Histoires de fric: comment éviter d’être trop dans la dèche à la retraite [en]

Ces derniers mois j’ai passé beaucoup (beaucoup) de temps à me documenter et à réfléchir et à faire des calculs pour déterminer quoi faire en vue de limiter la casse concernant ma retraite.

Et comme je suis en train d’avoir le même genre de conversation à répétition sur ce sujet avec plein de personnes de mon entourage, voici les points principaux. Un article de la série “je me suis pris la tête pour que vous n’en ayez pas besoin” (enfin un peu quand même, c’est vos sous, c’est vous qui devez décider quoi en faire, et ce qui est bon pour moi ne sera pas forcément bon pour vous).

La retraite: c’est facile de garder la tête dans le sable, c’est facile de croire au mythes auxquels on a été biberonnées (genre: avec le premier et le deuxième pilier on va pouvoir maintenir notre niveau de vie; si t’as cotisé à l’AVS sans sauter d’années t’auras une rente complète; un troisième pilier assurance c’est un bon plan – non à tout ça) et se dire que de toute façon on a le temps.

Mais le temps c’est de l’argent, littéralement, car d’une part:

  • si je mets 100.-/mois de côté et que je commence 10 ans plus tôt, eh bien c’est 12’000.- de plus dans mon capital à la fin
  • les fameux intérêts composés sur lesquels beaucoup de nous ont souffert en maths à l’école, mais qui sont la pierre angulaire de cette histoire: si je mets 10’000.- quelque part à 3% d’intérêt, au bout de 10 ans je n’ai pas juste 13’000.- (ce qui en soi serait déjà pas mal) mais plutôt 13’440 (et à 5%? 16’300 plutôt que 15’000… et 3-5% c’est une perspective réaliste aujourd’hui)

Tu m’as déjà perdu·e 😰

Oui je sais, c’est ça le souci. Les finances c’est des maths. Et sortis de l’école, à moins qu’on aime ça (et à ce moment-là on part faire physique ou HEC) on laisse tout ça derrière nous joyeusement, confiant que les équations, les statistiques, les intérêts composés, les probabilités et même les bases d’algèbre n’ont aucun intérêt pour nous dans la vraie vie.

C’est faux.

Les maths, c’est ce qui va peut-être te permettre de ne pas finir au social à ta retraite, de pouvoir garder ton appart, de pouvoir te permettre de continuer à voyager de temps en temps, de ne pa te serrer la ceinture encore plus que maintenant à la fin de chaque mois. Si tu as des enfants, les maths c’est aussi peut-être ce qui te permettra de laisser à tes enfants/la personne avec qui tu partages ta vie une somme qui aidera vraiment et pas juste quelques dizaines de milliers de francs au cas où tu disparaissais.

Donc l’argent, c’est des maths, mais c’est des maths qui ne sont pas si horriblement compliquées que ça si on a un peu de patience et un tableau excel sous la main (ou Google Sheets). Il faut “juste” prendre un peu de courage, une tisane relaxante, et ne pas se dévaloriser. Ou solliciter l’aide d’une personne de confiance de son entourage qui n’a pas peur des chiffres.

Tu fais un premier pas en lisant cet article. Laisse mijoter. Relis-le dans deux semaines ou deux mois. Fais déjà un premier pas pour changer quelque chose si tu te rends compte que tu avais la tête dans le sable. Il y a un peu urgence, car chaque mois ou année que tu perds à te déterminer, c’est une perte de chance pour ton avenir. Je dis pas ça pour te mettre trop de pression, mais parce que quand on a 40 ans, on se dit, bah c’est encore loin, j’ai pas besoin de voir ça tout de suite, et tout d’un coup on a 50 ans, et là ça se rapproche, et puis le lendemain on a 60 et zut, si je m’étais bougé·e il y a 20 ans ça aurait quand même vachement changé la donne.

Mais même à 60 ans il y a des choses à faire.

Steph, elle en est où?

Alors, moi j’ai 50 ans. J’en suis pas au point zéro, mais ça fait des années que je sais que ma prévoyance retraite ne me prépare pas des vieux jours dans le confort. J’ai passé 10 ans aux études, j’ai été indépendante pendant plus d’une décennie, je n’ai quasi jamais bossé à 100%, j’ai passé plusieurs fois par la case chômage. Je mets le “maximum” sur mon 3e pilier depuis des années (sauf celles où j’ai loupé le coche) mais je n’ai quasi pas de deuxième pilier. J’ai des économies personnelles investies, sur les conseils du “banquier familial”, mais j’ai toujours laissé ça dormir bien passivement sans trop me sentir capable de comprendre ce qu’il fallait faire.

Il était temps que ça change, et sans rentrer dans les détails de ce qui m’a fait me bouger les fesses, je suis en train de me les bouger. Et je vais partager avec vous les choses que j’ai découvertes et comprises, dans l’espoir que ça vous aide aussi à faire un bout de chemin. Pas à pas.

Ce que je fais/ne fais pas

  • Je mets le max chaque année sur mon 3e pilier, que j’ai chez VZ et Finpension (utilise le code recommandation du Poor Swiss si tu ouvres un compte, je n’en ai pas à moi) avec profil d’investissement “risque maximal” (maximum d’actions)
  • je sépare mes 3e piliers pour avoir 50k max sur chacun à l’âge de la retraite et pouvoir les sortir de façon échelonnée pour éviter une taxation trop grande
  • je ne rachète pas mon 2e pilier, j’ai fait les calculs et même en tenant compte du gain d’impôts, en 10 ans je suis gagnante si j’investis cet argent de mon côté dans des ETF; stratégie à réévaluer 5 ans avant ma retraite
  • j’ai sorti mon troisième pilier assurance et transféré le capital chez Finpension, j’ai fait les calculs et même avec l’argent “perdu” en sortant maintenant après 20 ans de primes, je vais dans le pire des cas me retrouver avec le même capital à la retraite qu’en restant avec le 3e pilier lié jusqu’au bout (et vraisemblablement je vais me retrouver avec un plus grand capital)
  • je ne prévois a priori pas de prendre mon 2e pilier sous forme de rente – le taux de conversion dans 15 ans, qui sait ce que ce sera? En plus ce n’est pas indexé au coût de la vie, donc mon projet est de sortir le capital et de l’investir
  • je rebalance mon portfolio d’investissements (chez Swissquote, code 9ny5z2, et Interactive Brokers) pour investir principalement dans des ETFs (comme VT, explication ici) suivant des index mondiaux (FTSE/MCSI, voir explication) sans essayer de “jouer la bourse”
  • je verse et investis (3e pilier et investissements) mensuellement quand c’est possible
  • j’ai fait une estimation de ma rente AVS probable et vu que c’était moins la cata que ce que je craignais (ouf!)
  • je suis en train de me mettre à utiliser YNAB pour avoir de la visibilité sur mon budget
  • j’utilise Wise pour tous mes paiements en devises étrangères (en ligne et hors ligne) – à mon sens mieux que Revolut
  • j’ai remplacé mes cartes de crédit qui me coûtaient de l’argent chaque année par les cartes à cashback de chez Swisscards (code FC4FXGE8P), et je les utilise autant que possible pour mes achats en CHF (attention à toujours payer sa facture direct, ne pas retirer d’argent, ne pas faire d’achats dans d’autres devises!)

Ressources

J’ai beaucoup lu et apprécié deux blogs suisses orientés finances et fort pédagogiques :

Je les lis généralement en anglais, mais si j’ai bien compris tous deux sont francophones et leurs articles sont traduits. Marc vit en Suisse romande et Baptiste en Suisse allemande. N’hésitez pas à utiliser la fonction de recherche sur leurs blogs respectifs pour trouver ce qu’ils ont écrit sur tel ou tel sujet.

Le site ch.ch est aussi une excellente ressource “officielle” sur toutes sortes de questions, y compris financières. Le contenu est synthétique et bien écrit, et il y a toujours les liens vers les pages officielles pertinentes. C’est un super portail.

Le site de VZ (là où j’ai mon 3e pilier) a aussi de très bonnes infos et ils proposent un premier entretien gratuit avec un·e conseiller·e. Avant d’être une banque leur domaine d’expertise est la prévoyance retraite.

