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c'est super !
Par atomic-ben, le 13.04.2018
lalaland !! :-) http://bonjour lachevre.cente rblog.net
Par bonjourlachevre, le 28.03.2018
j'en rajoute un !! http://bonjour lachevre.cente rblog.net
Par bonjourlachevre, le 28.03.2018
oui, moi aussi je les aime bien ! http://juliwee ed.centerblog. net
Par juliweeed, le 27.03.2018
les trois versions :-) http://bonjour lachevre.cente rblog.net
Par bonjourlachevre, le 27.03.2018
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Date de création : 16.04.2013
Dernière mise à jour :
07.08.2018
57 articles
Et voilà la nouveau module Texte
♣
Basile !
Hello
Samedi, je vole, je pars...
Chrysalde
Je me réjouis fort, seigneur Arnolphe...
Arnolphe
Bon !
Me voulez-vous toujours appeler de ce nom ?
Chrysalde
Ah ! malgré que j'en aie, il me vient à la bouche,
Et jamais je ne songe à Monsieur de la Souche.
Qui diable vous a fait aussi vous aviser,
A quarante et deux ans, de vous débaptiser,
Et d'un vieux tronc pourri de votre métairie
Vous faire dans le monde un nom de seigneurie ?
Arnolphe
Outre que la maison par ce nom se connoît,
La Souche plus qu'Arnolphe à mes oreilles plaît.
Chrysalde
Quel abus de quitter le vrai nom de ses pères
Pour en vouloir prendre un bâti sur des chimères !
De la plupart des gens c'est la démangeaison ;
Et, sans vous embrasser dans la comparaison,
Je sais un paysan qu'on appeloit Gros-Pierre,
Qui n'ayant pour tout bien qu'un seul quartier de terre,
Y fit tout à l'entour faire un fossé bourbeux,
Et de Monsieur de l'Isle en prit le nom pompeux.
Arnolphe
Vous pourriez vous passer d'exemples de la sorte.
Mais enfin de la Souche est le nom que je porte :
J'y vois de la raison, j'y trouve des appas ;
Et m'appeler de l'autre est ne m'obliger pas.
Chrysalde
Cependant la plupart ont peine à s'y soumettre,
Et je vois même encor des adresses de lettre...
Arnolphe
Je le souffre aisément de qui n'est pas instruit ;
Mais vous...
Chrysalde
Soit : là-dessus nous n'aurons point de bruit.
Et je prendrai le soin d'accoutumer ma bouche
A ne plus vous nommer que Monsieur de la Souche.
Arnolphe
Adieu. Je frappe ici pour donner le bonjour,
Et dire seulement que je suis de retour.
Chrysalde, s'en allant.
Ma foi, je le tiens fou de toutes les manières.
Arnolphe
Il est un peu blessé sur certaines matières.
Chose étrange de voir comme avec passion
Un chacun est chaussé de son opinion !
Holà !
-------------------
Cléofile
Quoi ? vous allez combattre un roi dont la puissance
Semble forcer le ciel à prendre sa défense,
Sous qui toute l'Asie a vu tomber ses rois,
Et qui tient la fortune attachée à ses lois ?
Mon frère, ouvrez les yeux pour connaître Alexandre :
Voyez de toutes parts les trônes mis en cendre,
Les peuples asservis, et les rois enchaînés ;
Et prévenez les maux qui les ont entraînés.
Taxile
Voulez-vous que, frappé d'une crainte si basse,
Je présente la tête au joug qui nous menace,
Et que j'entende dire aux peuples indiens
Que j'ai forgé moi-même et leurs fers et les miens ?
Quitterai-je Porus ? Trahirai-je ces princes
Que rassemble le soin d'affranchir nos provinces,
Et qui sans balancer sur un si noble choix,
Sauront également vivre ou mourir en rois ?
En voyez-vous un seul qui sans rien entreprendre
Se laisse terrasser au seul nom d'Alexandre,
Et le croyant déjà maître de l'univers,
Aille, esclave empressé, lui demander des fers ?
Loin de s'épouvanter à l'aspect de sa gloire,
Ils l'attaqueront même au sein de la victoire.
Et vous voulez, ma soeur, que Taxile aujourd'hui,
Tout prêt à le combattre, implore son appui !
Cléofile
Aussi n'est-ce qu'à vous que ce prince s'adresse ;
Pour votre amitié seule Alexandre s'empresse :
Quand la foudre s'allume et s'apprête à partir,
Il s'efforce en secret de vous en garantir.
Taxile
Pourquoi suis-je le seul que son courroux ménage ?
De tous ceux que l'Hydaspe oppose à son courage,
Ai-je mérité seul son indigne pitié ?
Ne peut-il à Porus offrir son amitié ?
Ah ! sans doute il lui croit l'âme trop généreuse
Pour écouter jamais une offre si honteuse :
Il cherche une vertu qui lui résiste moins,
Et peut-être il me croit plus digne de ses soins.
