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coucou bon w end a toi et a vénus
pour la semaine prochaine
j e prepare un article sur le passage a l ad
Par lescockersdemaryse, le 31.01.2025
oui vraiment j en ais des larmes au yeux
pourquoi tant de solitude en fin de vie
même en ayant de bons enf
Par douceuretdetente, le 31.01.2025
mon amie
j ai lu ,,et relu
oui ces choses là arrivent dans les couples
j en suis vraiment émue
j espèr
Par douceuretdetente, le 31.01.2025
bonjour mon amie brigitte
dern ier jour de janvier ,,
et dimanche la chandeleur
ag réable de se retrouver e
Par douceuretdetente, le 31.01.2025
pas grave ma douce pour le retard!je vais aller voir quand je vais enfin avoir un moment car beaucoup de pers
Par mamynoha2, le 30.01.2025
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Date de création : 13.06.2011
Dernière mise à jour :
31.01.2025
11529 articles
L'auteur :
Nationalité : France
Né(e) le : 22/09/1960
Biographie :
Gaëlle Josse est une femme de lettres française.
Après des études de droit, de journalisme, de psychologie et quelques années passées en Nouvelle-Calédonie, elle travaille pour un site Internet à Paris et vit en région parisienne.
Elle organise aussi des ateliers d'écoute musicale et d'écriture, pour adultes et adolescents.
Venue à la littérature par la poésie, son premier roman,
- "Les heures silencieuses", paru en janvier 2010 aux Éditions Autrement, a obtenu plusieurs prix.
Suivront
- "Nos vies désaccordées" (2012), qui obtient le Prix Alain-Fournier 2013 et le Prix national de l'Audiolecture 2013 et" Noces de neige" en 2013.
En 2015, elle est finaliste du Prix des libraires et lauréate du Prix de littérature de l'Union Européenne, du Prix de l'Académie de Bretagne et de nombreux prix de médiathèques pour son roman "Le dernier gardien d'Ellis Island" (Noir sur Blanc).
En 2016, elle publie "L'ombre de nos nuits" et est marraine du prix littéraire des jeunes Européens.
- "Une longue impatience" est paru en 2018.
son blog : France Né(e) le : 22/09/1960 Biographie : Gaëlle Josse est une femme de lettres française. Après des études de droit, de journalisme, de psychologie et quelques années passées en Nouvelle-Calédonie, elle travaille pour un site Internet à Paris et vit en région parisienne. Elle organise aussi des ateliers d'écoute musicale et d'écriture, pour adultes et adolescents. Venue à la littérature par la poésie, son premier roman, "Les heures silencieuses", paru en janvier 2010 aux Éditions Autrement, a obtenu plusieurs prix notamment le Prix Lavinal, Prix Peindre en Provence, Prix du Marais, et a été finaliste du Prix Orange 2011. Suivront "Nos vies désaccordées" (2012), qui obtient le Prix Alain-Fournier 2013 et le Prix national de l'Audiolecture 2013 et" Noces de neige" en 2013. En 2015, elle est finaliste du Prix des libraires et lauréate du Prix de littérature de l'Union Européenne, du Prix de l'Académie de Bretagne et de nombreux prix de médiathèques pour son roman "Le dernier gardien d'Ellis Island" (Noir sur Blanc). En 2016, elle publie "L'ombre de nos nuits" et est marraine du prix littéraire des jeunes Européens. "Une longue impatience" est paru en 2018. son blog : http:/gaellejosse.kazeo.com/">http://gaellejosse.kazeo.com/
L'histoire :
Ellis Island, porte et symbole de l’immigration
https://www.jeparsauxusa.com/ellis-island/
New York, 3 novembre 1954.
Dans cinq jours, le centre d'Ellis Island, passage obligé depuis 1892 pour les immigrants venus d'Europe, va fermer.
John Mitchell, son directeur, officier du Bureau fédéral de l'immigration, resté seul dans ce lieu déserté, remonte le cours de sa vie en écrivant dans un journal les souvenirs qui le hantent : Liz, l'épouse aimée, et Nella, l'immigrante sarde porteuse d'un étrange passé.
Un moment de vérité où il fait l'expérience de ses défaillances et se sent coupable à la suite d'événements tragiques.
Même s'il sait que l'homme n'est pas maître de son destin, il tente d'en saisir le sens jusqu'au vertige.
A travers ce récit résonne une histoire d'exil, de transgression, de passion amoureuse d'un homme face à ses choix les plus terribles.