Le résumé

Histoire de ne pas rallonger le roman, je vais faire un résumé. Il y a des points qui vous intéressent particulièrement? Dites-moi et je ferai un article de détail.

  1. Il ne suffit pas de cotiser 44 ans sans “trou” pour avoir une rente AVS maximale, il faut aussi que le salaire moyen sur ces années de cotisation soit… 88’200.- – c’est facile de demander un extrait de compte AVS à une des caisses auprès de laquelle on a cotisé. On peut ensuite faire un calcul “dos de la serviette” pour ajouter un estimation de ce qu’on va gagner durant les années qui nous restent avant la retraite, diviser par le nombre d’années de cotisation et regarder quelle rente approximative ça donnerait dans la table des rentes (page 20 si on a cotisé sur 44 ans)
  2. Le deuxième pilier est intéressant pour ce que l’employeur y met et pour le gain d’impôts mais c’est un investissement avec un très mauvais rendement (0 ou 1% ces temps) – le rachat est donc rarement intéressant sauf peu avant la retraite ou (si j’ai bien compris) en cas de haut salaire.
  3. La rente du deuxième pilier n’est pas indexée au coût de la vie et à l’inflation. On a peu d’inflation en Suisse, mais il y en a quand même, et elle augmente. 100.- il y a 20 ans (en 2005) ça correspond plutôt à 125.- aujourd’hui. C’est une perte de 20% en 20 ans. Si le taux d’inflation est 2 ou 3%, ça veut dire qu’un montant fixe vaut chaque année 2 ou 3% de moins… et les taux de conversion baissent et baisseront encore.
  4. Mais sans rente, on s’en sort comment? Le principe de base est qu’on peut se permettre de vivre sur 4% de son capital (taux de retrait sûr). C’est mathématiquement un peu plus compliqué, mais c’est basé sur ce qu’on appelle la Trinity Study. Un capital investi présente plus de risques mais aussi une chance de suivre l’inflation et plus de flexibilité de mois en mois, alors qu’avec une rente fixe on est condamné à devoir tourner avec de moins en moins de revenu au fil des années. A garder en tête: l’économie va mieux avec un peu d’inflation (ni trop ni pas assez).
  5. Il faut absolument mettre chaque année le maximum dans son 3e pilier (7258.- en 2025), quitte à se serrer la ceinture (voire emprunter sur le court terme si on manque de liquidités au moment voulu). Et si on peut, un 3e pilier où les fonds sont placés (en adaptant le niveau de risque à sa situation personnelle) plutôt qu’un 3e pilier “banque” où l’argent dort et perd de la valeur (coucou l’inflation). On déduit directement ce qu’on met dans un 3e pilier de notre revenu imposable, donc c’est comme si ça rendait une partie de notre revenu “gratuite” (et même plus) pour autant qu’on l’utilise pour préparer notre retraite. Sur Lausanne, avec un revenu imposable autour de 60’000, mettre 7258.- sur son troisième pilier ne “coûte” finalement que 5640.- environ une fois qu’on a pris en compte la réduction d’impôt. Donc il y a juste besoin de “trouver” cette somme-là dans son budget, pas l’entier des 7258.-! Autrement dit, si tu arrives à trouver 5640 balles sur l’année pour ton troisième pilier, on t’en donne autour de 1600.
  6. Les 3e piliers liés à une assurance-vie sont toujours un plus mauvais plan que prendre une assurance-décès “risque pur” et mettre le montant alloué au 3e pilier dans un compte investi (avec un risque pur de quelques centaines de francs par an, on assure un capital qui peut, à vue de nez, être 5 à 10 fois plus important que ce qu’on aurait avec un 3e pilier lié où grosso modo 20% de ce qu’on verse part dans la prime). On peut déplacer son troisième pilier donc il est possible de sortir d’un troisième pilier assurance, et si on trépigne un peu par rapport au 3e pilier investi, démarrer avec un simple 3e pilier “banque” est facile, pas pris de tête, et toujours un bon plan. C’est bien d’avoir plusieurs troisième piliers pour échelonner les retraits (impôts).
  7. Pour beaucoup de gens, surtout si on a bossé à temps partiel ou été indépendant ou eu des petits salaires, la promesse “AVS+2e pilier+3e” = je garde mon niveau de vie est un mirage. Il faut donc faire tout son possible pour économiser+investir à côté, même si c’est des petites sommes.
  8. Investir fait peur, mais il y a aujourd’hui moyen d’investir dans “l’économie mondiale entière à travers des ETFs (qui sur le long terme, grimpe tranquillement) – ce sera toujours mieux que de laisser dormir de l’argent sur un compte en banque, où il perd de la valeur (les taux d’intérêt, quand il y en a, ne compensent pas l’inflation.)
  9. C’est pas forcément un bon plan de repayer son hypothèque. On a plus à la fin si on investit plutôt l’argent (les intérêts de l’hypothèque sont plus faibles que le rendement qu’on aura en investissant dans un ETF suivant un index mondial).
  10. Réduire les “pertes bêtes” de la vie quotidienne financière permet de dégager de l’argent qu’on peut investir pour sa retraite. On peut faire un budget dans excel ou bien avec une application comme YNAB, mais sous une forme ou une autre, ça vaut la peine de se faire un budget pour voir clair.

Tu as sûrement des questions. Les commentaires sont là pour ça.

Et si tu te dis, purée, mon banquier et mon assureur vont essayer de me vendre leur produits destinés à enrichir leur employeur (ou même eux-mêmes s’ils touchent une commission, ce qui est souvent le cas), je sais pas par où commencer, j’aimerais quelqu’un avec qui regarder mes chiffres et réfléchir… Ou qui me prenne par la main pour me donner le courage de sauter le pas et implémenter les décisions que j’ai prises… Je réfléchis à une formule genre “Demande à Steph” (oh le teasing) pour ce genre de chose qui va un peu au-delà des services qu’on rend sans arrière-pensée à nos amis et connaissances parce que voilà, les relations sont faites de ça, mais qui n’est quand même pas de l’ordre de “je suis un·e pro et je facture mes services”. Un truc sauce troc, wishlist, chapeau à la sortie. Ça mûrit encore, mais parlez-m’en si ça vous interpelle.

Vous avez eu des prises de conscience financières récentes, et fait des changements qui vous permettent d’économiser au quotidien, de gagner plus, ou de vous assurer un meilleur avenir? Les commentaires sont aussi là pour partager.

(Oui je bascule entre le “tu” – individuel/impersonnel – et le “vous” – collectif. Je sais. Ça ne m’empêche pas de dormir.)

Ce qui vient [en]

Depuis quelques jours les mots me démangent. Me chatouillent, plutôt. Ce n’est pas désagréable. Deux livres en papier, écrits par des hommes que je connais et dont j’aime l’esprit, se sont mis d’accord récemment pour venir remuer un peu la fourmilière calme où dormaient mes mots.

Le réel a quelque chose de fondamentalement textuel, pour moi. Le language est mon véhicule. Il en existe d’autres, bien entendu. Mais le mien c’est les mots.

J’ai été embarquée ce week-end par un élan nécessaire, et bienvenu, mais qui ne m’a pas laissé l’espace pour lire, pour écrire.

Ce n’est pas grave, juste un peu frustrant.

Frustrant, comme l’inadéquation entre mes projets et désirs, assez nombreux pour remplir trois ou quatre vies, et la finitude du temps qui passe et qui m’est offert pour leur donner un toit.

Alors, dans la fatigue du soir, avant de tourner des pages en papier, je me donne un peu de place pour voir ce qui vient.

Ça vient, mais pas ce que je voulais. Je voulais quelque chose à partager. Quelque chose qui amène quelque part. Qui offre un peu de lumière. Quelque chose qui élève, qui entrouvre une fenêtre dans le coeur ou dans l’âme.

Pas quelque chose qui plombe.

Les choses qui plombent, c’est ennuyeux, car quand on les lâche dans la nature, ceux qui les trouvent ne peuvent s’empêcher de s’interroger, de s’inquiéter, d’y lire des choses qui n’y sont pas.

