
Il est temps que je reprenne mes esprits, alors aujourd’hui, hop, retour au quotidien, avec de la vraie nourriture qui tient au ventre. Un ragoût de haricots rouge, donc, fera l’affaire. Cette modeste sauce destinée à accompagner du riz porte le nom de khorme-lubia, parce que c’est comme ça qu’on dit en Afghanistan. Non pas que je parle l’une ou l’autre des langues qui y sont parlées ou que j’ai jamais visité ce pays. En y réfléchissant, d’ailleurs, je n’ai jamais voyagé en direction de l’est. Si on excepte la Belgique. Mais on ne peut pas vraiment dire que la Belgique soit représentative de l’Orient, même si on habite à Brest ?
J’ai simplement emprunté à la bibliothèque le livre de Simin Heiderfazel, « La Cuisine Afghane ». Je pensais y trouver de bonnes idées de cuisine simple adaptables à nos produits occidentaux, quitte à modifier un peu les recettes, et bien j’ai trouvé. D’autant plus que l’auteur a déjà fait le boulot : née à Kaboul, elle vit en Heidelberg depuis 1977 (le livre est donc traduit de l’allemand). Les recettes sont donc adaptées aux produits disponibles en Allemagne , et en France aussi (l’Allemagne se situe à l’Est, d’accord, mais pas trop quand même). Tous les ingrédients sont trouvables facilement au supermarché du coin, et c’est drôlement bien. Donc les recettes sont faciles, adaptées à nos produits, et appétissantes aussi : j’ai bien l’intention de tester les raviolis aux poireaux, les œufs à la rhubarbe, le riz aux épinards, la soupe aux œufs avec des abricots secs, et la salade de tomate aux griottes (il n’y a pas que du sucré/salé, loin de là, mais j’aime bien). Tiens, en parlant de tomates aux griottes, vous avez remarqué cette tendance cette année à mettre des cerises, des fraises et tout autres fruits rouges dans les salades et les plats salés ? Et bien les afghans font ça depuis longtemps, dans les régions où il y a des cerisiers. J’espère qu’ils continuent, s’il reste encore des cerisiers là-bas, parce que c’est une sacrée bonne idée.
Pour revenir à la recette d’aujourd’hui, le fameux khorme-lubia, j’ai utilisé des haricots rouges parce que riz et haricots rouges, c’est tout de même l’association gagnante, premier prix mondial, du pas-cher-qui-nourrit-bien, et parce que j’en avais au congélateur (la cuisson est plutôt longue même à l’autocuiseur, et puis il faut penser à les tremper la veille, alors en général j’en cuis 1 kg que je congèle en portions, ça me donne l’impression d’être écolo, allez lire le billet instructif de Vincent le canneux à propos des boites de conserve, ça vaut le détour). Mais on peut faire du khorme à n’importe quel légume : celui qui est en promo, ou celui qui pousse en ce moment dans le jardin. Vous pourrez donc choisir un khorme-gulpie (ragoût de chou-fleur) , un khorme-toraie (aux courgettes), un khorme-zieb (aux pommes, elle est pas bonne cette idée là ? ) , un khorme aux champignons, aux carottes, etc, etc, vous avez compris le principe.

Khorme-lubia, ragoût de haricots rouges
- 1 ou 2 oignons
- 400 g de haricots rouges cuits
- 1 cs bombée de concentré de tomate (ou une petite boite de 70 g)
- 1 cs d’huile (l’auteur en mets 60 ml, soit environ 6 cs, à vous de voir)
- 1 cc rase de piment (à ajuster suivant la force de votre piment et la résistance de vos papilles)
- 1 cc rase de curry
- 1 cc rase de coriandre en poudre
- ½ cc de sel (j’ai mis un bouillon cube à la place)
Émincer l’oignon, le faire dorer dans une casserole avec l’huile. Quand l’oignon est doré, ajouter le reste des ingrédients. Ajouter de l’eau à hauteur et laisser mijoter une vingtaine de minutes. Servir avec du riz.