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Date de création : 06.01.2009
Dernière mise à jour : 03.05.2020
1080 articles


Smaïl Oulebsir

Smail Oulebsir: dialogue Nord-Sud

Publié le 17/04/2012 à 19:03 par hacemess

 


 

 

 

 



Originaire de Tazmalt (wilaya de Béjaïa), cet amoureux des belles lettres a consacré sa vie à l'art et à la culture. Il avait toujours un projet, culturel s'entend, en tête.
À la fin des années 1980, il est l'un des principaux animateurs de l'association socioculturelle Cité Bellil, anciennement appelée Lacifa.

Les membres de l'association ont réussi à changer l'image de leur quartier au point de susciter l'admiration de tout le monde. Et lorsque la politique s'en est mêlée, l'artiste a préféré rejoindre Abdelaziz Yessad, alors président de l'association Soummam, initiatrice des fameuses Poésiades de Béjaïa. C'est d'ailleurs grâce à lui que celles-ci ont été inscrites dans la durée.

En 1991, au moment où tout le monde était happé par la politique, le président était parti en France, c'est lui, avec une poignée de jeunes, qui organisa la troisième édition. C'était un 27 décembre. Les vrais amis des Poésiades, Samy Abtroun, Ahmed Oumaziz et Malek Houd, étaient présents.

L'incontournable feu Tahar Djaout avait tenu à y prendre part. On est pourtant au lendemain du premier tour des législatives avortées de 1991. Ce ne fut par hasard que les 5es Poésiades, en 1993, ont été organisées en partenariat avec l'hebdomadaire Ruptures où officiait Djaout. Smaïl Oulebsir avait ce projet en tête lorsqu'il était en compagnie de son ami, Tahar Djaout.

Après avoir vainement attendu d'être nommé à la tête de la Maison de la culture, Smaïl a fini par jeter l'éponge. Il s'installe en août 1998 à Paris.
Il a continué à peindre avant de rejoindre Boubekeur Khelfaoui, l'organisateur du festival de Djoua. Cette année, souffrant d'une tumeur, il n'a pu faire le voyage pour voir sa Kabylie natale.


Smail est décédé le 18 septembre 2011 à son domicile à Paris: Il aimait  - comme nous -  Mohya, Kateb, Féraoun...Ait Menguellat,Nouara, Chérif Kheddam.... Jacques Brel, Aragon...

 

source: http://www.youtube.com/watch?v=c7t6POZ5U1s&context=C4a4d0efADvjVQa1PpcFO27oXB-iHo2IBYqQjJtXLs6ImZYDIteig=

Smaïl Oulebsir : Les LES HYPOCRITES

Publié le 16/12/2011 à 22:53 par hacemess

 

 

LES HYPOCRITES

(Imnafqen)

 


Ils ont su les premiers

Ou parmi les premiers

Ils étaient consternés

Ils se sont indignés

Et la peur au ventre se

Sont enfermés dans les W.C.


 

Après déjeuner bien arrosé

Vivifiés

Téméraires

Transporté

La bière

Versé une larme

Fait semblant d'écouter l'oraison

Rêvé des armes

Vous ont couvert

De terre


 

Consternés

Ils ont quitté le cimetière

Refermé la barrière

Ouvert les débats :

- Il faut fermer les mosquées

Et ouvrir les églises, les synagogues et les pagodes

Il faut ouvrir les bars

Les bordels

Jeter les ponts

Y attirer tous les jupons

Et avec le vin et la musique

Le kif et l'arsenic

Barrer la route


 

Avec les bouteilles vides

Ériger des barricades

Avec nos vomissements

Et nos excréments

Badigeonner les rues et

Les chemins qui montent

A ceux qui descendent



Avec les capotes anglaises

Nous fabriqueront des armes

Dévastatrices

Nous jurons devant nous-mêmes

Que nous les fabriquerons les armes !

Que nous recruteront des âmes !

Que nous formerons des bataillons

Que nous achèteront des divisions

Que nous élèveront des généraux

Que nous hisseront vos étendards

Sur tous les champs de batailles

Et nous nous vengerons !



Ils se sont conciliés

Là-bas dans ce café

Autour d'une tasse

Non payée

Ils se sont jurés

D'or-ga-ni-ser

La riposte

L'affront n'a que trop duré

Le salut est désormais

Dans les armes


 

Désormais

Ils se tairont

Ils s'organiseront

Ils commenceront par descendre la lune

Puis éteindront le soleil

Ou à défaut le couvriront

D'un papier journal

Détourneront le calendrier

Et la adeptes des cinq piliers

Ils n'écriront dorénavant

Que de gauche à droite

Réuniront tous les gauchers


 

 


Pour décapiter tous les droitiers

Ils tiendront leur congrès

Dans un café

Ou dans quelque bar

Où la bière est tiède

Comme le cul d'une poule

Qui ne donne plus d'œufs

Mais qui se donne

Au premier coq venu

Par cette avenue

Ou par cette ruelle

Sans barricades


 

Ils rédigeront les résolutions

Du congrès des démocrates

Éliront le président

Il graffiteront les murs

Ils saliront les façades

Ils y consacreront

LA DÉMOCRATIE

Murale

Marcheront en juin en avril

En juillet

En août

En octobre

Et novembre

1996

 

 


Smaïl Oulebsir : Ma sculpture !

Publié le 15/12/2011 à 18:09 par hacemess
Smaïl Oulebsir : Ma sculpture !

