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Date de création : 04.02.2008
Dernière mise à jour : 30.01.2025
23123 articles


La conscience .

Le sommeil n'est rien d'autre qu'un état de conscience modifié. Bref la conscience n'est que le résultat d'un ensemble de traitements d'informations : elle n'a pas de siége...coupez plusieurs sources et vous aurez des états modifiés , coupez toutes les sources ; et il n'y aura plus de conscience.

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LA TERRE ..NOTRE MERE.

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partager la terre.

On peut penser ce que l'on veut d'internet mais quand même quelle merveilleuse invention ; je comprends certaines élites qui voit leurs pouvoirs s’amoindrir, aujourd'hui la science est à tout le monde et sans doute des gens prennent peur que en plus de partager la science on leurs demande de partager la terre.

Les blés d’or, la ferme de mon grand-père.

 
ECOUTER LE VENT,EMBRASSER L'HORIZON

Il n’est rien de plus beau que l’instant qui précède le présent  ou l’instant où l’horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses.

 

La dame d'Auvergne,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Alphonsine,

 

Les blés d’or, la ferme de mon grand-père.

 

Écrit par horobindo

 

 

 


Je suis L'Alphonsine  , je suis née le premier jeudi du mois de mars 1886 , en terre d'Auvergne, l'hiver avait été rude , un vent froid et glacial soufflait dans le village  , de la neige qui tombait par gros flocons , un épais manteau blanc avait lentement fantomisé  la ferme de mon grand pére , elle
fut cette année là , coupée du monde , la vie y était rude et pas toujours très gaie,nous connaissions pourtant ces périodes ou personne ne passait les chemins trop enneigés .

 

 

 

 

 

 

 

Ce n'est pas pour rien que nous disions , en parlant de nos terres , les contrebas des replats de montagne ; des semaines , parfois , deux mois complets nous vivions isolé de tout .

Ma mère me raconta  quelle avait accouchée dans l'étable des vaches , il y faisait chaud , il y avait les veaux et les chevaux ,  un accouchement à cette époque se faisait sans tra-la-la , on s'en faisait pas toute une histoire et à l'image de l'arrivée d'un petit veau , vous savez quand le veau  se présentait bien , c'était un moment de fête ,  la nature une symphonie réglée par le maître des choses .

 

Gertrude Cheveyrands,

la bonne et amie du maître fit office de sage femme , on faisait souvent appel à elle pour aider les vaches à vêler.

Ma grand mère n'avait pas eu ce don de la nature , après avoir luttée , un nuit entière , elle était morte de fatigue , ma mère fut sauvée , longtemps , mon grand père en voulu à maman..
Pour se situer dans l'histoire , 1886 , c'était l'ère de la troisième République , le temps du patriotisme avec le général Boulanger ,  ah que je vous dise l'armée fut dotée du fameux fusil Lebel , bien utile pour aller coloniser l'Afrique. L'hiver 1886 fut rude , plus tard ,  j'en connu d'autres , mais mon Dieu  quand la neige fondait , les pâturages se paraient des couleurs et senteurs de fleurs , des versants devenaient jaune , rouge ou blanc , parfois multicolores selon les variétés  de primevères hirsutes , reines des prés ou sabots de Venus ,  gentiane ou chardon bleu .

Parfois L'Anatole .
Parfois Anatole   ( c'était le prénom de mon grand - père ) m'emmenait à travers les chemins , jusqu'aux étendues d'herbe fraîche que les vaches broutaient  jusqu'à se faire péter la panse , je gambadais , les sabots attachés autour du cou ne les remettant que là ou la caillasse ne risquait plus de me blesser les pieds , les premières années de ma vie furent les plus belles et les meilleures .

 

 ..

Ma vie entière , j'ai repensée à nos promenades et à nos conversations , j'étais une petite fille attentive et curieuse , ses histoires étaient grandioses , il me parlait de son pére , mon grand pére  qui avait fait la campagne de Russie , son idole était le genéral me disait t'il , le Napoléon , cet homme illustre qui avait anéantit son pays, des millions de Francais étaient morts sur des champs de batailles , plus encore de misére et de faim , pourtant plus tard on m'a dit que c'était un grand homme , comme quoi la vérité est faite par les hommes , je crois bien que j'ai supportée ma vie , en me disant que d'autres avaient connus le pire .

