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organiser une resistence, une lutte contre ce qui peut paraitre inexorable est deja quelque chose d
Par revesolution, le 15.09.2019
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Par Anonyme, le 27.05.2019
je voudrais bien ecrire mais il n'apparait que ce petit cadre alors tant pis je vais l'utiliser.
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Par Anonyme, le 24.01.2019
le mouvement des gilets jaunes à pris sa source dans le mécontentemen t d'une grande partie de la population;
Par Anonyme, le 23.01.2019
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Date de création : 03.03.2015
Dernière mise à jour :
04.02.2025
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Rythmes scolaires, allègement des classes, réforme du collège... sur le bureau du ministre de l'éducation
Jean-Michel Blanquer, nouveau ministre de l'éducation nationale, a effectué son premier déplacement dans une école ce mardi. Sans vouloir tout réformer, il a promis de prendre le temps d'évaluer les réformes et les dispositifs initiés par ses prédécesseurs. Revue des chantiers qui l'attendent.
« Il n’y aura pas une énième loi ou une énième réforme », a promis le nouveau ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, juste après la passation de pouvoirs le 17 mai. C’est peu dire qu'il s’est déjà bien préparé à sa nouvelle charge. L’homme connaît parfaitement la rue de Grenelle. Il y a occupé le poste de ministre de l’éducation de l’ombre sous l’ère Sarkozy, en étant à la tête de la Dgesco, la direction de l’enseignement scolaire, jusqu’en novembre 2012. D’où sa réputation d’homme de droite, même si Jean-Michel Blanquer explique qu’il souhaite dépasser les clivages qui n’ont plus de sens à ses yeux.
Pour le nouveau ministre, il faut tout miser sur l’école primaire pour accroître les performances des écoliers et se fonder sur des études scientifiques, en neurosciences notamment. Il plaide aussi pour une autonomie accrue des établissements et de leurs chefs, selon le dogme défendu par l’Institut Montaigne, think tank libéral qui a l’oreille d’Emmanuel Macron.
Bon connaisseur des arcanes de ce ministère à l’administration lourde, Jean-Michel Blanquer devra pourtant gérer les dossiers brûlants laissés par sa prédécesseure. L’homme se targue d’être pragmatique. Mais il devra aussi écouter la base et les syndicats. Le Snuipp et le Snes lui ont déjà adressé des courriers (à lire ici et là).
Parmi ces derniers, l’attente prévaut. Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes, principal syndicat du secondaire, résume le personnage ainsi : « Il a un atout indéniable, il connaît tous les rapports de force dans l’éducation nationale. On va voir comment il se comporte à ce niveau de responsabilités. Quand il était recteur et à la tête de la Dgesco, il était assez autoritaire et voulait aller vite. En tant que ministre, il va devoir s’arrondir et ne pas faire table rase de ce qui a été fait. » La moue boudeuse de Najat Vallaud-Belkacem à l’annonce du nom de son successeur, immortalisée par la caméra de l’émission Quotidien, ne laisse aucun doute sur la circonspection de l’ex-ministre concernant la nomination de Jean-Michel Blanquer.
Si la rentrée 2017 est déjà prête, le nouvel exécutif entend toutefois y apporter quelques correctifs. Jean-Michel Blanquer veut mettre en musique la mesure phare d’Emmanuel Macron en matière éducative : la réduction à douze des effectifs en classe de CP en éducation prioritaire. 2 200 classes sont concernées. D’ailleurs, symboliquement, le premier déplacement du ministre porte sur cette thématique. Jean-Michel Blanquer s'est rendu ce mardi 23 mai dans une école en REP+ à Creil, dans l’Oise.
Puis il devra réajuster les réformes mises en place sous le quinquennat Hollande, comme le candidat Macron s’y était engagé. D’abord celle des rythmes scolaires et du collège. Puis le dispositif « plus de maîtres que de classes » mis en place par Vincent Peillon.
Le 17 mai, Najat Vallaud-Belkacem a soigné ses adieux. La ministre a adressé un mémorandum en dix points à « ses successeurs », sachant que ce poste difficile est rarement occupé en continu par la même personne. Au cours du quinquennat Hollande, trois ministres se sont succédé rue de Grenelle : Vincent Peillon, Benoît Hamon et, depuis septembre 2014, Najat Vallaud-Belkacem.
