Affichage des articles dont le libellé est BD/Manga. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est BD/Manga. Afficher tous les articles

vendredi 22 janvier 2021

Blue Giant

 

Résumé: Dai Miyamoto est en terminale. Il fait partie de l'équipe de basket, travaille à mi-temps dans une station service, et vit seul avec son père et sa petite sœur. Surtout, il s'est pris de passion pour le jazz depuis le collège. À tel point qu'il joue tous les jours sur les berges de la rivière, peu importe les conditions météo. Qu'il pleuve, qu'il vente ou que la canicule soit au rendez-vous, il joue. Il veut être un géant du jazz et reste persuadé qu'il peut y arriver. Seulement, pour cela, il va devoir se confronter à la réalité : entre les explications aux amis, les premières représentations chaotiques et les rencontres diverses, la détermination de Dai va être mise à rude épreuve...


Le manga de Ishizuka Shinichi, découvert en écoutant "les Matins Jazz" sur TSF Jazz, il y a deux ans, est l'une des sagas les plus sensibles et les plus intenses que j'ai pu lire.


Oui, le blog renait de ses cendres, mais c'est que j'ai tellement été ému par ce manga que j'avais besoin d'en parler. 

Dans ce manga en 10 tomes, nous allons suivre le parcours initiatique de Dai, un lycéen de 17 ans, qui se découvre une passion pour le jazz (et pour le saxophone ténor en particulier)  après qu'un ami l'ait emmené à un concert. Il décide alors de s'entrainer pour devenir un jour le plus grand sax ténor du monde. 

L'auteur immerge très bien le lecteur dans le monde du jazz, et nous le fait découvrir. C'est un manga d'une sensibilité rare, à tel point que j'ai été ému aux larmes en le lisant. Ce qui m'arrive rarement quand je lis un manga. Le trait de Shinichi à une telle puissance, et une telle sensibilité qu'on est transporté. Les scènes musicales du manga nous font ressentir cette musique qu'on n'entend pas avec les oreilles, mais simplement avec le coeur. 

Ce fut passionnant de suivre le parcours de ce jeune homme et des rencontres qu'il peut faire, de sa ville natale, Sendai jusqu'à Tokyo, où il part tenter sa chance dans le jazz après le lycée. Tous les personnages sont touchants, de son père à sa petite soeur en passant par Tamada et Yukinori, les membres de son groupe "Jass". tous sont mis en avant à un moment ou à un autre et l'auteur leur donne à chaque fois une profondeur qui fait qu'on s'y attache très fortement. 



Pas besoin d'aimer le jazz ou d'être un connaisseur pour apprécier ce manga. Ce qui fait la force de celui ci, c'est les sentiments qu'il dégage et les tranches de vie qu'il raconte. De tome en tome on voit Dai évoluer et prendre son envol, et les surprises sont au rendez-vous jusqu'au bout. C'est un manga très humain et très fort émotionnellement. Je me suis fortement attaché à Dai, son envie de réussir, sa bonhomie, son endurance et son courage en font quelqu'un d'extraordinaire. 

La petite particularité du manga réside dans ses dernières pages, les "pages bonus" où certains personnages que l'on suit dans chaque tome nous raconte sa rencontre avec Daï, des années après. Ces flash-forwards sont très intrigants et nous donne un aperçu du futur de Daï. 





En tournant la dernière page du 10e tome, j'ai eu un petit frisson, tellement je ne voulais pas les quitter. Alors rassurez-vous, Blue Giant, ne prend pas fin avec ce 10e tome. Une deuxième partie existe: elle s'intitule "Blue Giant Supreme" et elle nous entraine en Europe où Daî va continuer son parcours dans le monde du jazz. Cette 2e série vient de débuter sa publication en France.

Blue Giant fut un véritable coup de coeur pour moi et une belle découverte qui m'a redonné goût aux mangas. En tout cas, je vais suivre le parcours de Daï (mais aussi celui de Ishizuka Shinichi) à l'avenir. Voilà un manga que je vous encourage à découvrir...si ce n'est pas déjà fait. 


Ishizuka Shinichi: Blue Giant Tome 1 à 10, Editions Glénat, 2018/2020

samedi 24 juin 2017

Le Château de ma mère

4e de couverture: Après la Gloire de mon Père, la suite des souvenirs d’enfance de Marcel Pagnol

La fin de l’été est un drame pour le petit Marcel Pagnol, obligé d’abandonner ses chères collines. Mais la famille monte dorénavant chaque samedi à La Bastide Neuve. Un matin, lors d’une partie de chasse dans la garrigue, Marcel fait la rencontre d’un jeune paysan, Lili des Bellons. Une nouvelle aventure s’offre à lui : celle de l’amitié. Pittoresque et truculent, voici après La Gloire de mon père, le deuxième tome des « Souvenirs d’enfance » de Pagnol.

Retrouvailles avec les "Souvenirs d'enfance" du petit (mais grand par le talent) Marcel Pagnol, avec ce 2e volet "Le château de ma mère

J'avais beaucoup aimé le premier volet des "Souvenirs", La Gloire de mon père et j'attendais avec impatience le 2e volet, mais aussi avec  appréhension, car ce "Château de ma mère" fait partie du panthéon de mes souvenirs émotionnels d'enfance. 
J'ai mis la barre tellement haute, à la limite du franchissable, sur cette bande dessinée, que la déception était tapie dans l'ombre,afin de sortir au moment de ma lecture. 

On retrouve la même équipe que pour "La Gloire", Morgann Tanco, au dessin, Eric Stoffel et Serge Scotto au scénario et Sandrine Cordurié, aux couleurs. Ce fut déjà un bon point pour ne pas partir perdant et déçu. Je trouve que c'est une fort belle idée que chaque oeuvre de Pagnol soit confié à une même équipe, donnant une vision homogène à l'ensemble de l'oeuvre. 

