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organiser une resistence, une lutte contre ce qui peut paraitre inexorable est deja quelque chose d
Par revesolution, le 15.09.2019
l
Par Anonyme, le 27.05.2019
je voudrais bien ecrire mais il n'apparait que ce petit cadre alors tant pis je vais l'utiliser.
l e mouvemen
Par Anonyme, le 24.01.2019
le mouvement des gilets jaunes à pris sa source dans le mécontentemen t d'une grande partie de la population;
Par Anonyme, le 23.01.2019
oui, une enquete s,impose.... http://revesol ution.centerbl og.net
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Date de création : 03.03.2015
Dernière mise à jour :
04.02.2025
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Mediapart a sollicité une douzaine de journalistes étrangers (Angleterre, Italie, Allemagne, Israël, Roumanie, Norvège, Canada…) dans le but de recueillir leurs impressions sur l’affaire Fillon. Le constat ? Accablant.
Prendre les yeux d’un autre pour essayer de voir qui nous sommes. Mediapart a sollicité l’analyse d’une douzaine de journalistes étrangers dans le but de recueillir leurs impressions sur l’affaire Fillon. À toutes et tous, les trois mêmes courtes questions ont été posées : 1) qu’en pensent-ils ? ; 2) une affaire similaire serait-elle possible dans leur pays ? ; 3) pourquoi ?
Le constat claque comme une porte de fer ; je n’ose dire de… prison. C’est un réquisitoire. L’affaire Fillon est une honte française. Les grilles d’analyse qui lui sont appliquées, cependant, divergent selon le pays d’où elle est regardée.
Pour certains, la plupart en fait, il s’agit d’une sorte d’OVNI culturel. Qu’un homme politique visé par la justice anti-corruption, qui a menti éhontément aux citoyens et à la presse, puisse continuer sa campagne pour la présidence de la République comme si de rien n’était, cela constitue un événement inconcevable à domicile. Au Canada, en Israël, en Norvège, en Angleterre ou en Allemagne, par exemple, personne n’imagine une farce à ce point grotesque se poursuivant si longtemps sans conséquences politiques majeures pour les personnes concernées.
Et quand certains ont été confrontés par le passé à des faits massifs de détournements de fonds publics au parlement, comme ce fut le cas en 2009 en Angleterre, des réformes institutionnelles profondes en ont découlé : des autorités de contrôle ont vu le jour, des députés ont démissionné, d’autres sont allés en prison – le plus souvent pour des sommes infiniment plus petites que celles évoquées dans l’affaire Fillon.
Dans d’autres pays – et ce n’est guère enthousiasmant pour l’orgueil français –, l’affaire Fillon est une consolation. C’est le cas, par exemple, en Espagne, où la classe politique (de droite comme de gauche) est minée par de multiples affaires d’atteinte à l’éthique, ou en Italie, qui a dû endurer pendant plusieurs décennies les aventures du satrape Silvio Berlusconi. Comme François Fillon, Berlusconi avait d’ailleurs cru pouvoir célébrer un « peuple » mythifié contre la justice pour se protéger. Cela a pris du temps, mais il a fini par perdre face aux juges son honneur et un peu, aussi, celui de son pays.
Il reste, dans notre panel, des journalistes originaires d’Algérie ou de Russie pour qui l’affaire Fillon pourrait être, au contraire, le thermomètre des lacunes démocratiques de leur propre pays, où une telle affaire ne verrait jamais le jour. Soit parce que la presse de masse y est cornaquée, soit parce que la justice est à la solde du pouvoir. Soit les deux.
Le public, effaré, a découvert que de nombreux parlementaires ont usé et abusé d’un système très flou de frais qui a vu un député payer la construction d’une jolie petite maison pour les canards de sa propriété avec l’argent du contribuable, ou d’autres s’acheter et vendre des résidences secondaires en exploitant les subtilités du système parlementaire.
Ce fut un “benchmark” au Royaume-Uni. Le Speaker du Parlement, qui a dû démissionner par la suite, a bien résumé la chose en disant que les politiques ne peuvent plus se contenter de se jouer des règles mais qu’ils se doivent d’agir “dans l’esprit de ce qui est juste”.