Cléofile
Dites, sans l'accuser de chercher un esclave,
Que de ses ennemis, il vous croit le plus brave,
Et qu'en vous arrachant les armes de la main,
Il se promet du reste un triomphe certain.
Son choix à votre nom n'imprime point de taches,
Son amitié n'est point le partage des lâches :
Quoiqu'il brûle de voir tout l'univers soumis,
On ne voit point d'esclave au rang de ses amis.
Ah ! si son amitié peut souiller votre gloire,
Que ne m'épargniez-vous une tache si noire ?
Vous connaissez les soins qu'il me rend tous les jours :
Il ne tenait qu'à vous d'en arrêter le cours.
Vous me voyez ici maîtresse de son âme ;
Cent messages secrets m'assurent de sa flamme ;
Pour venir jusqu'à moi, ses soupirs embrasés
Se font jour au travers de deux camps opposés.
Au lieu de le haïr, au lieu de m'y contraindre,
De mon trop de rigueur je vous ai vu vous plaindre :
Vous m'avez engagée à souffrir son amour,
Et peut-être, mon frère, à l'aimer à mon tour.
Taxile
Vous pouvez, sans rougir du pouvoir de vos charmes,
Forcer ce grand guerrier à vous rendre les armes,
Et sans que votre coeur doive s'en alarmer,
Le vainqueur de l'Euphrate a pu vous désarmer.
Mais l'État aujourd'hui suivra ma destinée,
Je tiens avec mon sort sa fortune enchaînée,
Et quoique vos conseils tâchent de me fléchir,
Je dois demeurer libre afin de l'affranchir.
Je sais l'inquiétude où ce dessein vous livre,
Mais comme vous, ma soeur, j'ai mon amour à suivre.
Les beaux yeux d'Axiane, ennemis de la paix,
Contre votre Alexandre arment tous leurs attraits :
Reine de tous les coeurs, elle met tout en armes
Pour cette liberté que détruisent ses charmes,
Elle rougit des fers qu'on apporte en ces lieux,
Et n'y saurait souffrir de tyrans que ses yeux.
Il faut servir, ma soeur, son illustre colère ;
Il faut aller.
Cléofile
Eh bien ! perdez-vous pour lui plaire :
De ces tyrans si chers suivez l'arrêt fatal,
Servez-les, ou plutôt servez votre rival.
De vos propres lauriers souffrez qu'on le couronne.
Combattez pour Porus, Axiane l'ordonne,
Et par de beaux exploits appuyant sa rigueur,
Assurez à Porus l'empire de son coeur.
Taxile
Ah ! ma soeur, croyez-vous que Porus.
Cléofile
Mais vous-même
Doutez-vous en effet qu'Axiane ne l'aime ?
Quoi ? ne voyez-vous pas avec quelle chaleur
L'ingrate à vos yeux même étale sa valeur ?
Quelque brave qu'on soit, si nous la voulons croire,
Ce n'est qu'autour de lui que vole la Victoire ;
Vous formeriez sans lui d'inutiles desseins,
La liberté de l'Inde est toute entre ses mains ;
Sans lui déjà nos murs seraient réduits en cendre ;
Lui seul peut arrêter les progrès d'Alexandre.
Elle se fait un dieu de ce prince charmant,
Et vous doutez encor qu'elle en fasse un amant ?
Taxile
Je tâchais d'en douter, cruelle Cléofile.
Hélas ! dans son erreur affermissez Taxile.
Pourquoi lui peignez-vous cet objet odieux ?
Aidez-le bien plutôt à démentir ses yeux :
Dites-lui qu'Axiane est une beauté fière,
Telle à tous les mortels qu'elle est à votre frère ;
Flattez de quelque espoir.
Cléofile
Espérez, j'y consens ;
Mais n'espérez plus rien de vos soins impuissants.
Pourquoi dans les combats chercher une conquête
Qu'à vous livrer lui-même Alexandre s'apprête ?
Ce n'est pas contre lui qu'il la faut disputer ;
Porus est l'ennemi qui prétend vous l'ôter.
Pour ne vanter que lui, l'injuste Renommée
Semble oublier les noms du reste de l'armée :
Quoi qu'on fasse, lui seul en ravit tout l'éclat,
Et comme ses sujets il vous mène au combat.
Ah ! si ce nom vous plaît, si vous cherchez à l'être,
Les Grecs et les Persans vous enseignent un maître :
Vous trouverez cent rois compagnons de vos fers,
Porus y viendra même avec tout l'univers.
Mais Alexandre enfin ne vous tend point de chaînes :
Il laisse à votre front ces marques souveraines
Qu'un orgueilleux rival ose ici dédaigner.
Porus vous fait servir, il vous fera régner.
Au lieu que de Porus vous êtes la victime,
Vous serez. Mais voici ce rival magnanime.
Taxile
Ah ! ma soeur, je me trouble ; et mon coeur alarmé,
En voyant mon rival, me dit qu'il est aimé.
Cléofile
Le temps vous presse. Adieu. C'est à vous de vous rendre
L'esclave de Porus ou l'ami d'Alexandre.