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je pense et même je le souhaite au plus profond de moi, qu'un jour une école de france pays initiateur des dro
Par Anonyme, le 02.10.2024
mon dernier commentaire semble avoir été coupé. avec le smartphone c'est moins pratique. je disais que j'avais
Par Michèle Pambrun , le 15.08.2024
je m'avise de ce que vous êtes du même pays géographique que marie-hélène lafon et bergou. pierre bergounioux
Par Michèle Pambrun , le 15.08.2024
j'ai regardé, on est toujours curieux de la vie des écrivains qu'on aime, tant pis pour eux
Par Michèle PAMBRUN , le 15.08.2024
je vais l'acheter illico.
de séverine chevalier j'ai lu jeannette et le crocodile.
c'est une voix singulièr
Par Michèle PAMBRUN , le 15.08.2024
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Date de création : 08.07.2011
Dernière mise à jour :
31.01.2025
425 articles
Les charmes discrets de la vie conjugale.
Douglas Kennedy, éditions Belfond
Je vais vais vous faire un aveux. Je n'avais jamais lu de roman de Douglas Kennedy avant celui-ci. Je sais, c'est difficile à croire tant cet auteur est incontournable, mais il y a tant de livres importants et je lis si lentement !
Ils s'entassent dans ma bibliothèque comme les voitures au péage de Saint-Arnould un soir de grands départs.
C'est ma maman qui un dimanche est arrivée les bras chargés de livres. Contrairement à moi elle met moins de temps pour lire un roman que Dominique Strauss-Khan pour tomber son peignoir c'est dire !
Dans le tas de bouquins se trouvait celui-là. L'histoire m'a plu tout de suite. Quelle histoire ?
1966, Hanna Latham se rêve une vie de surprises et de joies. Elle se voit émancipée et conquérante. Elle a d'autant plus envie de quitter la maison familiale que sa relation avec sa mère est difficile et perturbée. Elle, dragon miéleux et cynique ne rate pas une occasion de rabaisser sa progéniture. Heureusement il reste son père, le grand John Winthrop Latham, professeur d'université et grand pourfendeur de la guerre au Viet-Nam. Orateur hors pair, propagateur de grandes idées, plume habile et féroce il rayonne sur le monde intellectuel de la côte nord-est américaine.
Mais Hanna est amoureuse d'un jeune docteur en médecine orthopédique, Dan Buchan. Sa décision de se marier avec lui déchaîne sa mère qui ne manque pas l'occasion de railler sa fille qui se rêvait libérée et qui va faire un mariage de bonne américaine au foyer.
Le jeune couple s'envole pour un trou du Maine, Pelham où le jeune mari doit faire ses preuves en tant que médecin. Très vite Hanna met au monde un garçon Jeff et se retrouve vite submergée par le triste quotidien, les couches, le ménage, les repas. Une bonne vie d'épouse modèle, une vie d'une tristesse incommensurable. Heureusement il y a son activité à mi-temps à la bibliothèque ou elle retrouve sa responsable, un des rares esprits éclairés du patelin qui échappe à l'Amérique bien pensante. Puis le père de Dan tombe gravement malade, une question de jours. Il part pour accompagner son géniteur dans ses derniers instants. Seule à la maison, Hanna contemple sa vie, réfléchit, médite.
Puis un soir le téléphone sonne. C'est Tobias Judson qui appelle. Tobias qui ? Ah oui, ça lui revient vaguement...un de ses camarades de fac. Le jeune homme qui marche à grands pas sur les chemins révolutionnaires et anti guerre débroussaillés par John Latham a commis une énorme erreur. Le FBI de Hoover est à ses trousses, il doit se cacher. C'est le père d'Hanna, proche d'une certaine mouvance qui a donné le numéro d'Hanna. Pour elle le geste de son père vaut laisser-passer. Elle accueille le fugitif. Mais l'homme possède un charisme certain et son acuité sur la société américaine éblouie Hanna. Pour la première fois depuis longtemps elle parle d'autre chose que du temps qui fait, du prix de la viande ou de la dernière recette à la mode. Elle est transportée, séduite. Le beau jeune homme la fait basculer, autant par son physique que par son intellect. Le temps de quelques heures ils deviennent amants. Mais le jeune révolutionnaire n'a pas tout dit. Hanna est contrainte d'enfreindre la loi. Et quelqu'un les a vu ...
Après les faits elle se sonfie à sa meilleure amie de toujours, Margy. Elle vit à New-York, fume beaucoup vit à cent à l'heure et gère un boite de communication. Une caricature de la new-yorkaise, une gouaille terrible, un sens de la répartie sans égal et un esprit aiguisé. Les deux jeunes femmes vont partager ce double secret.
De nos jours à Providence. Hanna vit toujours avec Dan, ses deux enfants Jeff et Lizzie n'ont pas exactement pris le chemin qu'elle escomptait. Son mariage sans éclat survit toujours, pas de bas mais pas de hauts non plus. Une ligne droite semblable à un électro-encéphalogramme plat.
Tout va basculer par la concommitance de deux évènements sans aucun rapport au premier abord, sauf que ...Les éléments vont se déchainer, tout va s'accélérer à une vitesse stupéfiante mais réelle. On tremble en se disant que ce genre de chose a vraiment du arriver. On tremble en se disant que l'on est pas à l'abri. C'est un cyclone qui débarque à Providence. Quand le passé exhume ses cadavres rien ne peut résister, la vie d'Hanna est dévastée.
Si le roman démarre dès les premières pages il s'accélère avec régularité pour terminer les deux cents dernières pages à la vitesse d'un mustang au galop. Douglas Kennedy nous peint un tableau de la société américaine exceptionnel. Cette société qu'il passe au scanner de sa plume vertigineuse. Il nous raconte un pays rongé par ses contradictions, qui se meurt doucement dans son puritanisme méphytique. Les pires intégristes croisent les plus grands névrosés et les hypocrites de la pire espèce. Kennedy nous conte un monde qui se consume sous les tabous plus ridicules les uns que les autres. La culture et la liberté de pensée y sont menacées par l'argument imparable du patriotisme.
Grâce à l'auteur, nous voyageons pendant 40 années en traversant le Vermont, New-York, Boston et le Maine. Si le talent éclatant de Kennedy se délecte des vices de l'Amérique bien pensante il est aussi doué pour nous faire découvrir et aimer les paysages du Vermont et du Maine. Ce gars est incroyable. Il vitriole une société sûr de son droit, fier de ses tares. Ce fût un véritable régal.Mais il nous offre sur un plateau des dialogues affutés et brillants.
Une telle précision dans l'écriture, un tel constat d'une société rongée par ses pires défauts ne peuvent sortir que d'un écrivain majeur, Douglas Kennedy.
Ma maman m'en à apporté deux autres, dommage que je lise si lentement. Mais je savoure, je savoure ...
Bonne lecture.