Pour la ministre sortante, il ne faut pas faire de l’école la « victime des alternances politiques ». En clair, elle demande à Jean-Michel Blanquer de ne pas détricoter toutes les mesures mises en œuvre au cours du quinquennat, convaincue que la politique éducative de ces cinq dernières années constitue « un socle solide ». Le quinquennat Hollande a eu l’ambition de donner « priorité au primaire » et est arrivé avec une belle corbeille de mariée pour les enseignants, à savoir la promesse de créer 60 000 postes. Promesse tenue, même si tous les postes n'ont pas encore été pourvus. Puis la loi d’orientation sur l’école, dite loi de refondation, qui devait être la grande loi du quinquennat, a été votée en 2013. L’ambition de Vincent Peillon était indéniable mais, dans les faits, pléthore de chantiers ont été ouverts, donnant un sentiment d’éparpillement.
Les réformes, avec leurs lots de polémiques, ont émaillé ces cinq dernières années. Le ministère de l’éducation nationale a voulu toucher aux rythmes scolaires, au nouveau collège, en passant par les programmes, les zones d'éducation prioritaire, la formation des enseignants, sans oublier l’évaluation des élèves. Le nouveau ministre indique vouloir prendre le temps avant de tout bouleverser. Durant la campagne, l’idée de réduire le baccalauréat à trois ou quatre épreuves a été suggérée. Pour le moment, le nouveau ministre a indiqué temporiser. Même s’il a expliqué être favorable à « un bac musclé ». Mais d’ores et déjà, quelques chantiers l’attendent.
Lancé à la rentrée 2013, le “plus de maîtres que de classes” vise à mieux encadrer les élèves en difficulté dans l’apprentissage des fondamentaux, en dépêchant un enseignant surnuméraire dans une classe, souvent dans les zones les plus fragiles. Selon le bilan d'étape du ministère de l'éducation nationale, 3 220 postes y sont consacrés à l'heure actuelle. En septembre prochain, il y en aura 1 941 de plus. Au total, il y en a donc plus de 5 000, alors que la loi de refondation en prévoyait 7 000.
Invité sur BFM-RMC le 22 mai, Jean-Michel Blanquer a annoncé le maintien du dispositif, le temps de juger de son efficacité : « Toute mon action sera basée sur la preuve, sur ce que l’expérimentation nous dit. » Plusieurs acteurs, craignant que le nouveau ministre ne redéploye ces contingents de professeurs pour parvenir à réduire les effectifs à 12 élèves en CP en éducation prioritaire, s’étaient alarmés de sa suppression. Une pétition qui a recueilli 10 000 signatures en une semaine a même été lancée pour réclamer la pérennisation de l’initiative.
L’une de ces professeurs, Lucie Gillet, qui exerce en REP+ à Nantes, raconte les bénéfices du plus de maîtres que de classes. L’enseignante exerce par choix depuis 2003 dans des zones d’éducation prioritaire. Depuis la rentrée 2015, elle intervient en grande section de maternelle et en cycle 2 (CP-CE1-CE2) dans un groupe scolaire. Elle fait partie des signataires de la pétition plaidant pour le maintien du dispositif. « Je suis la petite souris qui entre partout. C’est un poste particulier, explique-t-elle, car il faut connaître les classes et travailler en coopération avec les autres enseignants. D’habitude, on travaille seul dans notre classe et le défi est de réussir à créer de la confiance pour que l’autre enseignant ne vive pas ma présence comme une intrusion ou se sente jugé sur ses pratiques. Parfois on peut souffrir, tout seul dans sa classe. C’était un pari. »
Une fois ces ajustements réalisés, l’enseignante juge que le dispositif est prometteur. « Il faut être très modeste, on ne peut pas évaluer son efficacité si peu de temps après sa mise en place. Mais plutôt que la réduction des effectifs en CP, je crois plus au “plus de maîtres que de classes”. On suit les enfants, on fait le lien au fil des ans, on est dépositaires de leur histoire. Grâce à notre relais, leurs enseignants les comprennent mieux et plus vite », juge Lucie Gillet. Avec la mesure 12 élèves par CP, elle craint que les enfants ne soient « sur-soutenus » lors de leur première année d’école primaire puis “lâchés”, l'année suivante, dans un dispositif plus classique avec 24 élèves en moyenne.
Francette Popineau, secrétaire générale du Snuipp-FSU, majoritaire dans le primaire, abonde dans ce sens. Son syndicat a rendu publique une étude sur ce sujet. Il a demandé leur avis à 672 enseignants des 6 739 des écoles labellisées réseaux d’éducation prioritaire (REP) et REP+ sur le dispositif. 85 % des personnels interrogés s'en disent satisfaits. Ce qui l’amène à considérer que le supprimer pour réduire la taille des CP serait une erreur car « c’est prometteur », d’autant que son évaluation complète est attendue pour 2019.
