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une parenthèse molle

Publié le 04/08/2017 à 10:45 par vivelagauche Tags : pouvoir vie bonne société travail sur
une parenthèse molle

En son temps, Nicolas Sarkozy avait fait miroiter la suppression de la taxe professionnelle. Nul doute que cette proposition devait avoir l’approbation massive des entrepreneurs. Mais la suite connue est que face aux besoins de financement des collectivités territoriales il créait la cvae et autres taxes dont le rendement actuel est bien supérieur à la taxe supprimée.

Le jeu de passe passe qui consiste à supprimer un impôt ici pour en augmenter ou créer un autre ailleurs n’est pas une invention macronienne. Et le résultat est déjà connu, cela n’a que peu d’effets en supprimant un inconvénient pour en rajouter un autre légèrement différent.

Il ne peut y avoir relance  efficace de l’économie qu’à la condition qu’il y ait un allégement réel des prélèvements de l’Etat et que le bénéfice en soit intégralement affecté aux investissements productifs.

Actuellement si une entreprise en rachète une autre, elle investit. Au niveau de l’entreprise c’est sans doute vrai car elle accroît ses capacités de production. Mais au niveau global de la société le bilan de cet investissement est rigoureusement nul.

Lorsqu’une société s’offre un siège flambant neuf, il s’agit pour elle d’un investissement qui accroît sa valeur en capital. Mais pour la collectivité le bénéfice est nul ou négligeable.

 Seuls les investissements en moyens de production qui accroissent les capacités nationales de production en produits ou services, sont des  investissements qui ont un effet socialement utile parce qu’ils augmentent la part du gâteau collectif.

Si le gouvernement était un peu moins imprégné d’idéologie libérale et un peu plus soucieux de pragmatisme, il ne supprimerait pas par exemple l’impôt sur la fortune, mais il offrirait des défiscalisations substantielles aux investissements ciblés vers la production.

La stratégie actuelle qui consiste à offrir des avantages fiscaux aux investisseurs au sens large, favorise autant le capitalisme financier que le capitalisme productif. L’un perfectionne l’appareil de production, l’autre peut avoir pour objectif de le démanteler pour vendre les dépouilles et délocaliser ensuite pour accroître les marges en pressurant les travailleurs.

Dans un système économique mondialisé, la gauche doit apprendre à traiter différemment, un capital qui augmente la productivité globale de l’économie et un capital qui recherche son profit dans la prédation ou la rente.

Si le gouvernement actuel prisonnier de son idéologie libérale ne parvient pas à faire le distinguo entre investissements utiles et investissements neutres ou nuisibles, il ne parviendra pas, à cause de ses faibles moyens et de la dispersion des efforts, à rendre à l’économie française son dynamisme rapidement.

De ce point de vue l’idéologie écolo et décliniste constitue une dérive dangereuse. Faire la promotion par de coûteuses subventions de l’agriculture bio qui conduit à une baisse substantielle de la production agricole est un choix politique et idéologique dont la pertinence est discutable. Sachant que l’agriculture raisonnée adossée à des méthodes scientifiques demeure une option productiviste avec économie des intrants et baisse drastique de l’utilisation de pesticides. La première en réduisant la production incite à l’augmentation des importations et aggrave le déficit commercial déjà problématique, l’autre maintient un niveau élevé de la production en améliorant la qualité des produits et favorise les exportations. La manière dont les médias superficielles et sensationnalistes traitent de ces questions ne permet pas au public de bien mesurer les enjeux alors que le gouvernement lui-même à la recherche de l’utile étiquette écolo se montre plus démagogue que gestionnaire.  

L’impatience des français dont témoigne la chute brutale de la popularité présidentielle, ne tardera pas à paralyser le pouvoir, et à semer la zizanie, comme ce fut le cas sous Sarkozy et Hollande.  

La moralisation de la vie publique est sans doute une bonne chose mais c’est une réforme dont la portée sur la vie des gens est plus que limitée. La loi travail est en cours et on s’attend au mieux à des conditions plus difficiles pour les travailleurs. Le reste de l’activité gouvernementale est essentiellement consacrée à rechercher de l’argent en supprimant des crédits, des aides, en gelant le salaire des fonctionnaires et en remettant le jour de carence. Bref, la traque fiscale semble être l’activité favorite du pouvoir. Difficile pour lui de rester populaire dans ces conditions.

D’autant plus qu’à ce jour rien de sérieux sur la formation professionnelle et sur le logement. Aucun plan de restructuration du millefeuille. Aucun plan sur les retraites et la sécurité sociale etc. Bref le réformisme de la campagne électorale ressemble de plus en plus à une montagne accouchant d’une souris.

Ce serait une erreur d’imaginer que les déboires macroniens profitent à la gauche et encore plus aux socialistes. Le moment où les français les regarderont autrement n’est pas encore venu.

La chaleur, la plage et le farniente, forment une parenthèse molle en attendant septembre.