Car au fond, ce qui plombe vraiment, c’est de garder les choses à l’intérieur. Donner une voix à ses ombres, c’est les reconnaître et les accueillir, c’est leur ôter une partie de leur pouvoir. La lumière les colore et les apaise. Il faut les écouter quand elles souhaitent qu’on leur ouvre la porte du cahier, du clavier, de l’écran ou de la chanson.

Alors je garde précieusement quelque part mes petits mots plombants, parce que je vais bien, au fond, et que je pense à toi, lecteur, lectrice, ami ou amie, qui pourrais voir entre les lignes des grains de poussière qui ne sont qu’un détail presque insignifiant dans l’épais mille-feuilles du réel, généreusement fourré de crème pâtissière et garni d’un glaçage bien rose et brillant.

Notes fraîches du chalet [en]

Je suis au chalet. Nous sommes mardi soir. Il fait frisquet. 4° quand nous sommes arrivés, 6° un peu plus tard, peut-être huit maintenant. Heureusement j’ai un sur-matelas électrique, un bonnet chaud, et j’ai réussi à convaincre Oscar de venir se mettre contre moi, sous les couvertures, bien au chaud.

Peut-être que c’est le dernier séjour d’Oscar au chalet. Oscar n’aime pas monter au chalet. Il aime y être, pourtant, enfin je crois. Au chalet, il peut sortir. Quand il fait assez chaud, il y a des lézards qui viennent le narguer sur le balcon. A Lausanne, il y a trop de chiens sans laisse dans le jardin et de fourrés impénétrables à l’humain pour que ce soit faisable facilement – peut-être qu’il faut que je creuse la question du harnais, pas évident avec un tripatte amputé à l’avant.

Pourquoi la dernière fois? L’an prochain, c’est l’autre famille copropriétaire du chalet qui l’occupera principalement. Peut-être que je pourrai monter à un moment ou un autre, mais ce sera en fonction d’eux. C’est un bon système, ceci dit, et j’en ai bien profité toute cette année, même si 2024 a un peu mal commencé avec mes maladies à répétition. 2025, donc, sera une année de pas ou peu de chalet.

Oscar est un vieux chat. Un très vieux chat, même. Âge inconnu, car chat de récup’, mais à voir son état, ses yeux, son déclin ces dernières années, ça ne fait pas de doute qu’il a plutôt 19 que 15, ou quelque chose comme ça. Il est à l’âge des très vieux chats dont on se dit, à chaque saison, “tiens, est-ce que c’est son dernier été, sera-t-il là l’an prochain, est-ce que c’est son dernier hiver”. Les chats sont toujours prêts à nous étonner, mais il faut être réalistes et se préparer aussi. Je ne sais pas si, en 2026, “année de chalet” suivante pour moi, il sera toujours là – et s’il est là, s’il sera en état de subir l’heure de trajet pour monter.

Oscar n’aime pas la voiture. Au début, il voyageait bien. Indifférent. Un passager tranquille. Puis il y a eu cette expédition fatidique chez le véto, avec Erica et Oscar dans la voiture (ce que je ne faisais jamais), Erica qui stressait toujours beaucoup dans la voiture, et Oscar qui, en l’espace de deux allers-retours de 10 minutes, s’est transformé en chat qui stressait en voiture. L’heure de trajet pour aller au chalet plus tard dans la même journée a scellé l’affaire. Malgré mes efforts de désensibilisation, de ré-entrainement, l’installation d’une cage XXL sur la banquette arrière contenant une litière et un dodo, depuis ce jour-là, les déplacements en voiture sont devenus toute une histoire. Pas un calvaire tel qu’il faille y renoncer entièrement (ce que j’avais fini par faire avec Erica), mais pas une partie de plaisir non plus. Heureusement qu’au chalet il y a le jardin et les lézards. Ça compense.

Il est mardi soir. Je suis au chalet, même s’il fait frisquet et que je tape ces mots entre mon sur-matelas électrique et mes couvertures, la tête au chaud dans mon bonnet, le bout du nez qui attend le dégel. J’ai mis le cap sur le Chablais vaudois un mardi soir car j’ai le privilège d’avoir un travail qui me permet une certaine autonomie. “Work Smart”, que ça s’appelle. Il y a des responsabilités aussi, évidemment, incluant celle de déterminer ce qui est nécessaire au bon accomplissement de mon travail. Ça va plus loin que le simple “droit à x% de télétravail”, même si ça en fait partie. La pandémie est passée par là, Microsoft Teams ou Zoom font partie de notre quotidien, augmentant l’indépendante géographique de toute un tas de salariés, dont j’ai la chance de faire partie.

J’avais prévu de monter jeudi soir, et redescendre lundi, “comme d’habitude”. Il se trouve que mon jeudi ne requiert pas ma présence au bureau. Et mercredi, j’avais prévu de télétravailler de toute façon. Me voilà donc à respirer l’odeur du chalet un mardi soir, avant une nuit en chaussons qui m’amènera à ma visio de 8h demain matin.

J’ai commencé à composer ce billet mentalement sur l’autoroute, quelque part entre Vennes et Montreux. Bien sûr, être au volant à 120km/h avec un chat qui miaule par intermittence derrière soi n’est pas le moment idéal pour être frappée par un grand élan de motivation à écrire sur son blog. C’est une difficulté récurrente pour moi, ça, et qui m’obsède depuis plusieurs mois. Comment “préserver” ces élans de motivation qui arrivent au mauvais moment, pour pouvoir en bénéficier lorsque le moment serait meilleur? Je sèche encore, même si je commence à entrevoir certaines pistes.

J’ai pensé à bien d’autres choses à dire, encore, au milieu de toutes ces voitures. Mais il se fait tard et demain matin le réveil sonnera. Je ferai de mon mieux pour débusquer ma motivation un de ces prochains soirs, afin de vous raconter ça.

5 novembre 1984 – 5 novembre 2024 [en]

Aujourd’hui, j’ai une pensée pour ma mère, décédée il y a 40 ans à l’âge de 40 ans. J’en avais 10 à l’époque, j’en ai 10 de plus aujourd’hui. Drôle de symétrie.

40 ans, je trouve ça tellement jeune vu d’ici. Je me demande qui elle aurait été pour moi, ado, adulte. Je regrette de ne pas pouvoir la connaître plus.

Je ne voulais pas laisser passer ce jour sans un mot. Un peu de tristesse évidemment, de la sérénité un peu perplexe, toujours, de l’impact capital de cet événement sur ma vie, la fin de la sienne, même si maintenant ça me paraît tellement loin, et que ce n’est qu’un des multiples fils dont j’ai tissé mon existence à travers les décennies.

Mais le 5 novembre 1984, ma vie entière s’est résumée à cet instant, celui où le ciel tombe sur la tête et semble rendre tout futur impossible.

Le présent lui donne tort – le monde est bien là, et moi au milieu.

Qu’est-ce que ça peut être moche et injuste, parfois la vie. Et pourtant, on persiste à y chercher du sens et même du bonheur. Il nous arrive parfois de les trouver, éphémères, jusqu’au prochain coup de ciel sur la tête.

Ma mère, présente dans ma vie surtout à travers son absence, mais qui en 40 années sur cette terre en a fait des choses, en a eus des rêves, a ri, aimé, souffert, chanté, exploré, pensé, partagé, a été une personne bien vivante dans le monde avec tout ce que ça comporte de complexité, de richesse et de profondeur.

40 ans de vie, c’est pas assez, mais c’est loin d’être rien – et ça ne se résume en aucun cas au moment de sa fin.

publié initialement sur Facebook

Rando: Gsteig – Lac de Sanetsch [fr]

  • 03.11.2024 (été indien, clairement!
  • 12.8 km
  • 935 D+/-
  • 4h55 durée théorique
  • Départ 9h45, retour 16h15 (6h30): environ 6h de marche
    juste des petites pauses sauf 30 min à midi
  • Lien Swisstopo
  • Photos en vrac

Pour aujourd’hui, j’étais tiraillée entre faire Solalex-Derborence et retour (ça me démange) ou aller en Valais me mettre des mélèzes plein les yeux. J’ai donc été jusqu’à Gsteig pour monter voir le Lac du Sanetsch, qui me fait envie depuis un moment. Pattern, anyone?

