Comment moi, Ephrem, le  plus grand des pécheurs, rempli de vices, comment puis-je parler de ce qui dépasse mon entendement ?

Mais Notre Sauveur, par la surabondance de sa tendresse, a appris la sagesse aux fils des nations et, à travers eux, il a illuminé tous les croyants. C’est Lui qui mobilise ma langue, d’abord pour mon profit et à l’intention de ceux qui écoutent mes inspirations. Je parlerai avec souffrance et soupirs de la fin de ce monde actuel, et de la Bête terrible à qui il a été donné de mettre le trouble dans toute la terre habitée et pour qu’elle diffuse dans le cœur des hommes la consternation, la négligence et le grand athéisme et qu’elle fasse des prodiges, qu’elle produisent des images saisissantes et fortes « jusqu’à induire en erreur, si elle le pouvait, les élus mêmes ».

Elle ensorcelle tous les hommes par ces faits mensongers et ces prodiges illusoires. Dieu a accepté que la Bête soit dotée d’une grande puissance dans le but de tromper les hommes, car l’athéisme a envahi le monde et laisse avec lui, sans aucun doute, beaucoup de détresse ici ou là. Ainsi Notre Seigneur dans sa sainteté permet que le monde soit éprouvé. La prétention du monde ignore la Vérité car les fils d’hommes se sont rebellés contre Dieu et se sont éloignés de Lui en faisant le choix du mal.

Chers frères qui ont été jugés dignes par le Très Haut, il vous sera donné de connaître au préalable la lutte immense de ces derniers temps, car la Bête apparaîtra comme un dieu capable d’accomplir des sorts et des prodiges avec grande puissance, volant dans les airs avec ses partisans, vociférant à travers moult apparitions prodigieuses au point de conduire l’humanité vers une insondable détresse.

Considérons à présent cette époque pendant laquelle le frère sera capable de garder son âme en présence du Fils de Dieu très Saint, sans ombre ni trouble au visage.

Face à cette tristesse indicible capable de tourmenter les âmes sans qu’il n’y ait ni repos ni consolation, aussi bien dans les airs que dans la mer ou sur la terre, le monde entier connaîtra une grande confusion. Tous s’enfuiront vers les montagnes, certains mourront de faim, d’autres seront comme la cire sous une forte chaleur à cause d’une terrible sécheresse. Il ne se trouvera aucune miséricorde.

Les yeux remplis de larmes, ils vont tous s’interroger : « y a-t-il encore sur la terre la présence de la Parole Divine ? » et ne la trouveront pas. Qui pourra supporter de tels jours ? Qui aura la patience pour endurer de telles vicissitudes ?

En voyant les peuples des confins de la terre soumis à leur bourreau, à genoux et proclamant : « tu es notre Sauveur ! », la mer va s’assécher et disparaître, la pluie cessera de tomber et l’herbe se fanera. Ceux qui se trouvent en Orient s’enfuiront vers l’Occident et vice versa, mais tous seront terrifiés. Alors la Bête prendra tous les pouvoirs et dépêchera l’ensemble des démons en toutes directions afin de prêcher la véritable imposture : « il est venu dans sa gloire, le grand Roi ! venez le voir et adorez-le ! ».

Qui donc sera doté d’une âme assez forte pour supporter avec courage tous les pièges de l’ennemi ? En effet, chers frères amoureux du Christ, j’appréhende de parler de la Bête en raison de sa force colossale que les hommes iront affronter en ces jours.

Ô combien la Bête sera sévère envers la nature humaine, en particulier  à l’encontre de ceux qui ont été jugés dignes par le Très Haut, et qui possèdent la puissance de vaincre ses prodiges illusoires. En effet, beaucoup se montreront dignes de confiance et contempleront le Seigneur. Ils se réfugieront dans les montagnes et les endroits arides en présentant des prières et des supplications nombreuses. Je sais que le Dieu Saint, lorsqu’il verra ses enfants dans pareille misère mais dotés d’une foi véritable, leur prodiguera sa tendresse de Père Miséricordieux. Il les gardera de la Bête, protégés dans leur cachette, mais celle-ci ne cessera de les poursuivre partout sur la terre ou sur la mer étant convaincue de posséder tout bien terrestre et toutes choses de ce monde. Et tous lui seront soumis. Elle est convaincue — la malheureuse — de pouvoir résister, en cette heure terrible, à la venue de Notre Seigneur, seul capable de connaître sa faiblesse et son orgueil au point de provoquer sa chute.