Dès la première planche, je me suis replongé dans les souvenirs de Marcel avec bonheur et délice. On retrouve la même énergie, la même insouciance, et surtout, la même langue que pour "La Gloire". 
Ce 2e volet est plus fouillé, au niveau de l'histoire: un nouveau personnage fait son apparition: le fameux Lili des Bellons, qui avec Marcel, va lié une amitié, qui restera pour moi la plus belle de la littérature: une amitié indéfectible, comme seul l'enfance nous en procure: celle qui dure toute une vie. 
Ainsi, on suit Marcel et son ami Lili dans cette Garrigue, qui nous a tous fait rêver étant gamin, on découvre le monde et des aventures à hauteur d'enfance et elles sont exceptionnelles et inoubliables. 

Les auteurs axent donc leur histoire sur deux pans importants du "Château" selon moi: l'amitié entre Marcel et Lili, qui est très bien développée, et le fameux épisode du Canal avec l'ombre du garde qui plane et qui m'a encore fait peur cette fois ci. Cependant, j'ai été un peu chaffouin, en voyant qu'il manquait le fameux épisode de la découverte par Marcel des sentiments amoureux, qui va mettre à mal l'amitié entre Marcel et Lili. Mais, comme pour toute adaptation, il faut faire des choix (et je me demande d'ailleurs si cet épisode fait partie du "Château" ou du "Temps des secrets"). Donc, ce n'est qu'un petit bémol, qui ne m'a pas gâché la lecture. Surtout qu'ils ont su garder la langue chantante et l'esprit de Marcel Pagnol. 

les dessins de Morgann Tanco sont encore une fois magnifique (certaines planches sont à
couper le souffle et nous montre toue la beauté de la Garrigue, que ce soit de jour comme de nuit (avec cet épisode de la fuite de Marcel dans la Garrigue, car il ne veut pas rentrer à Marseille.
Dessins encore une fois magnifiquement mis en couleur par Sandrine Cordurié.

Puis vient les dernières planches de la BD, qui m'ont fait avoir une crise de larmes (oui, j'ai bien pleuré pendant 5 minutes après avoir refermé la BD en lisant le destin tragique de certaines personnes). Alors surtout, prévoyez des mouchoirs, car on passe souvent du rire aux larmes dans cette bande dessinée. 

Au final, un 2e volet qui m'a encore plus charmé que le premier, et qui n'a pas entaché mes souvenirs d'enfance. Une véritable claque qui m'a fait chavirer le coeur et dont je retiendrai ces phrases qui referme la porte du "Château de ma mère": 

"Telle est la vie des hommes. Quelques joies très vite effacées par d’inoubliables chagrins. Il n'est pas nécessaire de le dire aux enfants". (P. 90)

(J'espère que les deux autres volets des "Souvenirs" verront le jour en BD, et qu'ils seront toujours mis en image par Morgann Tanco). 



Scénario: Serge Scotto & Eric Stoffel; Dessins: Morgann Tanco; Couleurs: Sandrine Cordurié: Le Château de ma mère, Grand Angle, 96 pages, 2016



dimanche 6 novembre 2016

Merlusse

4e de couverture: Merlusse est le surveillant redoutable du Grand Lycée de Marseille. Aussi peu aimable que repoussant, il attend une promotion qu’on lui refuse, lui préférant un postulant plus convenable.Alors qu’arrivent les fêtes de fin d’année, il est chargé d’encadrer les pensionnaires, une petite cohorte d’oubliés de Noël... Mais rien ne se passera comme prévu pour personne ! Parfois la vie complote heureusement pour que les individus apprennent à se découvrir, à se comprendre et à s’aimer.

Merlusse est le premier scénario original que Marcel Pagnol écrivit pour le cinéma. C'était en 1935. 

2e volume de la Collection Marcel Pagnol, Merlusse est peu connu du grand public et c'est l'une des  raisons qui fait qu'il tient une place particulière dans le coeur de Nicolas Pagnol. Grâce à la BD, ce conte de Noël à la Pagnol, retrouve une belle 2e vie. 

Cette histoire se passe le jour de Noël, dans un pensionnat de Marseille. La plupart des pensionnaires
rentrent chez eux pour le réveillon sauf certains "abandonnés", qui vont devoir passer la nuit au pensionnat. De plus, pour leur plus grand malheur, c'est M. Blanchard, alias Merlusse (surnommé comme cela car il est sale et sent la morue, d'après les élèves) qui est d'intendance pour l'étude et la nuit au pensionnat. 
Pourtant, cette nuit de Noël ne se passera pas comme prévue.

Je ne connaissais pas ce film de Marcel Pagnol et je le regrette fortement, car j'ai adoré  cette histoire. Merci donc, à Nicolas Pagnol et aux auteurs de cette BD de l'avoir remis en lumière. J'ai été touché par cette histoire et par le personnage de M. Blanchard. Sous ses airs bougons et rudes, c'est quelqu'un de bien. Il y a du Dickens dans cette histoire, mais on y retrouve la patte  et la langue de Pagnol.