Dès l’instant où j’ai quitté la route du Pillon, j’ai réalisé que je n’avais pas été aussi maligne que l’autre fois: clairement, toute la montée allait être à l’ombre. Bien à l’ombre. Heureusement j’avais pris ma petite laine et que le givre présent sur le bitume menant au parking de la télécabine a assez vite disparu.

La montée, honnêtement, est assez peu intéressante. Ça monte. D’abord dans les sapins, puis quand il n’y a plus de sapins, dans la caillasse. Plus ou moins le long de la Sarine, qui s’appelle ici Saane car on est dans le Canton de Berne, et qui est vraiment toute mimi comparée à l’imposant cours d’eau avec lequel je suis plus familière. Il faut dire qu’elle a encore un sacré chemin à faire avant d’arriver en ville de Fribourg.

La montée est aussi peu intéressante dans le sens où elle est constante et sans difficulté majeure. Un ou deux endroits un peu plus raides où on pourrait glisser (sur quelques pas), mais voilà. C’est bon pour l’effort physique, et ça, j’en étais contente. Il faut arriver presque en haut pour se trouver au soleil, du moins à cette époque de l’année. Un bon plan à garder pour la canicule? Lors de la descente, le chemin était toujours (de nouveau?) à l’ombre.

En haut, c’est vraiment joli. Je suis toute dépaysée, je ne reconnais pas de montagnes! Je suis aussi dépaysée (désorientée, plutôt) de voir que la route qui arrive jusqu’au barrage n’est pas une petite route de montagne brinqueballante, mais une jolie route qui à mes yeux de randonneuse avec trois heures de montée dans les pattes, semble n’avoir rien à envier à celle du Pillon. J’avais vaguement en tête qu’on pouvait monter en voiture, mais je ne m’attendais pas à ça.

Après un petit pique-nique avec vue sur le lac et ses rochers flottants (j’adore les lacs), j’en ai fait le tour, histoire de passer un peu de temps en haut et d’admirer le paysage. Je l’ai fait dans le sens anti-horaire. Au bout du lac, là où il faut traverser la rivière qui l’alimente, surprise: le pont semble en travaux et est impraticable. Qu’à cela ne tienne, on traverse direct la rivière. Un peu sportif mais j’ai réussi à ne pas me mouiller les pieds.

Mis à part autour du lac, j’ai croisé un seul être humain durant cette randonnée, peu après le départ (il descendait). Vu quelques mésanges, deux ou trois champignons, quelques fleurs qui semblent s’être trompées de saison, et quand même des mélèzes. Ouf!

Je suis franchement ravie de ma forme physique, et frustrée de ne pas pouvoir faire plus de randonnées ces temps (il faut bien travailler, et j’ai d’autres occupations/obligations). Le corps tient! Sérieusement, merci le traitement hormonal de substitution. Je vais faire un article dédié, mais autorisez-moi déjà cette petite parenthèse sur le sujet. Chez moi, en plus des autres bénéfices, l’effet sur mes articulations et ma condition physique semble vraiment clair. Evidemment, il y a un cercle vertueux: plus on est en forme, et plus on fait d’activité physique, plus on est en forme. Mais il y a un avant/après clair pour moi: que ce soit au judo ou en rando, mon corps “tient mieux ensemble”, je n’ai plus cette crainte “physique” de me faire mal “pour rien”, je n’ai plus “mal partout”, mes genoux ne m’embêtent quasi plus alors qu’ils étaient carrément handicapants ces dernières années (aujourd’hui, par exemple, je n’ai utilisé mes bâtons que pour des questions de sécurisation dans certains passages à la descente, et pas du tout à la montée – pas pour la douleur), ma hanche gauche a arrêté de m’envoyer des messages constants concernant son triste moral, et je sens vraiment ma force qui revient. Fin de la parenthèse hormonale.

Côté timing, trois petites heures pour la montée, pauses comprises. Je suis arrivée en vue du lac après 2h45 (petites pauses comprises) et j’ai traînouillé en prenant des photos avant de me poser pour mon pique-nique. 1h10 pour faire le tour du lac, et, surprise, moins d’1h30 pour la descente. Le chemin et mes genoux se sont mis d’accord pour m’offrir un tracé qui me permettait vraiment d’avancer vite, quasi sans bâtons. Epatant!

Vu la saison, j’avais pris mon “grand” sac à dos et assez de couches de rechange. Et j’ai été très très contente de pouvoir complètement changer mon haut durant la montée. J’étais trempe et ça me refroidissait. Idem une fois arrivée au lac, j’ai pu remettre mon premier haut qui avait séché sur mon sac durant la fin de la montée. Et rebelotte avant de prendre la voiture pour rentrer, histoire de ne pas passer 1h30 dans les bouchons dans des habits mouillés. Pour le départ, j’étais contente d’avoir une laine polaire avec des manches, un bonnet et mes gants, parce qu’il faisait frisquet. J’ai gardé les gants quasi toute la montée. J’ai aussi fait bon usage de ma powerbank pour recharger mon téléphone en cours de route (faire la paparazzi a un prix).

A retenir:

  • rando à tenter pendant la canicule pour profiter de l’ombre
  • avoir un haut de rechange (et l’utiliser) c’est vraiment top
  • la plaine plate-plate-plate devant Gsteig bei Gstaad
  • merci Oestrogel, je continue “jamais sans mes bâtons” mais clairement j’en ai moins besoin!
  • profiter de la télécabine quand elle tourne, ou du bus, pour randonner en partant du lac
  • gants, bonnet, laine polaire, rechange, assez à boire et manger: c’est bien d’avoir un grand sac
  • 2 litres de boisson: eh bien c’était juste, j’ai acheté à boire à la Coop des Diablerets sur le retour, j’avais fini mon stock avant la fin de la descente
  • la jolie chapelle
  • les rochers qui flottent et les gens qui pêchent
  • l’automne c’est vraiment une super saison pour faire de la randonnée, quand il fait beau
  • le zoom optique du téléphone mobile faut vraiment éviter
  • 1h30 de trajet en voiture (porte à portière fermée) jusqu’au parking de la télécabine à Innergsteig
  • les bouchons du dimanche soir pour rentrer
  • penser à vérifier l’heure de l’appareil photo avant de partir pour ne pas avoir à corriger les heures des photos par la suite
  • le car postal qui passe deux fois par jour
  • le pont pour amateurs de parkour
  • la bébé-Sarine
  • Lac du Sanetsch? Lac de Sanetsch? Lac de Sénin.
  • je suis quand même allée en Valais!

Allez, quelques photos, mais j’ai vraiment pas fait de tri:

Réaménagement d’appartement [fr]

Cela fait longtemps que je suis insatisfaite de l’état de mon appartement. Des années. Là, j’ai pris deux semaines de vacances pour m’en occuper. C’était vraiment génial de pouvoir faire ça et je suis hyper contente du résultat.

Tu as fait quoi?!

Oui cher lecteur, tu as bien lu, j’ai pris deux semaines de vacances pour m’occuper de mon espace de vie. J’aurais même pu en aligner une troisième. J’ai réalisé que ma motivation pour m’y mettre augmentait, mais que je n’avais “pas le temps” – et je me suis souvenue que ma regrettée belle-mère Monique m’avait dit qu’à une époque, elle prenait une semaine de congé chaque année pour faire les nettoyages de printemps. Je n’avais pas de projet solide pour mes vacances d’automne, et je me suis dit, oh, des vacances à la maison ce serait pas mal en fait, et je vais en profiter pour faire les nettoyages d’automne.

C’était quoi le problème?

Je dirais qu’il y avait trois thèmes:

  • des nettoyages “à fond” qui n’avaient pas été faits depuis longtemps
  • du chenit à ranger, soit ancien dans des boîtes, soit plus récent en couches sédimentaires sur diverses surfaces
  • la déco qui n’a jamais été vraiment faite/pensée

En toile de fond, je vis dans le même appart depuis plus de 20 ans. Evidemment, il y a eu des réaménagements partiels successifs, mais toujours à tendance un peu organique: “oh, un nouveau meuble, je peux le mettre où?”, ou bien revoir l’aménagement d’une pièce, etc. Et le dernier date d’il y a bien longtemps.

