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pèle mèle

Palissade de Franck Villemaud

Publié le 20/06/2015 à 10:52 par sebastienvidal Tags : moi monde roman société belle mort histoire musique nuit amitié livre lecture pouvoir rock vie
Palissade  de Franck Villemaud

Palissade

 

de Franck Villemaud Editions Taurnada

 

J'ai eu raison de ne pas aller voir l'adaptation théâtrale de "Palissade".

 

J'ai eu raison car je me suis régalé à lire ce thriller sous cloche, cuit à l'étouffé sous le sceau du huit-clos.

 

Dans ce livre tout est resserré, moins de 200 pages, une histoire épurée, des dialogues riches mais brefs, un condensé de vies écorchées, un concentré de sentiments violents et turbulents.

Un bâton de dynamite quoi !

D'entrée de jeu nous abordons cette lecture d'une manière fort surprenante car c'est un mort qui parle (non non, ne regardez pas dans votre dos, je n'ai pas dit un fantôme, j'ai dit un mort).

Fred, le narrateur nous raconte ses derniers jours, un été de 2014. Il vient d'emménager dans un petit appartement dans un coin tranquille. Pas un seul habitant autour, sauf celui qui réside derrière la palissade juste en face de sa cour. Bref, tout ce qu'il faut pour se remettre d'une rupture destructrice qui l'a envoyé direct en hôpital psy.

 

Fred nourrit une grande ambition. Grâce à l'allocation handicap qu'il perçoit il va pouvoir profiter de la vie, filles, rock n'roll et alcool ...fumette aussi. Mais un soir, alors que Fred tripote son engin (du calme, je parle de sa guitare) une voix derrière la palissade s'élève. C'est Roland, son seul voisin. C'est la première fois qu'il lui adresse la parole, et ça va bouleverser son existence.

Roland parle le même langage, aime la même musique, fume lui aussi et il avoue un goût immodéré pour les liquides qui font voyager. Roland est fait du même bois que Fred. C'est le début d'une histoire forte, une amitié imbibée, floue derrière les volutes de fumée. Mais entre le tintement des verres et les arabesques des guitares électriques des choses se passent, des choses se disent. Fred et Roland ont chacun un secret et leurs existences tracent leur chemin l'une vers l'autre.

 

Avec un style percutant l'auteur nous invite à la table de nos deux énergumènes, là, dans la cour gravillonnée, presque adossés à la palissade, nous l'écoutons nous raconter cette tranche de vies. Ce qui frappe c'est le verbe, nos deux gonzes causent une langue souterraine, celle qui a cours dans un monde parallèle, celui des gens invisibles, qui vivent à côté de nous mais que nous ne voyons pas, que nous n'entendons pas. Deux mondes mitoyens, mais sans passerelles. Notre société possède plusieurs strates et Fred et Roland n'occupent pas la plus ensoleillée.

 

Ce sont deux trajectoires originales que nous dépeint Franck Villemaud. Deux vies cabossées, malmenées. Deux solitaires qui éprouvent le besoin de ne plus être seuls.

 

L'auteur nous fait découvrir une autre société, à moins que ce ne soit la même que la notre en plus abimée, une partie de la maison dans laquelle nous aurions cessé d'aller.

 

Au son de titres hallucinants, dans les décibels de ce que le rock possède de plus sauvage et indépendant nos deux filous chevauchent l'horizon en avalant des litres Jim Beam. Ils tuent la nuit, repoussent le jour et refont le monde, inlassablement. Mais même la plus belle des mécaniques, même huilée au meilleur alcool peut se gripper. Il suffit de pas grand-chose, de la jalousie par exemple.

 

Un passage reflète assez bien cette histoire et cette ambiance, c'est page 85 :

Roland mourrait à petit feu en moi et tout mon passé plus ou moins proche avec lui, étouffés à tour de rôle par un présent gigantesque armé jusqu'aux dents d'instants parfaits se succèdant jusqu'à la lie.

 

La fin saisissante vous laissera sur le cul, un peu vaseux, abruti, étourdi après cette lecture qui s'achève comme une longue nuit de bringue.

 

Je ne bois pas d'alcool, je ne fume pas, et je ne connais pas certains des titres qui sonnent à nos oreilles dans ce roman, pourtant j'avais envie de sauter la palissade et de m'asseoir à cette petite table, de sentir les gravillons crisser sous mes semelles et d'entendre la grosse voix de Roland s'écrier "Hé mon prince !".