Le grand danger pour moi, avec cette collection (mis à part l'accoutumance et pour mon  portefeuille) c'est que les dessinateurs changent à chaque histoire (les scénaristes restant toujours les mêmes, à savoir Serge Scotto et Eric Stoffel): je suis très sensible au dessin pour une bande dessinée. Si ceux ci ne me plaisent pas, je vais avoir du mal à entrer dans l'histoire et je ne vais prendre aucun plaisir à la lire. J'espère donc que les dessinateurs choisis pour adapter l'oeuvre de Marcel Pagnol sauront trouver grâce à mes yeux. Pour le moment, c'est le cas. 
Après Morgann Tanco (qui a été choisi pour dessiner les "Souvenirs d'enfance" (La Gloire de mon père, Le château de ma mère (qui vient de paraître en ce mois de novembre 2016), c'est le dessinateur A. Dan qui a été choisi pour Merlusse. A ma plus grande joie, bien que très différent de Morgann Tanco, j'ai beaucoup aimé le trait d'A. Dan. Mais c'est surtout l'alternance des couleurs chaudes et froides qui a retenue mon attention (Magali Paillat a fait un travail admirable): des tons gris pour le pensionnat, des tons très colorés pour tout ce qui se passait à l'extérieur. Le contraste est encore plus saisissant lors du repas au réfectoire que le dessinateur et la coloriste mettent  en parallèle avec un repas de Noël en famille. Mais il est encore plus mis en avant avec l'un des élèves, Villepontoux, qui attend que quelqu'un vienne le chercher (il ne conçoit pas que sa mère le laisse au pensionnat pendant les vacances de noël) et qui porte donc son manteau. Celui-ci de couleur rouge, détonne avec le gris et le marron des habits des autres pensionnaires qui restent au lycée pour les vacances. Ce manteau rouge attire forcément l'oeil et montre "l'exclusion" de Villepontoux. (il ne veux pas s'intégrer aux groupes des "abandonnés", puisqu'il ne veut pas en être un).
Mais les couleurs chaudes reviendront au pensionnat, le jour de noël, car, comme on le sait, les contes se finissent bien en général, et celui ci ne fait pas exception à la règle.




Au final, une BD fabuleuse que j'ai pris énormément de plaisir à découvrir et à lire. Une histoire, coupé en trois actes, qui m'a émue et qui m'a fait découvrir la tendresse de Marcel Pagnol pour ses personnages et pour les exclus (et que les auteurs retranscrivent très bien).  Je vous la conseille, comme les autres volumes de cette belle collection "Marcel Pagnol" (Longue vie à elle!) . Il me reste à découvrir "Topaze et Le château de ma mère, pour ainsi continuer le voyage au pays merveilleux de M. Pagnol.




Scénario: Serge Scotto & Eric Stoffel; Dessins: A. Dan; Couleurs: Magali Paillat: Merlusse, Grand Angle, 72 pages, 2015


samedi 1 octobre 2016

A coucher dehors Tome 1

4e de couverture: Un SDF hérite d’une maison, d’une famille et de tous les soucis qui vont avec.

Amédée, Prie-Dieu et la Merguez vivent sur les bords de Seine. Mais la destinée fait parfois preuve de bienveillance avec les SDF. Elle offre à Amédée un nouveau toit par le biais d’un héritage : un magnifique pavillon de banlieue. En contrepartie, il doit devenir le tuteur légal de Nicolas, le fils trisomique de sa vieille tante récemment décédée. De surcroît, Amédée se retrouve responsable d’une maison qui attise toutes les convoitises. Mais surtout, il hérite d’un passé, d’une famille et de ses secrets qu’il découvre peu à peu.

En matière de BD,je suis un novice et j'ai beaucoup de mal à  farfouiller dans les rayons consacré au genre, ne sachant jamais comment les responsables rangent ces BDs. J'y vais donc, au petit bonheur la chance, sans savoir sur quoi je vais tomber. 

C'est ainsi que je suis tombé sur cette BD, qui, par bonheur était placé en évidence dans le rayon, car c'était une nouveauté. 
Depuis ma découverte de la collection "Marcel Pagnol", parue chez Grand Angle, je sais que les BDs qu'ils proposent peuvent me convenir (surtout après avoir farfouillé dans leur catalogue où plusieurs BD me font envie). C'est encore plus le cas après avoir lu ce premier tome. 

Ce qui m'a attiré vers cette BD, c'est l'angle pour raconter l'histoire, choisi par l'auteur et la dessinatrice: raconter la rencontre entre Amédée, un SDF,qui se voit hériter d'une maison, et de Nicolas, un jeune homme trisomique, dont Amédée devient le tuteur (sinon, pas de maison). Se faire rencontrer deux personnes aussi différentes, mais pourtant complémentaires de par la vision qu'en a la société (le rejet souvent) donne des situations drôles, touchantes et qui ne laissent pas indifférents. 








Les aventures de ces 3 SDF (Amédée, Prie Dieu et la Merguez (parce qu'il a été brûlé lors d'un  incendie où Amédée et Prie Dieu l'ont sauvé) et de ce charmant Nicolas, admirateur de Gagarine et de l'espace, m'ont fait beaucoup rire. On découvre des personnages haut en couleurs (comme Bernard "ou plutôt "Plastic Bernard", le belge Punk qui chante "ça plane pour moi" tout le temps, et qui tient un dépôt vente) mais aussi Madame Louison, l'infirmière qui s'occupait de la mère de Nicolas, avant son décès, qui donne un humour décapant et des situations rocambolesques. 

Il s'en passe des choses dans cette BD qui va à cent à l'heure, mais qui sait aussi se poser par moments dans des scènes touchantes, (comme celle de la "veillée funèbre" qui m'a fait versé quelques larmes, mais également rire aux larmes (c'est une contradiction que j'aime bien, être ému et rire, en même temps) grâce à ce sacré Nicolas, que j'aime beaucoup. 

L'histoire est très bien menée et originale (de par ses personnages) dans le sens où c'est l'une des premières fois qu'un trisomique a un rôle important dans une bande dessinée. (ce que salue l'association Perce-Neige, partenaire de la BD, dans un mot d'introduction).

