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Dernière mise à jour :
16.02.2025
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madame, monsieur, merci d'informer le marché que le groupe carrefour est concerné par cette action dès hier. b
Par Anonyme, le 19.02.2024
... plutôt le jeu de la barbichette !
Par George Orwell, le 26.08.2023
c'est ce qui nous attend dans 5 générations http://arbraca mes.centerblog .net
Par pat, le 04.03.2023
vu comme, c'est pa gagner !!!!! http://arbraca mes.centerblog .net
Par pat, le 04.03.2023
c'était il y a 4 ans qu'il fallait la faire la grève générale au lieu de percevoir les gj comme une concurrenc
Par Orwell, le 27.01.2023
Les échéances électorales s’annonçaient calamiteuses pour le Parti Socialiste. Elles ont été plus que conformes aux prévisions. François Hollande, Manuel Valls font désormais partie du passé, et le PS a subi une défaite cuisante à la présidentielle suivie d’une déroute mémorable aux législatives. Benoît Hamon, un instant porté aux nues par d’inconséquent électeurs de la primaire, a été sanctionné à la présidentielle par un score historiquement humiliant. Quelles que soient ses arguties pour en rejeter sur d’autres la responsabilité, il ne peut, pas plus que d’autres, se présenter comme le recours naturel de la gauche de gouvernement. Dans ce champ de mélodrame kafkaïen, les commentateurs annoncent qui la fin brutale du PS, qui son agonie indéfinie sous forme de parti croupion. Durant des années, les plateaux télévisés ont donné à n’en plus finir, la parole à des censeurs tous plus enflammés les uns que les autres pour expliquer jusqu’à plus soif que Hollande était décidément trop à droite et qu’il fallait en appeler au sempiternel peuple de gauche invité à se réveiller. A défaut, après que des lycéens tirés hors de leurs bancs par le prurit printanier se furent égosillés dans les rues avec cette fraicheur de conviction que donne le jeune âge, le mouvement « Nuit debout », typique du spontanéisme contemporain, occupait les places publiques de quelques grandes villes en attribuant toutes les vertus aux spéculations issues de la base inorganisée, en espérant faire émerger un mouvement équivalent à « Podemos ». Plus grave, des casseurs masqués et chargés de munitions à lancer dans leur sac à dos, devaient se livrer, à chaque manifestation, pendant toute une période, à des attaques en règle des forces de police, inspirant dans les chaumières un furieux désir d’ordre aux inéluctables conséquences électorales. Dans sa volonté d’en découdre par tous les moyens contre la « loi Travail », la CGT et FO ont essayé le blocage des transports, le tarissement des carburants et même menacé d’arrêter des centrales nucléaires. Dans cette gesticulation confuse et violente, qui a accompagné la gestation de la « loi travail » et la fin du règne Hollandien, les conditions du désastre électoral à venir ses mettaient inexorablement en place. Mais contrairement aux proclamations déclamatoires de Mélanchon déchainé, la France se donnait à contre cœur, avec toute la réticence d’une abstention massive, à Emmanuel Macron nouveau Bonaparte qui s’emparait sans coup férir de tous les pouvoirs sur la base d’un programme typiquement centriste et libéral.
Sa victoire est telle que le discrédit de la vindicte publique semble peser pour toujours sur le parti socialiste au point que les quelques députés issus de ses rangs se dénomment désormais « groupe de nouvelle gauche ». Cette appellation démontre à quel point, ils ne veulent plus dire où ils habitent et qui ils sont. Le terme « nouvelle » vient en quelque sorte faire fi de tout un passé qu’il faut désormais occulter. L’absence de référence au socialisme au profit d’une mention générique « gauche » en dit long sur l’inquiétude qu’il y a désormais quand on doit s’afficher comme un porteur des valeurs qui ont constitué le corpus du socialisme français de la fin du vingtième siècle.
Valls et après lui Hamon espèrent se sauver en quittant le PS comme s’il s’agissait d’une purification symbolique les disculpant pour toujours de toute responsabilité dans le passé chaotique du hollandisme en action.
