Date de création : 28.02.2014
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30.01.2025
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monfghir
Par Anonyme, le 29.01.2025
son adresse postale
Par Anonyme, le 29.01.2025
bonjour
il s'appelle pas "lbaid" par hasard parce que c'est le seul menuisier juif année 1955 à 1960 a peut
Par Anonyme, le 28.01.2025
j'y suis allé en 1972 cousin de ma femme anna marciano
Par Anonyme, le 28.01.2025
bonjour, j'habitais là en 1960/62, j'y retourne dans 15 jours ...
merci pour les informations trouvées sur vo
Par Gérard Couvert, le 27.01.2025
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Les traditions.
Le martyre des gens d Ifrane décida de l'exode.
De très nombreuses familles émigrèrent à Mogador, tandis que d'autres se réfugiaient à Agadir et que quelques-unes se rendaient aux Ait Baha, aux environs de Tiznit, pour fonder une nouvelle communauté. Un second événement allait, il y a 33 ans, porter un nouveau trouble dans les mellahs du Sud. Il est connu sous le nom de « guerre des Ait Mzal et des Hi-tala ». Les manuscrits d'Oufrane firent les frais de cette autre aventure. La tradition est, cependant, demeurée assez puissante pour conserver les grands traits de l'histoire de cette communauté et jeter quelque lumière sur l'origine du Judaïsme au Maroc.
Les juifs d'Oufrane quittèrent Jérusalem au temps de Nibochad Nissar (Nabuchodonosor), lors de la destruction du temple Ils se mirent en marche vers l'ouest, vers Oufrane, que de prophétiques traditions représentaient parait-il, comme un de ces lieux prédestinés où souffle l’Esprit.
S'établirent-ils tout d abord à l'emplacement du mellah actuel ou sur celui — voisin de 2 kilomètres — d'Agoumat ? On n'a pu nous le préciser, mais un cimetière très ancien, dont l'emplacement est perdu, aurait également existé en ce second lieu.
Au moment de leur arrivée, les montagnes aux croupes aujourd’hui pelées étaient disent-ils recouvertes d'épaisses forêts d'arganiers et de thuyas. Le bois de ces derniers arbres fournit les matériaux nécessaires à la construction d un temple dont l'emplacement se trouvait peut-être au cœur du cimetière actuel, car il existe là un certain périmètre très saint où il serait sacrilège de s'aventurer (3). Mais personne ne peut dire de façon précise en quoi consiste la sainteté du lieu.
Les lieux hauts.
Contrairement à la religion égyptienne par exemple, les grands faits de l’histoire biblique se sont déroulées sur des lieux élevés collines ou montagnes Nous n'en rappellerons que deux exemples, celui d'Abraham el celui de Moise.
Quand, du monothéisme original, les peuples eurent versé dans l'idolâtrie et que Dieu eut choisi Abraham pour devenir le père du peuple régénéré du peuple élu, il ordonna au patriarche — afin d'éprouver son obéissance — de lui offrir son fils Isaac — son unique — en sacrifice sur une des montagnes du pays de Moriah.
Quand Dieu décida d'arracher Israël à l'esclavage des Pharaons, la mission de Moise commença au sommet de l'Horeb lorsque, conduisant tes troupeaux de Jethro, son beau-père, il se trouva en présence du buisson ardent. C'est au sommet du Sinaï qu'il devait plus tard recevoir le Decalogue C'est au sommet du mont Nébo, qu’après le doute de Cadès il devait mourir sous le regard de Dieu, en contemplant cette Terre Promise où il lui était interdit d'entrer.