 


L'Anatole avait la barbe et les cheveux blancs , il avait 65 ans , pour ne pas tomber , il promenait sa canne , bien utile pour rassembler les vaches, la vie de paysan usait l'homme et bien peu allaient au delà de soixante dix... j'étais une petite fille heureuse , rieuse , tout au long de nos promenades , je soulais mon grand - père de paroles , de questions , celles que pouvait poser une enfant de mon Age . je n'avais pas ma langue dans ma poche.

Gertrude avant sa mort  m'avait offert mon premier cadeau , c'était un baigneur et son landau , un vrai " Petitcollin " " en celluloïd incassable une merveille , son salaire du mois n'avait pas été de trop , à vrai dire c'était un peu ma maman elle aussi.

Des scènes de cette époque heureuse sont restées gravées , dans ma mémoire ; à la bonne saison , nous allions à la ville vendre de la volaille , George le frère de maman attelait deux des juments Fauvette et Caline et dans la grande carriole nous parcourions plus de trente kilometres   , quand il faisait beau , le soir au retour , nous chantions  , je me souviens la chanson ( Jean Misére ) composée par Eugene Pottier la musique écrite par Mongier , elle parlait de la commune de Paris ,  c'était pour moi la découverte du monde , et avec cette chanson  , j'appris que tous les gens n'étaient pas heureux sur terre.

 

 

 

 ...

 L'église du village de mon enfance " Valcivières"

je n'ai jamais réussi à compter les peupliers qui bordaient la route, ma mémoire me parle de ces printemps ou sur les versants mille fleurs me disaient que les froids et les rigueurs s'en étaient allés .

Mon histoire est "l' aventure  de ma mère et du valet qui s'aimèrent l'espace  d'une nuit de pleine lune , en ces temps là ; il ne faisait pas bon de se faire engrosser , ma mére était la fille du maitre.

Mon père fut chassé de la ferme , avec ordre de quitter la région , il prit la route , je ne le vis que deux ou trois fois dans ma vie , Les grandes langues du village s'en donnèrent , à coeur -joie.
Mon grand père en a souffert  , en ce temps là , les curés , l'état et les lois formaient les Ames , le cléricale fixait le bien et le mal , la morale surtout , c'était le temps ou les paroles d'évangiles réglaient la vie des petites gens.

Pourtant si ces paysans " connaissait " la véritable histoire des Saints Joseph , Marie Madeleine et consorts , ils ne vivraient pas leur pauvre vie , culpabilisés  et soumis aux prédications et clergés de toutes sortes ,  Jean , c'était son prénom , son nom m'échappe , j'ai porté celui de ma mère , Jean mon père de sang était arrivé au domaine vers l'âge de 10 ans , enfant de l'assistance public , il avait été placé , élevé à la dure , il occupait depuis son arrivée une vieille grange et longtemps , il avait dormi dans la paille,  on en avait fait un valet à vie , c'était un beau gars , un blond aux yeux d'un bleu magnifique .

Il est mort jeune  d'un coup de pied ,   celui d'une vache  qu'il fallait traire , maman me raconta des années plus tard . A la ferme de mon grand père , maman s'occupait des hommes , de traire les vaches , c'est la bonne Gertrude ,  sage femme . cuisinière et coquine de grand-père qui fut ma confidente et qui me choya les premières années , un peu avant Noël 91 , elle s'en est allée pour toujours,  un hiver trop froid lui fut fatal .


Mes souvenirs d'enfance se sont imprimés dans ma mémoire.. Je parle des bonheurs de mes sept premières années.. et souvent des années plus tard , quand le ciel de ma vie était trop noir , je rappelle à moi les traces des instants heureux ... pour calmer mes peurs.. et mes angoisses.