Les dessins (qui sont, pour moi, une part importante dans le choix d'une BD. Si je n'aime pas les dessins, je ne tenterai jamais la lecture, même si le scénario me parait intéressant. Je sais, c'est bête, mais je fonctionne comme ça pour les bandes dessinées) d'Anlor sont des plus magnifiques. Il émane une douceur dans son trait et une telle joie de vivre dans les couleurs, le ton, qu'on se laisse emporter dans un bien être salvateur...et on tourne les pages sans s'en rendre compte. J'ai beaucoup aimé et je compte bien retrouver la dessinatrice dans d'autres BD pour retrouver son trait qui m'a charmé. 


Au final, je n'ai pas vu le temps passer avec cette BD, qui est un véritable coup de coeur. Comme moi, laissez vous charmer par ces 3 gaillards (Amédée,Prie Dieu et la Merguez) qui sous des airs bougons (pour Amédée, mais qui cache un coeur en or et un passé sur lequel  on voudrait en savoir plus) qui sont des mecs en or et Nicolas, un petit gars super, qui n'a qu'un rêve: partir voir les étoiles comme son héros, Youri Gagarine. Vous ne pourrez qu'être touché par ce "petit bonhomme" (qui doit être âgé d'une vingtaine d'année). 
Au vu de la fin de ce premier tome, j'ai hâte d'avoir le second pour savoir comment tout cela va se terminer (même si je n'ai pas trop envie de quitter  cette jolie bande si vite). Mais vite, la suite! 




Scénario: Aurélien Ducoudray; Dessins et couleur: Anlor: A coucher dehors Tome 1, Grand Angle, 48 pages, 2016





jeudi 25 février 2016

La Gloire de mon père

4e de couverture: Les vacances d’été dans la garrigue sont une révélation pour le jeune Marcel Pagnol et son petit frère, qui tombent amoureux des collines, de sa végétation sauvage, de ses massifs de roche : Garlaban… Scènes truculentes de vie, humour et souvenirs nostalgiques, le sens inné de Pagnol de la mise en situation, son goût de la farce, émaillent ce récit chaleureux, dont le charme se partage entre les décors et la saveur ciselée des dialogues.

Adapter l'oeuvre de Marcel Pagnol en Bande Dessinée est une évidence. 
Comme il est dit au début du petit dossier qui complète la BD, la famille Pagnol a longtemps cherché à adapter l'oeuvre de l'académicien dans ce format. 
La collection Marcel Pagnol débute donc avec le premier volume des souvenirs du petit Marcel: La Gloire de mon père

J'ai beaucoup aimé retrouver cette histoire, que j'ai lu quand j'étais adolescent. L'histoire est des plus respectée (et il y a même certains ajouts par rapport au film d'Yves Robert, je pense aux flashbacks sur la rencontre de Joseph et Augustine ou sur le père de Joseph). Car, oui, cette BD est très proche du film d'Yves Robert, que j'ai vu et beaucoup aimé (même si ma préférence va au second volet: "Le château de ma mère")



Alors, certes, il ne se passe pas grand chose dans cette première BD, au niveau rebondissement: ce sont juste les vacances d'un petit garçon et de sa famille dans la garrigue et l'enjeu n'est pas des plus importants (une partie de chasse pour tenter d'attraper les fameuses Bartavelles)...mais j'ai aimé  retrouver mes souvenirs d'enfance avec cette bande dessinée (j'ai même eu une petite larme vers une scène finale, la revivant, comme la première fois que je l'ai vu sur un écran. 

Les scénaristes de la BD, Serge Scotto (lointain cousin  du parolier Vincent Scotto) et Eric Stoffel ont été des plus respectueux envers l'oeuvre de Marcel Pagnol. On retrouve l'esprit de Pagnol dans cette BD et la langue chantante de ce dernier. 


Les dessins de Morgan Tanco sont des plus magnifiques. On retrouve les images du film et la garrigue nous apparaît, éblouissante, comme dans un rêve. On s'y croirait. (Bravo également à Sandrine Cordurié, qui a donné ces couleurs à ces merveilleux paysages. 

J'ai passé un moment de lecture formidable et, je conseille à tout le monde de découvrir ce petit bijou (admirateur de Pagnol ou non). Pour ma part, j'ai été conquis et je compte bien continuer à découvrir cette collection (le 2e volume "Merlusse" est déjà en ma possession). 

Cette collection, supervisé par Nicolas Pagnol, le petit fils du cinéaste, a de beaux jours devant elle puisque les auteurs (avec des dessinateurs différents pour chaque oeuvre) prévoient la sortie de deux BDs par an, jusqu'en 2020. Sont déjà prévus Topaze (le premier tome sort en mars 2016 et le 2nd est prévue pour fin 2016), Le château de ma mère  (signé également  par Morgan Tanco pour les dessins), Le temps des secrets, Jean de Florette, Jazz, Le Temps des amours, Le Schpountz, Manon des Sources, Marius, Fanny, César, Le premier amour... puis, au final, toute l'oeuvre de Marcel Pagnol devrait voir le jour en BD, si cette collection trouve son public. Mais il n'y a pas de raison. 

Voici une collection, qui peut être un bon moyen,pour les jeunes, et les moins jeunes, de (re)découvrir l'oeuvre de ce grand auteur qu'était Marcel Pagnol. En tout cas, je vous encourage à la lire. Pour ma part, j'ai passé un merveilleux dimanche après-midi en compagnie de Marcel, lors de ses vacances au Garlaban. 

Scénario: Serge Scotto & Eric Stoffel; Dessins: Morgan Tanco; Couleurs: Sandrine Cordurié: La Gloire de mon père, Grand Angle, 96 pages, 2015




samedi 26 décembre 2015

Les Editions BDMusic (ou comment faire le lien entre la musique et le dessin)

Créée en 2003, Les Editions BDMusic est une maison d'édition qui mêle la bande dessinée (ou le dessin en général) et la musique, dans des albums de toute beauté.