Ce faisant, la Bête sera capable d’ébranler le monde jusqu’à terroriser la terre entière par ses prodiges mensongers. Quand les jours de la Bête seront advenus, il n’y aura plus ni paix ni repos sur la terre, mais grande tristesse, oppression, confusion et errance, mort et famine dans le monde entier. Notre Seigneur nous avertit de ce que nul n’a jamais vu de tels signes depuis les origines. La détresse de ces jours sera inédite depuis la création du monde et comme il n’y en aura jamais plus.

Mais nous, pécheurs, comment devrions-nous résister dans cette obscurité qui dépasse l’entendement ? Puissions-nous écouter la Parole divine dans sa providence qui accepte d’en « écourter le temps en raison de la violence et du désarroi de cette époque ».

Dans sa grande tendresse, Dieu nous enjoint de prier ardemment afin que l’épreuve n’advienne ni en hiver, ni un jour de sabbat.

« Restez éveillés et suppliez en tout temps, ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme ».(Matthieu 24:20)

Dans le tourment de cette désolation, les enfants tenteront de résister dans la rébellion et l’apostasie ; mais, dans la prière et dans les larmes, nous qui sommes pécheurs, puissions-nous prier à genoux afin de connaître le salut. Celui qui pleure et demeure dans l’humilité, qu’il implore de toutes ses forces afin de traverser cette épreuve qui doit advenir et ne pas connaître ces choses terribles comme la famine et autres tremblement de terre en ce monde. Celui qui veut préserver sa vie au milieu des scandales et des tentations doit s’efforcer d’obtenir une âme courageuse sous peine de succomber, y compris pendant un court laps de temps, sous les prodiges et les malices de la Bête. Le sachant, au jour du jugement, un tel n’aurait aucune excuse, ayant préféré se soumettre librement au pouvoir du dictateur.

Mes chers bien aimés, nous devrions vaincre sans hésiter toutes sortes de tentations. Avec le temps, les sortilèges de la Bête augmenteront en puissance. Il tentera de faire la guerre contre Dieu dans l’espoir de lui ravir tous les hommes au point de les marquer de son insigne, de son empreinte. Viendra alors le temps pendant lequel la Bête prétendra dominer le monde entier par ses ruses. Nul ne pourra se nourrir ou procéder à un quelconque commerce s’il n’est pas marqué du signe de la Bête. Personne ne pourra ni acheter ni vendre s’il n’a pas sur lui la marque et le nombre de son nom.

 Il disposera partout dans le monde des gouvernants qui lui seront totalement soumis.

 — Soyez vigilants, chers frères, à la méchanceté de cette grande Bête et face à ses pièges redoutables. Elle s’attaquera également à ceux qui grandissent dans le sein de leur mère et sera donc en mesure de contraindre à accepter sa propre marque, ceux qui ont besoin de se nourrir. Cette marque sera fixée à un endroit spécifique, sur la main droite ou sur le front dans l’espoir que nul ne puisse avoir la possibilité d’accomplir le signe de la Croix.

Cela poussera un grand nombre à ne plus se souvenir du Saint Nom du Seigneur Jésus, Notre Sauveur. En effet, la Bête sait parfaitement que le signe de la Croix est susceptible d’abolir ses puissances au point de les anéantir. C’est pourquoi il marque tout homme sur la main droite considérée comme seule capable de protéger tous nos membres, de même que notre front semblable à une tourelle haute et lumineuse, symbole de notre Sauveur.

— Chers frères, un combat très intense est à la porte de tous les amoureux du Christ ! Dans l’espérance qu’ils n’aient aucune peur au moment de la mort et qu’ils ne soient pas insensibles à ces événements ; il leur est nécessaire de refuser la marque de la Bête en considérant que le signe de la Croix de Notre Sauveur, est le seul moyen à notre disposition pour ne pas insulter le Nom de Dieu.

Ceux qui auront volontairement refusé la marque de la Bête, ne seront pas sous l’influence de ses différents sortilèges. Le Seigneur sera proche de chacun d’eux ; il les attirera et leur donnera toute lumière.

Chers frères, nous devons admettre que les prodiges de l’ennemi seront impitoyables. Cependant, Notre Seigneur saura nous épargner de tous les pièges du démon, si nous restons accrochés à la Foi en Jésus Christ. Cette même foi nous permettra de vaincre la force du Malin en dotant chacun de nous de la paix nécessaire capable de faire fuir l’ennemi. Par cette Foi, Dieu mettra en déroute celui qui se croit fort.

— Je vous en supplie, chers frères aimants du Christ, n’ayez aucune peur mais soyez remplis de la force de la Croix ! En effet, ce combat n’accepte aucune échappatoire, revêtez-vous de l’armure de la foi !

Soyons de bons serviteurs qui n’acceptent que les faveurs du Christ, parce que le voleur qui tentera de se revêtir des habits du Bon Pasteur, ne viendra qu’avec la volonté de ravir le bon troupeau, afin de le mettre à mort et de l’entraîner dans l’abîme qui lui est réservé.

