Au bord de l’eau
Avec quelques photos de Roland Paul et d’André Lantz et le concours de Laurent Spanneut pour la détermination des odonates.
Depuis la fin de l’hiver la fontaine coule en permanence, ceci a fait prospérer les plantes aquatiques et la mare du milieu s’est reformée.
Cette mare est souvent visitée par la libellule déprimée (Platetrum depressum). On la désigne ainsi car l’abdomen au lieu d’être de forme cylindrique est légèrement aplati. Il est d’un joli bleu non métallique pour les mâles, et brun pour les femelles.
Libellule déprimée, 27 avril 2011, cliché Roland Paul
La petite nymphe au corps de feu (Pyrrhosoma nymphula) présente un abdomen rouge. Ses pattes sont noires ou de teinte foncée.
Petite nymphe au corps de feu, 8 mai 2011. Cliché André Lantz
Petite nymphe au corps de feu, 8 mai 2011, cliché André Lantz
L’agrion jouvencelle (Coenagrion puella) possède un abdomen bleu.
Agrion jouvencelle, 26 avril 2011, cliché Roland Paul
Certaines personnes se sont inquiétées des toiles formées par la soie de certaines chenilles qui recouvrent de nombreux arbustes dans le parc. J’ai déjà mis en lige en 2010 un article sur ce papillon que vous pourrez retrouver en consultant les archives [1]. Cette espèce est l’Yponomeute du cerisier de Sainte Lucie (Yponomeuta mahalebella). Le chenilles construisent des toiles pour se protéger de manière collective. Elle vont se nymphoser dans ces abris et les papillons y sortiront vers le mois de juillet ou en juin cette année. Les papillons étant nocturnes ne se voient pas de jour. Ces chenilles et les toiles qu’elles forment ne sont pas urticantes. J’ai moi-même manipulé ces chenilles en les élevant. Il n’y a donc rien à craindre. Certains arbres sont un peu défoliés mais ce n’est pas très dommageable pour eux.
Toiles d’Yponomeute, 1er juin 2011, Cliché David Thorn
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Dans le cadre des 24 heures de la biodiversité en Seine-Saint-Denis, notre collègue Thierry Laugier animera deux sorties le dimanche 29 mai au parc des Beaumonts à la rencontre des papillons et des autres insectes.
Pour la séance du matin (rendez-vous à la mare perchée vers 10 heures 45) il est nécessaire de s’inscrire sur le site du département que vous pouvez trouver en cliquant ici.
La sortie de l’après–midi vers 14h 30 au même lieu est supplémentaire et ne nécessite pas d’inscription.
Les personnes qui auront participé à la sortie du matin sont invitées au parc de la poudrière pour la fête de l’après-midi. (voir le programme sur le site du département)
Soyez nombreux !
André Lantz le 25 mai 2011
DE NOUVELLES CAPTURES (PHOTOGRAPHIQUES)
Parmi les coléoptères quelques nouveaux venus : Un joli charançon (famille des Curculionidae) a été photographié pour la première fois cette année. Il s’agit du Lixus iridis.
Lixus iridis, 27 avril 2011, cliché Roland Paul
Le cardinal (Pyrochroa coccinea) ainsi nommé à cause de sa balle couleur rouge a été observé à plusieurs reprises. Ce serait un insecte en régression. Il est utile de conserver sur le site des arbres morts qui abritent les larves. Ces dernières sont carnassières et se nourrissent de larves d’insectes lignivores. Il est à noter que lorsque l’imago sort après nymphose, il est blanchâtre. La jolie couleur rouge n’apparaît qu’au bout d’environ 24 heures et il faut encore attendre au moins une semaine pour que les téguments de l’adulte soit suffisamment durcis. L’insecte adulte pourra alors s’aventurer en dehors de son écorce protectrice.
Le cardinal, 17 avril 2011, cliché Roland Paul
Le cardinal, 26 mars 2011, cliché André Lantz
Parmi les papillons l’azuré des nerpruns ( Celastrina argiolus ) est assez commun. La chenille se nourrit de lierre ou de clématite. La femelle présente une bande noire sur l’aile antérieure plus large que celle du mâle.
L’azuré des nerpruns, mâle, 8 avril 2011, cliché Roland Paul
L’azuré des nerpruns femelle, 18 avril 2011, cliché Roland Paul
Quelques géomètres volent de jour ou peuvent s’envoler quand on traverse les herbes. La géomètre à barreaux (Chiasmia clathrata) nommée à cause des dessins sur les ailes est de taille assez modeste.
La géomètre à barreaux, 6 mai 2011, cliché André Lantz
L’alternée (Epirrhoe alternata) se trouve soit dans les milieux herbus soit dans la végétation basse de lisière. Sa chenille se nourrit sur les gaillets.
L’alternée, 26 avril 2011, cliché Roland Paul
André Lantz le 9 mai 2011
PRINTEMPS D’AVRIL
Le Soleil et la chaleur d’avril ont fait éclore les fleurs et émerger les insectes avec une quinzaine de jours d’avance.
Le Bombyx du chêne ou le minime à bandes jaunes désigné également par trotte-vite dans le Berry (Lasiocampa quercus) est un papillon que l’on peut rencontrer dans le parc en général en juillet. Le mâle vole de jour de manière très rapide en zigzaguant à la recherche des femelles. Thierry Laugier a eu la chance de le trouver immobile.