De façon générale, mon appartement était aménagé de façon “organique” et pas forcément bien pensée pour “me servir“, que ce soit sur le plan logistique ou atmosphérique.

Tu avais prévu quoi, du coup?

Consciente que je commençais à accumuler une très longue liste mentale de tout ce que j’allais pouvoir faire durant ces deux semaines (de quoi m’occuper pendant 2 mois au moins), j’ai fait un planning pour éviter de me perdre complètement.

En tenant compte de quelques autres obligations durant cette période, et en prévoyant un peu de marge (repos le week-end, jour tampon), j’en suis arrivée à me dire que j’avais à peu près une journée par pièce: chambre, salon, cuisine, couloir, salle de bains, balcon, cave, et les 110m2 d’espace coworking deux étages plus bas (qui font aussi largement partie de mon espace de vie vu que j’y ai mon bureau, un espace de rangement, un coin pour recevoir, etc.). Et pour lancer tout ça, une journée déchetterie et courses.

Le fait de voir que j’avais une journée par pièce m’a aidée à ramener un peu mes rêves à la réalité. J’ai ensuite pris un moment pour brainstormer et mettre par écrit ce que je voulais faire dans chaque pièce. Ça m’a permis de voir que pour certaines pièces il y avait beaucoup trop pour une journée et que j’allais devoir prioriser.

Ensuite, pour ce qui était d’améliorer l’organisation de mon espace de vie, et en particulier, de ce que je range où, j’ai aussi pris un moment pour faire un inventaire, pour chaque pièce, de mes activités dans cette pièce et des espaces de stockage à disposition. Pour certaines j’ai aussi listé quelles étaient les choses “régulièrement utiles” rangées dans cette pièce, et aussi les choses moins utiles qui pourraient peut-être vivre ailleurs. Je ne suis pas allée tout à fait au bout de cette démarche mais le fait de l’avoir fait dans l’ensemble a mis en route des réflexions en tâche de fond dans ma tête, durant le mois avant le grand réaménagement.

Du coup, tu as suivi ton planning?

Surprise: non! On connaît la chanson: un planning est fait pour être modifié. Mais mine de rien, le fait d’en avoir fait un à la base m’a vraiment aidée à reprioriser et faire des choix au fur et à mesure, laisser des choses de côté, etc.

En fait, l’arrivée des nouveaux tatamis reçus pour fêter mon demi-siècle (pour remplacer certains anciens bien trop usés qui approchaient du quart de siècle ou l’avaient dépassé) a servi de catalyseur pour revoir en profondeur l’aménagement de mon salon. D’un coup, j’ai commencé à avoir envie de plus d’espace (mon espace de vie est passablement encombré à la base), et de mettre mieux en valeur mes nouveaux tatamis. Ça m’a aussi donné envie de sortir de ma chambre à coucher des meubles dont je n’accède jamais au contenu.

Le nouveau plan d’aménagement a rapidement commencé à prendre forme après une nuit où j’ai fini par aller faire des mesures à 1h30 du matin pour voir si les idées qui tournicotaient dans ma tête et m’empêchaient de dormir fonctionnaient. C’était donc assez clair que j’allais probablement passer plus d’une journée sur le salon et la chambre – d’autant plus que je me suis dit que si je déplaçais tous les meubles du salon j’allais en profiter pour tout vider, trier, et réorganiser. De même pour la chambre.

J’ai pu m’organiser pour avoir de l’aide le lundi pour déplacer les meubles et amener certaines grosses choses à la déchetterie, donc ça a donné un bon coup d’envoi à tout ça.

J’ai aussi la chance d’avoir beaucoup d’espace en bas à l’eclau, ce qui m’a permis de sortir de l’appartement et de centraliser des dizaines de cartons d’affaires qui se trouvaient au salon et dans la chambre (en gros: tout sauf les habits du dressing).

Le deuxième ou le troisième jour c’était très clair que j’allais complètement lâcher le planning. Mais de savoir que mon plan de départ était “une pièce par jour” m’a servi: j’ai par exemple assez vite décidé que je ne toucherais pas la salle de bains ou la cuisine. Ce sont des pièces “très utilisées” et donc qui sont fonctionnelles et que je réaménage périodiquement, qui étaient moins en souffrance organisationnelle. L’eclau aussi resterait sur la touche. Mes priorités étaient vraiment les affaires du salon, de la chambre, et du couloir.

Au final, j’ai navigué un peu à vue (le fait d’avoir beaucoup de temps et pas juste un week-end permet ça), et fini par vider complètement la cave (quelque chose que je n’avais pas prévu), et réorganiser complètement la “salle de stockage” à l’eclau. J’ai par contre moins fait de nettoyage que ce que je pensais initialement (chambre, salon et couloir à fond tout de même).

Ce n’était pas décourageant?

En fait, non! C’était extrêmement libérateur de savoir que j’avais deux semaines entières devant moi où je n’avais rien d’autre à faire (quelques rendez-vous mis à part) que m’occuper de mon appart. Et donc que ce n’était pas grave d’être “en chantier”, que je pouvais prendre le temps de tout sortir et mettre en tas, de chercher de l’inspiration dans les magasins, etc.

Je me suis aussi organisée pour avoir un peu de soutien moral (soit sur place, soit via un petit groupe WhatsApp) de copines, aussi pour avoir un oeil extérieur quand j’en avais besoin. Merci à elles!

Comment as-tu trié?

La première chose que j’ai faite, c’est tout rassembler mes affaires en bas dans un même espace. J’ai ensuite organisé les choses par catégories – en particulier la déco, qui dort dans des boîtes depuis longtemps ou alors était disposée un peu au hasard ici et là: toutes les bougies ensemble, les livres, les photophores, les miroirs, les tissus, etc. Ça m’a permis d’avoir une bonne vue d’ensemble de ce que j’ai, pour mieux évaluer où ranger ceci ou cela.

Le tri n’est pas terminé! Mais j’ai fait beaucoup de pré-tri. Par exemple, les livres, j’ai identifié ceux qui allaient retourner dans la bibliothèque du salon, ceux que j’allais donner (et là j’ai déjà regroupé dans des sacs par thèmes, si vous voulez de la SF anglophone il suffit de vous annoncer à la réception), ce que je devais vraiment trier, etc. J’ai regroupé et commencé à classer tous les câbles, rallonges, multi-prises qui étaient stockés à au moins 3 ou 4 endroits différents. Idem pour les outils. Les tissus indiens, j’ai bien pris le temps de voir ce que je pouvais en faire, si ça faisait sens de garder, etc.

J’ai aussi fait des achats un peu compulsifs de caisses transparentes en plastique (il y avait des actions chez Jumbo) et sollicité des sacs Migros dans mon entourage afin de ne pas manquer de récipients pour trier et ranger.

Où as-tu rangé les choses?

D’avoir fait mon inventaire “qu’est-ce que je fais où dans mon appart, qu’est-ce que j’utilise où” m’a beaucoup aidée. De voir aussi quelle quantité de telle ou telle catégorie d’objets j’avais aussi. Et de pouvoir commencer avec des espaces de stockage vides au salon était extrêmement précieux.

J’ai bien compris, ces dernières années, que si je ne vois pas les choses j’oublie qu’elles existent. Donc si quelque chose est dans un tiroir ou une armoire, il faut que ce soit une catégorie claire et simple d’objets. Si c’est trop compliqué, les choses finissent par trainer sur les surfaces (j’ai d’ailleurs, à ce propos, diminué le nombre de surfaces à disposition pour attirer du chenit dans mon espace de vie).

Un exemple: j’ai un meuble plein de tiroirs (16, pour être précise). Jusqu’ici, j’y avais mis un peu pêle-mêle bougies, bougeoirs et encens. Honnêtement, si j’ai sorti quelque chose d’un tiroir de ce meuble trois fois au cours de la dernière année, c’est énorme. Une très mauvaise utilisation d’un meuble au salon! Les tiroirs servent maintenant pour des collections de petits objets courants: lunettes et étuis à lunettes, paquets de mouchoirs entamés, stylos et post-its, ampoules, etc. Il va sans dire que je vais me préparer une jolie petite carte plastifiée qui indique où va où, une fois que l’organisation sera finalisée.