J'ai gardé longtemps l'odeur des foins du printemps , la saison des blés , les couleurs et les parfums ,  la féerie du cadre et le soleil des étés m'ont soutenu , il y avait un tilleul dans la cour , il pleurait des branches en dessous , une table en chéne ,  deux bancs et quand le temps le permettait nous dînions et prolongions les soirées , il y avait des rires ,    le ciel du soir était magnifique , j'ai rêvé des étoiles et de l'avenir qui m'attendait.
Ma mère avait un frère , née cinq ans avant elle ,  l'aîné : celui qui devait remplacer le maître , mon oncle Georges travaillait la terre , c'était lui qui décidait des labeurs, parfois du temps qu'il pourrait faire le lendemain , il était dur au travail ,  mais aussi envers nous ,   des chevaux , nous en avions sept pour labourer , et faire l'ouvrage , au départ de mon père , ils avaient pris un journalier , le travail ne manquait pas au domaine , mon grand père et ma mère s'occupaient des animaux nombreux qui nous permettaient de vivre assez bien malgré les duretées de l'époque ,  nous avions des canards qui se baignaient dans la grande mare , puis des cochons , et beaucoup de volailles , j'aimais regarder les bébés poussins et canetons .

 **

Nous vivions en autarcie , faisions notre pain , la viande et les légumes , longtemps la bonne nous avait cousue la plupart de nos vêtements , c'est un colporteur qui vendait des pièces de tissu et bien d'autres choses curieuses. Mon grand père disait souvent que les temps changeaient , j'ai compris plus tard ce qu'il voulait dire ,  les années 1900 allaient changer le monde .


Nous avions un chien à la ferme , un braque solide et gentil , il nous suivait partout , veillait sur les vaches et me protégeait , souvent nous allions tous les trois , aux blés d'or , je dis tous les trois , mon grand père , prospéras mon chien et moi quand aux blés d'or , c'était la parcelle de terre préférée de mon grand père , une grande étendue qui produisait un blé de fée , et la nous sentions l'infinitude.

Nous étions sur un versant et quand le jour avait fait son travail , nous connaissions les ombres des choses , le ciel perdait peu à peu son bleu , il faisait corps avec les blés , nous étions le ciel et la terre.  C'était le temps ou être paysan  était une assurance contre la faim , les travaux étaient pénibles , mais nobles ,  le soir , il faisait bon de regarder le ciel et le remercier   pour ce qu'il nous avait donné . la rudesse de ce monde cachait souvent l'harmonie des multiples caprices de la nature à l'origine de la vie .

 

 

 

 

 

 

 

 

Ces années furent les années heureuses , je parle peu de ma mère , souvent je la voyais triste,   sans doute d'étre seule ,  je pense qu'elle n'avait pas oubliée mon père Jean celui qui n'avait pas de nom.
Mon bonheur c'était la famille , mon chien ,  mes vaches , les blés d'or , mon grand-père , mon oncle , ma mère ,  puis je me souviens , c'était la veille de la Saint Jean , mon grand père m'avait pris par la main , nous avions marché longtemps , comme si il voulait mémoriser ses champs , le chien nous suivait , il parla peu , ce n'est que plus tard que je repensais a ce moment ,  j'avais sept ans. Longtemps j'ai repensée ce jour , il tenait ma petite main dans la sienne , je me sentais protégée , grand-père pourquoi est tu parti si vite , j'aurais aimée que tu m'apprenne la vie , que tu m'apprenne à vivre la vie .
Nous fêtâmes les feux de Jean , pas le Baptiste , nous fêtions le solstice , ce moment ou le jour est le plus court , nous avons allumé dans la cour ,  un feu de fagots  comme chaque année , les adultes avaient bu le vin et ils s'étaient raconté les histoires de l'année passée,  comme chaque année les voisins de " La Bourdette " étaient venus boire le vin et chanter..

 


Mon grand-père s'en est allé dans la nuit , une mort paisible , sans doute usé par le travail ,  le matin , il était froid , je me souviens de ce baiser glacé sur le front , j'aimais mon grand-père tendrement. Il repose au cimetière de Valcivières , sa tombe , il l'avait choisi , haut perché , il faisait face au souffle du vent qui chaque printemps répandait les parfums des fleurs renaissantes.