Bombyx du chêne, 3 août 2008, cliché Thierry Laugier
Les chenilles ne se nourrissent pas comme le nom de l’espèce pourrait le faire croire uniquement des feuilles de chênes, d’ailleurs très peu nombreux au parc ! Elles consomment les feuilles d’autres arbres, arbustes et plantes basses. La chenille commence son développement à partir de la fin de l’été, puis hiverne et reprend son activité au printemps. Cette chenille photographiée dans la partie boisée s’alimente de lierre, plante qui recouvre presque entièrement les sous-bois et les troncs des arbres. En altitude la chenille peut même hiverner deux fois.
Chenille de Bombyx du chêne, 25 avril 2011, cliché André Lantz
Chez les diptères la famille des Limoniidae est proche des Tipulidae. Cette belle espèce de sous-bois ou de lisière vole au printemps. Il s’agit d’Epiphragma ocellare. Le nom de l’espèce provient des dessins en forme d’ocelles disposés sur les ailes.
Epiphragma ocellare sur feuille de cornouiller sanguin, 1 mai 2011, cliché André Lantz
La syrphe du groseillier (Syrphus ribesii) est un diptère très utile. Sa larve dévore en effet une grande quantité de pucerons. Cette espèce vole d’avril à septembre en plusieurs générations. Comme la plupart des syrphes l’adulte se déplace par mouvements brusques ou en procédant à un vol stationnaire.
Syrphe du groseillier, 21 avril 201, cliché Roland Paul
Syrphe du groseillier en vol stationnaire, 21 avril 2011, cliché Roland Paul
L’éristale des fleurs (Myathropa florea) est un peu velue et peut ressembler à une abeille. Le mésonotum, partie moyenne du thorax bien visible, présente chez cette espèce des bandes grises évoquant un peu une tête de mort.
L’eristale des fleurs, 1 mai 2011, cliché André Lantz
André Lantz le 2 mai 2011
PREMIERS INSECTES PRINTANIERS
Les papillons hibernant laissent la place aux espèces dont les adultes sortent uniquement fin mars ou début avril. C’est le cas du tircis, de l’aurore de l’azuré des nerpruns.
Tircis, 29 mars 2011, cliché Roland Paul
Le nom latin de l’aurore (Anthocharis cardamines) provient de anthos « fleur » et de kharis « beauté » ou « grâce » donc gracieux comme une fleur. cardamines dérive du mot latin cardamine. C’est le cresson des prés, une des plante nourricère de la chenille de ce papillon. La photo suivante montre une femelle (la couleur orange n’apparaît pas par transparence sur le revers des ailes antérieures) posée sur le persil des bois ou Anthrisque sauvage (Anthriscus sylvestris). Cette plante n’est pas consommable car elle renferme des substances phénoliques toxiques.
femelle de l’Aurore sur Anthrisque, 2 avril 2011, cliché André Lantz
Une autre femelle ailes ouvertes. Au vol elle peut être facilement confondue avec une des piérides blanches : piéride de la rave ou piéride du navet.
femelle de l’aurore, 8 avril 2011, cliché Roland Paul
En ce début d’avril volaient abondamment les mouches de St Marc (Bibio marci)qui sont toutes noires. Le mâle présente des gros yeux tandis que ceux de la femelle sont plus petits.
couple de mouches de St Marc, mâle à gauche, le 8 avril 2011, cliché André Lantz
L’adèle de réaumur (Adela reaumurella) est un petit papillon. Les ailes antérieures sont vert métallique, le corps est noir et les antennes sont très grandes pour le mâle et plus petites pour la femelle. Les mâles volent en essaim si le soleil est présent et se posent immédiatement quand un nuage cache la lumière solaire.
Adèle de réaumur mâle, 8 avril 2011, cliché André Lantz
La femelle reste au repos dans la végéation.
Adèle de Réaumur femelle, 11 avril 2011, cliché André Lantz
André Lantz le 12 avril 2011
LA NATURE S’ÉVEILLE
Notre collègue Roland Paul nous a transmis les photos suivantes prises au parc durant les belles journées de ce mois de mars.
Les abeilles domestiques et les abeilles sauvages ne craignent pas les pesticides au parc ! Elles semblent en bonne santé et commence à butiner .
abeille domestique sur fleur de saule, cliché Roland Paul ; 7 mars 2011
Les bourdons sont aussi sortis tel cet exemplaire photographié sur une fleur de ficaire, l’une des premières fleurs du printemps au parc.
Bourdon sur ficaire, cliché Roland Paul ; 22 mars 2011
Notre paon du jour, est un papillon qui hiberne. Il vole à nouveau lors des premières journées chaudes comme les deux autres vanesses le vulcain et le Robert-le-Diable.
Paon du jour, Cliché Roland Paul, 22 mars 2011
André Lantz, le 31 mars 2011
Un avant-goût de printemps
Avec l’allongement de la durée des jours et des températures plus clémentes les premières fleurs se sont épanouies et quelques insectes se sont réveillés.
Le Robert-le-Diable (Polygonia c-album) est un papillon qui hiverne. Il sort de sa léthargie dès les premières journées chaudes et ensoleillées au début de mars. La forme hivernante est plus sombre que celle de la génération qui apparaît au début d’été. J’ai déjà présenté ce papillon sur le site. Le cliché suivant fait ressortir les ailes positionnées de manière à récupérer le maximum d’énergie solaire en ce début de saison.
La chenille se nourrit sur les orties et diverses plantes.
Robert le Diable se réchauffant, 8 mars 2011, cliché André Lantz
André Lantz le 8 mars 2011