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coucou bon w end a toi et a vénus
pour la semaine prochaine
j e prepare un article sur le passage a l ad
Par lescockersdemaryse, le 31.01.2025
oui vraiment j en ais des larmes au yeux
pourquoi tant de solitude en fin de vie
même en ayant de bons enf
Par douceuretdetente, le 31.01.2025
mon amie
j ai lu ,,et relu
oui ces choses là arrivent dans les couples
j en suis vraiment émue
j espèr
Par douceuretdetente, le 31.01.2025
bonjour mon amie brigitte
dern ier jour de janvier ,,
et dimanche la chandeleur
ag réable de se retrouver e
Par douceuretdetente, le 31.01.2025
pas grave ma douce pour le retard!je vais aller voir quand je vais enfin avoir un moment car beaucoup de pers
Par mamynoha2, le 30.01.2025
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Date de création : 13.06.2011
Dernière mise à jour :
31.01.2025
11529 articles
L'auteur
Le père de Samuel, Henry Savage Jr., avocat de profession, était aussi auteur, il publia plusieurs œuvres sur l'Histoire et l'histoire naturelle.
Sam Savage obtint son premier diplôme à Yale, où il continua des études en philosophie, ainsi qu'à l'université d'Heidelberg, en Allemagne. Il reçut un Phd (doctorat) à l'université Yale après avoir soutenu une thèse sur la pensée politique de Thomas Hobbes. Il enseigna aussi dans cette université, selon ses mots "brièvement et malheureusement".
Avant de postuler à Yale, il fut éditeur de poésie à Reflections, un petit magazine littéraire publié à Chapel Hill, en Caroline du Nord, au début des années 60. Il prit aussi fait et cause pour le Mouvement des droits civiques (Civil Rights Movement). Après Yale, Sam Savage passa plusieurs années en France. Il retourna en Caroline du Sud en 1980, s'installant dans un petit village de la côte, McClellanville. En 2004 il déménagea à Madison, Wisconsin, où il vit à présent. Avant d'écrire, iltravailla comme réparateur de bicyclette, charpentier, pêcheur de crabes, et imprimeur.
Il est marié à Nora Manheim, fille du célèbre traducteur Ralph Manheim. Ils ont deux enfants. Sam Savage a aussi un fils de son précédent mariage.
Il est l'auteur de :
- Sprint Hope 2015
- La complainte du paresseux 2011
- Firmin 2009
- Moi, Harold Nivenson 2017
L'histoire :
À l’heure où la vie s’achève dans un corps décrépit, le monde se réduit à la dimension d’une fenêtre, l’œil d’une maison en ruine où un homme, Harold Nivenson, remue ses souvenirs pendant que l’on convoite déjà ses biens.
« Au moment crucial où les âmes se choisissent une enveloppe, je me suis trompé d’espèce », pense-t-il du fond de sa tanière d’où il épie les jeux des enfants, le va-et-vient des voisins, leurs pantomimes dans les maisons d’en face, les arbres qui, le soir, projettent leur ombre sur ses mains décharnées, toutes les silhouettes de ce quartier embourgeoisé qui a bien changé depuis les beaux jours de la bohème.
Il y a peu, le vieil homme descendait encore en boitillant sur sa canne jusqu’à la rivière, avec son chien, méditant sur ce fameux « chemin de la vie » où, jadis plein d’espoir, l’on finit par s’enfoncer par mégarde dans une forêt obscure.
Sa vieille femme fatiguée le soigne de son mieux, mais elle aussi est en train de s’effacer, et bientôt sa présence se confond avec les bruits de la télé.
Perdu dans ses veilles crépusculaires, Nivenson se plonge aussi dans tous ces tableaux accrochés autour de lui depuis des années, les derniers témoins du temps où il ouvrait sa maison à tous les artistes, où il avait une âme sœur, un frère, le peintre génial Peter Meininger.