Le concept de cette collection (chaque album est numéroté) est simple:

"La collection BDMusic présente tous les musiciens et compositeurs de l'Histoire de la Musique, à travers la vision de dessinateurs, peintres ou illustrateurs d'aujourd'hui, alliant l'expression picturale, sous toutes ses formes, à l'expression musicale. Les albums sont tous composés d'une bande dessinées de 22 pages, d'une biographie du musicien et de 2 CD des meilleurs enregistrements de chaque musicien. 
BD Music comporte plus de 200 albums, mais le programme est vaste puisqu'il prévoit 1000 albums pour les 1000 musiciens qui ont façonné la vie musicale des XXe et XXIe siècle. BDMusic est le point de départ d'une encyclopédie de tous les musiciens du siècle, dans tous les genres: Jazz, Blues, World Music, Funk, Variétés, Stars du Cinéma, Rock, Reggae, Electro...etc...comme pour toute encyclopédie, l'oeuvre ne sera donc jamais achevée! (Source: Site des Editions BDMusic)

J'avais entendu parler de cette collection, il y a longtemps mais c'est grâce au Père-Noël que j'ai pu enfin avoir un album de cette collection entre les mains.
En effet, j'ai trouvé sous le sapin,


J'ai été plus qu'agréablement surpris par ce merveilleux objet. J'aime énormément Dalida et je trouve que cet objet lui rend hommage de fort belle manière.
Surtout, j'ai été ravi de découvrir le choix des chansons (car étant un admirateur de Dalida, j'avais déjà quelques best of de la belle italienne): celles ci ont été pris dans le répertoire du début de sa carrière: de 1956 à 1962 (celles que je connaissais le moins), mais surtout, elles proposent des versions en différentes langues de nombreux succès que Dalida interpréta, comme


Milord (en allemand)



O Sole Mio (en japonais)

Ces chansons sont la cerise sur le gâteau. Bien évidemment, on retrouve aussi les premiers succès de Dalida, comme Bambino, Histoire d'un amour, Gondolier, Come prima, Ciao Ciao Bambina, Itsy Bitsy petit bikini...et bien d'autres encore (en clair, c'est 2 CD de 24 titres chacun durant plus d'une heures) Deux heures de musique en compagnie de Dalida, que demander de plus.

En plus, pour prolonger le plaisir de la  découverte, il y a le livret qui propose, d'abord des dessins illustrant quelques chansons de l'artiste. Ici, l'illustrateur est José Correa.


Salma ya Salama  
Gondolier


Gigi L'Amoroso

J'attendrai

Je trouve le travail de l'artiste de toute beauté. Il a su rendre le côté glamour de Dalida et cela rend l'objet encore plus beau. 

Ensuite, une biographie de 20 pages de l'artiste, exhaustive,(cela va s'en dire), mais tout de même assez détaillée, (ici , sur le début de carrière de Dalida de 1956 à 1963, qui correspond à la période des chansons proposées dans les CD) pour que le lecteur-auditeur soit intrigué et lise cette petite biographie avec intérêt.  On apprend tout un tas de détail sur la jeunesse égyptienne de Dalida, son début de carrière en Egypte puis son arrivée à Paris et les périodes de vaches maigres avant le succès retentissant de Bambino...jusqu'à sa disparition en 1987. Tout cela oscille entre vie privée et vie publique de l'artiste (les deux parfois se mêlent d'ailleurs). Bien évidement, les années 70-80 sont survolées, mais, en 20 pages, il ne pouvait en être autrement. 
Cependant, c'est un bon point de départ pour qui s'intéresse à l'artiste concerné. 

Au final, sur cet album de Dalida, je suis plus que ravi. Je trouve que c'est un bel objet, qui fait bien dans la bibliothèque. 

Bien évidemment, vu le postulat de départ de la collection, celle ci est variée et pourra plaire au plus grand nombre: je pense que chacun, aimant la musique, y trouvera son compte, selon ses goûts: 

Pour les amoureux du Jazz, voici quelques exemples: 






...et bien d'autres encore. 

pour ceux qui sont plus Rock/Folk/Pop















Sans oublier, les amoureux de la chanson française avec (en plus de Dalida que je vous ai présenté): Gainsbourg, Aznavour, Ferré, Brassens, Brel, Barbara, Piaf, Trenet, Fernandel, Joséphine Baker...

Les mélomanes avec des artistes classiques comme Ravel, Mozart, Brahms, Bach, Chopin, Vivaldi...

Mais aussi les cinéphiles avec Woody Allen (musiques de ses films), Fred Astaire, Marlène Dietrich, Rita Hayworth, Marilyn Monroe (qui m’intéresse grandement et ce n'est pas le seul...) , Gene Kelly, Judy Garland, Cinema Fantastic...

Et bien d'autres petites pépites vous attendent sur le site de BD Music.

D'ailleurs, la collection s'étoffe de nouveaux albums, de mois, en mois.
Dans les dernières nouveautés, on trouve













Sarah Vaughan (en BD Jazz) 
et 













Joan Baez (en BD Folk)

Un autre petit détail non négligeable, c'est que cette collection est à un prix abordable car elle oscille entre 15€ et 20€ par album (pour un double album accompagné d'un beau livret illustrée, cela vaut le coup de se faire plaisir de temps en temps). 

Je sais, que je me laisserai tenter par d'autres titres. 

les albums BDMusic sont des  objets parfaits pour tous les mélomanes/fous de musiques, mais aussi amoureux de beaux objets et de dessins. 