Je ne brûle quasi pas de bougies, sauf parfois sur le balcon. Elles peuvent donc, pour le moment en tous cas, aller dans une boîte en plastique hors de l’appartement. L’encens, j’aime bien en brûler sur le balcon. J’ai décidé d’en mettre une sélection dans un tiroir pas loin du balcon, et au final, j’arrive à tout mettre là. Donc là, on a une catégorie claire et simple: l’encens, c’est dans ces deux tiroirs. J’ai aussi un tiroir pour mon appareil photo, le trépied, la pochette de transports, etc.

Sous le lit, au lieu d’avoir des cartons de choses à tirer ou qui devraient aller à la cave, j’ai maintenant mis mes tissus indiens qui me serviront à changer l’habillage du salon ou la déco, pour ceux qui vont au mur.

Et la déco?

La déco, ça a été ma hantise pendant à peu près toute ma vie. Peur de faire faux, de faire des fautes de goût, de faire moche, d’être jugée, etc. Et aussi, le sujet de la déco rentrait dans mon gros angle mort de “l’expérience sensorielle du monde”, qui s’est éclairé il y a un peu plus d’un an lorsque j’ai fait ma formation d’hypnose (je dois toujours faire un article à ce sujet). La déco, ça aide à créer une atmosphère.

A travers d’autres discussions récentes (merci Téa et Sylvie), j’ai aussi compris que ce qui comptait, c’était si moi ça me plaisait. Est-ce que j’aime quand c’est comme ça, ou pas? Et que, au fond, la déco c’est aussi s’entourer des choses qu’on aime. Donc si moi j’aime un truc, eh bien que je le mette quelque part où je vais pouvoir le voir!

Mon espace de vie, il est pour moi en premier lieu.

Il paraît que tu as découvert les lumières connectées…

Ça, c’était une des révélations de ce grand réaménagement! Je savais bien entendu qu’on pouvait avoir des lumières connectées et plein d’autres choses dans le registre “maison connectée”, mais ça m’avait toujours donné l’impression d’être bien compliqué. En fait, pas du tout! Et même pas si cher que ça! Après qu’on m’en ait vanté les mérites (merci Téa!), j’ai découvert qu’IKEA avait tout une gamme “Smart Home“, et j’ai profité de me faire expliquer les choses un peu correctement par un vendeur sur place.

Pour moins de 30.-, j’ai maintenant un interrupteur à l’entrée de mon salon qui allume d’un coup toutes mes petites lampes d’ambiance. Mon rêve depuis longtemps… Pour démarrer, j’ai simplement pris trois prises connectées. En fait, avec l’interrupteur, c’est un peu comme si on avait le bouton rouge du multiprises sur chaque prise, avec un contrôle central à distance.

Etape suivante: me procurer le hub qui donne accès à l’application sur le téléphone, acheter des ampoules (qui permettent aussi de régler l’intensité ou même la couleur à distance, pas juste allumer et éteindre), et installer tout ça ailleurs dans l’appart et à l’eclau! N’hésitez pas à me demander conseil, je suis maintenant relativement au point.

Es-tu satisfaite?

Même plus que ça, je suis ravie. Ça m’a fait un bien fou de reprendre le contrôle de mon espace de vie. J’ai maintenant envie de me tenir dans mon salon! Il ne me stresse plus, car il n’est plus rempli de rappels visuels de tout ce que je devrais faire un jour si j’ai le temps (ranger, trier…).

Je suis aussi hyper contente d’avoir vidé ma cave (j’y ai remis des choses mais elle a encore de la place), tout mis mes affaires “de réserve” dans des boîtes (avec des étiquettes même si elles sont transparentes) et rangé ça correctement dans ma pièce de stockage, trié et pré-trié des choses qui en avaient besoin depuis longtemps, préparé les choses à donner, etc.

Il y a aussi des effets secondaires imprévus. Par exemple, j’ai beaucoup de thé, depuis longtemps, mais j’en bois peu. Dans mon réaménagement, j’ai fini par mettre le thé dans les étagères du couloir (aussi comme déco car il y a plein de jolies boîtes et de jolies tasses), et c’est par conséquent bien plus simple de me faire une tasse de thé que quand il était dans une armoire au fond du salon ou entassé dans l’armoire au-dessus de l’évier. J’ai donc recommencé à me faire un thé de temps en temps.

Pendant ces deux semaines, j’ai aussi sorti toute ma collection de CDs de la cave et numérisé tous ceux qui en avaient encore besoin. J’ai fait ça en tâche de fond, chaque fois que je passais devant le bureau où était l’ordi je mettais en route un nouveau CD.

J’ai mis mes albums photos au salon (au lieu de tout en haut du placard du couloir), et par la même occasion découvert que j’avais acheté à une époque toute une série de cadres pour mettre des tirages (je vais donc en faire quelque chose) et qu’il me reste deux boîtes contenant pas mal de tirages que je n’ai pas encore mis dans des albums. Une occupation sympa pour un week-end pluvieux!

J’ai aussi décidé de me faire des scrapbooks – dans mes boîtes de choses à trier, il y a aussi plein de souvenirs ou autres petites choses que je n’ai pas trop envie de jeter, et qui seraient mieux dans un scrapbook que dans un carton à la cave. Oui, il va falloir pas mal de jours de pluie. Dans la même veine, j’ai décidé de faire de la jolie étagère qui est maintenant dans ma chambre mon “étagère du coeur”, une sorte d’autel où je peux mettre des objets qui ont une signification particulière pour moi, des photos, des cartes reçues, etc.

Au chapitre des choses que j’avais oublié que j’avais: un nettoyeur de vitres Karcher. J’ai profité pour essayer de l’utiliser, histoire de savoir si je le garde ou le donne. C’est génial! Avec ce truc, ça prend littéralement une ou deux minutes pour faire une vitre. Je prête et je fais des démos, si jamais!

Qu’est-ce qui reste à faire?

Plein de choses! Déjà, toutes les choses qui étaient sur ma wishlist mais que j’ai dépriorisées: mettre du joli PVC au sol dans la cuisine et la salle de bains, recouvrir les armoires de la cuisine de papier autocollant plus joli que le formica brun des années 60, trier/ranger les armoires et étagères de la cuisine et de la salle de bains, m’occuper du balcon (pas touché), de mon coin bureau et de l’eclau, réorganiser le dressing…

Mais dans l’immédiat, il reste des choses “en plan” (sous contrôle toutefois) que je n’ai pas pu boucler durant ces deux semaines: 4 ou 5 boîtes de chenit à trier, outils et choses électriques à trier et ranger, donner les choses à donner (il va y avoir une série de publis facebook “qui veut ce truc?”), livres et CDs à débarrasser pour certains et finir de trier pour d’autres, compléter la déco dans l’appartement (mais maintenant l’idée ne me paralyse plus), rempoter certaines plantes pour qu’elles puissent trouver leur place définitive…

J’ai aussi prévu de faire un inventaire de ce qui est où (pas détaillé mais “les affaires de via ferrata sont rangées ici”).

C’est marrant, maintenant que j’ai eu ces deux semaines pour me lancer, je suis impatiente d’avoir à nouveau un moment pour continuer à avancer dans mon rangement!

Que faut-il retenir? Qu’y a-t-il d’autre à ajouter?