La présidentielle a été l’occasion de l’émergence fugace de la « vraie gauche » cette arlésienne, qu’a incarné Jean Luc Mélenchon, sorte de mégère vitupérant et passionnée, atteinte d’une violente logorrhée révolutionnaire incontinente. Avec derrière les phrases emphatiques, un projet populiste de repli national et de règlement de comptes désignant les catégories aisées comme coupables des misères et des malheurs étreignant une partie du peuple. Ses références à la révolution et aux soulèvements populaires du passé, ses invitations à « montrer la force du peuple », à « retrouver la fierté des en bas », le nom d’insoumis donné à son mouvement, tout dans sa phraséologie s’adresse à ceux qui se perçoivent comme dominés, subissant un ordre oppresseur et violent, victimes de l’ordre social, de la force publique, des lois protégeant la fortune, de la mondialisation et des rapports de force économiques. Le succès du discours mélanchonien tient à sa cohérence, il cible les classes populaires défavorisées. Ce qui rend pourtant le projet politique contestable c’est qu’il est basé sur un mensonge. Il fait espérer un bouleversement de l’ordre social au profit d’une partie minoritaire de la population qui est en réalité en repli et sur la défensive. Alors même qu’il fonctionne comme un répulsif à l’encontre des classes moyennes et que celles-ci sont alors au minimum tentées de basculer vers le courant libéral- centriste dont Macron est actuellement la figure de proue. Le succès relatif de l’extrême gauche garantit durablement à la majorité centriste des succès électoraux. C’est donc avec inquiétude qu’on peut observer le duo formé par une majorité parlementaire débordante et une opposition tonitruante et menaçante incarnée par Mélanchon brandissant des invectives et en appelant à la rue. Quelle meilleure garantie de tranquillité politique pour la « république en marche » que des épouvantails à droite et à gauche faisant l’effet d’un répulsif sur les classes moyennes hésitantes ?
Comme militant basique et démocrate, on est tout autant dérouté par l’improbable quinquennat de Hollande que par la manière dont une partie de la gauche s’est engagée dans une radicalisation paroxystique qui n’a pas d’issue démocratique. Il faut donc, avec raison et modération, en revenir aux fondamentaux et poser une question totalement éloignée des contingences. Qu’est- ce aujourd’hui qu’être de gauche ? Comment, sans être un marxiste passéiste, garder vivant l’esprit de la révolte qui a secoué de tous temps l’ordre des sociétés humaines? Comment répondre à la question sans avoir à trancher entre les postures extrémistes de la gauche radicale et les concessions blasées à la nécessité de gouverner pratiquées avec tant de légèreté par des excellences roses. Même si le Parti Socialiste a rangé la « lutte des classes » au placard des accessoires par un vote interne bien avant 2012, ses membres se considèrent toujours et sans ambiguïté comme des militants de gauche. Mais le simple exercice du pouvoir de manière tentaculaire, en dominant les communes, les départements les régions, le sénat, l’assemblée et la présidence ont donné du PS l’image d’un parti totalement inféodé aux puissants et aux nantis. Cette image de 2012 est à l’origine de la méfiance qui s’instaure dans l’opinion publique dès le début du quinquennat Hollande d’une perte d’estime dans les classes populaires dont le rejet va s’exprimer avec violence dès les élections municipales.
L’émergence du macronisme se fait sur une hypothèse nouvelle, la gauche et la droite ont déçu et seraient des critères dépassés pour comprendre les enjeux de la vie politique. Ce curieux pari a rallié un tiers des français et a permis l’élection du nouveau président et l’émergence d’une majorité. Mais ce qui est frappant, c’est de constater qu’il s’agit d’un mot d’ordre qui rallie la jeunesse en situation économique favorable qui y trouve une bonne excuse pour ne pas avoir à se situer dans l’échelle supposée obsolète exploiteur- exploité.
Dans le débat actuel, la dualité gauche droite est réduite à des choix économiques. La politique de l’offre visant à fournir aux entreprises des conditions favorables de développement a pour conséquence indirecte l’enrichissement des patrons, elle serait de droite et la politique de la demande qui consiste à distribuer des ressources pour stimuler celle-ci serait de gauche. Ce schéma simple ne rend pas compte de la nécessité d’adapter les sociétés à la mondialisation, à la numérisation, à l’ubérisation, ni des effets de la croissance ou de la stagnation, ni de l’exigence de lutte contre le chômage, ni des effets des politiques monétaire et budgétaire et encore moins des débats sociétaux. Il est donc souhaitable, au moins dans un premier temps, de s’affranchir des questions techniques pour rechercher une clé générale permettant de discerner entre droite et gauche.
C’est en quête de ce principe philosophique premier, qu’il devient évident qu’une seule valeur universelle divise radicalement les citoyens en fonction de leurs convictions, de manière simple et claire, c’est le principe d’égalité.
A gauche le concept d’égalité entre les humains constitue le principe absolu qui légitime tous les combats. Il se décline en égalité des droits, des devoirs, des chances, d’accès à l’instruction et aux soins, à la nourriture, au repos, aux loisirs, à la culture, etc. Le principe égalitaire est au cœur des valeurs de la gauche et inversement toute forme d’inégalité illégitime par nature, ne peut être considérée que comme un pis-aller historique.
A droite, au contraire, la légitimité de l’inégalité domine la pensée. Historiquement toutes sortes de valeurs prétendues supérieures ont servi à justifier l’inégalité socialement profitable, la naissance, la race, la fortune, la nationalité, la religion, le talent, le droit du vainqueur, etc. ont étés considérés comme des avantages naturels donnant accès à des privilèges. Peu importe en fin de compte, pourvu que le droit de jouir de plus de biens que les autres et de bénéficier d’une partie des fruits de leur travail, soit reconnu et défendu par le roi, les lois et les forces de répression. Ceux qui jouissent des inégalités le font ainsi avec la bonne conscience que leur confère le sentiment que leurs privilèges sont légitimes. Comme cas extrême de cette manière de penser, le postulat d’une inégalité entre humains a légitimé les sociétés esclavagistes et coloniales. Plus généralement, le droit de propriété, le culte du mérite individuel, l’interdiction d’aller et venir appliquée à certains, forment l’argumentaire familier de la droite.
