Souvenirs (bons ou mauvais)

A la suite de ma randonnée à la Pointe des Arbennes le 17 février 2013, j’ai attendu les vacances scolaires, deux semaines plus tard, pour enchaîner une semaine de ski avec quelques beaux objectifs en vue.

Les conditions annoncées pour cette première semaine de vacances scolaires furent à l’image de cet hiver 2012-2013 : temps anticyclonique avec quelques petits nuages, chutes de neige juste avant le week-end et temps très froid. Comme je l’avais mentionné dans un billet précédent, je n’avais alors aucune connaissance, ne serait-ce que minimale, en nivologie. De mémoire, le risque avalanche devait être à 2 ou 3 sur 5. Au-delà, je m’interdisais de sortir…ce qui est complètement stupide sachant qu’on peut parfaitement se faire coffrer, et ce quelque soit le risque. A l’époque, je ne regardais pas du tout les pentes à risque et sortais donc en toute ignorance, seul…

25 Février 2013 : La Tournette, Face NE.

Ma semaine de randonnée commença le lundi. La veille, j’avais déjà bien commencé les vacances par une journée de ski de piste. Le premier objectif de ma semaine serait la Tournette via sa voie normale du versant de Thônes. Cet itinéraire de ski de randonnée est une belle classique du secteur mais il se mérite. Le ski n’est pas difficile (2.3 en cotation difficulté) mais la montée est longue, en distance comme en dénivelé (1400 mètres au total).

9h30, je démarre tranquillement du parking des Chappes. Contrairement à la Pointe des Arbennes, j’ai ici une vue dégagée sur l’objectif du jour…qui me semble encore une fois terriblement loin. La première partie de la randonnée est plutôt sympathique avec une montée tranquille sur le sentier d’été. La neige abondante recouvre complètement celui-ci.

Plus haut, je débouche dans les larges champs de neige situés à proximité du Refuge de Rosairy. Le sommet est encore loin mais le décor est déjà magnifique. Il y a encore une fois beaucoup de monde dans le secteur, ce qui a l’avantage de m’offrir une trace propre et évidente à suivre. L’itinéraire oblique ensuite légèrement à gauche pour passer au-dessus du Bouton. Les champs de neige se succèdent mais ne se ressemblent pas. Le sommet se rapproche tout doucement mais chaque bosse en cache une autre.

Vers 2000 mètres, je rejoins le grand replat situé sous les parois qui barrent l’accès aux pentes sommitales. Je remarque au passage les quelques trous mentionnés par le topo. Ceux-ci précèdent la grande pente Nord qui donne accès au bastion sommital. La pente se redresse un peu et le soleil se cache pendant quelques minutes. J’arrive enfin au pied du Rocher du Fauteuil, où plusieurs personnes cassent la croûte. J’hésite un petit moment sur l’opportunité de monter au sommet du Fauteuil. La neige recouvre entièrement le passage équipé mais la montée est bien tracée. Je n’ai pas de crampons ni de piolet. Mais l’envie de grimper est plus forte.

Il est 12h40 quand j’arrive au sommet, soit 3h10 de montée. Je suis très content de ma gestion de l’effort en comparaison de ma randonnée à la Pointe des Arbennes deux semaines auparavant, où j’étais arrivé bien cramé au sommet. La vue sur les sommets environnants est bien dégagée mais le Lac d’Annecy est sous les nuages…dommage. Après une pause-repas bien méritée, j’entreprends la descente du Fauteuil. Entreprise plutôt délicate sans crampons qui se termine par un ripage de pied et une belle chute à mi-hauteur du passage. Pas de casse mais une petite décharge d’adrénaline au moment de se sentir partir dans le vide.

La descente commence avec une question toute bête : où passer ? J’ai repéré deux skieurs partir au Nord-Est du Fauteuil quelques minutes plus tôt. Je prends donc le même itinéraire, sans trop savoir sur quoi je vais tomber. De loin, ça semble passer assez bien dans un couloir assez large que j’avais repéré à la montée. Il rejoint l’itinéraire de montée au niveau du replat à 2000 mètres. Les pentes sont un peu plus raides ici et le versant Nord a gardé une super poudreuse. La suite de la descente se passe dans une neige de cinéma jusqu’aux abords du Refuge de Rosairy.

Plutôt que de poursuivre ma descente par le sentier d’été, je décide de suivre deux skieurs qui partent sous les barres rocheuses en contrebas de la Montagne de Cotagne. Cet itinéraire n’est pas spécialement bon mais il permet d’éviter la piste de bobsleigh qui doit être bien dure à cette heure-ci. Après une bonne baston dans les boules d’une ancienne coulée, on parvient à rejoindre la partie basse du sentier d’été, plus large, que l’on va suivre jusqu’au parking.

Bilan de la journée : neige fabuleuse et temps radieux. Je ne peux pas mieux commencer mes vacances. La suite au prochain épisode...