  • avoir du temps devant soi à consacrer entièrement à son espace de vie, c’est libérateur
  • tout vider et catégoriser ses affaires aide beaucoup (tout le monde n’a pas le luxe d’avoir autant d’espace que moi pour ça, mais ça vaut la peine de prévoir un espace dédié)
  • boîtes transparentes et étiquettes! (marqueur sur scotch de carrossier c’est déjà bien)
  • utiliser un vieil iPad comme photoframe (merci Karin!)
  • les ampoules déco de Girard Sudron
  • pour le rangement: combien j’en ai, à quelle fréquence j’utilise, où est-ce que je l’utilise?
  • faire un planning c’est toujours utile, ça sert de point de repère même si on finit par faire autrement
  • mon thé dans le couloir
  • les meubles à petit tiroirs pour ranger les petites choses plus ou moins utiles à avoir sous la main
  • la déco, c’est faire un truc qu’on aime
  • si on a plein de petits objets qu’on aime et qu’on veut pas jeter, c’est OK d’en faire de la déco!
  • ne pas oublier de faire des photos “avant”

Photos avant/après

(j’ai dû fouiller dans les archives pour certaines, et les photos sont pas top comme si on avait fait exprès! vous pouvez cliquer dessus pour les voir en plus grand)

Rando: Lac de Salanfe [en]

  • 26.10.2024
  • 13.7 km
  • 690 D+/-
  • 4h30 durée théorique
  • Départ 11h50, retour 17h05 (5h15): environ 4h45 de marche
    juste des petites pauses sauf 30 min à midi
  • Lien Swisstopo
  • Photos en vrac

Du moment que je descendais à Bex chercher ma binôme de randonnée, autant partir sur l’autre côté de la Vallée du Rhône. D’autant plus qu’autour du chalet, les projets qui me font de l’oeil ces temps sont plutôt longs ou exigeants, pas très compatibles avec un démarrage tardif dans la journée.

Le Lac de Salanfe me fait rêver depuis longtemps, après avoir (comme toujours) vu des photos sur Facebook. On est parties depuis le parking du Van-d’en-Haut, se laissant l’option de continuer jusqu’au Col du Jorat (bouquetins peut-être) une fois arrivées au lac, ou de faire le tour de celui-ci, suivant l’envie et l’état.

Randonnée sans difficulté si ce n’est les escaliers et échelles un peu raides (on a pris ce chemin pour la montée, et la route – avec risque de chute de pierres – pour la descente). Pas loin après le parking, il y a un très très joli coin pique-nique avec des tables (à noter si on part de plus bas, et plus tôt dans la journée).

Tour du lac dans le sens anti-horaire, premier côté bien plat, deuxième qui grimpe un peu. Les couleurs d’automne étaient absolument magnifiques, le bleu-turquoise du lac aussi. C’est étrange de voir les Dents du Midi depuis derrière, on n’a pas l’habitude! Arrivées au lac, on avait assez envie de monter au col, mais le timing était un peu serré (train à prendre) donc on a préféré le tour du lac – même durée théorique à un quart d’heure près, mais plus plat, donc moins de pauses.

Très clairement, c’est une région que je vais m’évertuer à explorer l’année prochaine.

Je note:

  • l’automne c’est une super saison de randonnée quand il fait doux
  • j’avais pris ma powerbank – pas eu besoin mais contente d’y avoir pensé! par contre j’avais oublié le gants, je les aurais mis au début
  • parking confortable, route étroite pour y arriver
  • 35 minutes de route depuis la gare de Bex
  • je n’ai pas eu besoin de mes bâtons!
  • j’avais quand même bien mal aux pieds à la fin
  • j’étais contente d’avoir pris plusieurs couches avec moi pour la pause de midi (jaquette fine à longues manches, polaire sans manches, coupe-vent) et j’ai quand même eu limite froid car j’étais trempe – j’ai hésité à changer mon haut pour la pause (j’avais de quoi), pas fait, mais j’aurais probablement dû
  • croisé un seul petit paquet de champignons!
  • la plaine de l’autre côté du lac ressemble à un paysage presque extraterrestre
  • le refuge est une vraiment grosse bâtisse
  • plein plein plein de mélèzes
  • trois hésitations de chemin: une dans la montée des escaliers (chemin en partie caché par un gros tronc de mélèze et la visière de la casquette), une au bout du lac (il y a des piquets qui traversent la plaine, c’est bon une fois qu’on les voit), et une fois vers la fin de la descente, il y a un deuxième parking un peu plus haut, et comme on était montées par un autre chemin, on n’était pas très sûres par où aller (réponse: rester sur la route va très bien)
  • pas de réseau en haut
  • revenir en partant plus tôt pour aller au Col du Jorat!

Quelques photos:

Rando: Les Plans-sur-Bex – Col des Pauvres (via Pont de Nant, Euzanne) [fr]

Screenshot
  • 29.09.2024
  • 18.6km
  • 1180 D+/-
  • 6h30 durée théorique
  • Départ 9h15, arrivée 17h45 (8h30): environ 7h00 de marche sans les grosses pauses
    45 minutes pour manger au Col des Pauvres, 30 min de pauses-repas supplémentaires en deux fois, et 15 min Pont de Nant… plus les habituelles lenteurs, en particulier en montée!
  • Lien Swisstopo
  • Photos en vrac
Screenshot

Le projet initial pour le week-end, c’était de faire (enfin!) le Col des Chamois. Projet annulé pour cause de cabane pleine (Plan Névé), donc le plan B était d’aller faire l’arête qui passe par la Pointe des Perris Blancs. Vu la météo, on avait des doutes, qui ont été très clairement confirmés à la vue de notre arrête entièrement enneigée depuis l’autoroute à l’approche de Bex.

Donc, départ des Plans-sur-Bex, direction Pont-de-Nant par les échelles (je n’y étais pas passée depuis des années), et départ pour le Col des Pauvres. Eh bien mes amis, il y avait de la neige! Et ça grimpe! J’ai un peu tiré la langue dans la montée. Et j’étais très contente d’avoir mes bâtons (politique “jamais sans mes bâtons”) et d’avoir un sandwich de plus dans mon sac, et assez à boire. Et mes gants.

J’ai changé de chaussures et eu nettement moins mal aux pieds. Mon genou s’est bien comporté. Il y avait des champignons, mais pas de quoi faire un festival. Une fois au Col des Pauvres, on a trouvé un petit coin herbeux et sec pour pique-niquer, et on a pris le parti de redescendre sur Euzanne (pas une décision très difficile) et de profiter de la route pour une fin de parcours tranquille jusqu’aux Plans.

Je note:

  • les gants c’est bien quand il fait frisquet
  • la neige ça glisse, ça fait des gouilles et ça mouille les pieds mais ça rend les paysages vraiment féeriques
  • le Vallon de Nant c’est vraiment un coin magnifique et sauvage
  • à faire: l’arête entre le Col des Pauvres et le Col des Perris Blancs; l’itinéraire blanc-bleu qui monte le long du Grand Muveran depuis Pont-de-Nant (et pourquoi pas pousser jusqu’à la Cabane Rambert); le Col des Martinets depuis le Vallon de Nant (ou vice-versa)…
  • j’ai la forme! (merci les oestrogènes, très certainement)
  • je ne suis pas certaine d’être vraiment passée par la pointe proprement dite lors de ma rando de l’an dernier par la Pointe des Savoleyres
  • les petites feuilles givrées
  • le bonheur du premier rayon de soleil
  • le chemin perdu après Nant, qui nous a valu un petit bond (prudent) pour traverser le torrent
  • les vaches aux oreilles poilues
  • la fin de la montée vers le Col des Pauvres… j’ai un peu morflé quand même
  • lendemain courbaturée mais c’est tout, et ça ne m’a pas empêchée de faire un bon entraînement de judo

Quelques photos

TDAH au féminin: troubles liés aux périodes prémenstruelles et périménopausales (Dora Wynchank) [en]

Dernière publi de notes prises au Symposium TDAH. J’ai raté le début de cette présentation, mais j’ai pris le sujet en cours de route parce c’est si important. Je n’avais que mon tél donc elles sont particulièrement lacunaires, mais j’ai une série de slides. Je crois que ça vous permettra déjà de voir qu’on a encore du chemin à faire…

Contexte: les fluctuations hormonales chez la femme, en particulier l’oestrogène, ont un impact sur la dopamine, et donc sont à prendre en compte tant dans le diagnostic que le traitement du TDAH.

Je suis arrivée pendant qu’on parlait de la grossesse.

Prise en charge des troubles prémenstruels, SSRI pendant la phase lutéale marche bien, c’est pas comme pour la dépression où il faut des semaines pour voir l’effet.

