Lo trouïto et l’azé La truite et l’âne TEXTE EN PATOI ARDECHOI
Un perschaïre o lo luminado / Pren uno trouïto somounado, / Dé vingt liéouros un corteïrou, / Per trota quaouqué grand seignou, / Qué dévio possa lou divendré, / Mais plougué dru coumo dé cendré, / Ainsi mandé per un exprès / Qué vendrié din huiet jhours après ; / Lous consous qué fasien lo pescho / Vésen lo trouito fresco / Qué répaousavo sur lou bord / Diguérent qué falié d’abord / Ly mettre ey couol uno clouchetto / Et lo ghita din laïguo netto / Ey pré soun cher Clémen, / Per répréné quan sério ten.
Uno ton vénérablo peisso, / Vésés un paou quanto finesso : / Countavoun qu’entenden lou soun / La manquarian pas ey bésoun, / D’autant miei qué pauséroun marquo / Vis à vis de la grando barquo. / Lou dijhoou d’après sur lou soir, / Lous consous quittoun lious manoir, / Fasoun battré la généralo / Au bun tambour, uno timbalo, / Et munis de lious chapeyrous
Assembloun dés quatre cantous / Lous plus habilés dés peschaïres / Qué laïssoun toutés lious affaïres / Per ana préné vitomen / La trouïto qué nadavo ben / Et qu’avié fa maï d’une léguo / Aubé lo clouchetto d’un’éguo.
Quand dey Rhoné soun sur lou bor, / Coumo si chacun éro mor, / Escoutoun din cun grand silenço, / Doussomen, sans impatienço / Couro lo truïto passarié, / Per ly ghita lious esparvié. / Après avé fa uno paouzo, / Jusqu’à la nuiet tout à fait claouzo. / Un azé (sauf vostré respect), / Un paou dessous béouré venguet / C’est-à-dire, près de lo tralio, / En fasen ana so sounalio. / Lous peschaïres disoun : Chut ! chut !
Messius, fagué pas ghis de brut, / Véiez lou peissoun tan célébré / Qué voou vingt fès maï quno lébré, / Lou manquaren pa, si Diéou play ! / En mêmo ten j’hétoun sur l’ay / Un esparvié dé quinzé cano / Et lou plounjhoun coumé dé lano, / Chacun tiro dé soun coustat, / L’azé qués dédin lou fiolat, / Poussan en l’air dé cris de jhoyo.
Davé près uno talo inchoyo / En poumpé, en grando cérémounié, / Lou pourtoun din cun béou panié / Jhusqu’à la maison dé vilo. / Lous consous ey bout de la filo / Fan d’abord souna lou counsel, / Et chacun ven en soun chatel. / Mais un nouma simplicien Blazé / Qué counéguet à qui soun azé / Admiro l’hounou qué ly fan / Lou pren, l’enméno en resshognan / Et l’azé d’une pétorado, / Saludo touto l’assemblado ; / Dès quès sourti dé soun fiolat, / Broman coumo un vray poussédat ; / Dey soun dé sa voué musicalo / Fay rétenty touto lo salo.
Mais en qué songhéo moun esprit / Ses eïgorat, sen contrédit, / Moun dessein néro pas de faïré / Un détail qué duressé gaïré, / Ni may de vous représenta / Dey Bourg touto l’antiquita, / Que m’en passo per los ooureillos, / Ou per miey diré los merveillos, / Car iéou crésé qué mé faudrié / May de vingt ramos de popié. / D’aliur d’intré nous qui losignero / Dey couchan jhusquo à l’auroro / Mé bourné dounc ey cas nouvel / D’un homé qu’a chambro à Lunel. / Yéou passé soun noum sou silenço / Per respect et per révéranço / Véiez lou fait, escouta lou / Et jhujhorez de so volou.
Bònjorn en tots !
nosautres sièm de l'autre latz dau Ròse, mès comprenèm bien lo parlar de l'Ardèscha ! Sio ben content de trovar de poeisias dins lo patoàs de vosautres. Mai que siesse maraisat de legir vòstra grafiá. Ven belèu perce que iòu ai aprèi la grafiá classica (o occitana). Mès 'quò fai ren: fau far viure nòstra lenga !!
A mai veire !
Lo Choquet
Vivarés:
La graphie de ce texte est une graphie TRADITIONNELLE: celle de la langue vivante, concrètement ce texte est du XVIIIe siècle. C'est celle qui nous permet de retrouver la prononciation des patoisk, alors que la graphie occitane cherche à tout effacer et devient impossible à lire correctement.
Ceci dit, rien n'empêche de reprendre ces textes et de les réécrire... mais ce blog se contente de reproduire fidèlement les textes en patois, ET C'EST PARFAIT, surtout ne changez rien !