 

 

 

MA SCULPTURE


Ma sculpture

A un cœur vide

Un corps maigre

Un corps vide

Des yeux avides

Elle déchire l'argile

Des plaintes torrides

Et des sueurs salées

Coulent aux fronts

Éclatement d'une angoisse

Millénaire

Réprimée chaque hiver

A ma manière

C'est la fierté

Sans barrières

Des évasions

Planétaires

Un présent adultère

 


Ma sculpture

C'est cette douleur

Cette lumière

En contour

Ces lumières

Ces couleurs

Cette symphonie

En politique mineure

En lutte mineure

En toute rancœur

C'est l'Algérie

Débraillée

Enrubannée

C'est la terreur

A la télévision

La peur au front

La diarrhée sur

Les boulevards

 


Ma sculpture

S'est usée les semelles

Dans les marches

Et les meetings

Elle s'est usée la voix

Jusqu'à la corde

 


Ô Nadia !

La foi

Dans l'effroi

Décroît

Et ronge ma raison

Je déraisonne

Je frissonne

Et sillonne mon passé

Somnambule

Je sursaute

Et plonge dans la comédie d'aujourd'hui

 

 

Ma sculpture balbutie

Et répercute

Machinalement

Des lettres alphabétiques

Des gestes ataviques

Et des leçons

Subversives

 


Par milliers

J'exulte

Par centaines

Je lutte

Par dizaines

Je scrute

Et par ignorance

Je broute

Les racontars

Les J.T.

Je consomme la rumeur

J'absorbe les avatars

Et je rêve de

Démocratie

Je vote

Démocratie

Je bouffe démocratie

Je jeûne démocratie

Je prie démocratie

Je crie démocratie

J'écris démocratie

Je délire démocratie

Et je sursaute

Enragé

Affolé

Par ma sculpture

Qui se fissure

En brûlures

Blasphématoires

En prières

Décapitées

Piégées.


Bejaia, le 25 Juin 1992.

 

 

 


Smail Oulbsir : NOVISSIMA VERBA

Publié le 15/12/2011 à 17:50 par hacemess
Smail Oulbsir : NOVISSIMA VERBA

 

 

Smail Oulebsir est né en 1959. Il est d'origine de Tazmalt, village Allaghen, d'une grande famille maraboutique, son grand'père est de Sidi El Moufeq à Allaghen. Il était professeur d'Anglais à Bgayet, habitait le quartier LA CIFA, où il a beaucoup activé avec les jeunes. Ancien président des Poésiades, fondateur des poésiades n Bgayet avec Taher Djaout, sebti ... nouvellistes et poétes...Comme il faisait des traductions de filmes de l'anglais au français...artiste peintre voir le lien:

http://fr.artmajeur.com/index.php?go=user_pages/display_all&login=smilings).


NOVISSIMA VERBA

 

 

Ils parlent à peu près

Comme vous et moi

Ils sourient à pleines dents

Mais

Pourquoi leurs rires sont-ils

Jaunes

Et leurs yeux larmoyants

Sont-ils fous d'envie

De rage

Ou de plaisir ?

Souriez-leur

Riez comme eux

Que vos yeux pétillent

Vous saurez

Peut-être alors

Les natures

De ces  natures

Qui nous ressemblent

Presque comme deux gouttes

D'Oh !

 


II

 


Leurs mots sont comme les nôtres

Ils plaignent nos maux

Ils prennent d'assaut

Nos refuges

Nos remparts s'ouvrent

Nos bras aussi

Nos cœurs palpitent

Comme les souffles d'oiseaux

Nietzsche s'essouffle

Au large de Nice

Il expire

Sous le pont

Des soupirs

 


III

 

 

Commence alors

L'errance morale

Commence

La cavale

Dans les cafés

Dans les bouteilles

Sur les colonnes de l'alfa

La vie

Le rire

La mort

Bras dessus

L'horreur

Bras dessous

En chœur

Se jouent

Des mots

Sur les langues

Poreuse

De la motéine

Des discours

 


IV

 

 

Grâce à Dieu

La motéine

Comme divine

Embaume la cruelle

Réalité

Décompose la haine

En hache... En Ah !

Honnie

En haine

En eux

Et recommence

L'errance

Dans le café

Maure

Des vivants

Morts

L'œil dans l'horloge

Ultima forsan

 

 

V

 

 

Ailleurs

Dans le pays

La mort y vient

Pointer à son heure

Vers la faim

De l'après-midi d'été

Où grouillent

Des mômes téméraires

Des femmes voilées

Adultères

Des hommes nifés

En jachère

La rue

Fume la canicule

Et l'ombre

Happe les rescapés

Puis repart

Dans la nuit

De la tragédie

De l'Algérie

Rule tragedia !

 


VI

 

 

L'Algérie

Qui parle à peu près

Comme vous et moi

Pleure

Et sanglote

Les poètes

Hurlent

Et expurgent

La phobie embusquée

Dans le pylore

De cette terre violée

A volonté

En plein jour

En pleine fin

De siècle

A l'orée

De l'acte III

 

 

VII

 

 

Alors

Comme dans les épopées d'antan

Les fouilles livreront

Les sourires de leurs dents

Les rires jaunes du dedans

Les regards exorbités

Les crânes blancs

Qui fredonnent

Des airs

Du temps qui passe

Et repasse

Par les dix orifices

Mystérieux

En détresse

Ils rient à pleines dents

Qui sont-ils ?

Nosce te ipsum

Ils hurlent

Leur rage

A peu près

Comme vous

Ou comme

Moi

Le sauvage

A la perruque de jade.

 


VIII

 

 

Des mots

Des maux

Des morts

Le combat

L'ignominie

La cupidité

Azrem

Izerman

Les serpents

Regardent par l'entrebâillement

De la digne humanité

 

 

Smail Oulebsir - 1996