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les charognards de la démocratie.

Publié le 06/09/2017 à 10:50 par vivelagauche Tags : france enfants cadre sur pouvoir
les charognards de la démocratie.

« Le Vénézuela est trop gentil » voilà ce que dit Mélanchon quand il commente la répression des forces de l’ordre qui soutiennent la dictature de Maduro. Sans un mot de compassion pour les blessés et les morts, sans un regret pour les souffrances endurées par une population dont les enfants meurent dans les hôpitaux par manque de médicaments.   Qu’il le veuille ou non le leader maximo de la France insoumise en dit   plus, ainsi, sur lui-même qu’il ne le voudrait. Devant Bourdin il a passé dix bonnes minutes à expliquer qu’il est un démocrate convaincu et que ses appels à manifester n’ont aucune intention séditieuse. On n’imagine pas Mélanchon venir déclarer à la télé qu’il veut renverser l’ordre constitutionnel par un putch, c’est le genre de provocation qui lui est encore interdit par un rapport de force qui lui est pour le moment défavorable. N’empêche, quand on voit comment Maduro utilise la constituante pour faire table rase de toute opposition, on ne peut pas oublier que Mélanchon a lui aussi prévu s’il gagne une élection générale d’entamer un processus constituant. Brrr !

Son  appel à la rue pour une manifestation politique rassemblant les forces hostiles au  gouvernement en dehors des syndicats, est qu’il le veuille ou non une tentative de transformer la rue en instance politique.  Car il faut bien noter que les syndicats ou du moins certains manifesteront le 12 septembre mais Mélanchon appelle à une autre manifestation le 23 avec comme but transparent  de se mettre en tête des mécontents pour pouvoir les compter non  pas comme des opposants à une loi, mais comme  des soutiens à sa personne et à son projet politique.  

Le droit à manifester est constitutionnel et une manifestation ne constitue pas en elle-même une remise en cause de l’ordre public.   Tout au contraire les pouvoirs publics doivent tout faire pour qu’une manifestation pacifique puisse se dérouler dans de bonnes conditions.

Cependant les  termes utilisés par Mélanchon  quand il décrit  lui -même son entreprise débordent largement ce cadre que la loi prévoit. Il a explicitement mis en garde les forces de l’ordre sur leur intention de contrôler les manifestants pour prévenir tout attentat. Il donne, ainsi, mine de rien, un argument pour permettre à tous les partisans de la violence de venir manifester avec armes et bagages et à se livrer à toutes les provocations  comme celles qu’on a connues durant la dernière année du quinquennat Hollande. Son impatience est telle qu’à défaut de manifestation massive il semble prêt à faire son miel de manifestations violentes.

Le passé a montré que le gouvernement a beaucoup de mal à résister aux manifestations de masse hostiles à ses projets. Comme initiateur du mouvement, Mélanchon peut espérer s’imposer comme chef de file de l’opposition et candidat à la succession.  Mais l’histoire a montré aussi que les plus radicaux ne sont pas en démocratie les vainqueurs des alternances. Cela ne se produit que lorsque le pouvoir affaibli bascule à la suite d’une crise gravissime. Si les manifestations ont pourri la fin du quinquennat Hollande, elles n’ont pas suffi à déstabiliser la république et l’élection présidentielle  a conduit à  l’élection de Macron, représentant d’un centre modéré quoique penchant à droite.

 

La stratégie du chaos est nauséabonde car elle fonde sa réussite  sur l’espoir que le pays plongera dans le malheur. Ses partisans sont des charognards de la démocratie. La gauche à  tout à perdre à n’être présente dans le débat politique que sous cette forme pervertie. C’est ce que devraient avoir en tête les dirigeants socialistes inconfortablement coincés entre Mélanchon et Macron. Il est indispensable qu’ils se démarquent nettement autant de l’un que de l’autre. De Macron, qui a définitivement choisi de gouverner au profit des classes moyennes supérieures et des catégories les plus riches. Mais aussi de Mélanchon qu’un discours enflammé, protestataire et populiste dispense d’un minimum de réalisme.