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LES JUIFS DE BIRMANIE.

Publié le 18/10/2024 à 19:38 par rol-benzaken Tags : message sur center monde coup voyage histoire centre fille heureux 2010 pouvoir

Histoire des Juifs en Birmanie

L'histoire des Juifs en Birmanie remonte au XIXe siècle et est liée à celle des Juifs en Inde et au développement de l'Empire britannique. À son apogée la communauté de ce pays bouddhiste de l'Asie du sud-est compta jusqu'à 2 500 membres1. Au XXIe siècle il ne reste plus qu'un vingtaine de Juifs dans ce pays.

Installation
Les Juifs baghdadis étaient solidement implantés à Calcutta dans l'est de l'Inde depuis le début du XIXe siècle. Ils avaient établi en Asie orientale un vaste réseau commercial basé principalement sur le commerce de l'opium étendant ses ramifications jusqu'à Singapour et Hong Kong et transitaient souvent à Rangoon tombée dans l'orbite britannique après la première guerre anglo-birmane (1823-1826).

Dans les années 1870 ils fondèrent une communauté qui comprenait aussi des Juifs de Cochin et des Bene Israël eux aussi arrivés d'Inde.

Les jours heureux
En 1896 fut édifiée à Rangoon la synagogue Musmeah Yeshua, encore en service de nos jours1. La communauté essaima à Mandalay, Maymyo, Moulmein, Bassein, Akyab et Toungyi, l'essor démographique rendant même possible la construction d'une seconde synagogue à Rangoon, ville qui fut dirigée par un membre de la communauté, David Sophaer durant les années 1930.

Les Juifs disposaient de tout un tissu communautaire assurant l'autonomie religieuse et culturelle dans cette partie de l'Asie très éloignée des grands centres de la diaspora juive.

Le tournant de la Seconde Guerre mondiale


La Seconde Guerre mondiale entraîne un déclin irréversible de la communauté, l'invasion de la Birmanie par le Japon provoque la fuite des 1 200 Juifs Birmans, soupçonnés d'être trop favorables au pouvoir colonial britannique. Ils trouvent refuge à Calcutta, et seuls 500 reviennent en Birmanie à la fin de la guerre.

Les conditions politiques sont favorables à leur réinstallation, d'excellentes relations diplomatiques ayant été nouées entre les états birman et israélien nouvellement indépendants : La Birmanie est le premier pays d'Asie à reconnaître Israël, qui ouvre en 1953 sa première mission diplomatique à Rangoon, devenue une ambassade en 1957.

Le coup d'État du général Ne Win en 1962 change la situation, l'État devient hostile à ses minorités, se ferme aux étrangers et s'engage dans une politique économique désastreuse, ce qui conduit la très grande majorité des Juifs à partir. Dès 1965 il n'y a plus d'office régulier à la synagogue de Rangoon le jour du shabbat.

On estime que de nos jours il reste une vingtaine de Juifs en Birmanie, regroupés à Rangoon et Mandalay. Le cimetière juif de la capitale, situé en centre-ville, datant d'au moins 1876 et comptant 600 tombes, a été fermé par les autorités qui souhaitent le raser afin de procéder à un réaménagement urbain.

La venue de touristes juifs et la présence du personnel de l'ambassade israélienne permet d'assurer le minyan (quorum) lors des fêtes juives célébrées dans la synagogue. Les événements politiques de 2007 en Birmanie ont provoqué une inquiétude croissante au sein d'une communauté déjà très fragilisée.

Le 8 décembre 2013, une célébration interconfessionnelle réunit le Ministre présidentiel du Myanmar U Aung Min, l'ambassadeur américain Derek Mitchell, l'ambassadeur israélien Hagay Moshe Behar, le Yangon Religious Council, et d'autres invités, à l'occasion de l'achèvement de la restauration de la synagogue.

Ils mettent à l'honneur l'anthropologue Ruth Cernea, qui a écrit une histoire de la communauté juive à Rangoon ; Laura Hudson du Council et Stuart Spencer, un membre de la diaspora de la synagogue, tous les trois en tant que leaders du projet.

