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Date de création : 06.01.2009
Dernière mise à jour :
03.05.2020
1080 articles
Originaire de Tazmalt (wilaya de Béjaïa), cet amoureux des belles lettres a consacré sa vie à l'art et à la culture. Il avait toujours un projet, culturel s'entend, en tête.
À la fin des années 1980, il est l'un des principaux animateurs de l'association socioculturelle Cité Bellil, anciennement appelée Lacifa.
Les membres de l'association ont réussi à changer l'image de leur quartier au point de susciter l'admiration de tout le monde. Et lorsque la politique s'en est mêlée, l'artiste a préféré rejoindre Abdelaziz Yessad, alors président de l'association Soummam, initiatrice des fameuses Poésiades de Béjaïa. C'est d'ailleurs grâce à lui que celles-ci ont été inscrites dans la durée.
En 1991, au moment où tout le monde était happé par la politique, le président était parti en France, c'est lui, avec une poignée de jeunes, qui organisa la troisième édition. C'était un 27 décembre. Les vrais amis des Poésiades, Samy Abtroun, Ahmed Oumaziz et Malek Houd, étaient présents.
L'incontournable feu Tahar Djaout avait tenu à y prendre part. On est pourtant au lendemain du premier tour des législatives avortées de 1991. Ce ne fut par hasard que les 5es Poésiades, en 1993, ont été organisées en partenariat avec l'hebdomadaire Ruptures où officiait Djaout. Smaïl Oulebsir avait ce projet en tête lorsqu'il était en compagnie de son ami, Tahar Djaout.
Après avoir vainement attendu d'être nommé à la tête de la Maison de la culture, Smaïl a fini par jeter l'éponge. Il s'installe en août 1998 à Paris.
Il a continué à peindre avant de rejoindre Boubekeur Khelfaoui, l'organisateur du festival de Djoua. Cette année, souffrant d'une tumeur, il n'a pu faire le voyage pour voir sa Kabylie natale.
Smail est décédé le 18 septembre 2011 à son domicile à Paris: Il aimait - comme nous - Mohya, Kateb, Féraoun...Ait Menguellat,Nouara, Chérif Kheddam.... Jacques Brel, Aragon...
LES HYPOCRITES
(Imnafqen)
Ils ont su les premiers
Ou parmi les premiers
Ils étaient consternés
Ils se sont indignés
Et la peur au ventre se
Sont enfermés dans les W.C.
Après déjeuner bien arrosé
Vivifiés
Téméraires
Transporté
La bière
Versé une larme
Fait semblant d'écouter l'oraison
Rêvé des armes
Vous ont couvert
De terre
Consternés
Ils ont quitté le cimetière
Refermé la barrière
Ouvert les débats :
- Il faut fermer les mosquées
Et ouvrir les églises, les synagogues et les pagodes
Il faut ouvrir les bars
Les bordels
Jeter les ponts
Y attirer tous les jupons
Et avec le vin et la musique
Le kif et l'arsenic
Barrer la route
Avec les bouteilles vides
Ériger des barricades
Avec nos vomissements
Et nos excréments
Badigeonner les rues et
Les chemins qui montent
A ceux qui descendent
Avec les capotes anglaises
Nous fabriqueront des armes
Dévastatrices
Nous jurons devant nous-mêmes
Que nous les fabriquerons les armes !
Que nous recruteront des âmes !
Que nous formerons des bataillons
Que nous achèteront des divisions
Que nous élèveront des généraux
Que nous hisseront vos étendards
Sur tous les champs de batailles
Et nous nous vengerons !
Ils se sont conciliés
Là-bas dans ce café
Autour d'une tasse
Non payée
Ils se sont jurés
D'or-ga-ni-ser
La riposte
L'affront n'a que trop duré
Le salut est désormais
Dans les armes
Désormais
Ils se tairont
Ils s'organiseront
Ils commenceront par descendre la lune
Puis éteindront le soleil
Ou à défaut le couvriront
D'un papier journal
Détourneront le calendrier
Et la adeptes des cinq piliers
Ils n'écriront dorénavant
Que de gauche à droite
Réuniront tous les gauchers
Pour décapiter tous les droitiers
Ils tiendront leur congrès
Dans un café
Ou dans quelque bar
Où la bière est tiède
Comme le cul d'une poule
Qui ne donne plus d'œufs
Mais qui se donne
Au premier coq venu
Par cette avenue
Ou par cette ruelle
Sans barricades
Ils rédigeront les résolutions
Du congrès des démocrates
Éliront le président
Il graffiteront les murs
Ils saliront les façades
Ils y consacreront
LA DÉMOCRATIE
Murale
Marcheront en juin en avril
En juillet
En août
En octobre
Et novembre
1996
MA SCULPTURE
Ma sculpture
A un cœur vide
Un corps maigre
Un corps vide
Des yeux avides
Elle déchire l'argile
Des plaintes torrides
Et des sueurs salées
Coulent aux fronts
Éclatement d'une angoisse
Millénaire
Réprimée chaque hiver
A ma manière
C'est la fierté
Sans barrières
Des évasions
Planétaires
Un présent adultère
Ma sculpture
C'est cette douleur
Cette lumière
En contour
Ces lumières
Ces couleurs
Cette symphonie
En politique mineure
En lutte mineure
En toute rancœur
C'est l'Algérie
Débraillée
Enrubannée
C'est la terreur
A la télévision
La peur au front
La diarrhée sur
Les boulevards
Ma sculpture
S'est usée les semelles
Dans les marches
Et les meetings
Elle s'est usée la voix
Jusqu'à la corde
Ô Nadia !