La tradition des lieux hauts reparaît dans l'histoire de Jésus-Christ dès l'aurore de sa vie publique. Au lendemain du baptême après l’avoir porté sur le pinacle du temple, c'est au sommet d'une montagne que Satan conduit Jésus pour le tenter. C'est encore sur une montagne que Jésus définit la loi chrétienne. C'est toujours sur des montagnes que vont se dérouler les dernières mystères, les douloureux au Golgotha, les glorieux sur la montagne Galiléenne où, ressuscité, il apparaît à ses disciples et enfin, sur le mont des Oliviers, où, après une bénédiction suprême. Il monte au ciel dans une nuée.
L'Anbed Timezgadiouin.
Nous avons intentionnellement rappelé ces faits car 1’histoire d’Oufrane va nous entraîner, à son tour, sur des montagnes, non pour prophétiser mais pour émettre des hypothèses.
L influence d’Oufrane s étendit loin, fort loin dans le nord — nous l'avons vu — mais, autrefois, fort loin dans le sud jusqu'au Dra' Assa, belle palmeraie située à 15 kilomètres de ce « fleuve », donc à la frontière des possessions sahariennes de l'Espagne, fut fondée aux toutes premières années de l’invasion arabe et s’il faut en croire la tradition, le pays était alors occupé par des païens, des chrétiens et des juifs venus d'Oufrane.
Qu’on veuille bien, en ce qui concerne 1’existence des chrétiens, se rapporter au début de ces notes où 1’auteur signale l’existence au VIIème siècle de deux reines chrétiennes, Nouna dans l'anti-Atlas. Sete ou Site dans la haute vallée du Drâ. L'histoire de cette dernière souveraine fait l'objet d'un manuscrit juif trouvé par notre confrère et ami M. Jean Gattefossé, dans le Dadès. Un manuscrit similaire est parvenu au rabbin Toledano qui l’a publié. Nous remarquerons cependant que les prénoms de Seti, Nona et Nouna sont encore fréquemment employés chez les juifs, le second à Oufrane, le troisième à Fès (4). S agit-il alors selon notre hypothèse, de femmes berbères judaïsées comme la Kahena nous en fournit un typique et historique exemple.
Mais là n’est point la question, pour l'instant, et nous allons nous transporter sur des lieux hauts où nous retrouverons peut-être des survivances d’Israel. Si d’Assa, nous marchons vers l'est, nous rencontrons le petit village d'Aouinet Torkoz d où, par la piste d’El Aroun du Drâ, il nous sera facile d accéder à un point déjà marqué en 1912 sur la carte de M Flotte de Roquevaire.
Ce document porte à proximité d'un djebel nommé Taskahoune, l’indication « Grands tombeaux » et, dessous entre parenthèses Mardochée 1875. Ce qui indique que ce lieu fut visité par le fameux rabbin Mardochée Abiseror, qui devait être le guide de Ch. de Foucauld et qui fournit de nombreux documents scientifiques à Duveyrier. Notons encore que par rapport aux cartes suivantes, Flotte de Roquevaire situe parfaitement ce lieu par rapport à un point d'eau, Aouinet Ait Haoussa, où nous-mêmes avons pu nous désaltérer.
Le lieutenant de la Ruelle voulut bien nous accompagner sur les lieux et nous fournir un guide, Mohamed ben Fadel, un vieillard qui est le seul du pays à connaître les points que nous cherchions.
Nous partîmes donc en automobile par la route d El Aioun, jusqu'à l'endroit où s’élevait jadis le ksar de Taskala, ksar dont il ne demeure plus que des ruines Nous dûmes, là, quitter notre voiture, pour nous engager à pied dans une vallée que termine un col en forme de cintre renversé.
Pour l'atteindre. Il fallut marcher durant une heure au pas des goumiers d'escorte, qui ne baguenaudaient pas en chemin. Au sommet du col, nous trouvâmes enfin les fameux vestiges, ceux que les cartes signalent sous le nom de « ruines ». Ce sont trois petites murettes de pierre sèche (deux à gauche une à droite du sentier) a demi effondrées, comparables à tous les lieux de prières de la montagne. Le lieu s'appelle d'ailleurs Tirnezgadiouin (les mosquées) ou plus exactement : Anbed Timezgadiouin (les mosquées de la ligne du partage des eaux). Ceci, sans doute, pour les différencier d'un autre sanctuaire perché lui tout au sommet du djebel Ta-baiout, dont l’énorme masse rose bouche le paysage au Nord-Est.