C’est la mesure phare du programme d’Emmanuel Macron, celle qui a été mise en avant lors de toutes ses interventions. À première vue, l’idée semble audacieuse. Des classes à douze enfants en éducation prioritaire, là où sont dénoncées sans cesse les classes surchargées qui empêchent de délivrer des leçons dans de bonnes conditions… Dans sa dernière interview à Mediapart, deux jours avant sa victoire, le nouveau président de la République avait assuré que l’une de ses premières mesures porterait sur l’éducation prioritaire : « Douze élèves par classe en CP/CE1 pour aider à la réussite scolaire, c’est très ambitieux. Pour cela, il faut des moyens supplémentaires, prévus dans le schéma budgétaire : 8 000 postes redéployés et 4 000 embauches. Je pense qu’on pourra mettre quasiment la réforme en place dès la rentrée. »
Enseignante à l’université et à l’ESPE de Nantes et chercheuse en sciences de l’éducation, Marie Toullec-Théry est par ailleurs membre du comité d’évaluation du “plus de maîtres que de classes”. Elle considère que ce dernier est plus efficace que la réduction des effectifs. Et pour cause, en 2003, la Direction de l’évaluation et de la prospective (la DEP, liée au ministère de l’éducation nationale) avait évalué l’efficacité des effectifs réduits sur les performances des élèves dans une note. Résultat : ce n’est pas la panacée.
À la rentrée 2002, une centaine de cours préparatoires accueillant surtout des élèves défavorisés ont expérimenté les effets d’une réduction de leurs effectifs à 8-12 élèves. Le bilan est sans appel, les inégalités dont est malade l’école française ne sont pas réduites : « L’ensemble de ces constats doivent conduire à estimer qu’une réduction de la taille des classes des CP est, à elle seule, d’un intérêt pratiquement nul. En effet, consacrer des moyens (importants) à cette diminution pour n’obtenir qu’un léger avantage en termes d’acquis en fin de CP, (…) avantage qui disparaît ensuite, pour les élèves concernés et pour le système éducatif, apparaît peu efficace », peut-on lire dans cette note.
Marie Toullec-Théry rappelle que l’école française a tendance à « homogénéiser les groupes en créant par exemple un CP pour les élèves sans difficultés et un autre pour les plus faibles. Ce qui est une erreur car les bons éléments peuvent faire office de locomotive pour le reste de la classe ». Pour la chercheuse, le “plus de maîtres que de classes” répond mieux à l’objectif d’endiguer les problèmes d’apprentissage, même s’il est « plus exigeant à mettre en place ».
Pour Francette Popineau, secrétaire générale du Snuipp, cette mesure de réduction des effectifs reste « un effet d’annonce dans un programme plutôt pauvre en éducation ». Elle rappelle que le candidat Macron s’est engagé noir sur blanc dans son programme à abaisser à 12 le nombre d’élèves par classe en CP et CE1 dans toute l’éducation prioritaire. Aujourd’hui, le champ a été réduit car il est question de ne le faire qu’en CP et en REP+ (le grade supérieur de l’éducation prioritaire) dans un premier temps. « Il y a une volonté de changer les choses, certes, mais la méthode interroge. J’imagine qu’ils sont en train de budgéter la mesure et réalisent que c’est lourd à mettre en place. Comment vont-ils régler la question des locaux dans des écoles où il n’existe pas de salles supplémentaires ? Ils ne peuvent pas installer des Algeco dans la cour ou une cloison dans la classe… », relève la responsable syndicale. Sans parler de la nécessité de « déplacer des enseignants ». Cette mesure, juge Francette Popineau, va engendrer des problèmes de mutation. Le ministre a promis dans son interview matinale que les maires, responsables des questions de locaux, seront consultés pour penser au mieux les besoins.
Interrogé sur le sujet par Mediapart en avril, le président de l’Observatoire des zones prioritaires (l’OZP), Marc Douaire, relevait de son côté que l’idée en soi n’est pas « inintéressante ». Mais pointait lui aussi les difficultés pratiques : « S’il y a moins d’élèves, mathématiquement, il faut créer des classes supplémentaires. Est-ce que cela sera possible partout ? Il faut aussi que les collectivités locales suivent. Il y a des pratiques à changer. Comme travailler sur la formation des enseignants, initiale et continue. Le problème aussi, c’est que cela suppose des moyens supplémentaires. »
De fait, pour parvenir à réduire les effectifs, des créations de poste s’imposent. Emmanuel Macron évalue à 12 000 le nombre d’enseignants supplémentaires nécessaires. Pour ce faire, il proposait d'y réorienter « 6 000 à 10 000 postes des 60 000 postes créés au cours du quinquennat actuel. Par ailleurs, à l’échelle du quinquennat, nous créerons entre 4 000 postes et 5 000 postes ». D’où la crainte que ces effectifs ne soient finalement prélevés sur le “plus de maîtres que de classes”.