Un cadeau original à offrir pour les fêtes, bien sûr (bon Noël est passé, mais il y a les étrennes), ou un anniversaire, ou simplement pour faire plaisir sans raison particulière ou Vous faire plaisir. 




jeudi 8 août 2013

Peacemaker Tome 1

4e de couverture: Hope Emerson, tireur d'exception, avait promis en recevant l'arme de son père sur son lit de mort de ne jamais en user contre son prochain. Mais dans un monde où tout se dérègle, où les hommes jouent leur vie contre de quoi manger, quelle liberté lui reste-t-il? Et le voici maintenant poursuivi par les Crimson Executers, assassins redoutables et déchainés qui ne semblent vouloir lui laisser aucun répit. 


Toujours dans ma découverte de (nouveaux) mangas, (d'ailleurs mon roman en cours en pâtit un peu car il avance à l'allure d'une tortue), mon regard s'est porté sur celui ci de manière futile: la couverture superbe de ce premier tome et le grain de celle ci.

Mais alors, si on m'avait dit un jour que je lirai un manga "western", avec gâchette facile et duel, je vous aurai ri au nez. Encore plus si l'on m'avait certifié que j'y prendrai du plaisir et que je serai captivé par cette histoire.
Pourtant, c'est ce qui s'est passé.

Ryouji Minegawa a réussi le pari fou de commencer son manga par une scène choc: un massacre perpétué par des mercenaires à la solde d'une famille influente (les fameux Crimson Executers) sous les yeux d'une petite fille terrifiée. Cette scène digne des plus grands westerns donne le ton au manga.
Voilà un manga âpre, violent (mais pas trop non plus), teinté tout de même d'une petite pointe d'humour. L'auteur réussi a conjuguer tout ça pour rendre son histoire accessible au plus grand nombre (bon ce n'est quand même pas un manga à mettre dans les mains d'un gamin de 8 ans).
Le canevas de l'histoire semble déjà vu ailleurs (l'histoire d'un jeune homme qui est appelé à devenir le sauveur de ce monde, le seul à pouvoir s'opposer aux "méchants" ( oui avec des guillemets car je soupçonne que les Crimson Executers sont beaucoup plus complexes qu'on ne le croit), qui a un don particulier (ici son maniement des armes, appris de son père, le célèbre Peace Emerson).
Malgré ce canevas déjà vu, je pense que l'auteur est assez malin pour éviter la redite et proposer une histoire qui tienne la route et sortir des sentiers battus. Il vaut le détour par son univers: nous parler de l'ouest Américain n'est pas courant dans les mangas. Cela nous change.

"PeaceMaker" est un manga addictif et les personnages sont tous intéressant à suivre. J'aime la nonchalance de Hope. Il va s'embarquer pour une aventure qu'il n'avait pas demandé et qui va complètement le dépasser. La jeune Nicola est très intrigante, tour à tour petite fille et adolescente (c'est très troublant. Selon le coup de crayon du mangaka, Nicola passe d'une petite fille de 8 ans (dirons nous) à une ado de 14 ans (là c'est moi qui extrapole sur l'âge puisque son âge n'est indiqué nulle part). Le Trio Hope/Nicola/Kyle (3e personne à se retrouver embarqué dans cette histoire juste pour garder un oeil sur Hope, "sa poule aux oeufs d'or") est ce qui a retenu mon attention. J'aime sa dynamique, et le côté humoristique du manga est amené par ce trio atypique.

Encore une fois, me voilà embarqué dans un autre manga, très différents de ceux dont j'ai parlé précédemment ("Cesare" et "Gisèle Alain")

Trois mangas, trois ambiances (trois facettes de ma personnalité?). Même en manga, j'aime la diversité. J'aime être surpris et je ne ferme aucune porte. La preuve avec ce 1er tome de PeaceMaker, qui ravira les fans de western et de grande aventure. Ce 1er tome , qui a première vue n'est pas ce vers quoi je suis attiré habituellement (les westerns, c'est pas trop ma tasse de thé) , m'a agréablement surpris et je continuerai l'aventure avec le tome 2.

Ryouji Minagawa: PeaceMaker Tome 1, Glénat, 214 pages, 2011


mercredi 7 août 2013

Gisèle Alain Tome 1

4e de couverture: Début du 20è siècle. Héritière d'une famille noble, en rupture avec les siens, la jeune Gisèle Alain gagne sa vie comme logeuse dans une pension. Mélange déroutant d'assurance et de fragilité, l'intrépide demoiselle décide de monter son agence pour devenir... femme à tout faire !
Sauvetage de chats égarés, négociations secrètes pour les notables de la ville, bâtisse à retaper du sol au plafond : elle découvre les aléas de la vie, tout en enchantant son entourage par sa vitalité et sa fantaisie. Mais c'est sans compter sur un passé qui ne va pas tarder à la rattraper et à jeter un voile sombre sur cette liberté fraîchement acquise...


Toujours dans ma découverte manga, j'ai été attiré par celui ci pour l'ambiance "londonnienne" (ou parisienne, je n'arrive pas a situer le lieu. Je dirai tout de même Londres car il y a un petit côté Victorien dans ce manga,  mais je peux me tromper) du début du 20e siècle, mais aussi pour la couverture que je trouve superbe.
Je peux vous dire que je ne le regrette aucunement (on est même proche du coup de coeur).
Gisèle Alain est une héroïne pleine de peps. Le petit monde qui gravite autour d'elle est tout aussi sympathique. J'ai apprécié son duo avec Eric (qui reste mon personnage préféré. Ce jeune homme un peu malchanceux et gentiment malmené par Gisèle, m'a vraiment touché).
Alors, certes, les histoires sont gentillettes et pas très recherchées (pour le moment): disons que les demandes des clients de Gisèle, devenue femme a tout faire, restent très basiques (retrouver un chat, retaper une maison ou s'occuper d'une petite fille) mais la sympathie des personnages sauvent tout ça de l'ennui et on passe un agréable moment de lecture. Seule la dernière histoire, un peu plus "tragique" que les autres (Gisèle vole au secours d'un garçon vivant dans un bateau abandonné en pleine forêt, qui veut empêcher la déforestation de son habitat pour construire un parc à la place)  laisse présager une suite des plus palpitantes.  La fin est un peu plus pessimiste, même s'il garde une petite note d'espoir. Puis, les dernières pages nous laissent sur un cliffhanger qui concerne le passé de Gisèle qui me donne  l'envie d'y revenir.