De saints personnages dont la mort remonte à des temps si éloignés qu'on en a oublié la date même approximative, ainsi que leurs noms, reposent là. Ils sont encore l'objet de la vénération des passants, qui déposent sur les lieux sacrés, à titre d'offrande, de petits morceaux de quartz.
La principale « mosquée » offre seule de l'intérêt. En son centre, se dresse une pierre de 1 m 05 de hauteur et de 0,06 à 0,08 centimètres de largeur qui appuyée sur une autre pierre présente une série de 5 signes à peu près identiques. On trouve sur la murette elle-même des signes analogues, comme on pourra s'en rendre compte d'après des photographies que nous publierons ultérieurement.
Ce n'est pas sans étonnement que l’on constatera que certains s'apparentent à des caractères hébraïques. On reconnaitra sans difficulté le « tau » le « hé » minuscule de l'écriture « rachie », le « beth» ou le «lammede », dont le cou (chose courante dans l'écriture) aurait été brisé enfin le «caph ». Deux signes ressemblant au r et au n phéniciens n'apparaîtront pas sur les photographies.
La station du Djebel Taskalioune.
Au delà d'Anbed Timezgadiouin, s'étale un très vaste cirque que ferme à l'Ouest le djebel Taskahoune et que rompt en son centre méridional le Foum Taskala. Il faut traverser en entier ce cirque, s’engager dans des lits d oueds pour trouver, après plus de deux heures de marche pénible, un considérable gisement de dessins rupestres. Un de ceux que le rabbin Mardochée signale à Duveyrier carboniferien inférieur, nous apprend encore M Guv Evin.
M. Evin a donné de cette visite une relation dans le numéro de janvier de l'«Afrique Française », relation accompagnée d'une note complémentaire d'Augustin Bernard qui soumit les photographies des gravures rupestres à l'abbé H Breuil. M Augustin Bernard constate que les dessins du Taskahoune ne représentent ni éléphant ni rhinocéros ni girafe, en un mot la fauve du Zambèze que reproduisent certains des documents soumis par Mardochée à Duveyrier.
Nous préciserons à ce sujet que le djebel Taskalioune ne fut pas la seule « source » de documentation du rabbin et que les gravures rupestres recherchées — si elles sont absentes de cette station — existent au Tazeroualt où M Jean Gattefossé les a retrouvées.
M Evin donne à la station le nom de « Taskala Azrou lkelan » alors que nous avons conservé celui de Taskaliouine inscrit sur les cartes par Roquevaire. Taskaliouin conviendrait mieux étant le pluriel de Taskala et Taskala signifiant en tachelait (Tachelhit) « la petite échelle » l'échelle portative servant aux voleurs et aux bandits pour l'escalade « Azrou Ikelan » se traduit simplement par « la pierre aux écritures » équivalence de « hajra mektouba »
Cette roche est un quartzite psammétique qui paraît appartenir au dévonien ou tout au plus à la base du carbornférien inférieur nous apprend encore M Guv Evin. D'après un renseignement qui sur échantillon, lui a été fourni par M Clariond, attaché à la carte géologique du Maroc et au bureau minier.
Elle se présente sous la forme de dalles légèrement inclinées dont la base se trouve en bordure immédiate de l'oued. Les dessins, gravés à larges traits, sont en nombre considérable On y trouve des signes analogues à ceux de l’Anbed Timezgadiouin, des sceaux de Salomon, des triangles, des carrés, des croix, des clés, des empreintes de pieds puis des personnages (des hommes) stylisés. Fait curieux, ce dernier symbole est encore employé de nos jours à Goulimine, où on le dessine a l’entrée des maisons pour éloigner le mauvais sort. Il rappelle également d'une façon étonnante une statuette en fer forgé trouvée voici deux ou trois ans à Fédala dans des circonstances assez étranges.