Mon grand père avait un frère qui avait acheté un fond de commerce à Paris , de temps en temps,  il donnait des nouvelles , une fois je me souviens , il était venu passer une semaine au domaine , je n'ai jamais su ce qui liait les deux frères , je crois que l'un avait prété de l'argent à l'autre , en tout cas à la mort de son frère , mon grand oncle se présenta très vite au domaine et voulu la vente de la ferme , le frére de ma mére n'attendait que cela , souvent il avait était question d'argent , " de sa part  , comme il disait ) son réve était de s'installer ,  de monter à Paris , d'acheter un commerce.

 

Ce fut une vente rapide , le domaine était convoité , la vente fut partagée entre mes deux oncles , à cette époque la fille devait laisser sa part d'héritage au mâle , à l'aîné . Pour ne pas nous laisser à la rue ma mère et moi , on nous fit cadeau d'une vieille bicoque situé au village de Valcivières et la somme de 1000 francs de quoi tenir en attendant que ma mère trouve un travail .
Elle n'avait jamais quittée le domaine et savait à peine lire , sa science était celle de son père et de son amie " Gertrude " " elle savait tout faire à la ferme , je crois bien que maman aurait pu conduire les chevaux et labourer , c'était une femme courageuse , je crois que partir de l'endroit qui l'avait vu naitre la rendit triste pour le reste de sa vie , elle n'était pas seule , j'étais sa fille et peu à peu j'appris à connaitre ma maman.
C'était la fin des temps heureux , nous eûmes des jours sombres ma mère et moi , les grands espaces et les animaux nous manquaient , nous fumes plus proche , ma mère prit emploi de bonne à tout faire chez le médecin , notre maison était triste et souvent seule,  j'ai longtemps pleurée, puis elle m'emmena avec elle et  j'ai comme elle , frotté ,  les escaliers et bien d'autres travaux pénibles , le docteur était un brave homme , sa femme notre maitresse était trés autoritaire , il faut dire que nous étions deux paysannes et que les bonnes maniére ,  nous devions les " apprendre " et je dois dire que "madame" comme nous devions l'appeler , nous les appris assez vite  , nous n'étions après tout que des gens à leurs services , ma mère gagnait 60 francs par mois , La patronne me rhabilla de la téte au pieds , j'avais fiére allure .
Puis un jour ma mére  rencontra un homme . Il allait de village en village , pour acheter les peaux de lapin ,  il vint lui rendre visite , et chaque mois , un bouquet de fleurs à la main , il fit sa cour J'ai pris l'habitude de me promener dans le bois à la sortie du village ( pour les laisser seuls ) j'aimais respirer l'odeur des fleurs des bois ,les anémones sauvages les rebelles , les faux géraniums , c'est magique de voir toutes ces fleurs qui  n'aiment que la profondeur des bois . Maman avait trouvé son homme .
La loi de Jules Ferry date de 1882 , elle fut difficile à appliquer partout en France  à cette date , les parents avaient besoin des sous que gagnait les enfants et longtemps l'idée que l'instruction serait un bénéfice et un espoir pour l'avenir ne fit pas l'unanimité.
Il s'agissait dans un premier temps.. d'apprendre à lire et écrire , très souvent l'école s'arrêtait a 12 ans et il ne faut pas mentir , les études prolongées ou si vous voulez les études supérieures étaient réservées à quelques uns. Nous approchions du début de l'ére industrielle et les patrons allaient avoir besoin de main-d'oeuvre  qui sache lire et écrire , facteur très important , plus important que les dérives que pouvaient engendrer le fait de savoir lire , sur des pensées revendicatrices.
Un matin de septembre 1898 je fis ma première rentrée des classes. J'avais 12 ans ans un petit bout de jeune fille ,  mes illusions de prince charmant s'en étaient allées,  ma vie aux blés d'or me manquait.
Je suis L'Alphonsine ,  je vous raconte un peu de ma vie , je suis née dans l'autre siècle , pas celui des deux guerres , l autre vers la fin.