Autre option: augmenter le psychostimulant durant la portion du cycle où c’est nécessaire

La dépression post-partum est une condition vraiment grave. Beaucoup de culpabilité pour celles qui en souffrent.

On ne comprend pas tout du mécanisme mais rôle de GABA. Donc premier médoc qu’on va donner agit là-dessus.

Le TDAH est un facteur de risque pour la dépression post-partum (57% contre 13-19% de la population générale). Donc surveillance accrue pour patientes TDAH qui accouchent!

Repos et sommeil pour une femme qui vient d’accoucher, est-ce bien réaliste?

Pendant la grossesse, tendance à faire arrêter les stimulants. Il faut faire une balance des risques. Que veut dire “absolument nécessaire”? Est-ce que la femme TDAH risque de s’automédiquer avec de l’alcool (ou pire)? Être complètement incapable de travailler? Où met-on la barre? Pas juste arrêter mais soutenir avec autres interventions…

Est-ce que le trouble non médiqué va poser plus de problèmes/risques que le MPH?

Pas forcément clair si certains des effets négatifs du MPH pendant la grossesse sont vraiment dus à celui-ci ou au TDAH.

Intéressant: dexamphétamine, risques faibles durant la grossesse => ne pas recommander l’interruption du traitement (étude de 2017). Recommandation actuelle aux Pays-Bas: pas de dexamphétamine pendant le premier trimestre.

Donc dexamphétamine préférable à MPH. Garder en tête que les risques sont dans tous les cas relativement faibles, même si c’est significatif pour le MPH (malformation cardiaque 1/159, soucis placentaires aussi).

Périménopause

Définition rétrospective, on ne sait qu’après qu’on était ménopausée…

La périménopause, c’est long!

steph-note: plein de choses dans cette section que je savais déjà car je suis en train de lire The Menopause Manifesto

Une explication possible, l’hypothèse de la grand-mère: le fait que les femmes sortent du circuit de reproduction les rend disponibles pour s’investir pour leurs petits-enfants et la communauté.

steph-note: longévité accrue, j’avais cru comprendre en lisant The Menopause Manifesto que c’était pas si vrai que ça, un peu un mythe que “avant on vivait tellement moins longtemps”.

Plein de symptômes sympas

Rôle négatif des changements hormonaux pendant la périménopause chez les femmes TDAH.

Trois fois plus d’anxiété, dépression, symptômes vasomoteurs, dysfonctionnement sexuel chez les femmes TDAH en périménopause.

Les symptômes apparaissent dès la mi-quarantaine en moyenne.

Pour les troubles génito-urinaires, hormones intravaginales pour effet local.

Le pic des diagnostics coincide avec périménopause/ménopause.

Les symptômes deviennent évidents durant les périodes de transition.

(Je suis clairement un exemple qui illustre ça…)

Pendant la périménopause l’oxytocine est aussi impactée. L’oestrogène est produit par les ovaires mais pas que, et les récepteurs sont aussi répartis dans le corps. Voir H3 Network.

L’estradiol (oestrogène le plus puissant) a un impact sur la dopamine!

3 périodes “critiques” par rapport à la diminution des niveaux d’oestrogènes:

  • prémenstruel
  • post-partum
  • périménopause

Cumul des effets pour les femmes TDAH durant ces périodes.

Thérapie de substitution hormonale!

Discussion et Q&A

SOPK plus élevé chez femmes TDAH

Transition de genre h=>f: Impact sur TDAH?
La testostérone joue aussi un rôle chez la femme
Observer l’impact et ajuster l’intervention de façon individualisée

Allaitement: impact sur le TDAH? Pas d’études selon Dora Wynchank. Peut-être meilleur sommeil chez certaines qui n’allaitent pas? Allaitement => hormones qui aident avec l’attachement.
Réveil toutes les 2h va certainement aggraver le TDAH.

Dysphorie de genre révélée à l’adolescence chez filles souvent concomitant avec TDAH/TSA? Sujet chaud
Théorie TSA testostérone TDAH (Baron-Cohen?)
Controversé, on ne sait pas assez.

On pense que le tamoxifen bloque l’œstrogène mais on n’est pas très sûrs du mécanisme. C’est très compliqué mais on a tendance à simplifier…

Mirena aggraverait symptômes dépression TDAH???
Décrit chez certaines femmes mais on ne comprend pas vraiment car taux de progestérone systémique très faible, reste dans l’utérus.
Peut-être femmes ultra sensibles à des changements hormonaux.
D’autres femmes TDAH adorent ce stérilet et ça leur sauve la vie.

Il y a des liens entre endométriose et TDAH. Presque tous les problèmes somatiques sont élevés avec le TDAH.

Trouble du jeu vidéo et TDAH, enjeux cliniques et de santé publique (Sophia Achab) [en]

Symposium TDAH, mes petites notes comme je peux, lacunaires et sans doute avec des erreurs et approximations.

Gaming Disorder + anxiété, TDAH, TSA, phobie sociale (comorbidités).

Symptômes primaires TDAH + sévérité GD. Médiés par plus basse maîtrise de soi et agressivité plus élevée.

29%-84% double diag TDAH GD. Définition pas claire!

Caractéristiques communes: inattention, hyperactivité, impulsivité, réponses anormales aux récompense.

Impulsivité et troubles de régulation émotionnelle: facteurs de risque pour GD.

Nouveau: conduites addictives sans substances.

Pourquoi? Similitudes avec troubles d’abus de substances. Aussi, besoins cliniques.

Critères ayant amené à consulter pour GD, dans slide ci-dessus.

Entourage social comme partenaire essentiel (famille, partenaire).

Biais de genre: garçons jeux vidéo, jeunes filles réseaux sociaux. Femmes consultent tard et avec tableaux cliniques plus sévères.

GD a des critères, c’est pas quelqu’un qui “joue trop” selon l’entourage.

Functional impairment. C’est pas un nombre d’heures. Rupture dans le fonctionnement, altération significative pour cet individu. Voudrait et ne peut plus faire.

Il y a quand même une dimension quantitative mais elle n’est pas déterminante. Important: force motrice du comportement. On n’est plus dans du divertissant.

Usage pour qqch d’essentiel pour la personne.

Jeux vidéo ou autres choses (réseaux, pornographie en ligne, etc — prendre en compte les autres éléments).

Addiction = triade: individu, environnement, substance/produit. Il faut les trois pour parler d’addiction.

Overlap de facteurs de risque environnementaux.

(rouge: aussi TDAH)

Propriétés addictogènes du jeu vidéo. Parallèle avec le tabac.

Longtemps difficile de faire passer le jeu vidéo comme quelque chose de problématique: lobby jeu vidéo. Même si la majorité des usages des jeux et réseaux sont de nature fonctionnelle. Minorité développe un GD.

Production stratégique d’addiction…

Sujet vulnérable: vouloir échapper de soi-même, agressivité/hostilité, faible conscience de soi, etc.

Est-ce que dans le profils psychologiques on a qqch de similaire avec les populations ayant des troubles d’abus de substances? Facteurs de risque (impulsivité, etc) intermédiaire entre population normale et dépendance aux opiacés.

Bénéfices attendus? qui pourraient être prédicteurs. Besoin de se confronter à la compétition à l’autre, prouver qu’on est meilleur. Escaping.

Clusters qui jouent beaucoup mais ne sont pas GD car autres facteurs OK.

Evaluation:

Prise en charge transdiagnostique.

Avec parents: symptômes d’alerte, facteurs de vulnérabilité, manière de poser des limites…

Ecouter Dingue sur les jeux vidéo.

Santé publique: la Suisse est en avance. Enjeu: que va-t-on faire? Consensus, même s’il n’y a que deux addictions comportementales “officielles”. (ça va un peu vite là pour mes notes)

Futur: on veut une pratique clinique basée sur les preuves. Problématiques de genre. Profils très différents chez les filles. Formation des professionnels de la santé au repérage. Promotion de la santé digitale. Action politique, coordination avec l’Europe.

TDAH + JV: peu de recherche avec méthodologie rigoureuse

Risque accru de GD si TDAH.