Après Les heures silencieuses, Nos vies désaccordées et Noces de neige, Gaëlle Josse poursuit, dans ce quatrième roman, une narration tendue servie par une écriture exigeante, son inlassable exploration du labyrinthe des passions humaines, au plus près de l'éternité des mouvements du coeur.
Critiques :
"Il y a des plumes qui trompettent la passion, qui jouent les sentiments à la grosse caisse, pour bien faire entendre leurs sérénades. Et d'autres, plus rares, qui laissent venir la poésie dans leurs textes et déclament leurs mots en adagio. Gaëlle Josse est de celles-là. "
Lire
CréditBettmann / CORBIS
https://www.nytimes.com/2009/07/05/nyregion/05bookshelf.html
Extraits :
"C’est par la mer que tout est arrivé. Par la mer, avec ces deux bateaux qui ont un jour accosté ici. Pour moi ils ne sont jamais repartis, c’est le vif de ma chair et de mon âme qu’ils ont éperonnés avec leurs ancres et leurs grappins. Tout ce que je croyais acquis a été réduit en cendres. Dans quelques jours, j’en aurai fini avec cette île qui a dévoré ma vie. Fini avec cette île dont je suis le dernier gardien et le dernier prisonnier. Fini avec cette île, alors que je ne sais presque rien du reste du monde. Je n'emporte que deux valises et quelques pauvres meubles. Des malles de souvenirs. Ma vie."
"...et enfin je serai libre. En tout cas, c'est ce qu'ils vont me dire, avec ce mélange de pitié et d'envie que l'on porte à un collègue qui, un jour précis, à une heure donnée, ne fait plus partie du groupe, ne partage plus rien de ce qui avait été constitué, avec les temps, année après année, une sorte de vie commune, faite de préoccupations et d'objectifs plus ou moins partagés. Il quitte la meute, comme un animal âgé s'éloigne pour mourir, et la troupe continue sans lui. En général, une cérémonie déprimante marque ce passage."
"Dans quelques jours je vais quitter cet environnement à la fois lugubre et familier.
Je vais aussi devoir quitter le carré d'herbe où repose Liz depuis tant d'années. L'arbre que j'ai planté sur sa tombe donne de l'ombre maintenant, c'est ainsi que je mesure combien le temps a passé. On trouve d'autres sépultures dans cet espace clos, car on meurt parfois ici, comme partout. J'évite de passer près de l'une d'elles en particulier, une de ces pierres grises surmontées d'une croix, gravées d'un nom et d'une date."
"Neuf jours et neuf nuits avant d'être rendu à la terre ferme du continent, à la vie des hommes. Autant dire au néant, en ce qui me concerne.
Que sais-je aujourd'hui de la vie des hommes ? La mienne est déjà suffisamment obscure à mes yeux, comme un livre que l'on croit familier et que l'on découvre un jour écrit dans une langue étrangère. Il me reste cette surprenante urgence à écrire, je ne sais pour qui, assis à ce bureau devenu inutile, entre les dossiers cartonnés, les crayons, les règles et les tampons, ce qu'a été mon histoire."
"Ici, je suis entouré de gris, d'eau, de ciment et de brique. Je n'ai presque jamais connu d'autre paysage que celui de l'Hudson, avec la ligne des gratte-ciel que j'ai vu s'étendre au cours des ans, s'élever, s'enchevêtrer, s'empiler pour former cette jungle rigide et immuablement dressée que nous connaissons aujourd'hui, avec, à ses pieds, le mouvement des bateaux et des ferries dans la baie, et Notre Dame de la liberté, ou Miss Liberty, comme l'appelaient parfois les immigrants européens en l'apercevant, debout sur son socle de pierre, dans sa robe vert-de-gris, en majesté, visage fermé et bras tendu au dessus des flots.
Quelle que soit la saison, l'eau reste grise, comme si le soleil ne parvenait jamais à l'éclairer en profondeur, comme si un matériau opaque glissé sous la surface l'empêchait d'y plonger et d'en varier les reflets. Il n'y a que le ciel qui change, j'en connais toutes les nuances, du bleu le plus ardent au violet le plus assourdi, et toutes les formes de nuages, effilochés, soufflés ou pommelés, qui donne à chaque jour son caractère."