Le grand Jules m'a donné l'école , deux ans , mais j'ai su lire et écrire et je dois vous dire que c'est grâce à ce savoir que je n'ai pas chutée dans l'obscurantisme , je suis restée debout et libre d'esprit , ma vie entière.
Ma mère reçu une lettre de mon oncle , son frère en mars 1901 , il voulait que je vienne à Paris il avait du travail pour moi . Il avait fait comme le frère de grand-père , il avait acheté un commerce de charbon , il vendait le vin et avait quelques chambres , il était bougnat. Il avait acheté son affaire rue de l'arbre Sec, aux halles de Paris.
Avril 1901 arrivée à la gare de Lyon un mardi , il pleuvait , mais j'étais heureuse j'éspérais de la vie ,  j'allais prendre pour la premiere fois le métro parisien , il était neuf  .  L'exposition universelle avait générée de multiples grands travaux , le baron avait jeté les premiéres pierres d'un nouveau Paris.

 


LA VIE D'UNE FEMME NEE EN 1886 "2 "
( Si le parfum d'une vie se résumait aux sentiments alors ils iraient selon leurs envies et par conséquent seraient des voyageurs , sans chemin ) des traces , des traces de vie, une vie au siécle dernier..

 

L'ALPHONSINE . DEUXIEME PARTIE......

 

 

Paris en 1901 bruissait encore de multiples grands travaux., l'haussmannisation de Paris devait durer jusqu'en 1914.

 

Enfin on avait pris conscience de l'insalubrité du cœur de la capitale , on faisait un quartier de bourgeois , le peuple continuerait à prendre des pots de chambre sur la tète , les rues continueraient à être des coupe -gorges,  l'église Saint Eustache au milieu des halles Baltard  servait de point de rendez vous aux amoureux , appelé dorénavant halles de Paris , on avait en 1900 construit huit pavillons ,  deux autres seront construit plus tard , il s'agissait de pouvoir mieux circuler et donner à l'étendue une meilleure organisation , le nom de l'architecte est resté un certain temps  puis on appela les halles à nouveau halles de Paris.

 

 

 

**

 

c'est là , sur dix hectares que depuis 1130 se faisait le commerce de ce qui faisait vivre les parisiens ,

fruits , légumes , viandes de toutes sortes 

Philippe Auguste transfère le grand marché de la place de Grève à la périphérie du Paris de l'époque , il achète une léproserie et les pavillons sont à cet emplacement ,

non loin de là il y a la rue Saint Denis , puis le cimetière des innocents. La rue de l'Arbre sec donnait carrément vers le pavillon des bouchers , c'est comme ça que nous disions , ce quartier fut le mien pendant trois ans .


Le frère de maman  avait un commerce de charbon au numéro 54 , il vendait du bois également , devant la porte cochère il y avait sa charrette à cheval et son ouvrier en bourgeron noir.

George mon oncle était derrière le zinc , il servait du vin à un homme noir , j'entrais et je vis que cet homme était noir de charbon , j'étais terrifiée et fascinée à sa vue ,  il était sale des pieds à la tète , on ne voyait que le blanc des yeux .

La moitié des clients étaient dans cet état , les autres; des bouchers de la halle à viande étaient penché sur un verre ... qu'ils tenaient de peur qu'on le vole. Moi qui arrivait de ma campagne  , deux choses me frappèrent , la première , c'était le manque d'air , sans doute , les poussières qui embrassaient l'air .
La seconde , l'odeur acre , et déplaisante , ça sentait un peu le pourrit , l'urine , une odeur tenace et quelques jours plus tard , moi aussi je portais cette odeur sur mes vetements , je mis du temps à oublier que je ne sentais pas trés bon .

 

Par contre j'ai su très vite , pourquoi mon frère m'avait demandé. Mon travail consistait à faire ce que la serveuse et lui ne faisait pas. Je vous parlerai peu de ma vie , de ces trois ans , tristes et terriblement pénibles , heureusement j'aimais  ce quartier , à coté , au 52 de la rue , il y avait la famille Harel , ils fabriquaient  des fourneaux et des fours portatifs , au 50 , se trouvait un chef-d'oeuvre de balustrade , deux étages durant.