Le Yangon Heritage Trust a installé une plaque bleue sur la synagogue, pour marquer son importance historique.

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Le Premier ministre israélien David Ben Gurion, (à droite), discute avec le Premier ministre birman U Nu dans le salon de réception de l’aéroport de Rangoon lors de la visite récente de ce dernier, le 8 décembre 1961.

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La Birmanie a obtenu son indépendance en 1948 et a établi des relations cordiales avec le nouvel État d’Israël, principalement grâce à l’amitié entre les Premiers ministres, David Ben Gurion et U Nu.

Ce dernier a été le premier chef d’État à se rendre en Israël après sa naissance. Une relation chaleureuse existe entre les deux nations, avec notamment la vente d’armes par Israël au Myanmar au fil des ans, selon les informations disponibles. Israël a aidé le Myanmar après le passage du cyclone Nargis en 2008.

En 1962, un coup d’Etat militaire violent a instauré une dictature. Les militaires ont nationalisé les entreprises, déclenchant l’émigration de la plupart des Juifs. L’armée a supprimé la liberté d’expression et les partis politiques, et le pays est tombé en ruine économique. L’armée a emprisonné ou maintenu en résidence surveillée Suu Kyi, la fille d’un leader indépendantiste bien-aimé. On conseillait aux touristes de ne pas mentionner son nom ; les guides ne le faisaient jamais. Elle a passé près de 15 ans en détention entre 1989 et 2010, date à laquelle elle a été libérée.

Suu Kyi est sortie de son assignation à résidence et en 2015, son parti, la Ligue nationale pour la démocratie, a remporté une victoire électorale décisive. Les militaires ont respecté les résultats et Suu Kyi est apparue comme le leader national de facto. Elle a joué un rôle essentiel dans la transition du Myanmar de la junte militaire à la démocratie partielle dans les années 2010, bien qu’elle ait été condamnée au niveau international pour avoir défendu la campagne militaire – qualifiée de génocide par les groupes de défense des droits de l’homme et plusieurs nations occidentales – contre la minorité Rohingya.

En 2006, Samuels et son père ont fondé Myanmar Shalom, une agence de voyage. Ils ont conçu et organisé des circuits comprenant des stüpas bouddhistes, des temples hindous, des églises chrétiennes et des mosquées musulmanes, ainsi que la dernière synagogue et le dernier cimetière.

Après le décès de son père en 2015, Samuels, la trentaine passée, a représenté la communauté juive dans des conseils interreligieux et a souvent rencontré Suu Kyi sur des questions de dialogue interconfessionnel. Samuels avait obtenu son diplôme avec mention très bien à la Yeshiva University et avait travaillé au Congrès juif américain à New York. De retour à Yangon, il a organisé les cérémonies d’allumage des bougies de Hanoukka qui ont souvent attiré plusieurs centaines de chefs de gouvernement.

Intérieur de la synagogue Musmeach Yeshua à Yangon, Myanmar.

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Pour ces quelques juifs locaux et les juifs travaillant dans les ambassades américaines et israéliennes, la synagogue est le point de convergence des voyageurs juifs et transmet un message au monde : « Nous sommes toujours là ».

En général, personne ne se présente pour un minyan quotidien, bien qu’un minyan ait souvent lieu – soit parce que quelqu’un doit réciter une prière commémorative, soit lorsqu’un petit groupe de Juifs américains, israéliens ou australiens arrive pendant la saison touristique. Lorsque cela se produit, Samuels appelle frénétiquement les quelques juifs de la ville pour qu’ils viennent rapidement à la synagogue et rencontrent les invités dans le bâtiment, l’un des 188 sites sur la liste des structures du patrimoine de Yangon.

La synagogue de deux étages en pierre blanche est située au n° 85 de la 26e rue. À l’entrée de la rue principale, les visiteurs peuvent voir au-dessus des murs une arcade avec un candélabre à sept branches. À l’intérieur de ce mur se trouve une étoile juive. La bimah, entourée de bancs en bois, se trouve au milieu du sanctuaire, qui dispose d’un balcon. Au fil des ans, les Samuel ont collecté des fonds pour peindre et entretenir le lieu de culte.