Chers frères bien aimés, sachons reconnaître les apparences du serpent qui s’approche, rempli de ruse :

Notre Seigneur est venu pour sauver tout le genre humain, il est né d’une Vierge et est devenu homme, il a vaincu l’ennemi alors qu’il était dans un corps humain par la puissance de sa Sainte Divinité.

C’est pourquoi l’ennemi a voulu d’une manière semblable, prendre l’apparence du Seigneur afin de nous tromper. Or, il est écrit que Notre Seigneur Jésus adviendra sur une nuée comme un éclair lors de son ultime avènement.  

L’ennemi, quant à lui, ne viendra pas de la sorte à cause de son orgueil. Par ailleurs, il naîtra d’une femme de mauvaise vertu et viendra comme un voleur dans l’espoir de tromper le monde entier, se montrant humble, compétent, feignant de détester l’injustice, s’éloignant des idoles ; pour témoigner de sa piété en apparence ; il sera bon, proche des pauvres, doté d’une beauté sans pareille, calme, joyeux envers tous, aimant en particulier le peuple juif qui l’attend.

Il saura tromper le monde par ses prodiges et sortilèges marqués d’une puissance certaine. Il essaiera de satisfaire chacun afin d’être aimé de tous, n’étant jamais en colère mais toujours doté d’une parole séduisante.

Accommodant autant que c’est possible, il tentera toujours de se conduire avec droiture. Il va subjuguer le monde afin de le dominer et devenir son roi.

Lorsque peuples et nations seront témoins de ses qualités et prodiges, tous, d’un seul cœur, le proclameront « Roi » avec enthousiasme, en criant d’une seule voix « il n’y a pas d’homme bon et juste comme cet homme !».

C’est ainsi que son royaume s’étendra de manière fulgurante. Après avoir évincé trois grands rois, son cœur se glorifiera, s’enorgueillira et c’est alors qu’apparaîtra son amertume et son identité véritable. Ayant ébranlé les nations, sur la terre entière se répandra la terreur et les hommes seront désemparés. Toute piété disparaîtra de la Bête et sera tyrannique envers tous, étant vulgaire, colérique, terrifiant, laid, haineux, cynique, bestial, destructeur, esclavagiste, prompt à entraîner la race humaine dans l’abîme ou dans les brumes de l’athéisme.

Simultanément, il continuera à réaliser ses prodiges mensongers parmi les peuples. Des gens le vanteront, et feront son éloge à cause de ses prétendus miracles. Il criera devant la face des nations :

— « Sache, ô mon peuple, que ma puissance et mon pouvoir feront déplacer les montagnes sous vos yeux et émerger des îles du fond de la mer ! »

Tout cela s’accomplira — de manière illusoire — afin que beaucoup croient en lui et le considère comme un dieu puissant.

À cette occasion, l’âme de quiconque ne connaîtra que gémissement et tristesse ; tous souffriront d’une oppression sans aucun répit, et si quelqu’un porte le signe de la Bête, il ne saura acquérir que peu de nourriture sur un maigre marché ; les enfants mourront dans les mains de leurs mères tandis que leurs parents connaîtront un sort identique peu après. À pareille époque, se répandra une odeur de mort pestilentielle et insoutenable. Tous se demanderont :

— «  Quand viendra-t-il le jour où l’on pourra se reposer ; quand, enfin, ce tumulte s’arrêtera-t-il, et où nous enfuirons-nous ? » C’est à cause de cela que le Seigneur a dit « veillez et suppliez en tout temps afin d’être comptés parmi ceux qui seront dignes d’être sauvés. » Il y aura des tremblements de terre, des famines, des bouleversements en divers endroits.  L’or et l’argent, les vêtements luxueux n’auront plus aucune valeur. Chacun tentera de se cacher.

Le père pleurera son fils, la mère sa fille et la fille sa mère. Les visages des hommes et des femmes seront comme pétrifiés à cause de la tristesse, jusqu’à en mourir. Dès lors, ceux qui auront accepté le signe de la Bête, se hâteront vers lui en lui demandant son secours:

— « Donne-nous à manger et à boire car nous mourrons tous à cause de la famine, éloigne de nous ces bêtes sauvages ! » Mais il ne sera pas en mesure de les aider et leur répondra avec sévérité :

— « D’où tirerais-je tout ce qu’il vous est nécessaire ? »

Ils pleureront et gémiront, n’ayant trouvé nulle consolation à leur misère. Bien plus, leur tristesse sera mêlée de remord car ils avaient mis leur espoir dans ce dictateur. De fait, n’étant pas capable de s’aider lui-même, comment pourrait-il procurer un éventuel repos en faveur d’autrui ? Tous ceux qui ont accepté la marque de la Bête et se sont agenouillés devant l’Antichrist, le considérant comme un dieu, n’hériteront pas du royaume du Christ et suivront la Bête jusque dans l’abîme.

