Date de création : 09.03.2014
Dernière mise à jour :
13.07.2024
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Par Anonyme, le 13.11.2024
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Par Anonyme, le 22.09.2024
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Par Anonyme, le 16.09.2024
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Par Anonyme, le 04.09.2024
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Par Anonyme, le 14.07.2024
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L'appellation Synagogue, désignait originellement la communauté. Le nom est transféré à l'édifice dans lequel elle priait. La synagogue devient une institution religieuse officielle du judaïsme rabbinique après la destruction du temple de Salomon en 70 après J.C. Elle est depuis la maison des prières " Beth ha tefillah ".
Rien n'est plus long et difficile que de prendre des décisions d'emplacements et de situations des futurs monuments qui orneront une ville, surtout quand on ne manque pas de place, que les problèmes financiers s’ajoutent et qu'il faut en même temps traiter avec les militaires. C’est ce qui s’est passé à Oran, lors de la construction de la grande synagogue. Commencée en 1880, elle fut achevée en 1918, soit 38 ans.
Les problèmes rencontrés par les élus ont été doubles. Premièrement, subir les contraintes imposées par les gouverneurs de la place militaire. Longtemps, à Oran, pour des raison de défense, l'avis des militaires a prévalu sur les décisions civiles. Il s’agissait souvent de questions de défense et de fortifications. Protéger les côtes des attaques venant de la mer. Avec le progrès des armements, les murs fortifiés ont eu moins d`importance. N’en déplaise à Albert Camus, cela explique en partie, que notre ville tourne le dos à la mer.
Deuxièmement, ne pas provoquer la colère des habitants de la basse ville et déranger ainsi les habitudes en place depuis si longtemps. Les grandes familles juives, telles Lasry qui disposaient de consistoires, et Mardochée Darmon, grosse fortune, qui fit construire à ses frais la synagogue consistoriale d’Oran. Celui-ci avait été avant 1792, le mandataire officiel de Mohamed el Kébir, le dey de Mascara, son Khaznadji, mot turc désignant le trésorier, mais surtout un des fondateurs de la communauté. C’est à lui, que l’on doit la construction du quartier juif, sur les hauteurs de la ville, derb el Yud, premier quartier aux rues alignées, selon le vœu du Dey.
Lespès René (1870/1944), historien des villes et professeur à la faculté d’Alger, nous a laissé un document historique exceptionnel dans lequel, il expose une à une les séances du conseil municipal, à ce propos. Voir son livre sur Oran paru en 1938: Etude de géographie et d’histoire urbaine.
C'est au cours de l'une d'entre elles, qui se déroula le 28 septembre 1867, dirigée par le maire Mr Floréal Mathieu que fut réglée la question des " réserves civiles ", dans laquelle fut prévu entre autres décisions, l'emplacement de la synagogue à l'angle du boulevard Sébastopol et de la rue d'Arzeu prolongée vers le Bd Magenta.
Pour l’anecdote, c'est le docteur Shaw, un prélat anglais, qui, écrivant une chronique de ses voyages en Algérie pour des anglais, « Voyage dans la régence d’Alger en 1830 «, a ajouté un w au nom d'Arzeu. En fait la synagogue se situe à l'angle des Bd Sébastopol et Magenta .
Les lieux du culte ne suffisent plus, ils sont trop petits et trop dispersés, ils ne favorisent pas le rassemblement de la communauté. Bien que le retard a été dû en partie au fait que certains juifs préféraient la discrétion de leurs petits lieux de culte, les Schules, aux fastes de la nouvelle synagogue.
Il y en avait plusieurs: la synagogue consistoriale, le kahal de la place de Naples, la synagogue Lasry du nom de Jacob Lasry qui l'offrit à la communauté en 1863, la synagogue rabbi Youda Moatté, rue d'Austerlitz, la synagogue Zagouri rue de Lützen, la synagogue Haïm Touboul ouverte en 1877 rue des Pyramides.
A cette époque, Oran est un immense chantier et prend tous les jours de l'importance. L'activité de son port ne cesse de croître, et la ville commence à s’étendre vers le haut de la place d’Armes de Karguenta et du plateau St Michel. La spéculation immobilière bat son train, mais le terrain est donné gratuitement par la ville.