Le seul petit bémol que je pourrais formuler, c'est l'âge de l'héroïne. Il n'est jamais mentionné: les autres personnages la prennent pour une enfant (d'ailleurs Eric refoulent ses sentiments pour Gisèle à cause de la différence d'âge), mais j'ai l'impression de voir une ado de 15 ans. Je ne sais donc pas quoi en penser.

Au final, un sympathique manga qui, malgré des histoires (des tranches de vie puisque chaque histoire se suffit à elle même) un peu trop gentillettes, remporte l'adhésion grâce à ses personnages attachants. Je le conseille à tous ceux qui aiment les héroïnes frondeuses. Un joli moment de lecture.

Sui Kasai: Gisèle Alain Tome 1, Ki-oon, 205 pages, 2012

dimanche 4 août 2013

Cesare Tome 1

4e de couverture: Naïf et studieux, Angelo da Canossa n’est guère armé pour la vie d’étudiant à l’université de Pise, lieu d’intrigues et de tensions dans l’Italie de la Renaissance. Son innocence résistera-t-elle à sa rencontre avec Cesare Borgia, rejeton d’une famille à la réputation sulfureuse, dont le père est sur le point d’accéder au Saint-Siège ?
Rivalités entre les différentes factions de l’université, machinations politiques et luttes fratricides, Angelo va partager les années de formation d’un jeune homme en passe de devenir l’un des personnages les plus fascinants de l’Histoire. À ses côtés, il croisera le chemin de certains de ses contemporains les plus célèbres, de Christophe Colomb à Machiavel en passant par Léonard de Vinci…


Depuis tout petit, je suis un passionné d'Histoire. J'aime faire de nouvelles découvertes sur les temps anciens.
Ce qui m'a attiré vers ce manga, c'est l'époque à laquelle il se déroule (la renaissance italienne) mais, c'est aussi le personnage énigmatique de Cesare Borgia, qui m'a intrigué.

Après lecture, je peux vous dire que j'ai énormément apprécié ce premier tome. L'histoire se met en place doucement (l'intrigue n'en est qu'à ses balbutiements) mais ce qui retient l'attention dans ce premier tome, c'est le contexte historique que l'auteur nous restitue de très belle manière. On voit que Fuyumi Soryo, la mangaka (supervisé par Motoaki Hara, universitaire spécialisé dans la renaissance italienne), s'est très bien documenté et à su retranscrire tout ça de manière claire et pas compliqué. Ainsi, le lecteur apprend des choses sur la ville de Pise et les familles qui la contrôlent.

Les personnages sont bien défini: Angelo est le personnage naïf, qui introduit le lecteur que nous sommes dans ce monde et dans cette ville italienne qu'est Pise. Sa naïveté (qui m'a parfois agacé) est là pour que les autres personnages donnent les clés de compréhension au lecteur sur les ramifications et les enjeux qui se jouent à Pise.
Bien évidemment le personnage qui m'a le plus fasciné, c'est Cesare Borgia. Il nous parle tout d'abord de sa famille, sans pourtant se dévoiler. (Je pense que cela viendra dans les prochains tomes) Cet aura de mystère rend le personnage encore plus intéressant.

Les dessins sont agréables a regarder (il y a cette douceur dans les traits des personnages. Est ce le fait que ce soit une main féminine qui les aient dessinés? Maybe). Je n'en dirais pas plus sur le dessin, n'étant pas un spécialiste.

Au final un premier tome d'introduction qui nous immerge totalement dans l'univers complexe et tortueux de la ville de Pise, des personnages attachants et intrigants, qui donnent envie de lire la suite. Ce que je ferais, assurément.

Fuyumi Soryo: Cesare, Tome 1, Ki-oon, 224 pages, 2013




vendredi 15 février 2013

Magasin Général Tome 2: Serge

4e de couverture: Loisel et Tripp ont concocté ensemble, avec une gourmandise très communicative, une chronique énergétique et très humaine, peuplée de personnages intenses et savoureux. Leur attachement partagé pour le Québec –Loisel y réside, Tripp y a enseigné- a servi de moteur à cette histoire truculente, qui ne ressemble à rien de ce que l’un ou l’autre a publié auparavant. Fondée sur la complémentarité de leurs savoir-faire, leur collaboration porte autant sur le texte que sur le dessin, et se nourrit du meilleur de leurs talents respectifs.

Comme c'est un tome 2, je risque de spoilier un tout petit peu!

Que du bonheur!

Retrouver les habitants de Notre Dame des Lacs fut un véritable délice.
Après nous les avoir présentés par l'intermédiaire de Marie, la veuve de Félix et propriétaire du Magasin Général, c'est au tour de Serge d'entrer en scène.




Serge fait son apparition à la fin du tome 1: en effet, Marie le rencontre sur la route, en panne avec sa moto. Elle lui propose de l'héberger, ce qui fait déjà jaser certaines personnes de la Paroisse (les belles-soeurs Gladu pour ne pas les nommer) qui vont s'en plaindre au Curé. Ce dernier rend visite à Marie et avec elle, cherche une solution pour que Serge ne se retrouve pas à la rue: il est décidé qu'il vivra dans le cabanon derrière le Magasin.

