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Ce blog me permet de transmettre le message de l'Islam, pour éveiller les âmes à plus de compréhension du monde qui nous entoure et ranimer les mémoires trop endormies sur divers sujets. Les musulmans aspirent à voir une Oumma beaucoup plus unie et soudée bien au-delà de nos divergences.

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Date de création : 10.06.2013
Dernière mise à jour : 21.09.2024
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Le chemin vers la Mecque

Publié le 11/12/2023 à 11:30 par khadijamine Tags : sur vie moi saint monde voyage fond fantastique musique maison mort histoire centre air dieu nature art pouvoir
Le chemin vers la Mecque
L’ANTÉCHRIST (AD-DAJJÂL)
 
 
 

Dès que la prière de Maghrib est terminée, le cheikh Ibn Bulayhid devient le centre d’un cercle attentif de bédouins et de citadins du Najd désireux de profiter de son savoir et de sa sagesse. Lui-même, de son côté, est toujours intéressé d’entendre ce que les gens peuvent lui dire de leurs expériences et de leurs voyages dans des régions lointaines. Les longs voyages ne sont pas inhabituels pour les Nadjdis ; ils se nomment eux-mêmes Ahl Ash-Shidad - gens des selles de chameau - et certes, pour beaucoup d’entre eux, la selle est plus familière qu’un lit à la maison. Cela doit être le cas de ce jeune bédouin Harb qui vient de conter au cheikh ce qui lui advint lors d’un récent voyage en Irak ou, pour la première fois, il a vu des faranjis, c’est à dire des Européens (qui doivent cette désignation aux Francs avec lesquels les Arabes étaient entres en contact pendant les Croisades).

 

" Dis-moi, ô cheikh, pourquoi se fait-il que les faranjis portent toujours des chapeaux faisant de l’ombre sur leurs yeux ?  Comment peuvent-ils voir le ciel ? "

- C’est précisément ce qu’ils ne désirent pas voir, - répond le cheikh avec un clignement d’œil dans ma direction.

" Peut-être ont-ils peur que la vue du ciel ne leur rappelle Dieu ; car ils n’aiment pas qu’on leur rappelle Dieu les jours de semaine... "

Nous rions tous, mais le jeune bédouin persiste dans son désir de comprendre :

" Alors comment se fait-il que Dieu leur manifeste tant de bonté et leur donne tant de richesses qu’il n’accorde pas aux croyants ? "

- Mais c’est bien simple, mon fils. Ils adorent l’or et ainsi ils ont leur divinité dans leurs poches. Mais mon ami ici présent - et il pose sa main sur mon genou - en sait plus que moi sur les faranjis, car il vient d’entre eux : Dieu, que Son nom soit exalté, l’a guidé de l’obscurité à la lumière de l’Islam.

 

- Vraiment, ô frère ? demande le jeune bédouin avec vivacité. Est-ce vrai que tu as été toi-même un faranji ? -

Je fais un signe affirmatif et il murmure : - Dieu soit loué, Dieu soit loué ; Il guide qui Il veut sur la voie droite… Dis-moi, frère, pourquoi les faranjis se préoccupent-ils si peu de Dieu ? "

- C’est une longue histoire, lui dis-je, et cela ne peut pas s’expliquer en quelques mots. Tout ce que je peux te dire maintenant est que le monde des faranjis est devenu le monde du Dajjâl, le Brillant, le Trompeur. As-tu déjà entendu parler de la prédiction de notre saint Prophète, selon laquelle, dans les derniers temps, la plupart des habitants du monde suivront le Dajjâl, croyant qu’il est Dieu ?

 

Alors qu’il me regarde d’un air interrogateur, j’expose, avec l’approbation visible du cheikh Ibn Bulayhid, la prophétie relative à l’apparition de cet être apocalyptique, le Dajjâl, qui sera borgne, mais doué de pouvoirs mystérieux à lui concédés par Dieu. II entendra de ses oreilles ce qui se dit aux coins les plus éloignés de la terre et verra de son œil unique des choses se produisant à des distances infinies ; il volera autour de la terre en quelques jours, amassera des trésors d’or et d’argent qu’il fera soudainement surgir du sol, fera tomber la pluie et croitre les plantes a son commandement, tuera et ramènera à la vie, de telle sorte que tous ceux dont la foi est faible croiront qu’il est Dieu Lui-même et se prosterneront devant lui en adoration. Mais ceux qui dont la foi est forte liront ce qui est écrit sur son front en lettres de feu : Négateur de Dieu, et ils sauront ainsi qu’il n’est qu’une imposture destinée a mettre à l’épreuve la foi de l’homme…

 

Mon ami le bédouin me regarde avec de grands yeux et murmure :

" Je cherche refuge en Dieu ".

