Conte du pays Nhin

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Conte du pays Nhin

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accueilli comme l'un des leurs. Personne ne faisait de différence entre lui et n'importe quel autre enfant de la famille. Chacun se montrait bon envers lui, ce dont il était reconnaissant. Cependant, malgré son apparente intégration, son semblant d'identification, il ne pouvait les aimer en retour, car il savait que s'il se laissait aller à écouter les recommandations de son cœur, la puissance de sa haine en serait affectée et petit à petit elle s'atténuerait avant que ne disparaisse complètement sa rancœur. Avec les années qui étaient passées, il s'était adapté à sa nouvelle condition, mais il ne l'avait pas acceptée. Comment peut-on se résoudre à n'être qu'un vers lorsqu'on a vécu juste sous le toit du monde ? Même s'il était tenté parfois de se laisser aller à plus d'empathie, aussitôt qu'il tournait ses yeux vers lui, le dôme doré du palais qui dominait toute la cité ravivait la noirceur dans son âme. »

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__  « Il ne décolérait pas. Chaque nuit, sa hargne grandissait. Chaque matin, il se levait un peu plus rageur que la veille. Il ruminait de sombres ressentiments, rêvait de crimes et de retour glorieux au palais. Quand il reviendrait dans ses murs, il ne doutait pas que cela se produirait un jour, la première chose qu'il ferait serait de tuer son père de ses propres mains. Que lui importait où un tel acte pourrait le conduire, quelles seraient ses conséquences ! Il ne vivait plus que dans cet objectif. Dans son âme, la soif de vengeance avait fini par submerger tout le reste. »

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__ « Pour l'autre enfant, Kérïos, les choses, on s'en doute, en allèrent différemment. Il fut maintenu au secret et n'eut pas le droit de circuler librement dans les couloirs du palais jusqu'à ce que les membres de la grande assemblée se soient réunis à nouveau, mais cette fois pour décider de son avenir à lui. Quand ce grand jour arriva, une lune plus tard, on le fit venir afin que chaque Grand puisse juger de ses qualités. On l'observa, on l'interrogea longuement et l'on écouta ses réponses avec attention. Ensuite, après que chacun se fut fait son idée, on le fit raccompagner, un voile sur la tête afin que nul ne voie son visage, dans la chambre où il était resté cloîtré jusqu'alors. Après qu'il eut quitté la salle, la noble assistance resta muette un instant, comme prise d'ébahissement. Enfin, le maître de session brisa le silence et demanda si selon leur conscience, les Grands présents jugeaient l'enfant digne d'être élevé au rang de ONhin. Un tumulte de louanges s'en suivit. Tout le monde parlait en même temps. Chacun cherchait en

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