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[15] Ἐκ τούτων μὲν οἶμαι ἀποδεδεῖχθαί μοι, ὁπόση πρὸς ἑκατέραν ἐπιστήμην ἡ
γυμναστική ἐστι· δοκῶ δέ μοι κἀκεῖνα ἐν αὐτῇ ὁρᾷν· ἰατρικὴν πᾶσαν ὁ αὐτὸς
οὐδεὶς ἂν, ἀλλ´ ὁ μὲν ῥηγμάτων ἐπαίειν, ὁ δὲ ξυνιέναι πυρεττόντων, ὁ δὲ
ὀφθαλμιώντων, ὁ δὲ φθισικῶν ὑγιῶς ἁπάντων. Καὶ μεγάλου ὄντος τοῦ κἂν
σμικρόν τι αὐτῆς ἐξεργάσασθαι ὀρθῶς, φασὶν οἱ ἰατρικοὶ πᾶσαν γιγνώσκειν·
γυμναστικὴν δὲ οὐκ ἂν ἐπαγγείλαιτό τις ὁμοῦ πᾶσαν· ὁ γὰρ τὰ δρομικὰ εἰδὼς,
τὰ τῶν παλαιόντων καὶ τῶν παγκρατιαζόντων οὐκ ἐπιστήσεται· καὶ ὁ τὰ
βαρύτερα γυμνάζων ἀμαθῶς τῆς ἄλλης ἐπιστήμης ἅψεται.
| [15] Par ce que je viens de dire, je crois avoir démontré quels sont les
rapports de la gymnastique avec la médecine et la pédotribie; mais il me
semble encore que j’y vois aussi les différences suivantes: aucun homme
n’embrassera, à la fois toute la médecine, mais l’un dit qu’il s’entend
parfaitement aux déchirures, un autre aux fièvres, un troisième aux
maladies des yeux, un dernier à toute espèce de phtisie. Pourtant, quoique
ce soit déjà une chose assez considérable pour chacun d’eux de bien
pratiquer une partie de cet art, quelque petite qu’elle soit, les médecins
prétendent qu’ils en connaissent la totalité {en théorie}; mais personne
ne se vantera de connaître à la fois toute la gymnastique; en effet, celui
qui connaît la course, ignorera ce qui se rapporte à la lutte ou au
pancrace, et celui qui se livre aux exercices lourds, exécutera
maladroitement les autres exercices.
| [16] Ξυμμετοχὴ μὲν τῆς τέχνης ἥδε· γένεσις δὲ αὐτῆς, τὸ φῦναι τὸν ἄνθρωπον
παλαῖσαί τε ἱκανὸν καὶ πυκτεῦσαι, καὶ δραμεῖν ὀρθόν· καὶ γὰρ οὐδ´ ἓν ἂν
γένοιτό τι τῶν τοιούτων, μὴ προυπάρχοντος τουτοῦ, δι´ ὃ γίγνεται· Καὶ
ὥσπερ χαλκευτικῆς γένεσις ὁ σίδηρος, καὶ ὁ χαλκός, καὶ γεωργίας γῆ, καὶ τὰ
ἐκ τῆς γῆς, καὶ ναυτιλίας τὸ εἶναι θάλατταν, οὕτως ἡγώμεθα καὶ τὴν
γυμναστικὴν ξυγγενεστάτην τε εἶναι καὶ συμφυᾶ τῷ ἀνθρώπῳ. Καὶ λόγος δὲ
ᾄδεταί τις, ὡς γυμναστικὴ μὲν οὔπω εἴη, Προμηθεὺς δὲ εἴη· καὶ γυμνάσαιτο
μὲν ὁ Προμηθεὺς πρῶτος, γυμνάσειε δὲ αὖ ἑτέρους Ἑρμῆς, ἀγασθείη τε αὐτὸς
τοῦ εὑρήματος, καὶ παλαίστρα γε Ἑρμοῦ πρώτη, καὶ οἱ πλασθέντες γε ἐκ
Προμηθέως (ἄνθρωποι οἵδε ἄρα οὗτοι εἶεν) τῷ πηλῷ γυμνασάμενοι ἐν ᾧ ἦσαν,
πλάττεσθαι ὑπὸ τοῦ Προμηθέως ᾤοντο, ἐπειδὴ τὰ σώματα αὐτοῖς ἡ γυμναστικὴ
ἐπιτήδειά τε καὶ ξυγκείμενα ἐποίει.
| [16] Telles sont les diverses parties dont se compose l’art gymnastique;
quant à son origine, la voici: l’homme est né propre à lutter, à exercer
le pugilat et à courir en se tenant droit; car aucun exercice de ce genre
n’existerait si la cause pour laquelle il a été inventé (c’est-à-dire,
l’homme) n’existait pas auparavant. Comme le fer et le cuivre sont la
cause première de l’art du forgeron, la terre et ses produits celle de
l’agriculture, et l’existence de la mer celle de la navigation, pensons de
même que la gymnastique a les rapports les plus étroits et les plus
intimes avec l’homme. On chante certain dicton: qu’autrefois il n’existait
pas encore de gymnastique, mais que Prométhée existait déjà; que Prométhée
fut le premier qui s’exerça, et Mercure le premier qui ait dirigé les
exercices des autres, et qu’il se réjouit lui-même de son invention; que
la première palestre fut celle de Mercure; que les {prétendus} produits de
Prométhée (or ces produits auraient été des hommes) s’exerçant dans la
boue, dans laquelle ils étaient, croyaient que Prométhée les avait formés,
attendu que la gymnastique rendait leurs corps aptes à vivre et leurs
membres bien liés.
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