Tous ces signes semblent les plus anciens Nous trouvons ensuite d'innombrables chasses à l'autruche, des combats a la lance, les adversaires se protégeant derrière des boucliers en amande, et enfin deux grands ensembles ne mesurant pas moins de 1m23 sur 0,52 et de 0,70 sur 0,68 « le bateau » et le « mariage ».
Enfin, un troisième groupe de gravures rupestres : des inscriptions arabes. L'une inachevée, porte ces seuls mots « Les mécréants » Une autre : « Et moi, j'écris à cette place : Dieu est Dieu et Mohamed est son prophète » profession de foi pour dénoncer le caractère antéislamique et peut-être magique du lieu.
Nous trouvons donc, en récapitulant, trois groupes de gravures distinctes. Le premier est apparenté, sinon identique aux inscriptions d Anbed Tunezgadiouin et rappelle d'une étonnante façon l'écriture hébraïque archaïque.
Le second dans sa figuration naïve des hommes et des animaux semble être berbère avec, cependant, une insistance si nette à marquer le sexe qu'on croit se trouver en présence de gravures — magiques — propres aux rîtes de pluie si magistralement exposés dans une théorie aussi neuve qu’audacieuse par M. le professeur Joleaud.
Le troisième, enfin, se superpose aux deux autres : ce sont les inscriptions arabes.
Les Schemot.
Au cours de cette récapitulation nous nous sommes trouvés dans l'obligation d'écrire à deux reprises le mot magique. Cela demande une explication qui, elle-même, ne sera qu’une hypothèse.
Une tradition palestinienne veut que la tombe et le corps d'un rabbin vénéré — Rab Haim — ait été miraculeusement transporté sur une montagne d'entre Noun et Dra et qu’il soit enterré avec le texte complet du Talmud Jérusalmi. D'autre part, dans leurs contes, les grands-mères juives du sud marocain reprennent ou reprenaient — car nous ignorons si elles le font encore — un thème toujours le même. Un rabbin monte sur une montagne, trace des signes mystérieux sur une pierre et se trouve aussitôt transporté à Jérusalem d'où il revient par le même procédé.
Ce merveilleux est-il fondé sur la seule imagination populaire ou a-t-il trouvé naissance dans le mystère de signes tels que ceux d'Anbed Timezgadiouin et du djebel Tabaiout ? Ces deux stations renferment-elles des tombeaux et les signes sont-ils alors des sortes de « Schemot » de la cabale ?
Une chose est, en tout cas certaine : nous retrouvons ces mêmes signes, accompagnés de différents autres sur l’Azrou Ikelan du djebel Taskahoun. Leur gravure, leur nombre indiquent suffisamment que ce ne fut point là, un amusement de bergers, par exemple l'emploi encore de nos jours de l'homme stylisé pour chasser le mauvais œil les inscriptions coraniques nous confirment dans l'impression que ces différents sites ont eu à l'origine une destination sinon magique, du moins mystique dont le sens est pour nous totalement perdu aujourd'hui.
Peut-être, l’étude du judaïsme dans l’Extrême Sud marocain permettra-t-elle un jour, d'entrevoir la vérité. Si l'œuvre doit être entreprise, il ne faudrait pas tarder. Les nouvelles conditions de vie depuis l'arrivée de la France, l'éducation moderne des enfants contribueront à faire disparaître bien des traditions précieuses et nous n avons pas comme Maurice Barrès, l'absolue conviction que si la puissance des lieux où souffle l'Esprit, précéda leur gloire elle saurait — éternellement — y survivre.
Robert BOUTET
Avenir Illustré du 30 Avril 1936.