En 1880, la première pierre est posée. La construction va se faire par souscription volontaire en Afrique du Nord, en France et même en Angleterre. La synagogue d'Oran se trouve au boulevard Joffre à Oran, ex Bd National.
Il a fallu une foi extraordinaire pour recueillir les fonds nécessaires, mais aussi le courage religieux et politique pour mener à bien l'organisation et la direction de l'oeuvre. dont les travaux ont duré plus de 38 ans. Il n’a fallu que 4 ans pour construire la grande synagogue de Rome (1901/1904) qui lui ressemble un peu. On avait vu grand, et les devis ont été largement dépassés.
La municipalité, par décision majoritaire participe pour clore le budget manquant. Les juifs oranais, libérés des mesures humiliantes imposées par le statut de Dhimmi, ne pas construire plus haut que les Mosquées, ajoutent deux grandes tours de 20 mètres, qui vont s’élever orgueilleusement dans le ciel oranais.
Les travaux terminés, le grand rabbin d’Alger Moïse Weil (1852-1914) peut réceptionner l'édifice religieux. Les juifs d’Oran, ont du accepter les grands rabbins venus d’Alsace.
Mazal toy ! Mazal tov! , félicitations, bonne chance, bonne chance.
C'était mérité pour les milliers de croyants anonymes chargés de recueillir des fonds et qui ont gardé l'espoir malgré les innombrables entraves, les difficultés financières et les résistances conservatrices.
Le 12 Mai 1918 la synagogue est inaugurée en présence d'une foule énorme évaluée à plus de 5000 personnes venues de tous les coins d'Algérie mais aussi de France et de l'étranger. L'émotion atteint son comble, lorsque les portes se sont ouvertes pour laisser entrer les fidèles, à la main, le livre des prières, leur siddour . Il n'y eut pas assez de place, mais on n'était plus sous le coup des interdictions et les prières pouvaient être entendues de la rue.
Toute la nuit l'allégresse et les chants se sont fait entendre, et dans les maisons en paix, les pères levaient les verres en regardant leurs fils et disaient: " Lekhaïm, Lekhaïm " , à la vie, à la vie. En portant ces souhaits, les pères voulaient espérer un meilleur avenir pour leurs enfants, mais ils espéraient aussi les garder près d'eux, car avec l'éclatement du quartier, les libertés nouvelles et la guerre, ceux ci échappaient à la communauté.
Nous sommes en 1918,la guerre n'est pas encore terminée, le grand rabbin Weil termine son allocution " en suppliant Dieu de protéger la France, de lui conserver sa force et son prestige, et de lui donner enfin la victoire qu’elle a si bien méritée.
Vue de l'extérieur, le bâtiment est très important. La façade où une splendide rosace aux vitraux multicolores qui illuminent l'intérieur. De plus, elle est parée de chaque côté de 2 tourelles de 20 mètres de hauteur où sont accolées deux ailes aux coupoles harmonieuses qui terminent l'ensemble.
A l'intérieur trois grandes portes surmontées de vitraux s'ouvrent sur la nef. Ces vingt mètres sont symboliques du désir d'élévation religieuse et témoignent de la liberté de construire en hauteur, trop longtemps réprimée en terre d'Islam. Nous remercions E. Cruck pour son livre: « Promenades dans Oran édité chez Fouques en 1939, duquel nous avons retiré l'essentiel de la description de la synagogue.
Celle ci est séparée des bas-côtés par des arcades décorées d'arabesques et que supportent des colonnes de marbre rouge. Le coeur est réservé au tabernacle, l’ Hekkal portant gravé au sommet les commandements de Dieu et l'étoile de Salomon que l'on retrouve d'ailleurs dans tous les vitraux.
E Cruck écrit encore: " l'étoile de Salomon que l'on retrouve dans tous les vitraux et les lanternes marquées au sceau de Salomon ". Cette étoile, que d’autres appellent, l’étoile de David. A l'intérieur, derrière une draperie de velours rouge brodée d'or datant de 1845, plusieurs sépharims sont enfermés. Chacun d'eux contient écrit à la main en hébreu sur parchemin, le pentateuque ou les 5 livres de Moïse.
