être nocif,
pourquoi porte-t-il un masque ? Pour le protéger de quoi, sinon des
regards ? Donc j'ai de très sérieux doutes. Mais j'ai une chose
positive à dire : grâce à ce film, montré dans trente-deux pays,
on a beaucoup plus parlé des OVNI qu'on ne l'aurait fait autrement.
A votre avis, existe-t-il
des documents secrets sur les OVNI ?
Le Dr Friedman présenta au journaliste quatre feuilles sur
lesquelles tout était censuré, mis à part un mot resté lisible
par ci par là, des mots inutilisables, des lieux, des dates... Voilà
ce qu'on reçoit lorsque la CIA publie un document concernant les
OVNI. Mais, poursuit-il, il y a deux autres choses. Si quelqu'un
vous dit que les services gouvernementaux des Etats-Unis ne
dissimulent aucune information sur les soucoupe volantes, cette
personne est un menteur, ou incompétent, ou les deux ! J'ai mis au
défi quelques-uns des démystificateurs de se procurer un seul des
documents de la NSA pour l'année 1956, (soit grosso-modo dix ans
après Roswell) : pas un, jusqu'ici ! Idem pour les documents de la
CIA.
Certaines personnes disent : "'S'il n'y a que 14 documents sur
toutes ces années, ça ne devait pas être tellement
important". Ce n'est pas vrai. J'ai parlé à l'homme qui a
forcé la CIA à publier ses documents sur les expériences de contrôle
de l'esprit : usage illégal de drogues comme le LSD, à l'insu des
gens, sans autorisation, de sales histoires.
La première fois, il a
obtenu quatre cents pages. Il était avocat à Washington et pouvait
donc facilement leur faire un procès. Il les a menacés : "Je
vais vous faire un procès, je sais qu'il doit exister autre
chose...". "On va regarder..." lui a-t-on répondu.
Ils ont trouvé quatre cents autres pages. Il a continué, il a fait
plus de bruit et ils ont trouvé une autre boîte, puis une autre,
et encore une autre... En fin de compte, il s'est retrouvé avec
40000 pages ! La première fois il a eu un pour cent de ce qu'il a
finalement obtenu, et je sais de sources autorisée qu'il n'a pas
tout eu.
Nous avons donc ici un cas évident où des agences du gouvernement des Etats-Unis font de la rétention d'information. Et
une des agences de l'US Air Force, le bureau des enquêtes spéciales,
l'OSI, a fait une note me concernant, qui dit : "Nous avons des
raisons de croire que tous nos départements - il y en a plus de 120
- vont recevoir une demande de "Freedom of Act
Information" de Stanton Friedman - ils donnent mon adresse -
concernant les OVNI. Si une telle demande arrive, vous ne devez pas,
je répète, vous ne devez pas accéder à sa demande, le règlement
12-30 de l'Air Force vous l'interdit. Au lieu de cela, répondez
comme suit : "Toutes ces demandes doivent recevoir
l'autorisation du bureau central de l'OSI"".
Selon les règlements, en fait, ce qu'ils doivent faire quand ils
reçoivent une demande, c'est trouver l'information, l'envoyer au
quartier général pour approbation et notifier au demandeur qu'ils
l'ont trouvé, révélant ainsi l'existence de cette information. Ce
qu'ils disaient à leur département, c'est : "Ne lui dites
rien, prévenez-nous, et on lui dira ce qu'on voudra". S'il n'y
a rien à couvrir, pourquoi demander à leurs propres employés de
violer leurs règlements ?
J'ai travaillé à des programmes secrets pendant quatorze ans. Je
peux vous affirmer qu'on peut garder des secrets. J'y ai contribué.
De plus, j'ai été dans toutes sortes d'archives, quinze aux
Etat-Unis et une au Canada. Je n'ai encore jamais vu de
renseignements "réservés". C'est ce qu'il y a au-dessus
de la mention "Top Secret" : "Ultra",
"Umbra", "Magic", peu importe... Est-ce pour
cette raison que ces documents n'existent pas ? Non.
J'ai demandé à la Bibliothèque Eisenhower : "Avez-vous des
documents réservés ?" "Oui" m'a-t-on répondu ; on
était face à face, difficile de mentir confie Friedman en souriant
et de poursuivre : "Combien en avez-vous ?" "Un plein
tiroir... Cinq" lui répondit le préposé. "Pouvez-vous y
faire des recherches à partir de certains mots, lui demande
Friedman, "Magic", "MJ12"...?" "Non,
on violerait les consignes de sécurité...".
Alors, à moins d'avoir accès aux dossiers spéciaux d'information, on ne peut pas
accéder aux secrets. Et malgré toutes mes recherches, je n'ai
jamais vu de tels documents, à part cette déclaration sur
l'honneur censurée dont nous ne connaissons pas la suite... Nos
secrets sont donc parfaitement gardés !
Fin
de l'interview.
En
guise de conclusion
Le fait que le gouvernement des Etats-Unis conserve jalousement de
vieux documents secrets ne prouve pas qu'ils détiennent une
information sur les OVNI ou les extraterrestres. Mais comme le dit
le Dr Friedman s'ils n'avaient rien à cacher en cette matière,
pourquoi souhaitent-ils maintenir le secret ? S'agit-il d'une
désinformation qui cache en réalité un secret bien plus important
? Nul ne le sait mais à défaut de preuves rien ne sert de
spéculer en vain sur d'hypothétiques documents que personne ne
verra sans doute jamais.
Par contre nous pouvons nous rabattre sur les preuves factuelles. Confronté à des dizaines de témoignages concernant l’incident
de Roswell, on ne peut nier qu’un certain nombre d’entre eux se
recoupent. Il est donc impossible d’ignorer cette problématique
ou de considérer froidement, sans prendre la peine d’enquêter,
que tout cela n’est qu’un immense canular.
J’ai
pris contact avec le Dr Friedman en 1996 qui, devant mon scepticisme,
m'a répondu qu’il croyait foncièrement que l’incident de Roswell était
authentique : “Je suis totalement incapable de comprendre votre remarque
considérant que Roswell est un énorme canular. Sur quelle base
vous fondez-vous pour proposer cette étrange conclusion ? Oui,
certaines personnes ont menti mais cela ne signifie pas que toutes
l’on fait. Il y a des preuves accablantes selon lesquelles deux
soucoupes se sont écrasées et dans lesquelles ont a retrouvé des
corps...”
Mais
une nouvelle fois demeure la question qui fache, où sont les
preuves dont parle le Dr Friedman ? Si le FOIA a permis de
divulguer des dossiers sur la Zone 51, pourquoi ne retrouve-t-on
aucune trace de ces fameuses soucoupes volantes et des prétendues
créatures extraterrestres ? Le Pentagone tiendrait-il deux
langages et serait-il toujours si peu transparent et coopératif sur le sujet ?
L'enquête doit
continuer car le monde doit savoir si le gouvernement américain
nous cache la vérité et s'il y a désinformation à propos de
l'incident de Roswell, parmi beaucoup d'autres cas restés sans
réponse. Les journalistes d'investigations doivent poursuivre leurs
recherches afin d'en savoir plus. Si la Grande Muette ne le permet
pas, peut-être que des sénateurs ayant les bonnes relations auront
plus de chances.
Telle est en résumé la
question de fond qui rend le débat sur les OVNI et les éventuels
ambassadeurs extraterrestres si souvent stérile.
L'avenir sera juge.
Le
Dr Stanton Friedman est décédé en 2019.
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