C'est l'ancien hôtel Saint -Roman du page de Charle X , il y a habité un palais ultra royaliste , au 50 , il y avait l'établissement de monsieur Mahé marchand de vin , cette maison débite le même liquide depuis un siècle , dans cette immeuble y habitaient les frères Cheriot , fabriquants de tabac , avant l'établissement du monopole.
Martin Saint Martin , père de madame Daigremont , conseiller à la table de marbre , habitait le 35 avant 1789 et cet immeuble est encore la propriété de monsieur Daigremont , un grand amateur de tableaux , plus en avant se trouvait la rue de Rivoli , au 22 , il y avait l'établissement d'un étuviste , ses chambres à laver étaient pourvues de baignoire en bois.

Je pourrais vous parler des jours entiers de mon quartier , c'est lui qui m'a fait continuer.

Mon oncle donnait un peu d'argent à ma mère , quant à moi , c'était 10 francs par mois , c'était peu et je n'ai jamais réussit a mettre le moindre sou de coté , ne travaillez jamais pour votre famille , c'est un conseil d'une bonne à tout faire , trois années entières ,

 il a profité de ma candeur et quand j'ai eu besoin d'argent , plus tard , il m'a fait le chapitre de celui qui ne s'en sortait pas .

 

En 1903 les foudres de la vie se sont acharnées sur moi , j'ai cédée aux avances d'un charbonnier , et je suis tombée enceinte , la pire des catastrophes , le monde de l'époque vivait encore sous le joug des interdits et des préjugés , la religion est partout , les bonnes soeurs , les curés tout le monde fornique , mais quand une jeune fille tombe enceinte elle est mise au bancs de la société , on lui promet l'enfer .

Même les clients qui m'aimaient bien se détournèrent de moi , et pourtant tout ce joli monde avait les mains baladeuses , combien de fois , j'ai du fuir sous leurs avances grossières et dégoûtantes. Le monde est injuste et juge l'autre en oubliant le noir qui habille l'âme...
J'ai quittée le quartier des halles , l'endroit qui m'a soutenu pendant ces années de galère , le frère de ma mère à été déloyal , il a profité de moi comme une bête de somme , et m'a jetée à la rue avec un bébé dans le ventre. Le charbonnier à disparu du quartier je ne l'ai jamais revu.
Le 28 Octobre 1904 , je mettais au monde une petite fille.*


***

 

J'ai accouchée en 1904 à l'hôpital beaujon qui se trouvait boulevard Saint Honoré à l'époque, c'était les soeurs de la charité qui faisait les soins , les accouchements et les lois , que n'ai-je entendue , je devais mourir dans les flammes , 'l'enfer m'était promis. et je dois vous dire que , si j'avais du choisir un ,  je n'aurais pas choisi le leur .
Ma petite fille s'appellerait Andrée.
Je quittais les halles , l'hôpital et m'installais au village de Levallois chez une amie , je devais avant ,  passer par mon Auvergne natale , et mettre mon enfant en pension chez ma mère. J'appréhendais ce moment et les on-dit des gens du village de mon enfance , je n'avais que 18 ans .

 

.


 

( Si le parfum d'une vie se résumait aux sentiments alors ils iraient selon leurs envies et par conséquent seraient des voyageurs sans chemin ) des traces , des traces de vie , une vie au siécle dernier.
De retour à Valcivieres apres trois ans d'absence , je me suis fait discrète , les gens étaient lourds d'esprit , eux aussi craignaient l'enfer , le Bon-Dieu et ses saints , je n'étais plus la gamine partie à Paris chercher fortune et un prince charmant , j'étais une pécheresse qui ramenait au village une bâtarde.

Maman avait 43 ans , elle faisait déjà vieille femme , il faut dire qu'a la campagne les gens s'habillent de noir après 40 ans , même bien avant.... le vent , le froid et le soleil avait froissé son visage , les grandes fatigues et les soucis aussi. Ma mère travaillait toujours chez le docteur , et il fallut s'arranger avec la voisine pour alterner la garde de mon enfant , il me faudrait envoyer chaque mois 20 francs , un tiers de mon salaire.

Je l'avais su peu avant mon départ , la famille Couturier à levallois me prenait à leurs services . Une autre vie allait commencer.