Parents, enseignants, maires, tous se sont élevés dès les premiers jours contre cette mesure. Il faut dire qu'un couac initial a préfiguré le débat surréaliste qui s’en est suivi. Juste nommé, Vincent Peillon avait annoncé à la radio le retour à « cinq jours de classe pour tous les enfants à la rentrée 2013 ». Le premier ministre d’alors, Jean-Marc Ayrault, avait recadré son ministre et annoncé une concertation. L’application de la réforme s’était faite non sans heurts à la rentrée 2014 sous la férule de Benoît Hamon, éphémère ministre de l’éducation nationale durant cinq mois, vacances scolaires incluses.
Les communes, les plus pauvres en première ligne, s’étaient émues de la rigidité du dispositif et des dépenses générées par la mise en place des ateliers périscolaires. D’autant qu’elles ne voulaient pas faire peser le coût des ateliers périscolaires sur les parents et les contribuables.
Selon une enquête publiée en 2016 par l’Association des maires de France, le coût annuel moyen par enfant inscrit aux nouvelles activités périscolaires s’élève à 231 euros pour les communes et à 243 euros pour les intercommunalités.
D’après ce sondage, 70 % des maires disaient encore rencontrer, l’an dernier, des difficultés dans l’application de la réforme. Francette Popineau reste circonspecte sur cette mesure en raison de la manière dont elle a été mise en application. Elle alerte aujourd’hui le nouveau ministre sur la nécessité d’associer les enseignants à la réflexion, ainsi que les familles. Trois ans après son application, le bilan est franchement mitigé : « Il faut se donner le temps de la concertation sinon ce sera inégalitaire. Nous avons été dupés sur cette réforme. On nous a promis que cela allait permettre de s’adapter aux rythmes de l’enfant. En réalité, cela a été une somme de contraintes. Il a fallu trouver des locaux pour abriter les ateliers périscolaires, du personnel qualifié pour les animer, des moyens de transport le cas échéant. Cela a surtout contraint les communes à débloquer des budgets. »
Aujourd’hui, Emmanuel Macron a décidé de laisser plus de latitude aux acteurs locaux, à savoir les maires. Dès cet été, il souhaite publier un décret permettant aux communes de choisir si elles conservent ou non la semaine de neuf demi-journées.
Dans son interview « feuille de route » sur BFM-TV, Jean-Michel Blanquer a expliqué ceci : « Il n’y a rien de démontré sur les rythmes scolaires. Sur le terrain, les acteurs doivent définir ce qui est le mieux même si l’inspecteur aura l’arbitrage final. Nous devons donner de l’indépendance aux acteurs. Dès 2017, 2018, nous travaillerons à ce qui est bon pour l’enfant. Nous allons travailler aussi sur le périscolaire. » Au Monde, il a annoncé lancer une phase de « concertations locales et des expérimentations – sur la base du volontariat – pour que chaque commune puisse trouver, avec les écoles, les parents d’élèves, ce qui lui paraît la meilleure organisation de la semaine ».
Pour compenser les dépenses liées à la mise en place d’activités culturelles ou sportives, l’État a débloqué une aide aux municipalités, comprise entre 50 et 90 euros par élève et par an.
Du fait de ces difficultés d’organisation, certaines villes n’ont jamais voulu jouer le jeu. Si la ville de Rennes entend conserver la semaine de quatre jours et demi, d’autres veulent saisir l’opportunité de la réforme pour défaire tout le dispositif.
La ville de Marseille a d’ores et déjà, selon France Bleu, décidé de revenir à la semaine de quatre jours, sitôt le décret publié : « Si le décret d'application arrive d'ici trois semaines, on arrêtera tout », explique Danièle Casanova, l'adjointe aux écoles. La municipalité avait freiné des quatre fers pour appliquer la nouvelle organisation. Aujourd’hui, les activités périscolaires sont réparties sur deux après-midi, le mardi pour les arrondissements pairs et le jeudi pour les impairs. Ce sera de l’histoire ancienne dès le feu vert du gouvernement. Car d’aucuns arguent du fait que ces nouveaux rythmes accroissent la fatigue des enfants.