Juste pour dire que la graphie occitane ne cherche ABSOLUMENT PAS à tout effacer: au contraire, elle cherche à structurer l'écrit. Elle marque les r des verbes et les consonnes finales que ne se disent pas en Drôme moyenne et Ardèche. Donc elle est plus complète !
"Lou la" s'écrit en grahie oc "lo lach" (le lait) et "barja" s'écrit "barjar". Pour la prononciation exacte il faudrait utiliser l'écriture phonétique internationale, très compliqué. La graphie "patoisante" peut aider pour la prononciation, mais mieux vaut pour cela écouter les gens d'un pays précis. La graphie classique sert également à l'intercompréhension entre les dialectes occitans. L'union fait la force ! Bòn, ai pro barjat !
Vivarés:
Votre graphie occitane ne cherche ABSOLUMENT PAS à effacer la prononciation locale ? Alors dites-moi pourquoi, à JOYEUSE, ce qui se prononce "chorièiro" a été écrit, sur les plaques des rues, CARRIERA ???!!!
Les occitanistes locaux se sont eux-mêmes posé la question de la légitimité de cette graphie, alors ne soyez pas, Monsieur Han Schook, plus royaliste que le roi en essayant de justifier l'injustifiable!
Char amic Gourgaud,
Je ne suis pas responsable de la ville de Joyeuse. Je ne suis pas royaliste, mais républicain. Et je ne suis pas justicier non plus ! Je laisse tout le monde libre d'écrire comme il veut. Par contre je suis convaincu que la graphie classique (ou occitane) est de loin le mieux adapté à la langue du pays et je tâche de le démontrer à ceux qui veulent bien m'écouter ou lire. Je vous signale que l'Education Nationale n'autorise que deux graphies: celle de Mistral et la classique qui est basée sur celle des Troubadours.
La graphie n'est qu'un moyen de transmettre une langue. Il faut toujours faire un petit effort pour apprendre les règles la concernant. l'IEO Drôme-Ardèche a édité une petite grammaire qui vous expliquera mieux que moi ces règles.Le principe de base est toujours: je reconnais un mot et je le prononce comme on le prononce chez nous.
Donc si j'étais responsable des panneaux à Joyeuse, j'aurais écrit "charièira",tout en sachant que là-bas les "a" non accentués se disent "ô". Vous écrivez "chorièiro", mais pourquoi pas "tsorièiro" ou "tsorièyro" etc.
Toute cette discussion est peut-être intéressante, mais le but principal reste quand-même de défendre la langue (=cuture) du pays, le Vivaro-Alpin en la parlant tous les jours !
Per m'amusar vau tornar legir la poèisia de la Truèita e l'Asne.
Car ami Chouquet,
nous serons bien d'accord sur le principal: chacun peut écrire comme il lui plaît. Toute graphie est LEGITIME selon ses lecteurs et leurs attentes. le tort historique des occitanistes c'est d'avoir voulu IMPOSER la leur en méprisant ouvertement les autres (celle du prix Nobel a été qualifiée de "macaroni toscan" par Ismael Girard, leader de l'IEO après un passage à l'Action Française; les graphies patoisantes sont férocement combattues par vous, etc.)
C'est là qu'est notre différence: moi, mistralien, non seulement je ne méprise pas ceux qui, comme sur ce blog, écrivent ou reproduisent du patois, mais je les applaudis et je les encourage. Assez de cet imlpériqlisme graphique ! Que vous pensiez que votre graphie est "de loin le mieux adapté", c'est votre droit, chacun peut rêver et écrire des contre-vérités, tant qu'elles respectent les lois de la République. mais, de gtrâce, cessez de dire, comme ici ^plus haut;, que les graphies patoises sont "difficiles à lire ou à comprendre" ! Ca c'est faux (si vous connaissez la langue, vous allez lire SANS PEINE une graphie patoisante, ce n'est pas le cas de la vôtre)
Mais surtout c'est DECOURAGEANT pour tous ceux qui, comme ici, aiment leur langue (LE PATOIS, joli mot à défendre et non à combattre comme vous le faites): arrêtez de parler de graphie, attachez vous à l'essentiel : L'AMOUR ET LA DEFENSE de nos parladures! Encouragez au lieu de critiquer !
C'est ce que je fais ici, sans restriction: VIVE LE PATOIS ! Vive ce blog qui publie des textes authentiques dans une graphie qui est celle de l'auteur, pas une reconstruction savante. Graphie occitane pour les occitanistes, graphie patoise pour les amoureux du patois. Point à la ligne.
PS: inutile de me "signaler" ce qui se fait dans l'Education Nationale, j'étais certifié de Langue d'oc, je connais textes et pratiques.
Emb'acô, mande un bèl bon-jour en toute lous amourouses de nosto poulido lengo !
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