Après 15 jours d'air pure et de gazouillement de ma fille Andrée , je reprenais le train qui m'avait conduit vers ma première expérience parisienne , nous allions connaître le printemps de 1905 , les arbres avait un manteau vert . Le village de Levallois était récent , quelques riches familles s'y etaient installées , elles laisseraient leurs noms aux rues et à la postérité , comme quoi l'argent et facteur de reconnaissance.

En tout cas je n'ai pas à m'en plaindre , les Couturiers ont toujours été juste avec moi. Même à la mort de monsieur.... marchand de tableaux ( entre-autres ) madame m'avait laissée mon emploi , je suis devenue une levalloisienne et j'ai pu payer la pension de ma fille , que je n'ai récupérée que 5 ans plus tard.
C'était un autre monde , un monde feutré ou il y avait les bonnes manières , aux halles je n'avais connue que vulgarité et saletées*, partout ça sentait mauvais , et c'était du chacun pour soi , un monde de brutes impitoyables . Là , mon nouveau travail même s'il était éreintant , 10 heures de ménage par jours ,  madame voulait encore que j'aide au service  , je faisais facilement 62 heures de travail par semaine , mon salaire était correct ,  parce que madame m'avait trouvée une chambre de service , place de la mairie , je n'avais pas de loyer à payer  mais devais faire deux remplacements de gardienne par mois.

Le travail ne me faisait pas peur et j'étais seule , le temps libre n'avait point d'importance pour moi. Je me suis fais des amis , l'usine était proche de la rue Jean Jaurès et le soir nous allions en bande nous promener au château de la planchette , j'ai sans doute passée les meilleurs moments de ma vie à cet endroit , ce parc était magique avec son plan d'eau à l'automne 1905 ,  j'ai follement aimé un ouvrier métallo de l'usine Eiffel , j'avais 19 ans et lui 25 , un jour , il m'a emmenée au bord de la Marne , un dimanche soir ,  nous avions mangé et dansé jusqu'à tard  dans la nuit , nous étions rentré en vélo , puis je me suis donnée à Raymond c'était son prenom,  je l'aimais.
Je n'aurais jamais du , mais l'amour est un indicible mystère  pour la deuxième fois , je tombais enceinte , d'un homme qui n'était pas fait pour être père  ,  il disparut du jour ou il apprit que j'attendais un bébé , il demanda son compte quitta  Eiffel et comble d'ironie , il revint à Levallois au mois de décembre 1920 , sous forme de plaque commémorative , mon amant , et père de mon enfant ést mort à Verdum en 1916 . On ne retrouva pas son corps . Mon fils allait avoir 16 ans . Il vivait je ne sais-ou  comble d'ironie cet homme ( je parle de Raymond ) vécu à deux pas de l'endroit ou son fils avait été placé , mobilisé en 14 , un obus l'explosa en 16 ,  vous parler de cette affreuse guerre je pourrais , j'ai fréquenté des poilus qui m'ont narré leur quotidien , la misère à l'état brut , cette guerre qui allait extraordinairement changer la condition des femmes , enfin un peu , en tout cas semer le germe de l'émancipation.
1904 : l'ironie , cette année marque la séparation de l'état et de l'église.

1906 ; la naissance du fils que je n'ai pas voulu. Ma grossesse fut difficile et pénible , jusqu'au dernier instant, j'assumais mon emploi , je ne faisais plus le service  , mais continuais à faire le ménage , j'accouchais le 1 mars 1906 à l'hôpital Beaujon ,  encore  et les sœurs hospitalières me parlèrent à nouveau de rédemption , je n'en avais que faire , le surlendemain je quittais les sœurs , l'hôpital et mon fils. Je n'en voulais pas , je l'abandonnais à l'assistance Public. J'ai vécue ma vie avec ce poids , et j'ai compris que cette rédemption ,  je devrais la vivre sur cette terre .
En 1909 je pris à nouveau le train , en direction de ce coin de France   qui m'a vu naître , je passais dix jours chez ma mère , et enfin je fis connaissance de ma fille , je l'emmenais aux blés d'or , lui fit visiter le domaine qui avait appartenu à son grand père , là ou j'étais née dans l'étable des vaches ,je lui racontais notre histoire ,  les nouveaux propriétaires étaient gentils , je pu éclairer ma fille et lui donner les racines d'un passé , moi je me revoyais dans la cour , la table sous le tilleul avait disparue , mes pensées allaient vers grand-père , mort 16 ans plus tot , le vent me chuchotait des mots , ces mots aux couleurs du bonheur.