"Oui, c'est par la mer que tout est arrivé, par ces bateaux remplis de miséreux tassés comme du bétail dans des entreponts immondes d'où ils émergeaient, sidérés, engourdis et vacillants, à la rencontre de leurs rêves et de leurs espoirs. Je les revois. On parle toutes les langues ici. C'est une nouvelle Babel, mais tronquée, arasée, arrêtée dans son élan et fixée au sol. Une Babel après son anéantissement par le Dieu de la Genèse, une Babel de la désolation, du dispersement et du retour de chacun à sa langue originelle."
Le S.S. Batavia transportant 2584 migrants (8 juin 1903). Il détient le record du navire ayant transporté le plus de migrants vers New York.
"Plus de 12 millions de personnes sont passées par Ellis Island. Aujourd’hui environ 100 millions d’Américains ont dans leurs arbres généalogiques des ancêtres passés par cette île."
"Ils arrivent dans les tenues qui sont leur fierté chez eux,et qui,ici,nous font prendre la mesure de l'écart entre leur univers et le nôtre. Blouses larges ceinturées, gilets brodés, toques de fourrure, longs caftans noirs, casquettes en tweed, foulards dans les cheveux ou avalanches de colliers en perles de verre coloré ou de corail. Tous les mondes se croisent et America est le seul mot qu'ils possèdent en commun."
"On leur posera alors vingt-neuf questions. De leurs réponses dépend leur avenir."
"Pendant quarante-cinq années - j'ai eu le temps de les compter -, j'ai vu passer ces hommes, ces femmes, ces enfants, dignes et égarés dans leurs vêtements les plus convenables, dans leur sueur, leur fatigue, leurs regards perdus, essayant de comprendre une langue dont ils ne savaient pas un mot, avec leurs rêves posés là au milieu de leurs bagages. Des malles, des cantines, des paniers, des valises, des sacs, des tapis, des couvertures, et à l'intérieur tout ce qui reste d'une vie d'avant, celle qu'ils ont quittée, et qu'ils doivent, pour ne pas l'oublier, garder dans un lieu fermé au plus profond de leur cœur afin de de ne pas céder au déchirement des séparations, à la douleur de se souvenir des visages qu'ils ne reverront jamais. Il faut avancer, s'adapter à une autre vie, à une autre langue, à d'autres gestes, à d'autres habitudes, à d'autres nourritures, à un autre climat. Apprendre, apprendre vite et ne pas se retourner. Je ne sais si pour la plupart d'entre eux le rêve s'est accompli, ou s'ils ont brutalement été jetés dans un quotidien, qui valait à peine ce lui qu'ils avaient fui. Trop tard pour y penser, leur exil est sans retour."
"Les passagers accédaient à l'entrepont, dans les profondeurs du navire, par un escalier étroit aux marches glissantes, raide comme une échelle. Un lieu d'épouvante se révélait alors à eux. Aucune aération, hommes et femmes séparés par de simples rideaux sales, deux lavabos, une simple couchette étroite pour chacun, pas d'eau potable, une nourriture infecte apportée dans de grands bidons et versée dans les gamelles métalliques que les passagers avaient dus se procurer à leurs frais. Odeurs de nourriture, de tabac, de vin, de sueur, de désinfectant, odeurs de corps entassés, odeur d'huile chaude et vibration permanente des machines. Pas d'autre objectif que de prier au réveil pour que la journée s'écoule le plus vite possible, compter les heures, espérer le prochain lever de soleil, une mer paisible, espérer ne pas être trop malade, ne pas se faire voler ses affaires, ne pas tomber, ne pas se blesser, arriver un jour. Espérer. Au matin, tenter d'effacer la journée passée, en souhaitant qu'elle s'engloutisse dans le puits des jours, dans des espaces hors de toute mémoire, dans un trou noir de la conscience où seul l'oubli permet de continuer la route."
"ll faut croire que les mots creusent parfois des galeries souterraines, mystérieuses, et que ce que l’on croit enfoui, oublié ou perdu à jamais, ne demande qu’à resurgir au moment le plus inattendu. Ils nous saisissent au col et on n’y peut rien."
"Le temps s'est figé ici, tous sont allés vers leur vie, je suis resté à la mienne, ici à quai, spectateur de ces destinées multiples, témoin de ces heures ou de ces jours de passage qui on définitivement changé le visage de leur existence. Welcome to America ! L'attente anxieuse de la bénédiction, de l'acte de baptême, du laissez-passer, du certificat d'aptitude à devenir américain, à la vie, à la mort. Et s'ouvre la Porte d'or...Pour beaucoup, elle n'aura été qu'un portail grinçant et ils n'auront cessé de l'embellir pour les générations à venir. Car aucun miracle ne les attendait ici, sauf celui dont ils seraient les seuls artisans. Un travail dur et mal payé dans le meilleur des cas, un logement insalubre et bruyant, mais la liberté, et la possibilité d'un nouveau départ."