Le Bien véritable appartient à ceux qui sont restés saints et fidèles en toutes choses, ceux dont le cœur est resté uni à Dieu. Ils répondront sans peur aux questionnements de la Bête, malgré la souffrance qu’ils auront à subir, allant jusqu’à démontrer la fausseté de cet homme et ses prodiges illusoires.

Cependant, à l’aube de ces événements, le Seigneur miséricordieux enverra Élie et Henoch pour apprendre aux hommes la piété, prêcher la vérité divine afin que nul ne soit en mesure de croire en ce dictateur et afin que tous le redoutent (Élie et Henoch inviteront le peuple à ne pas se laisser fasciner, à ne pas douter non plus de sa propre foi ou de se soumettre à l’Ennemi qui ose combattre le Seigneur.

— « N’ayez pas peur de lui car il ne saurait demeurer longtemps parmi vous ! »).

C’est alors que le Seigneur viendra du ciel pour juger tous ceux qui auront cru en ses prodiges.

Malheureusement, le nombre de ceux qui écouteront Élie et Henoch sera dérisoire ! À travers l’envoi de ses deux prophètes, le Sauveur manifeste sa volonté de montrer son grand amour en faveur des hommes, parce qu’Il ne veut pas abandonner son peuple dans l’ignorance, en ces temps difficiles, et toujours dans le dessein de le sauver le jour du jugement.

 Les frères qui auront été jugés dignes lors de la venue du dictateur feront couler un fleuve de larmes en gémissant devant le Dieu Saint et afin d’échapper au pouvoir de la Bête. Ils se cacheront dans les montagnes et dans les grottes, mettant sur leur tête de la cendre et de la poussière, priant jour et nuit avec grande humilité ; c’est ainsi que Dieu les exaucera.

Ils seront conduits dans des endroits sûrs et seront à l’abri dans des grottes et des cavernes afin d’échapper à l’influence des prodiges et illusions des œuvres de l’Antichrist. Ils exerceront promptement un vrai discernement, mais ceux dont les pensées résident  dans les choses terrestres et les désirs mondains éprouveront de grandes difficultés étant attachés aux soucis du monde ; malgré les appels, ils seront insensibles à la foi et éloignés de tout conseil, tandis que ceux qui ont été jugés dignes trouveront la force nécessaire pour demeurer libérés des choses du monde et des soucis de cette vie présente.

Alors la terre, la mer et les airs gémiront, et avec eux, les animaux, les oiseaux du ciel, les montagnes, les collines, les arbres et les étoiles du ciel se lamenteront également sur le sort de la race humaine, en raison de leur éloignement de Dieu et à cause de leur croyance dans les tromperies et mensonges de l’Antichrist.

Ils ont accepté de recevoir la marque de l’ennemi de Dieu, au lieu de porter la Croix vivifiante du Sauveur ! La terre et la mer gémiront et les chants et les prières cesseront dans la bouche des hommes. Une grande attente jaillira de leurs cœurs. Les églises du Christ vont endurer de grandes souffrances et cesseront de célébrer l’Eucharistie. Passées les trois années de dictature et d’activités remplies des pièges de cet homme d’iniquité, viendra notre Seigneur Glorieux dans une vision indescriptible !

Les chœurs des anges et des archanges se prosterneront devant sa Majesté, et, dans une lumière incandescente d’où jaillira un fleuve de feu lumineux, les chérubins dans un saint regard de condescendance, accompagnés des séraphins, les visages et les pieds voilés sous leurs ailes lumineuses, s’écrieront tous ensemble : « Ceux qui sont endormis, réveillez-vous, car l’Époux est là ! »

Alors les tombeaux s’ouvriront et les peuples de la terre tourneront leurs regards vers l’Époux, le Saint, celui qui est Beau et Doux par excellence. Des myriades d’archanges et d’innombrables anges ainsi que les armées célestes sans nombre fêteront ensemble les saints, les justes et tous ceux qui n’auront pas accepté sur eux la marque de la Bête ! Ensemble ils se réjouiront. La Bête sera assignée devant le trône, attachée par les anges avec les démons et tous ceux qui ont acceptés la marque de la Bête.  Les ingrats et les pécheurs seront condamnés et iront dans le feu éternel. Ceux qui n’ont pas accepté la marque se réjouiront avec l’Époux dans les Cieux éternels avec les saints de tous les temps.

Amen.

ST Éphrem, 

La seconde venue du Seigneur,

La bête, la fin du Monde.

(Source)