Je me tourne vers Ibn Bulayhid :

" Cette parabole, ô cheikh, n’est-elle pas une description adéquate de la civilisation technique moderne ? Elle est " borgne ", ce qui signifie qu’elle ne voit qu’un aspect de la vie, le progrès matériel, et ignore son aspect spirituel. À l’aide de ses merveilles mécaniques, elle rend l’homme capable de voir et d’entendre bien au-delà de sa capacité naturelle et de couvrir des distances illimitées à des vitesses inconcevables. Ses moyens scientifiques peuvent " faire tomber la pluie et croitre les plantes ", de même qu’ils découvrent des trésors insoupçonnés sous la surface du sol. Sa médecine rend la vie à ceux qui paraissent condamnés à mort, alors que ses guerres avec leurs horreurs scientifiques détruisent la vie. Et son développement matériel est si puissant et si éblouissant que ceux dont la foi est faible se mettent à croire qu’il y a une divinité en elle. Mais ceux qui ont gardé la conscience de leur Créateur reconnaissent clairement que l’adoration du Dajjâl équivaut à la négation de Dieu…

 

- Tu as raison, ô Muhammad, tu as raison ! s’écrie Ibn Bulayhid, me tapotant le genou avec excitation. Il ne m’était jamais venu à l’esprit de considérer sous cette lumière la prophétie relative au Dajjâl ; mais tu as raison ! Au lieu de comprendre que le progrès de l’homme et l’avancement de la science sont des effets de la bonté de notre Seigneur, des gens en nombre croissant se mettent à penser, dans leur folie, qu’ils sont des buts en eux-mêmes et sont dignes d’être adorés.

 

Certes, me dis-je à moi-même, l’homme occidental s’adonne véritablement à l’adoration du Dajjâl. Il a depuis longtemps perdu toute innocence, toute intégration intérieure avec la nature. La vie lui est devenue une énigme. Il est sceptique et donc isolé de son frère et solitaire à l’intérieur de lui-même. Afin de ne pas périr dans cette solitude, il doit s’efforcer de dominer la vie par des moyens extérieurs. Le fait d’être en vie ne lui donne plus de sécurité intérieure : il doit constamment lutter pour celle-ci, avec un effort renouvelé à chaque instant. Comme il a perdu toute orientation métaphysique et est bien résolu à s’en passer, il doit continuellement s’inventer des alliés mécaniques ; de là procède la poussée furieuse et désespérée de sa technique. Chaque jour il invente de nouvelles machines et donne à chacune d’elles quelque chose de son âme, de manière qu’elles luttent avec lui pour son existence. C’est assurément ce qu’elles font, mais en même temps elles lui suscitent de nouveaux besoins, de nouveaux dangers, de nouvelles craintes, avec une soif toujours inassouvie d’alliés nouveaux et encore artificiels. Son âme se perd dans l’engrenage toujours plus hardi, plus fantastique et plus puissant de la machine créatrice. Et la machine perd son véritable objectif - qui était de protéger et d’enrichir la vie humaine - pour évoluer jusqu’à être une sorte de divinité, un dévorant Moloch d’acier. Les prêtres et prédicateurs de cette divinité insatiable ne semblent pas se rendre compte que la rapidité du progrès technique moderne n’est pas seulement le résultat d’une croissance positive de la connaissance, renais aussi d’un désespoir spirituel, et que les grandes réalisations matérielles à la lumière desquelles l’homme occidental proclame sa volonté de parvenir à la maîtrise de la nature sont, au fond, d’un caractère défensif : derrière leurs façades brillantes se cache la crainte de l’Inconnu.

 

La civilisation occidentale n’a pas été capable d’établir un équilibre harmonieux entre les besoins corporels et sociaux de l’homme et ses exigences spirituelles. Elle a abandonné son ancienne éthique religieuse sans être capable de produire par elle-même aucun autre système moral, même théorique, qui la ramènerait à la raison. Malgré tous ses progrès dans le domaine de l’éducation, elle n’a pas pu surmonter la stupide disposition de l’homme à être la proie des slogans, si absurdes soient-ils, que les démagogues croient devoir inventer. Elle a porté la technique de l’" organisation " au niveau d’un art, et néanmoins les nations de l’Occident démontrent quotidiennement leur totale incapacité de dominer les forces que les hommes de science ont suscitées, et ils sont maintenant parvenus à un degré où les possibilités apparemment illimitées de la science vont la main dans la main avec un chaos à l’échelle mondiale. Privé de toute véritable orientation religieuse, l’Occidental ne peut pas bénéficier moralement de la connaissance - indéniablement considérable - que sa science lui prodigue. À lui peuvent s’appliquer les paroles du Coran :

 

Leur parabole est celle de gens qui ont allumé un feu ; mais lorsqu’il a répandu sa lumière autour d’eux, Dieu leur prit leur lumière et les laissa dans une obscurité où ils ne peuvent pas voir : sourds, muets, aveugles ; et pourtant ils ne reviennent pas.

Cependant, dans l’arrogance de leur aveuglement, les Occidentaux sont convaincus que c’est leur civilisation qui apportera la lumière et le bonheur au monde... Aux XVIIIe et XIXe siècles, ils voulurent répandre l’Évangile du christianisme dans le monde entier. Mais maintenant que leur ardeur religieuse s’est rafraichie au point qu’ils considèrent la religion comme rien de plus qu’une musique adoucissante jouée en arrière-plan - qui peut accompagner, mais non influencer, la vie " véritable " - ils se sont mis à répandre l’évangile matérialiste du " genre de vie occidental " : c’est la croyance que tous les problèmes humains peuvent être résolus dans des fabriques, des laboratoires et dans les bureaux de statisticiens.

 
Et ainsi le Dajjal a établi son pouvoir...
 
Source : Le chemin de la Mecque p.267-270  - Muhammad Asad