"A Ellis Island, le temps n'existe plus, l'attente en est la seule mesure. Vous qui entrez ici, sachez que toutes montres et horloges y ont été fracassées, vous resterez ici quelques heures ou de longues semaines, mais vous 'ignore, vous ne découvrirez la durée de votre passage qu'heure après heure et jour après jour."
"Et j'ai vite réalisé que l'exercice d'un pouvoir, d'une autorité, si minime et dérisoire soit-elle, s'accompagne de silence, de solitude et de réserve quant à l'expression des sentiments. De tels paravents me convenaient parfaitement. J'ai endossé le rôle."
"Nous fermons donc les portes, comme une auberge insalubre contrainte de cesser son activité, ou un hôtel sans clients, trop éloigné des routes fréquentées, ou une prison sans prisonniers, ou tout cela à la fois. Il en a été décidé ainsi par le gouvernement, qui souhaite tourner une page de notre histoire et rendre cette île et ses bâtiments plus présentables pour le soixante-dixième anniversaire de la statue, celle qui fascine le monde depuis qu'elle est là, dressée dans la baie depuis 1886. Notre symbole, l'œuvre, le cadeau de la France! Étrange chemin que prennent les choses. Toujours est-il que pendant les deux années à venir, personne ne va ménager sa peine pour lui offrir un anniversaire grandiose, à la hauteur de cet emblème qui n'en finit pas d'éblouir la terre entière. God bless America ! J'ose à peine imaginer toutes les cérémonies, les commémorations, les discours officiels, les hymnes, les fanfares, cuivres et tambours, claquements de talons, demi-tour, droite, les défilés drapeaux au vent qui vont se succéder. Peut-être me demandera - t -on, vestige parmi les autres, de remettre mon uniforme pour la circonstance, et d'y guider de prestigieux visiteurs, qui viendront se recueillir dans ce lieu qui a vu passer depuis son ouverture plus de douze millions d'immigrants venus de toute l'Europe. Peut-être me demandera - t -on de leur expliquer comment se passaient les choses, de satisfaire leur curiosité et de leur révéler quelques anecdotes poignantes. Pour ça, ils peuvent être rassurés, j'en ai plus qu'il n'en faut. Mais comment imaginer ce qui s'est passé ici, dans ces espaces abandonnés, entre ces carreaux cassés, ces dortoirs déserts et ces pontons vermoulus?"
"L'heure n'est plus à rêver. Je reste seul dans ce décor oublié, les derniers employés et le dernier passager sont partis il y a quelques jours ; je me fais l'effet d'un capitaine debout à la proue de son bateau qui sombre, mais en ce qui me concerne, j'ai déjà fait naufrage depuis longtemps, et je ne sais plus si partir sera déchirement ou délivrance."
"Nous avons été mariés quelques années. Trop peu de temps, mais l'intensité de ce qu'on vit se mesure t-elle à sa durée ? Le temps d'aujourd'hui, interminable, n'a plus d'importance pour moi. Je me lève, je travaille, je me couche et je combat des souvenirs contre lesquels je tente de construire des murailles. Je n'y parviens guère, mais tout cela prendra fin un jour ou l'autre."
"A vingt-sept ans, elle n'était plus. Jamais je n'avais pensé une telle chose possible. Je sais que c'est une injustice parmi tant d'autres, un drame parmi tant de drames, mais c'est le mien."
"Les parents de Liz avaient besoin de parler de leur fille, d'évoquer les joies qu'elle leur avait données et qu'ils ne connaissaient plus, et de tracer le portrait d'une femme qui, en définitive, n'existait que pour eux. Ma Liz n'avait pas grand -chose de commun avec la personne dont ils parlaient ; les scènes d'enfance ressassées et leurs souvenirs figés m'étaient étrangers. Je gardais en moi l'image d'une jeune femme douce et ardente, amoureuse et gaie.
Et cette image là était impartageable."