Ma fille grandit à Levallois , à l'âge de 18 ans , elle se maria avec un peintre rencontré à Montmartre , il était de confession juive et la rafle du Vel-d'hiv scella son destin , il ne revint pas des camps , ma fille se remaria quelques années plus tard , avec un typographe de levallois , ils eurent deux enfants.
Mon fils que je n'ai pas voulu fut placé dans une famille de paysans du Pas De Calai  dés l'âge de huit ans , l'assistance Public de l'époque plaçait ses ouailles dans les colonies ou les fermes en manque de bras , ces enfants devenaient valet , commis etc , rares sont ceux qui ont connu l'école à cette époque.

René était son prénom , il bégayait , sans doute les peurs de son enfance , il était beau gars et se maria ... à l'âge de 30 ans avec une jeune fille de son village , ils eurent 8 enfants. A 40 ans sa femme mourut d'un cancer et tous les enfants  se retrouvèrent à l'assistance Public comme quoi  l'histoire se répète. ;allez savoir pourquoi. René qu'on appelait aussi Néné est mort à l'âge de 80 ans , ses dernières années,  il les a passé dans une maison de retraite de troisième catégorie , il est mort  seul , indigent .

Il fut jeté dans la fosse commune de son village d'adoption . On lui a dit un jour peu avant sa mort qu'il avait une sœur qui s'appelait Andrée  et qu'il était d'origine Auvergnate , mais il n'en avait que faire , son nom était personne.

Paix à son âme.
Je suis l'Alphonsine , j'ai passée mes dernières années auprès de ma fille , et de mes petits enfants , souvent j'ai pensée au tilleul dans la cour , aux rêves que je faisais enfant, des rêves de prince charmant .
Je repose à Levallois 25 juin 1959.

Alphonsine.

par Horobindo.


( Si le parfum d'une vie se résumait aux sentiments? alors ils iraient selon leurs envies et par conséquent seraient des

voyageurs  sans chemins, des traces , des traces de vie ,


Je suis l'Alphonsine , je vous raconte un peu de ma vie, ne le dites à personne..
Je suis L'Alphonsine ,  je vais vous raconter très simplement un peu de ma vie , je l'ai vécue de manière circonstanciée , ( ce mot est barbare , curieux , philosophique pour dire que les causes et les effets ont des répercussions globalisées ) .

L'enchaînement des événements prennent racines en partie ..

de façon aléatoire tout en laissant une faible possibilité de liberté.

Le destin de chacun est scellé dans le principe collectif . et l'image d'un vol de papillons qui aurait des répercutions sur le temps du mois d'après est bien réelle , toutes proportions des événements gardés.
Au fil des mots je laisserais quelques traces afin de situer l'époque , les mœurs et je rappellerai que le ciel qui m'a accompagné était celui de mes ancêtres , il sera celui de mes petits enfants .

 

 **

Pour l'éternité.

 Des braves gens , de par le monde,

Naissent à chaque seconde.

Chacun de nous porte en soi

Les louanges que les autres n'ont pas. 

 

Les défauts et les qualités

Font un cocktail à mélanger

pour obtenir ce petit gout

Celui qui n'appartient qu'à nous.

 

Les êtres humains sont si divers

Qu'il y aura toujours sur la terre

Quelqu'un qui trouvera en nous

Ce qui lui manque par dessus tout



Certains recherchent leurs contraires,

D'autres c'est leurs semblables qu'ils préfèrent

Mais l'important c'est d'arriver

A s'accepter tel que l'on est.



Et chercher à s'améliorer

n'est pas forcément tout changer

Quand on commence à s'apprécier,

L'entourage l'a vite remarqué.

 

 
Il essaie de savoir pourquoi

On est tellement sur de soi.



Et tous ces gens qu'on admirait,

Finissent par nous envier,

Car eux aussi ils cherchent ailleurs,

Ceux qu'ils possèdent à l'intérieur.

horobindo