Vive-la-gauche-indignée

A des gens qui manifestent depuis trois semaines pour obtenir une amélioration de leur pouvoir d’achat, le premier ministre Edouard Philippe vient de glorieusement annoncer qu’il les dispense provisoirement des suppléments de taxes qu’il avait programmé pour janvier. Si la situation n’était pas si grave, il y aurait de quoi sourire. D’une part et au mieux la situation de ceux qui sont représentés par les gilets jaunes ne saurait en aucune mesure s’améliorer, d’autre part il est juste promis que pendant six mois elle ne s’aggravera pas. Et d’ailleurs dans la liste des mesures fiscales programmées rien sur la CSG et la non indexation des pensions sur l'inflation, comme si les retraités étaient quantité négligeable aux yeux du gouvernement,même du point de vue électoral. Le seul point positif serait l’augmentation nette du SMIC évaluée à trois pour cent mais elle découle du fait qu’elle est mangée pour deux pour cent par une hausse des prix (inflation).Autrement dit le premier ministre fait la preuve de sa dureté en admettant que le budget en train d’être voté à l’assemblée nationale comportait une aggravation sérieuse de la situation des plus modestes et sa « générosité » se limite à proposer de ne pas être bien pire en 2019 que ce qu’il a été en 2018.Pourtant il dit lui-même que la colère actuelle vient de loin. Ce que disent les gilets jaunes c’est que la situation prévue atteignait l’intolérable mais cela tient au fait que la situation actuelle est déjà grave et mauvaise. Et par rapport à la situation actuelle, le premier ministre ne propose aucune amélioration même minime. Rien de rien de rien !

Il est difficile de penser que ces annonces calmeront la rage des gilets jaunes dont la détermination s’est forgée dans trois semaines de lutte et de compagnonnage dans le froid et l’inconfort des ronds- points.

Aucune mesure générale de diminution de la charge fiscale actuelle ne se trouvant dans les annonces gouvernementales, il est à craindre que si les gilets jaunes font sérieusement leurs comptes, ils ne comprennent que le gouvernement se moque d’eux. D’une certaine manière les annonces du premier ministre constituent une véritable provocation par leur cynisme : je vous saigne mais j’avais prévu de vous prendre davantage, j’y renonce, qu’attendez-vous pour être contents ?

Le reste des propositions centré sur la concertation qui ne coûte rien à personne ne constituant que des meubles meublants pour garnir la galerie !

Dans mon précédent billet je supputais que le gouvernement n’était pas encore décidé à reculer et qu’il tenterait d’abord de faire semblant. On en est là !