Mais Peter Meininger portait aussi en lui les germes de la destruction, et il laissa dans son sillage un tableau qui rend fou, un nu maléfique, l’abîme de Nivenson, où les rêves virent au cauchemar.
Moi, Harold Nivenson est l’histoire d’un homme qui chercha la fraternité dans l’art des hommes, mais qui, comme sa femme auprès d’un petit bouddha de porcelaine, trouva auprès de son chien le secret de l’art de mourir.
« De toute façon, c’est seulement la fin qui a de l’importance.
La fin, et quelques petites choses juste avant. »
Sylvain Trudel
Extraits :
"Les gens heureux, ai-je commencé à me dire récemment, assis à ma fenêtre, sont le plus souvent de nature conviviale. Ils se reconnaissent entre eux au moyen de signes discrets. Ce quartier en est plein. Le week-end, ils se rassemblent par grappes dans leurs jardins et les parcs, ils se sourient et frétillent à la manière des chiens.
Moi, je pense que, au moments crucial où les âmes se choisissent une enveloppe, je me suis trompé d'espèce. J'aurais dû être une créature plus petite, plus féroce, pus solitaire - une abjecte et minuscule bestiole peut-être, comme le personnage du magnifique roman de Kafka, qui se réveille un matin pour découvrir qu'il s'est métamorphosé en gros cafard. Bien entendu, "au plus profond de lui", c'est ce qu'il était depuis toujours, mais un matin il se réveille et il en prend conscience."
Moi, je l'ai appris peu à peu. Une longue descente dans l'abjection."
"Roy ne pensait pas à la mort, il allait vers elle en agitant la queue."
"Toujours les mêmes histoires sur "le chemin de la vie", l'homme qui se met en route, plein d'espoir et de promesses, et s'enfonce par mégarde dans une forêt obscure, se perd dans les sous-bois touffus, la peau égratignée par les ronces, jusqu'à ce que finalement, titubant dans le noir, il finisse par tomber dans un ravin et se retrouve gisant dans les feuilles et les branches mortes qui en tapissent le fond, ne remuant plus qu'à peine, et ainsi de suite."
"Roy ne pensait pas à la mort, il allait vers elle en agitant la queue."
"Je n'étais jamais désoeuvré quand Roy vivait encore. Un tour le matin, un petit pipi à midi, longue promenade l'après-midi, dîner à six heures et nouveau tour du pâté de maisons avant le coucher - un emploi du temps qui était pratiquement devenu tout un programme. Jamais je ne me réveillais paralysé par l'idée que je n'avais rien à faire.En promenade, Roy marchait quelques pas derrière mo, s'arrêtant ça et là pour lever la patte ou renifler quelque chose, avant de se précipiter pour me rattraper ; mais au sens existentiel du terme, on peut dire de façon plus générale que c'est moi qui le suivais, qui m'adaptais à son programme à lui.
Je vivais au rythme d'un chien.
On dira ; "au cours de ses dernières années, il s'était abaissé au niveau de son chien."
Lorsque Roy est mort, je me suis laissé aller. Sans en prendre conscience, j'ai lâché la rampe. Les jours se ressemblaient tous, les minutes se ressemblaient toutes. Je descendais la pente. Au bout de quelques mois, j'ai compris ce qu'i se passait, et à partir de là, à partir du jour où je m en suis rendu compte, j'ai résolument commencé à sombrer. J'ai dévalé la pente avec détermination et de plus en plus vite, me détériorant à vue d’œil, jusqu'à me transformer en véritable épave."
"Quand on tombe, on est saisi par une panique soudaine. On tend la main, on essaie de se raccrocher au vide. Mais alors que la distance au sol diminue, la panique cède la place à la résignation, et tandis que le présent se dilate et que le champ du possible s’amenuise, dans le millième de seconde qui précède l’impact, quand la porte de l’avenir se referme enfin, on est soudain pris d’un immense ennui qui ne dure pas. Alors, c’était ça la vie, se dit-on. On serait tenté de bâiller, mais on n’en a pas le temps"
"Acheter cette maison a été la plus grande folie de ma vie...