Mais hors de question de laisser le parlement s’auto-juger et d’en rester là. Une autorité parlementaire indépendante a été créée et des enquêtes criminelles ont été lancées.
Plusieurs députés ont fait de la prison, dont l’ancien ministre des affaires européennes pour un montant de frais non justifié de l’ordre de £12 000 – une somme infime par rapport aux montants cités dans l’affaire Fillon. Huit ministres, y compris ceux des finances, de l'emploi et du transport, ont démissionné.
Depuis, il y a zéro tolérance à l’égard de tout ce qui ressemble de près ou de loin à un establishment cupide. Dans un sens, le Brexit était l’expression même de ce rejet, car des personnalités telles que David Cameron ou George Osborne ont été considérées par beaucoup d’électeurs comme représentant une élite totalement déconnectée des gens ordinaires et de leurs inquiétudes face aux inégalités et à la mondialisation.
Et si le scandale Fillon était le même type de “benchmark” pour la France ? La vraie nouveauté aujourd’hui n’est pas la découverte de pratiques moralement douteuses, où un homme qui concourt à la magistrature suprême a visiblement trait le système des assistants parlementaires comme une vache à cash. Son ex-directeur de campagne [Patrick Stefanini – ndlr] parle même d’un “complément de salaire”. Les électeurs sont en droit de demander où est leur propre complément de salaire, surtout à quelqu’un qui promet du sang et des larmes.
Non, la vraie évolution pour nous – à en croire la chute actuelle de Fillon dans les sondages –, c’est que l’électorat français, qui donnait jusque-là l’impression de ne se soucier guère des peccadilles de ces politiques, pourvu qu’ils “fassent le job”, a décidé de dire “stop”.
Comme indiquait Alain Juppé cette semaine, lors d’un moment de lucidité salutaire, ceux qui ne suivent pas le mouvement appartiennent au passé. Et la politique est surtout un métier d’avenir. »
Une affaire similaire pourrait arriver en Russie, mais seulement en ce qui concerne la méthode de détournement, pas sur le résultat final. Récemment, l’opposant Alexey Navalny, connu pour ses enquêtes anti-corruption, a diffusé un film sur les biens immobiliers de luxe du premier ministre Dimitri Medvedev, qui sont cachés en Russie et en Toscane et dont la valeur ne correspond pas à son salaire officiel. Une minorité de Moscovite est choquée, mais personne ne s’attend sérieusement à ce que la justice s’y intéresse. Certains réseaux sociaux russes expliquent même que de telles révélations vont profiter à Medvedev, car les oligarques vont davantage le “respecter”, en sa qualité de milliardaire caché et donc d’homme fort. Pour sa part, la porte-parole du premier ministre dit qu’il y a rien à commenter. Elle a répliqué que même l’idée que son chef soit corrompu est inimaginable.
En Russie, les derniers médias libres sont la cible d’attaques par des moyens légaux et illégaux, et ils sont de plus en plus faibles. C’est un fait. Par contre, la quantité de blogs consacrés à des enquêtes, qu’ils soient anonymes ou signés, s’accroît et leur popularité est en hausse. “En Russie tout est secret et rien n’est un mystère”, se moque-t-on. Le gouvernement, qui contrôle la télévision, manipule l’opinion publique et les élections, ne se sent pas obligé de réagir à des blogs. “Ce sont juste des moustiques qui nous piquent”, m’a un jour dit une députée, sur un ton nonchalant, alors que je la confrontais à des accusations de corruption. On ne sait pas comment la situation va évoluer, mais pour l’instant ils se sentent inébranlables. »
Son parti n’a pas eu le courage de changer de candidat, craignant de désavouer le verdict populaire des primaires. Une nouvelle preuve que les élites ont abdiqué leur rôle au nom d'une “volonté du peuple” pourtant mal comprise. En fait, les élites aujourd’hui, en France comme ailleurs, ont peur du peuple. Quant à Fillon, fort de son investiture, il prétend convaincre uniquement parce qu’il parle. En se mettant hors et au-dessus de la loi, il se considère comme un souverain qui aurait reçu un mandat populaire. Cela me fait penser à une catastrophe de type biblique : comme Samson, il décide de mourir avec tous les Philistins.