C’est assez drôle d’entendre Edouard Philippe, premier ministre de Macron se revendiquer de la droite et s’évertuer à démonter lors de son discours de politique générale qu’il est un ardent défenseur de l’égalité. Il n’en est évidemment rien et cela démontre que le brouillage idéologique sur lequel repose le rassemblement « en marche » est profond. Le ni droite ni gauche qui sert de slogan au mouvement majoritaire contraint à des contorsions verbales qui annoncent nécessairement des déceptions futures chez les adeptes de Macron, mais surtout chez les électeurs qui sont encore en ce début de quinquennat dans l’espoir d’avoir échappé à cinq ans de droite pure et dure.
Cependant les expériences communistes nous ont montré qu’une société parfaitement égalitaire sur le papier peut en réalité servir d’habillage à une dictature profondément hiérarchisée et inégalitaire. Il peut donc y avoir une grande différence entre principes affichés et pratiques sociales réelles. C’est donc avec circonspection qu’il faut faire application du principe général d’égalité. Car il ne domine nulle part même si dans une vision de gauche, les inégalités sont des scories supportables comme des pis-aller liés à l’imperfection des sociétés. En effet il ne peut y avoir de société humaine totalement égalitaire, ou plutôt une telle société quand elle a existé a montré ses limites. Ce n’est pas évidemment du communisme soviétique qu’il s’agit mais de la société de l’arc qui a fonctionné avec un minimum de règles et une absence de pouvoir collectif. Le défaut de toute structure hiérarchisée a figé pour des millénaires des groupes humains dans une perpétuelle et solitaire quête de nourriture qui les a maintenus dans une culture primitive. Dans toutes les autres communautés connues dans l’histoire de l’humanité, quel que soit le système économique, et aussi vertueux que soit le système, on retrouve un pouvoir incarné qui doit pour assurer sa propre stabilité, favoriser ses soutiens en créant des inégalités sociales plus ou moins prononcées. Il n’en va pas autrement dans les démocraties modernes où la règle de l’égalité connait des limites institutionnelles et juridiques comme le droit de propriété, les lois sur l’héritage, etc.
En fait l’inégalité est toujours au cœur de l’organisation sociale et du pouvoir politique. Nier cette réalité des sociétés humaines peut conduire au désenchantement ou pire au faux semblant, quand le pouvoir développe une idéologie officielle égalitaire qui masque des pratiques oppressives. Mais la considérer comme une fatalité est une pente facile où se complaisent les pouvoirs de droite ou centristes qui font du poids de la réalité sociale un argument pour renoncer à combattre les inégalités.
Etre de gauche c’est donc travailler à améliorer la société pour qu’elle devienne plus égalitaire.
Cependant ceux qui clament leur intention de supprimer entièrement les inégalités savent que cet objectif ne peut être totalement atteint que dans une destruction chaotique de l’organisation sociale qui débouchera immanquablement sur un autre ordre inégalitaire. C’est le privilège des populistes de droite et de gauche de faire miroiter une société parfaite inatteignable pour détruire un ordre social qu’ils abhorrent sans se soucier de ce qu’il adviendra ensuite.
Le combat pour l’égalité est donc une épreuve de Sysiphe, il faut constamment le poursuivre sans jamais espérer en venir à bout. Il justifie pleinement l’existence d’une gauche démocratique et réaliste, consciente de l’objectif et des difficultés. Qu’il demeure sous son nom, qui provoque aujourd’hui la répulsion d’une bonne partie du corps électoral ou qu’il change de nom pour signifier sa rénovation, le parti socialiste en tant que groupe défendant ces valeurs demeure nécessaire. Il sera sans doute différent car il ne pourra plus s’adosser à un réseau d’élus qui lui offraient la possibilité d’entretenir une clientèle obligée formant une grande partie de la troupe militante. C’est aussi à cause de cette pratique qu’il a été considéré comme un noyau de l’entre soi se réservant les emplois et les avantages sociaux en tous genres, et tenant à distance les défavorisés, les chômeurs et tous ceux qui ne « connaissent pas quelqu’un ». Cette image pervertie de proximité a grandement contribué à l’échec. Il va donc falloir créer d’autres dynamiques sociales à base de mouvements revendicatifs locaux ou nationaux, ce qui implique une rénovation complète des modes de pensée et d’action du parti.
L’élaboration et l’adoption d’une charte de transparence et de démocratie participative des communes et collectivités locales dirigées par la gauche devrait être la première pierre pour permettre aux élus de gauche de se présenter aux prochaines municipales avec l’espoir de ne pas être balayés par le dégagisme violent qui a caractérisé les précédents tours électoraux.