La foi
Dans l'effroi
Décroît
Et ronge ma raison
Je déraisonne
Je frissonne
Et sillonne mon passé
Somnambule
Je sursaute
Et plonge dans la comédie d'aujourd'hui
Ma sculpture balbutie
Et répercute
Machinalement
Des lettres alphabétiques
Des gestes ataviques
Et des leçons
Subversives
Par milliers
J'exulte
Par centaines
Je lutte
Par dizaines
Je scrute
Et par ignorance
Je broute
Les racontars
Les J.T.
Je consomme la rumeur
J'absorbe les avatars
Et je rêve de
Démocratie
Je vote
Démocratie
Je bouffe démocratie
Je jeûne démocratie
Je prie démocratie
Je crie démocratie
J'écris démocratie
Je délire démocratie
Et je sursaute
Enragé
Affolé
Par ma sculpture
Qui se fissure
En brûlures
Blasphématoires
En prières
Décapitées
Piégées.
Bejaia, le 25 Juin 1992.
Smail Oulebsir est né en 1959. Il est d'origine de Tazmalt, village Allaghen, d'une grande famille maraboutique, son grand'père est de Sidi El Moufeq à Allaghen. Il était professeur d'Anglais à Bgayet, habitait le quartier LA CIFA, où il a beaucoup activé avec les jeunes. Ancien président des Poésiades, fondateur des poésiades n Bgayet avec Taher Djaout, sebti ... nouvellistes et poétes...Comme il faisait des traductions de filmes de l'anglais au français...artiste peintre voir le lien:
http://fr.artmajeur.com/index.php?go=user_pages/display_all&login=smilings).
NOVISSIMA VERBA
Ils parlent à peu près
Comme vous et moi
Ils sourient à pleines dents
Mais
Pourquoi leurs rires sont-ils
Jaunes
Et leurs yeux larmoyants
Sont-ils fous d'envie
De rage
Ou de plaisir ?
Souriez-leur
Riez comme eux
Que vos yeux pétillent
Vous saurez
Peut-être alors
Les natures
De ces natures
Qui nous ressemblent
Presque comme deux gouttes
D'Oh !
II
Leurs mots sont comme les nôtres
Ils plaignent nos maux
Ils prennent d'assaut
Nos refuges
Nos remparts s'ouvrent
Nos bras aussi
Nos cœurs palpitent
Comme les souffles d'oiseaux
Nietzsche s'essouffle
Au large de Nice
Il expire
Sous le pont
Des soupirs
III
Commence alors
L'errance morale
Commence
La cavale
Dans les cafés
Dans les bouteilles
Sur les colonnes de l'alfa
La vie
Le rire
La mort
Bras dessus
L'horreur
Bras dessous
En chœur
Se jouent
Des mots
Sur les langues
Poreuse
De la motéine
Des discours
IV
Grâce à Dieu
La motéine
Comme divine
Embaume la cruelle
Réalité
Décompose la haine
En hache... En Ah !
Honnie
En haine
En eux
Et recommence
L'errance
Dans le café
Maure
Des vivants
Morts
L'œil dans l'horloge
Ultima forsan
V
Ailleurs
Dans le pays
La mort y vient
Pointer à son heure
Vers la faim
De l'après-midi d'été
Où grouillent
Des mômes téméraires
Des femmes voilées
Adultères
Des hommes nifés
En jachère
La rue
Fume la canicule
Et l'ombre
Happe les rescapés
Puis repart
Dans la nuit
De la tragédie
De l'Algérie
Rule tragedia !
VI
L'Algérie
Qui parle à peu près
Comme vous et moi
Pleure
Et sanglote
Les poètes
Hurlent
Et expurgent
La phobie embusquée
Dans le pylore
De cette terre violée
A volonté
En plein jour
En pleine fin
De siècle
A l'orée
De l'acte III
VII
Alors
Comme dans les épopées d'antan
Les fouilles livreront
Les sourires de leurs dents
Les rires jaunes du dedans
Les regards exorbités
Les crânes blancs
Qui fredonnent
Des airs
Du temps qui passe
Et repasse
Par les dix orifices
Mystérieux
En détresse
Ils rient à pleines dents
Qui sont-ils ?
Nosce te ipsum
Ils hurlent
Leur rage
A peu près
Comme vous
Ou comme
Moi
Le sauvage
A la perruque de jade.
VIII
Des mots
Des maux
Des morts
Le combat
L'ignominie
La cupidité
Azrem
Izerman
Les serpents
Regardent par l'entrebâillement
De la digne humanité
Smail Oulebsir - 1996