Avec Silvio Berlusconi, nous avons bien connu le syndrome du chef politique qui se croit imperméable à tout contrôle judiciaire. C’est une attitude qui a gangréné la relation entre les pouvoirs de l’État. Nous y sommes encore, avec ces scandales innombrables qui engloutissent presque tous les mois la classe dirigeante. Quand cela arrive en France, finalement, cela nous rassure. Nous ne sommes pas seuls. Même la France, pays des Lumières, est comme nous. »
Eh bien oui, il est comme Bibi, le surnom de l’actuel premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui a été entendu par la police comme témoin assisté dans deux affaires de corruption et est soupçonné dans deux autres, dont une concerne l’argent que sa femme et lui auraient reçu du sulfureux Arnaud Mimran, comme l’ont révélé Mediapart et Haaretz. Mais voilà – et la nuance n’est pas moindre – Bibi n’aurait pas pu se présenter aux élections si ces affaires avaient été révélées avant le scrutin : il remplace Ehud Olmert, l’ancien premier ministre actuellement en prison, forcé de démissionner après que la justice l’eut mis en examen pour avoir reçu un “cadeau” de 15 000 euros d’un homme d’affaires américain. Olmert a été condamné fin 2015 à 18 mois de prison, avec un mois supplémentaire pour entraves à la justice.
Alors, il n’est pas tout à fait comme Bibi, François Fillon, puisqu’il pourrait, selon la loi française, être élu même mis en examen, situation impossible en Israël. Mais il a raison quand même, le jeunot, à l’autre bout du fil : comme Bibi, Fillon semble être investi d’une mission divine, et ces petits détails mesquins d’enquêtes de petits juges – pour Netanyahu, il s’agit, entre autres, de livraisons incessantes de cigares pour lui et de champagne rosé pour sa femme – risquent de le distraire de choses bien plus importantes, l’avenir de la nation.
“Revenons aux thèmes de la campagne”, soupire Fillon face aux questions sur Penelope ; “Mais laissez moi m'occuper de la menace nucléaire iranienne”, maugrée Netanyahu face aux questions sur Sarah. Allez, mes lecteurs comprendront assez facilement. »
Au Québec, le Code d’éthique des députés stipule aussi qu’aucun membre de la famille d’un élu ne peut retirer un avantage du fait de l’élection de quelque proche. Un député ayant engagé la femme d’un collègue, pourtant capée et sans doute compétente, a ainsi dû s’en séparer. Cela ne saurait faire partie de nos mœurs politiques. En France, au contraire, le nombre d’emplois familiaux, parmi les élus, impressionne, de part et d’autre de votre échiquier politique.
Le Canada a certes connu des scandales de corruption, beaucoup même, particulièrement au Québec, où la corruption dans le domaine de la construction et de l’octroi des contrats publics a mené à la tenue d’une commission d’enquête publique. Des élus, dont l’ex-vice première ministre Nathalie Normandeau et des membres de son cabinet politique, ont été arrêtés et accusés l’an dernier de corruption, fraude et abus de confiance. Il en résulte un profond, réel et durable ras-le-bol de l’opinion publique. Celle-ci est devenue très sensible au sujet et ne tolère plus la moindre trace de prévarication. Des enquêtes sont menées et les coupables doivent payer.
La lieutenante-gouverneure du Québec de 1997 à 2007, Lise Thibault, dont les notes de frais s’avéraient somptuaires, a tenté de faire jouer en vain l’immunité royale (elle était officiellement représentante de la reine Elisabeth II) : Lise Thibault a été condamnée en 2015 à 18 mois de prison. Elle n’en fit que 3 en 2016 mais fut bel et bien incarcérée. Et elle a dû rembourser 200 000 dollars de dépenses excessives.
Idem pour Gilles Vaillancourt, ancien maire de Laval, la deuxième ville du Québec, condamné en décembre 2016 à près de 6 ans de prison et au remboursement des 8,5 millions de dollars qu’il avait placés en Suisse. D’ailleurs, au Québec, beaucoup de maires se sont éternisés au sommet et plusieurs d’entre eux ont été accusés et/ou condamnés pour corruption au cours des dernières années. Il existe au Québec, depuis 2011, une Unité permanente anticorruption (UPAC), dont la mission est de “prévenir, vérifier, enquêter” dans le secteur public. En plus, s’impose la vigilance civique. Chez nous, que ce soit face à l’affaire du garde du corps de Marine Le Pen ou à celle de l’emploi abusif voire fictif de Penelope Fillon, il me semble que la sonnette d’alarme aurait été tirée beaucoup plus tôt et sans hésitation.