Cela m'a achevé. Je pensais acheter ma liberté et j'avais acheté une prison. J'avais acheté une prison avec, en prime, une illusion de liberté. Je croyais qu'avec cette maison "comme base", ainsi que je me le disais à l'époque, je pourrais aller et venir à am guise, libre comme l'air, j'employais même ce cliché, me répétant sans cesse : "Maintenant, je suis libre comme l'air !" Je m’imaginais libre de voyager, de partir au pied levé, mais en fait la maison restreignait mes déplacements, les rendant si difficiles qu'ils en devinrent pratiquement impossible. Je ne restais que pour elle, je ne revenais que pour elle. Sans la maison, j'aurais pu continuer à courir le monde, à me promener sur une plage, sous le ciel étoilé, à dormir au beau milieu d'un troupeau de moutons, sur une colline ou une autre. Mes voyages, au lieu de m’ouvrir des horizons nouveaux se transformèrent en périodes de rétablissement, des moments de repos et de récupération pour oublier le fardeau qu'était devenue la maison."
"J’ai toujours eu un don pour débusquer le malheur, des antennes capables de détecter les plus infimes ondes de souffrance, l’ombre fugitive qui passe sur un visage, la voix qui achoppe de manière à peine perceptible, la commissure des lèvres qui se serre insensiblement. Cette aptitude, qui n’a rien à voir avec de la compassion pour celui qui souffre (ces gens m’indiffèrent complètement), crée une sorte de lien. Le fait est qu’ils m’intéressent. La voisine d’en face, par exemple, qui semble être malade et pourrait bien, pourquoi pas, mourir subitement demain, me fascine. Je me tiens sur le rivage, sans la moindre intention de plonger, et je me distrais en la regardant se noyer."
"A quoi peuvent bien servir les artistes mineurs ? Quelle justification, quelle excuse peut-on bien leur trouver ? Les détritus, les montagnes de déchets produits par les soi-disant artistes, qui n'en sont pas du tout, mais qui profanent l'idée même de l'art. Plutôt que de s'appeler eux-mêmes artistes, ils devraient se considérer comme des gougnafiers.
Par mineurs, je n'entends pas inconnus. Les peintres les plus célèbres de nos jours, par exemple, sont aussi les plus mineurs, tout comme les écrivains les plus reconnus sont aussi les plus insignifiants. Ce sont en fait des artistes minuscules. Il en a toujours été ainsi, l'insignifiance et la vacuité, gonflées de leur importance, remontent inévitablement à la surface, tandis que ce qui pèse et vaut véritablement quelque chose coule résolument au fond, au moins au début, et on ne peut rien y faire.
"Le désastre de mon enfance – la culture des années cinquante, d’une stupidité dévastatrice pour l’esprit et l’âme, cette culture médiocre, bourgeoise, moralisatrice, suffisante, foncièrement creuse et capable de détruire tout talent véritable, qui détestait tout ce qui était différent, intellectuel ou étranger, une culture que mes parents et tous ceux que je connaissais respiraient dans le monde qui les entourait comme un gaz toxique pénétrant leurs poumons à chaque inspiration – m’avait causé de tels dommages que je devais paraître presque fou."
"Enfant, j'avais une réelle passion pour les puzzles, surtout les géants. Je les aimais de façon pathologique, diraient certains. J'étais en fait un petit fanatique des puzzles. J'éprouvais un plaisir fou, un plaisir enfantin et primitif, une sorte d'extase mystique, à me livrer à cette activité qui était essentiellement une façon de rejouer la création du monde à partir du chaos, la résurrection archétypale d'un univers en lambeaux."