"Dans les mois qui ont suivi la disparition de Liz, c’est le travail qui m’a sauvé, ou du moins qui m’a empêché de m’abîmer dans le désespoir. Sur l’île, pas un endroit, pas un visage qui ne me rappelaient sa tendre présence. Je vivais dans son souvenir, comme si elle était restée là, près de moi, avec sa douceur attentionnée, sa main tendre dans mes cheveux, sa gaieté et sa rayonnante bonté. Il me suffisait de fermer les yeux pour la retrouver, pour l’entendre. Je pouvais rester ainsi pendant des heures, à retarder le moment où il me faudrait de nouveau affronter la réalité et laisser son absence creuser des sillons de douleur au plus profond de moi."
"Peu à peu, j’ai réalisé que je m’enfermais dans le silence et la douleur et que j’étais incapable de percevoir ou d’accepter le moindre signe d’attention ou de sympathie à mon égard. Ce n’était pas de l’orgueil, non. Ce n’était qu’une totale incapacité à laisser transparaître un sentiment de peur de m’effondrer pour de bon. La suite des événements, quelques années plus tard, en me percutant de façon frontale, imprévue, a fait éclater en un instant ce mur dérisoire construit avec autant de patience. "
" Qu’emporte-t-on dans l’exil ? Si peu, et tant d’essentiel. Le souvenir de quelques musiques, le goût de certaines nourritures, des façons de prier ou de saluer ses voisins. Parfois un accordéon ou une guitare se joignait au piano, on entendait jouer tard, comme si les immigrants parvenaient à faire ressurgir, dans ces moments-là, pour quelques heures fugitives, des fragments de leurs terres natales. »
Immigrants soumis à l’examen des yeux. – © New York Public Library
http://tasteofusa.fr/ellis-island-porte-entree-etats-unis/
"J'eus parfois des mesures disciplinaires à prendre, des sanctions à infliger. Il s'agissait, dans la grande majorité des cas, de punir des comportements motivés par l'appât du gain.
Il y eut des trafics peu glorieux, des choses honteuses, mais c'est là un terme que j'ai du mal à employer, au regard de ce que j'ai commis moi-même envers Nella."
"J'avais omis les accents de son nom sur ses différents documents. Il m'en fit le reproche avec douceur et fermeté, et ses mots sont encore présents en moi. Nous n'avons plus rien, monsieur, sinon la certitude de demeurer des exilés jusqu'à notre dernier jour, loin du monde qui nous a vus naître et grandir, loin du monde qui nous a vus naître et grandir, loin de notre langue natale. Faut-il encore que vous nous priviez des accents sur notre nom ? Puis il sourit, avec une désarmante tristesse. Je n'avais pas su quoi répondre, et m'étais contenté de rectifier l'erreur, comme un écolier pris en faute."
"L'Amérique que nous avions tant désirée se réduisait à un camp de fonctionnaires empressés et frileux, chargés de tenir à distance toute tentative d'approche d'une pensée divergente, tous les germes d'une possible déviance intellectuelle. L'Amérique savait ouvrir grand les bras, elle nous a montré qu'elle savait aussi brutalement les refermer."
Les immigrants arrivant à Ellis Island en 1902. - Library of Congress/Wikimedia Commons
Mon humble avis :
Encore un superbe livre de Gaëlle Josse qu'il nous faut terminer dès qu'on l'a commencé!
L'auteur nous emmène dans ce bâtiment sombre et triste qui a bien existé, et nous devenons des exilés perdus loin de notre pays...
A travers ce court roman, ( 167 pages ) elle prête sa plume à un homme John Mitchell, le directeur du centre, qui à l'heure de quitter Ellis Island, dévoile l'histoire vécue de ce lieu durant des années...
On découvre une partie intime de sa vie , un homme face à ses choix, sa culpabilité, sa solitude, sa complexité...
Et on se passionne au fil des pages, comme si on lisait des archives réelles.
Tout le talent de l'auteur est de nous faire oublier que tous ses personnages sont inventés et que cette envie de parler d'eux lui est venue, comme un hommage aux exilés, suite à sa visite au musée de Ellis Island.
Pure fiction...et pourtant ! ...Pas si loin de la réalité historique ...
Magistral !!!
Brigitisis
ELLIS ISLAND: porte d’entrée vers les États-Unis.
très impressionnée
ce récit bouleverse ,, des images passent
dans ma tête ,,,
mon amie bien sur tu peux tout prendre chez moi
ce récit de Roland Magcame , j avais acheté le disque
mon amie il fut très vitre retiré du commerce
un texte dérangeant ,,pourtant vrai et encore d actualité
bizou mon amie
Christiane
http://douceuretdetente.centerblog.net
Certains sont plus doués que d'autre pour faire savoir ce qui arrive malheureusement dans toutes les parties du monde !
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