La chronobiologiste Claire Leconte partage cet avis et constate à son tour les impasses de la réforme. Elle raconte que, sur le terrain, plusieurs enseignants lui ont expliqué que cela n’avait ni amélioré « le mieux-être des enfants ni augmenté leur facultés d’apprentissage ». Selon elle, la mise en œuvre de la mesure a été précipitée, ce qui a donné lieu à des situations chaotiques : « Le problème, c’est qu’on ne voit que ce qui ne marche pas. Ce décret est rigide et est découpé en demi-journées. Les communes ont été mises devant le fait accompli. On leur a dit “débrouillez-vous”. Certaines ont été très engagées et avaient déjà des accueils périscolaires et une volonté éducative. D’autres n’ont jamais eu cette compétence et ont dû faire ce qu’elles ne connaissaient pas. Ce n’est pas qu’une question de moyens. »
Elle a aidé plusieurs communes à mettre en œuvre la réforme et plutôt que la suppression pure et simple de cette organisation, elle plaide pour un amendement de la réforme avec des semaines de cinq jours et des matinées plus longues en oubliant ce découpage en demi-journées. La chronobiologiste espère que cette nouvelle mouture laissera toute latitude dans la gestion des temps d’activités. Et surtout que, cette fois, un vrai travail de concertation sera engagé entre les enseignants et les communes.
La réforme du collège est entrée en application, dans la douleur, à la rentrée 2016. Il est déjà question de la détricoter. Officiellement, il s’agit pas de l’abroger mais de la corriger. Dans un entretien accordé au Monde samedi 20 mai, le ministre explique vouloir « rétablir les classes bilangues », les sections européennes et « valoriser le latin et le grec ».
Ces points avaient largement cristallisé la défiance et alimenté un débat houleux. Ses opposants avaient été ulcérés par ce qu’ils considéraient comme une suppression des classes bilangues et des sections européennes, puisque désormais tous les enfants apprendraient une deuxième langue vivante dès la cinquième, et non plus à partir de la quatrième. Sans compter que le latin et le grec ont été intégrés dans les enseignements pratiques interdisciplinaires (les EPI), langues et cultures de l’Antiquité.
Dès le lendemain de son investiture, lors de son voyage à Berlin, Emmanuel Macron l’a annoncé : « J'ai décidé de restaurer les classes bilangues. À partir de septembre prochain, les classes bilangues rouvriront en France. »
La ministre Najat Vallaud-Belkacem avait justifié ces changements par la volonté de casser l’élitisme, puisque seulement 16 % des élèves avaient accès à ces enseignements permettant d’apprendre deux langues dès la sixième. De fait, ces privilégiés bénéficiaient d’heures d’enseignement supplémentaires, six heures contre quatre hebdomadaires. Sans compter que ces classes permettaient aux familles, par le jeu des options, de contourner les règles d'affectation au collège. Cette situation mettait à mal la mixité sociale.
Dans les faits, les classes bilangues n’ont pas vraiment disparu mais des disparités sont nées dans le territoire. Certains rectorats les ont rétablies. Les bilangues dites de continuité, c'est-à-dire les langues étrangères étudiées autres que l'anglais en CM1 et CM2, ont été conservées.
Jean-Michel Blanquer a répondu à sa prédécesseure dans Le Monde de manière explicite, en déclarant qu’il fallait cesser « de considérer que ces disciplines rigidifient les différences sociales ; ce sont des outils de promotion pour tous ».
Seulement, encore une fois la mise en pratique de ce rétablissement va être difficile, surtout que la répartition des moyens par collèges est déjà faite et que les affectations des professeurs sont en cours.
Pour Frédérique Rolet, secrétaire générale du SNES, cette réforme est « l’exemple de ce qu’il ne fallait pas faire ». Elle pointe la rigidité du dispositif avec ce cadrage très précis des enseignements interdisciplinaires. Pour la responsable syndicale, il faut d’abord revoir leur organisation précise et rétablir les classes bilangues partout, puis réfléchir à reprendre les 20 % d’autonomie dans la gestion des programmes accordés aux établissements. « Les établissements doivent tous pouvoir faire les mêmes choix, sinon seuls les meilleurs d’entre eux vont pouvoir rétablir les options », explique-t-elle.
Tous ces sujets devront être clarifiés. Les syndicats attendent de pied ferme leur ministre de tutelle afin de lui exposer leurs craintes, leurs attentes et leurs desiderata