Des fidèles ont offert les ornements qui les surmontent ainsi que l'index en or ou en argent avec lequel l'officiant suit la lecture de la Loi. En avant du tabernacle on remarque un magnifique candélabre à huit branches, sur le modèle de celui de Jérusalem qui n'en avait que sept, mais qu'il est interdit de reproduire. Au milieu de la grande Nef, la Téba, où les tables de Moïse, sont en noyer ciselé, ainsi que la chaire en pur style oriental. 900 sièges en chêne massif, occupent le rez de chaussée du temple.
Au 1er étage, sur les côtés et devant les grandes orgues qui comprennent 18 jeux et 900 tubes, sont les places réservées aux femmes, les hommes seuls ayant droit d'occuper le bas pendant les offices religieux. Si les femmes sont exclues des cérémonies synagoguales, elles sont les responsables de la vie juive, et les continuatrices exclusives de la tradition communautaire et familiale, écrit André Chouraqui dans l’Histoire des juifs d'Afrique du Nord" page 171, Hachette,1985.
Le plafond de cet oratoire comme celui des deux bas côtés du temple est orné d'une Ner-Tamid, aux nombreuses veilleuses ajourées, la plupart en argent massif offertes par les fidèles en mémoire d'êtres chers disparus, parce que " la flamme symbolise l'âme ".
Les ampoules électriques sont dissimulées dans de jolies lanternes marquées du sceau de Salomon. Ner tamid (hébreu) est la lumière perpétuelle brûlant en permanence dans les synagogues au-dessus de l'Arche contenant les rouleaux de la Loi. Désigne également la veilleuse allumée en souvenir d'un défunt ( Marek Halter "la mémoire d'Abraham" Ed Robert Laffont 1985)
Au premier étage deux salles servent, l'une aux assises du tribunal rabbinique chargé de trancher les différents religieux, tribunal que préside le grand rabbin auquel sont adjoint deux assesseurs, l'autre aux délibérations du consistoire. Dans la première pièce se trouve une précieuse bibliothèque renfermant toute une littérature religieuse sous forme de manuscrits et de livres vieux de 2 ou 3 siècles.
Cette synagogue est la plus belle de toute l'Afrique du Nord -Le bâtiment est majestueux, très haut, Les pères du projet ont voulu briser par ce symbole une des 12 lois de la charte dite d’Omar qui stipulait que les synagogues ne devaient jamais être plus hautes que les maisons arabes. De même on ne devait pas entendre leurs prières et leurs clochettes. Désormais, ils étaient des hommes libérés de la condition de Dhimmi.
A l'intérieur se trouvent des plaques où sont gravés les noms des 400 juifs morts au cours de la guerre 1914 -1918. Les juifs d'Oran peuvent être fiers de leur oeuvre On a entendu dans les murmures des premiers fidèles: " sof tov. ha kol tov , tout est bien qui finit bien ".
Le vent de l'histoire a soufflé une fois de plus dans le mauvais sens, la belle synagogue est devenue une mosquée. Dans toute l'histoire du Maghreb, c'est un événement courant. Les lieux de culte ont changé de mains selon les forces en présence. Des synagogues sont devenues églises, des mosquées sont devenues des églises, comme l' église St André en haut du quartier juif qui est une ancienne mosquée dite des Baranis (étrangers) restaurée fin 18 ème.
Quand les espagnols envahissent Oran au XVIème siècle, ils détruisirent la synagogue située à la Marine, et construisirent à sa place l'église St Louis achevée le 16 avril 1670. Ils l'appelèrent: l'Eglise de St Christ de la Patience... qu'ils eurent pour supporter les juifs. Cf. Revue Africaine. Cette synagogue elle-même construite sur les restes d’une mosquée. Les croyants ne s'embarrassant pas du lieu, ils le transforment, le détruisent et le reconstruisent pour prier.
Elle reste un lieu de culte pour les " Ahl El Kitab ", les peuples du livre, la maison des prières, " el Beth ha tefillah ".
Texte écrit en 1997, voir AFN collections, N° 10 Janvier.
http://afn.collections.free.fr/pages/bul1997.html#10
Super nostalgie mais j'apprecie
Kol Akavod pour ce récit et présentation,
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