Au Canada, je crois qu’un homme comme François Fillon aurait été immédiatement largué par son parti. Il aurait quitté la compétition couvert de honte. L’an dernier, le Président du conseil du Trésor a été exclu du cabinet du gouvernement de Philippe Couillard (Québec), à peine quelques jours après qu’un reportage d’enquête eut révélé qu’il aurait pu favoriser l’obtention de subventions pour une compagnie “amie” du parti.
Or, je trouve les Français incroyablement désabusés, indifférents, relativistes (“tout le monde le fait”, “c’est de l’acharnement contre Fillon, ainsi détourné de la mission de redressement qu’il s’était fixée”, etc.) : chez nous, les gens hurleraient et réclameraient sans doute son départ. »
Le chef de la CSU, le plus grand parti, a dû démissionner de son poste. Il avait payé sa femme sur une période de 22 ans et a dû faire face à un acte d’accusation judiciaire. Le ministre de l’éducation, ancien parlementaire, a dû rembourser quant à lui 37 000 euros. Mais sa femme avait gagné beaucoup plus comme assistante à son service – 600 000 euros au total depuis 1997…
Donc, pour la faire courte : la cupidité est humaine. Ce n’est pas une spécificité française ou allemande, ou une sorte de maladie africaine ou asiatique. Nier l’avidité, quand elle vient à la lumière, est un comportement normal aussi. Mais je ne pense pas qu’en Allemagne un candidat au poste le plus puissant du pays puisse rester comme Fillon aussi longtemps dans la course s’il y avait une accusation aussi lourde de malhonnêteté. »
En outre, ce langage guerrier fait peur. On l’a déjà entendu de l’autre côté de l’Atlantique. La France serait-elle donc atteinte du même virus ? La Norvège ne s’intéresse pas souvent à la politique française. Cette fois, c’est une mauvaise série. Lamentable, atterrant.
Certes, aucune loi n’empêche un parlementaire norvégien d’employer un membre de sa famille, mais plutôt comme secrétaire de groupe, tout sauf un emploi fictif. En revanche, l’obstination d’un leader politique comme Fillon est inimaginable. En Norvège, des ministres ont démissionné pour bien moins que cela. Ici, on ne pardonne aucun faux pas, surtout en matière d’éthique, de mensonge ou de corruption. »
L’affaire Fillon est devenue une sorte de consolation pour le parti conservateur espagnol. Il faut noter que le président du gouvernement et du Parti populaire, Mariano Rajo, a été surpris envoyant des messages personnels de soutien à un ex-chef de parti quand tout le monde savait qu'il avait détourné plus de 40 millions d’euros vers des comptes suisses. Rajoy a fini par reconnaître que ces messages étaient “une erreur”, mais il n’y a jamais eu de conséquences politiques, et il existe de nombreux autres cas de corruption et de financement irréguliers qui affectent des dizaines de collègues PP, ainsi que le parti en tant que tel.
Tant le président du gouvernement que le personnel du groupe conservateur ont évité de reconnaître leurs responsabilités dans les affaires de corruption, au motif que ce qu’il s’est passé “peut se produire dans n’importe quel parti et dans n’importe quel pays”, et personne ne devrait changer de position, à moins qu’il n’y ait une condamnation devant les tribunaux. Que Fillon s’accroche à sa candidature, quelles que soient les enquêtes ou les témoignages recueillis par la presse, est probablement une “heureuse nouvelle” pour de nombreux dirigeants du PP. Et une déception parmi les citoyens indignés qui aspirent à la démocratie et réclament des contrôles suffisants pour expulser de la politique toute personne qui utilise des ressources publiques pour son propre bénéfice ou celui de sa famille ou de ses amis. »
Mais on se dit aussi, et c’est la seconde réflexion, que dans ce pays, il y a encore un État de droit, des institutions et des contre-pouvoirs qui fonctionnent. En Algérie, pays plongé dans une impasse politique totale, l’équivalent d’une affaire Fillon n’étonnerait personne. Encore faudrait-il que la presse algérienne puisse la révéler et que la justice puisse l’instruire en toute indépendance. Autrement dit, la France, avec tous ses scandales, a encore du chemin à dévaler avant de se perdre. On peut s’en réjouir ou se dire que ce pays doit vite se reprendre avant que sa chute ne devienne irrémédiable. »
Ici, Fillon, on ne l’aime pas. Trop thatchérien, trop catho. La Belgique se gouverne toujours au centre par la grâce du système proportionnel. Au moment de la primaire, on avait interrogé une douzaine de responsables du Mouvement réformateur, proche des Républicains, sur leurs préférences. Ils avaient plébiscité Juppé.