"Et voilà comment la folie d'une famille dégénère, ainsi que tout le reste, d'ailleurs. De mon père, fielleux, diabolique et d'une démence complètement distillée, à mon fils, un névrosé refoulé de peu d'envergure. Impossible pour ce fils de se transformer en dément, au sens Kirilovien, démesuré et généreux. Il ne pourrait pas devenir fou. Son aliénation à lui n'a aucune puissance créatrice. C'est plutôt un dénuement, le dénuement spirituel d'un conseiller fiscal psychiquement atteint qui gagne confortablement sa vie et qui rend visite à son père pour lui faire regretter de l'avoir mis au monde."
"Les réclames insultantes, agressives et brutales qui vous violentent à la radio et à la télévision : que des gens – les spectateurs, les auditeurs, ceux qu’il est convenu d’appeler les consommateurs de mass-médias – permettent qu’on leur parle, et même qu’on leur crie dessus, de cette manière est en soi le signe le plus répugnant, le symptôme le plus révoltant d’une maladie qui détruit non seulement ceux qui en souffrent et la répandent en tous sens sous la forme d’une épidémie professionnellement propagée, mais aussi tous les autres, des gens comme moi, qui sinon ne courraient aucun risque, et réussiraient parfaitement à s’en protéger."
"Scientifiquement, nous savons que le « but » de la vie humaine, comme de toute vie, c’est la reproduction et la mort. Ce que nous ne savons pas, que nous ne voulons pas savoir, c’est que, sous un vernis de bonheur insouciant, nos vies individuelles ne sont là pour rien d’autre que la reproduction et la mort, elles n’ont pas d’autre raison d’être, nous ne sommes sur terre que dans ce but. Le problème est que cette vie de reproduction et de mort, si on en mesure l’intérêt à l’aune des critères et des normes de sens d’une culture ne serait-ce qu’à moitié civilisée, n’en a aucun ; elle est absurde, complètement inutile, et stupide."
"Une histoire est un puzzle dont les pièces, au lieu de trouver leur place dans l’espace, la trouvent dans le temps."
"De temps à autre, pour me montrer qu'il écoutait, il cognait contre le banc avec sa queue - un panache qu'il porta avec orgueil jusqu'à la fin. Les chiens peuvent te donner des leçons, semblait-il dire. Il n'y a rien d'autre que le présent de chaque jour. Le passé n'existe pas. L'avenir n'existe pas. Ce qui fait tenir ensemble le passé et l'avenir, c'est la mémoire ; et ce qui fait tenir la mémoire elle-même, ce sont les histoires.
Les chiens, eux, ne s'en racontent pas."
Mon humble avis :
Je connaissais l'auteur pour avoir lu il y a quelques années "Firmin" et j'ai retrouvé son style si particulier et sa belle écriture.
Dans ce livre, Sam Savage nous plonge dans l'univers impitoyable de la vieillesse avec parfois un réaliste dérangeant et quand l'ennui envahi les journées.
Dès les premières lignes, Harold, le personnage est un être désabusé, acariâtre, égoïste, misanthrope, aigri, solitaire, méchant et ressemble à sa maison délabrée et usée comme lui.
Depuis la mort de son chien Roy qui guidait ses journées, son ami et compagnon aimé, Harold sombre dans la déchéance, l'amertume, les regrets avec un regard impitoyable, dur, cynique sur le monde, ruminant ses blessures du passé et les ratages de sa vie.
Mais c'est un monologue, au fil de ses pensées qui nous arrivent par flashback, qui nous captive car c'est un constat sur le temps qui passe, ce qu'on a fait ou pas de sa vie...
Sam Savage, par le truchement de ce personnage pose un regard philosophique sur la vie, la mort, la vieillesse et le monde de l'art, sujet très développé dans ce livre..
Il nous entraîne forcément vers de grands sujets qui nous habitent tous au crépuscule de notre vie.
Un livre qui ne peut laisser indifférent.
Brigitisis
Lorsqu'on avance en âge la liste de nos souvenirs et de nos erreurs s'allonge. En même temps on les comprend mieux, et on s'en détache plus vite.
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