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LES MELLAH AU MAROC..

Publié le 11/12/2019 à 11:31 par rol-benzaken Tags : article center place voyage centre pouvoir

Mellah

Le mellah désigne au Maroc le quartier où habitaient les résidents juifs de la ville. De hautes murailles entouraient celui-ci afin de séparer populations musulmanes et juives.

Le mellah de Fès, établi en 1438, est considéré comme le plus ancien quartier réservé aux Juifs du Maroc.

Étymologie

Marchands de sel dans le mellah de Marrakech, 1929

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Le mot mellah signifie « sel » en hébreu et arabe (مِلَحْ), et désigne également un lieu où on conserve des produits avec le sel ; mais dans chaque ville du Maroc, il est utilisé pour désigner le quartier juif.

Cela pourrait venir du fait qu'une corvée imposée aux Juifs du Maroc au XVe siècle consistait à saler, pour les conserver, les têtes des criminels exécutés, avant qu'elles ne soient exposées aux portes des villes. Cette étymologie semble devoir être jugée comme populaire.

L'origine est plus probablement le mot hébreu « מִילָה » (« mila », circoncision, alliance faite à Abraham) passée en arabe classique sous forme féminine « مِلَّة  » (« millah », religion abrahamique), puis en arabe marocain avec raccourcissement des voyelles (« mella », principes moraux, religion).

Plaque à Essaouira

image

Le H terminal de ce mot est un Ta marbota qui n'est jamais prononcé en arabe marocain actuel. Le passage au H dévoisé (ح), faisant ressembler le mot à la famille de « ملحة » « (melHa », « sel » en arabe marocain) demeure peu documenté.

En effet, les écrits historiques, français ou espagnols, s'y rapportant citent le mot en caractères latins, avec confusion de « ة » (finale féminine où H est non prononcé), « ه » (H voisé) et « ح » (H dévoisé). D'autres écrits en hébreu sont peu accessibles.

Type de quartier

Mellah de Marrakech, 2015

image


Dans de nombreuses villes du Maroc, il existait des Mellahs4, c'est-à-dire quartiers réservés aux habitants de confession juive. Leurs traces architecturales subsistent encore, bien qu'à compter notamment du Protectorat français, ces quartiers aient évidemment progressivement perdu leur fonction de séparation des Juifs de la population musulmane.

Les mellahs n'étaient pas des ghettos au sens strict dans la mesure où les Juifs pouvaient en sortir pour fréquenter les autres quartiers de la ville ou du village et où, pareillement, la population non juive pouvait pénétrer dans le mellah.

Cependant, sauf dérogation du pouvoir local (ou protection consulaire particulière, essentiellement à partir du XIXe siècle, pour leur éviter de subir des violences), les juifs étaient tenus d'y habiter et d'y exercer leur commerce, « seule une infime minorité de très riches [étant] autorisée à rester à la Kasbah ».

Enjeu


L'objet affiché du premier mellah à Fez (1438) est à la fois d'isoler les non-musulmans dans une ville où réside un descendant du prophète Mahomet et de protéger les dhimmis (statut discriminatoire pour les non-musulmans qui doivent notamment payer un impôt par tête appelée djizia).

Mais les mellahs marocains se sont ensuite multipliés à compter de la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle. La décision de construire des quartiers pour les Juifs dans d'autres villes est ensuite mue par la volonté de protéger les Juifs qui « constituaient une source financière importante pour la trésorerie de l’État.

Les Juifs étaient appelés à rester entre les murs de leur quartier afin de ne pas pâtir des chaos et des affrontements qui pouvaient avoir lieu dans les villes ». Le pouvoir local force alors les populations juives à y déménager, causant une promiscuité obligée et un danger sanitaire.

Les Juifs n'ont en effet très généralement ni l'autorisation de quitter les mellahs, ni celle de les agrandir. De même les Juifs se voient interdire, pour l'essentiel, d'établir leur commerce en quartier musulman.

Le Mellah devient ainsi un centre commercial important dans toutes les villes marocaines, où de nombreux simples métiers exercés par les Juifs tels que l’orfèvrerie, la cordonnerie, la couture ou la menuiserie s'y rassemblent. Par ailleurs, la gestion et la législation du Mellah sont indépendantes du reste des quartiers musulmans.


Plaque indiquant la place de la porte du Mellah de Chefchaouen

image


Cependant, l'insalubrité des mellahs marocains et la politique de brimades systématiques subie par la population juive locale, soumise à l'arbitraire des autorités et l'absence de protection juridique face aux persécutions fréquentes de la communauté musulmane - malgré leur statut de dhimmis (dont l'impôt obligatoire de capitation) censé les protéger -, sont relevées par de très nombreux auteurs, explorateurs ou voyageurs au Maroc. Dans son récit de voyage dans ce pays, Charles de Foucauld écrit que « Les Israélites..., aux yeux des musulmans, ne sont pas des hommes ».

Les pressions du Protectorat français puis la quasi-disparition de la population juive marocaine entraînent la disparition de fait des Mellah en tant que quartiers assignés aux Juifs.