Une affaire Fillon en Belgique ? Des tas, mais en miniature. Il paraît que “le poisson pourrit par la tête”. Mais ici, le système politique n’a pas de tête. Écheveau de pouvoirs et de contre-pouvoirs enchevêtrés, la Belgique est le contraire d’une autocratie présidentielle. Du coup, faute de premiers rôles, nos scandales sont nettement moins sexy. Cela va du Kazakhgate, où un ancien président du Sénat a touché le pactole pour favoriser la naturalisation de trois milliardaires kazakhs, à l’affaire Publifin, où des dizaines de mandataires liégeois appartenant aux trois partis traditionnels qui se tenaient par la barbichette ont touché des rémunérations indécentes pour des réunions qui ne servaient à rien et auxquelles ils n’ont pas assisté. On parle pour la énième fois de réformer la gouvernance pour empêcher ces “dérives”. Mais des grosses prises comme Fillon, nous n’avons pas.
Puis la machine a déraillé. La rage d’être, lui “l’irréprochable”, mis en cause par les juges ; la crainte de voir ses amis politiques contester sa victoire à la primaire et cette peur viscérale des médias… Fillon le résistant, l’amateur de courses en montagne et de ski en Helvétie, est devenu Fillon l’accusateur. Isolé. Assiégé. Engagé dans une dangereuse surenchère populiste.
La morale de l’histoire ? Une affaire très française. Beaucoup d’incantations à la transparence, mais des arrangements douteux révélés presque chaque semaine. Un candidat de la “morale” devenu soudain accusateur à tous crins. Une droite “républicaine” plus préoccupée par ses circonscriptions législatives et ses guerres de chefs que par la mise en œuvre de la “rupture” promise. Et si le seul changement possible, en France, outre Marine Le Pen et ses refrains souvent semblables à ceux de l’UDC suisse, était générationnel ? »
En rejoignant l’UE, ils ont été forcés de criminaliser officiellement la corruption, le népotisme et les abus, et de jouer à cache-cache avec des règlements de transparence et un pouvoir judiciaire et des services secrets puissants et indépendants. Récemment, lorsqu’ils ont essayé de modifier cette législation imposée et de retrouver le plein contrôle de l’argent public et de la magistrature, ils ont dû faire face à d’énormes protestations dans les rues. Alors, ils doivent se tourmenter : n’est-ce pas injuste de voir un ancien premier ministre français employer si facilement sa femme et ses enfants et leur verser autant d’argent ?
D’un autre côté, je suis plein d’espoir quand je vois qu’un politicien conservateur de droite d’une démocratie occidentale, qui veut que tout le monde travaille longtemps, dur et ne réclame rien gratuitement, a été secrètement volontaire avec sa propre famille pour tester un programme courageux de versements en espèces, sans bureaucratie, sans contraintes et sans conditions préalables. Lorsqu’il sera en fonction, j’espère seulement qu’il en fera profiter tous ceux qui vivent en France, ainsi que leurs frères et sœurs européens. Mettre l’accent sur ce généreux partage de l’argent public avec tout le monde est vraiment révolutionnaire. »
Merci à tous journalistes étrangers cités dans cet article qui ont bien voulu consacrer pour Mediapart un peu de leur temps et beaucoup de leur talent, dans des délais qui n’étaient guère raisonnables.
Stéphane Alliès, Agathe Duparc et Antoine Perraud, de Mediapart, ont contribué à cet article.