J'ai trouvé ce 2e tome tout aussi charmant que le premier. Les personnages s'affirment et j'ai eu plaisir à les retrouver tous (mêmes les trois bigotes qui ne lâchent pas ce pauvre curé). On retrouve encore ces tranches de vie qui m'avaient plu dans le 1er tome (et qui m'ont rappelé des souvenirs comme la fameuse "tuerie du Cochon"), même si cette fois ci, le temps passe plus lentement, à l'image de cet hiver québecois. L'arrivée de Serge est un rebondissement qui change la donne et fait avancer l'histoire.
J'ai aimé retrouver tout ce joli petit monde, et surtout Gaétan, qui, c'est confirmé dans ce 2e tome, est mon personnage préféré. La relation entre Noël, l'athée et M. le Curé, (amitié que l'on penserai improbable) est jubilatoire: ces deux personnages m'ont fait beaucoup rire lors de ma lecture.

J'ai aussi apprécié les petites interventions de Félix, qui du haut du ciel, veille sur Marie et se méfie de cet étranger (ce Survenant comme il le dit si bien) qui s'est installé dans SON magasin. A t-il tort ou raison de se méfier de Serge? Surtout que l'hiver est bien avancé et que les homme sont partis aux Bois.

Je me suis senti si bien à Notre Dame des Lacs que j'ai été frustré en arrivant à la dernière page. Je lirai donc le tome 3 intitulé "Les Hommes".
Il y avait bien longtemps (au moins un mois, puisque j'ai découvert le 1er tome du "Magasin Général" le mois dernier) que je n'avais pas pris autant de plaisir à lire une BD.

Loisel & Tripp: Magasin Général Tome 2: Serge, France Loisirs, 68 pages (p.95 à p.162), 2009

vendredi 25 janvier 2013

Magasin Général Tome 1: Marie

4e de couverture: - Ben voyons, Marie, tout le monde profite de toi, et puis on dirait que tu le vois pas... - Faut bien rendre service, Jacinthe... Je l'ai toujours fait. - Oui, mais avant, c'était Félix qui s'occupait du magasin ! - Je sais bien, ma petite Jacinthe... Je sais, mais j'ai toujours été comme ça... Une comédie truculente dans la campagne québécoise des années 20, premier volet de la trilogie distillée par Régis Loisel (La Quête de l'oiseau du temps, Peter Pan) et Jean-Louis Tripp (Jacques Gallard, Paroles d Anges). Réalisant ensemble le scénario aussi bien que le dessin, Loisel et Tripp ont conjugué leurs talents pour donner naissance à un auteur virtuel. 

Cette année, j'ai décidé de me remettre à la BD. J'en lis très peu, pensant à tort que cela se lit trop vite. Bien évidemment, j'ai lu étant gamin les Tintin, quelques Astérix et Boule & Bill, puis étant ados, j'ai commencé à lire la série "Largo Winch", puis j'ai arrêté d'en lire (j'ai aussi eu une période manga mais c'est une autre histoire).
Comme je crois que je passe surement à côté de belles histoires et de beaux albums, voilà pourquoi j'ai voulu retenter l'aventure Bédesque. Par contre, n'y connaissant pas grand chose en dessin (à l'école j'étais pire qu'une quiche dans cette matière), ne vous attendez pas à un compte rendu détaillé sur le dessin. Je vous parlerai plutôt de l'histoire, des personnages, comme je le fais pour les romans.

C'est ainsi que j'ai acquis, en décembre 2012, les 3 premiers tomes de "Magasin Général" de Loisel & Tripp. J'ai enfin sauté le pas puisque cela faisait un moment que cette série m'attirait.
Je viens de terminer le premier tome et j'en suis encore émerveillé, époustouflé, enthousiasmé. C'est le lieu où se déroule l'intrigue qui m'a attiré: la Province du Québec dans les années 20. Moi qui ai toujours été attiré par cette région (et encore plus après l'avoir visité), j'ai été enchanté de partir à Notre Dame des lacs.

Dès les premières pages, j'ai été emporté par l'histoire simple de cette paroisse. On y suit plusieurs personnages dont Marie (qui est l'héroïne de ce premier tome) qui vient de perdre son mari et qui doit s'occuper seul du Magasin Général, qui faisait parti de la famille de son mari. D'ailleurs le tome commence par l'enterrement de Félix, le mari de Marie. Puis, au fil des pages, on rencontre les habitants de cette paroisse, du curé, aux Ouellette, de Noël, qui habite au Moulin à Scie, d'Alice, l'institutrice qui va bientôt accoucher, de Gaétan, un gentil bonhomme, un peu simplet mais très attachant. Il fait d'ailleurs parti de mes personnages préférés et celui qui m'a fait rire aux éclats.

Oui, j'ai ri mais j'ai aussi pleuré en lisant cette BD: je pense que mes émotions sont exacerbés en lisant une BD car, comme pour un film ou une série, les images me sont donnés. Je les reçoit alors de plein fouet: le rire et les larmes viennent donc plus facilement et plus violemment. D'ailleurs le dessin magnifiquement tendre des deux dessinateurs ma beaucoup plu. Chaque personnage à sa caractéristique et est très reconnaissable (ce qui est une bonne chose), les paysages sont superbes et les couleurs utilisées m'ont rappelé ces fameux étés indiens, quand les feuilles commencent à changer de couleur. Simplement magique.

Un premier tome de présentation, qui au fil de saynètes de la vie quotidienne, nous présente des personnages truculents, drôles, sympathiques auxquels le lecteur s'attache tout de suite.Il y a aussi les dialogues, ce parler québecois que j'affectionne toujours autant et qui chante à chaque fois à mon oreille.  Puis la fin donne envie de lire la suite.
Heureusement, les 2 prochains tomes sont dans ma PAL!

Loisel & Tripp: Magasin Général Tome 1: Marie, France Loisirs, 76 pages (P17 à P. 92), 2009